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Critiques de Kurt Vonnegut (208)
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Après vérification, oui, Vonnegut est bien un auteur de science-fiction comme je pensais m'en souvenir, mais il a vécu l'équivalent de plusieurs existences (études et boulots variés, seconde guerre mondiale sous les bombardements - d'où Abattoir5- et suicide de sa mère le jour de la fête des mères, quelle horreur!). J'ai donc appris aussi qu'il participait en tant qu'orateur aux cérémonies de remise de diplômes (ce truc a l'air bien anglo-saxon, je ne me souviens pas du tout qu'on m'ait remis autre chose qu'un bout de papier dans un vague secrétariat). Dommage, finalement, toge et mortier donnent des photos marrantes quand même et cela marque plus sans doute la fin des études et le début d'une autre vie.



En tout cas rien de lourd et empesé dans ces discours, souvent humoristiques, pleins d'anecdotes, très "parlés", l'auditoire étant sollicité pour donner son avis en levant la main, etc... Quelques petites redites forcément, au fil du temps (de 1978 à 2004), mais rien de rédhibitoire.



Des thèmes favoris, importants aux yeux de Vonnegut, reviennent souvent :

La nécessité de "familles élargies"

"Un mari, une épouse et des enfants ne font pas une famille, pas plus qu'un Diet Pepsi et trois Oreo ne font un petit déjeuner. Vingt, trente, quarante personnes - ça, c'est une famille. Les mariages implosent tous. Pourquoi? Les mariés se disent l'un à l'autre, parce qu'ils sont humains : 'Tu n'es pas assez de gens pour moi'."

Il prend l'exemple d'un Ibo du Nigeria qui avait six cents proches aux quels il pouvait présenter son nouveau bébé.



Les rites de passage

"Mon opinion est que refuser un rite de passage aux jeunes hommes de notre société est un complot soigneusement ourdi, quoique subconsciemment, pour rendre ces jeunes hommes impatients d'aller à la guerre."



L'oncle Alex

"Mon oncle Alex Vonnegut m'a enseigné quelque chose de très important. Il m'a dit que quand les choses allaient vraiment bien, il fallait toujours le constater. Il parlait d'occasions très simples, pas de grandes victoires. Boire de la citronnade à l'ombre d'un arbre, sentir les effluves d'une boulangerie, pêcher ou écouter de la musique venant d'une salle de concert tandis qu'on est dehors dans le noir ou, si je puis me permettre, après un baiser. Il m'a dit qu'il était important dans pareilles circonstances de dire à voix haute : 'Elle est pas belle, la vie?'.

Oncle Alex estimait que c'était un gâchis terrible d'être heureux et de ne pas le constater."



Vonnegut n'était pas chrétien, mais il cite plusieurs fois le Sermon sur la montagne (être miséricordieux). Ses opinions en matière de politique (y compris étrangère) ou de religion ne caressent pas dans le sens du poil, il cherche à faire réfléchir les jeunes têtes en face de lui, par exemple sur leur dépendance à l'argent,à la notoriété, au pétrole.



Cependant je ne suis pas totalement emballée car il me manque l'oralité du texte, qui a été lu devant des centaines de jeunes diplômés, il manque leurs réactions aussi. Parfois je l'avoue c'était censé ma faire sourire, et c'est tombé à plat, je n'ai pas compris toutes les références. Je pense qu'il faudrait que je connaisse mieux l'auteur et que, par exemple, je lise un de ses romans, pour mieux appréhender son univers.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Auteur-phare de la contre-culture américaine des années 60 et 70 et dont l’œuvre, oscillant de la satire à la science-fiction, est avant tout représentée par son roman Abattoir 5, Kurt Vonnegut (1922 – 2007) a connu l’horreur de la guerre dans les camps de prisonniers allemands, à Dresde, assistant au bombardement de la ville par les Alliés (plus d’un tiers de la ville fut détruite et les décombres furent immortalisées par les photographies de Richard Peter). De cette expérience, Kurt Vonnegut en tirera un grand sens de l’autodérision qui alimentera ses réflexions et son œuvre, comme en témoigne ce recueil de discours, réunis sous le titre Elle est pas belle, la vie ?, paru aux éditions du Livre de Poche.



Il faut savoir que Kurt Vonnegut n’était pas qu’un excellent romancier, c’était aussi un orateur hors pair et très demandé pour discourir lors des cérémonies de remise de diplômes. Neuf de ses discours sont réunis pour la première fois, à titre posthumes, dans un unique volume dont la parution en format poche vient de voir le jour. Avec un titre qui sonne comme un mantra de développement personnel et un sous-titre humoristique concernant le vieux schnock qui donne des conseils à de jeunes cons, le lecteur entre de plain-pied dans l’univers de Vonnegut, où le sérieux n’est jamais exempt d’humour, le tout avec une simplicité à même de toucher un large public.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Était-il nécessaire de faire un livre ?

C'est un recueil de discours d'un écrivain que j’apprécie beaucoup.

Je m'attendais à une forme assez orale. Elle y est.

Les discours semblent retranscrits tels quels. Ce qui donne un style assez oral.

Je m'y attendais.



Par contre, les discours sont tous des discours de fin d'année universitaire.

Les mêmes circonstances (motif du discours, pays, époque) conduisent à une très grande répétition.



Certes on tire du livre de très pertinentes et fines observations sur la société et le passage à l'âge adulte. Mais était-ce pertinent d'en faire un livre ?

J'en doute

Par contre, ajouter un discours aux différents romans de l'auteur je dis oui !



En conclusion : consultez les citations que j'ai faites et lisez les romans de l'auteur (il y en a de très très bons)
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Je n’ai jamais rien lu de Kurt Vonnegut, et je pense que bien des lecteurs de bon goût me jetteraient sans hésiter la pierre. J’ai toujours ce problème idiot et incompréhensible à-propos des œuvres unanimement encensées (j’ai aussi un problème avec les œuvres ayant un succès commercial important (bien souvent, c’est l’exact inverse des œuvres « unanimement encensées », et aussi avec les œuvres faisant le buzz, bref, j’ai 21 ans et quelques problèmes.). Je n’ai pas envie de les lire, je ne suis pas intéressé par leur lecture, et bien souvent, une fois le livre achevé (car je m’y résigne toujours à un moment donné), je regrette amèrement de ne pas l’avoir fait avant.

Je ne pense pas que la lecture de ce court « Elle est pas belle, la vie ? » me permettra de rentrer dans le club des lecteurs de Vonnegut, parce que d’une part ce sont des discours retranscrits sur papier (ce qui fait de moi un « entendeur de Vonnegut », et pas son lecteur…) ; et d’autre part parce que si le personnage de Vonnegut se livre ici à bien des confessions et qu’il, si j’ai bien compris, trahit d’innombrables fois son style fait d’humour grinçant et d’une taquinerie bienvenue, il n’y a ici absolument rien du talent d’écrivain. On en apprend beaucoup sur l’auteur, mais ceci s’éloigne assez du cadre de ses écrits. Les discours sont fort joliment exécutés, et le talent d’orateur de Kurty (je me permets déjà des petits surnoms amicaux) est à n’en pas douter incroyable. J’aurais aimé avoir un discours comme ça à la fin de mon lycée.

On se plonge donc dans la légèreté et la générosité de Vonnegut, ici, qui fait preuve d’une magnifique capacité à disgresser et exploser ses discours en mille morceaux pour mieux faire percevoir au lecteur le message qu’il souhaite faire passer. Il est tout de même assez impressionnant de constater que ce gars parvient à faire passer des idées claires alors qu’il change de sujet toutes les deux minutes. Mais voilà, le talent est là, et le style est absolument délicieux. L’auteur mélange une franchise indéfectible (il « dit » les choses, ne les masque quasiment jamais) et une taquinerie effrontée déplaçant les évidences pour mieux les révéler au final. Il va falloir par exemple, pour expliquer ce qui cloche dans la plupart des mariages américains, passer par l’histoire d’un homme que Vonnegut avait rencontré des années auparavant. Et de révéler ainsi ce que bien des couples aimeraient savoir, alors que leur relation se consume : le mari n’est pas assez de gens, la femme n’est pas assez de gens. Une famille, ce n’est pas deux parents deux enfants, mais une cinquantaine de personne, car il y a une nécessité à être plein de gens, via diverses organisations ou associations, une implication dans son voisinage ou sa ville, pour échapper à la solitude inhérente à la condition humaine. Vonnegut vous révèlera aussi ce que veulent les femmes, et ce que veulent les hommes (pour faire bonne figure). Il vous expliquera ce qu’est un rite de passage, et pourquoi il est nécessaire.

Il jouera avec les mots, perdra son auditoire pour mieux le surprendre et le déstabiliser avec une vanne dont il a le secret (c’est-à-dire, bien souvent, un humour à la fois surréaliste et peu épargnant).

Et disons-le nettement, ce bouquin redonne une énergie salutaire. Il met en forme, il regonfle à bloc. Parce que l’humanisme un peu naïf de Vonnegut est séducteur par son innocence, que la satyre de la société et la haie de l’ère technologique rassure et conforte que l’essentiel est ailleurs que dans un écran, parce que la famille et les liens unissant les êtres sont fantastiques, et parce que Vonnegut dit tout cela avec une maitrise délectable.

Bien sûr, le livre est court, et bien sûr, c’est complètement dispensable. Vous trouverez des dizaines d’autres livres traitant des mêmes thèmes de manière plus approfondie. Vous en apprendrez plus sur Vonnegut en lisant un de ces romans que ce recueil. Mais dispensable est peut-être un mauvais terme, au fond. Ce bouquin, c’est l’occasion de rentrer en communion avec ce vieillard sympathique et téméraire qu’était Kurt Vonnegut, et c’est l’occasion de l’entendre parler de pleins de petites choses de la vie avec son humour et son style virevoltant. C’est l’occasion de se réjouir de l’instant et de se dire que non, rien n’est perdu, au fond.

Evidemment, il faut y mettre un peu du sien pour cela. Ceci n’est pas un nouveau traitement antidépresseur.

Mais un chasseur de coup de blues, pourquoi pas.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Je trouve que ce livre est un vrai petit bijou !

Il contient plusieurs discours de l'auteur aux cérémonies de remise de diplômes d'universités américaines, un rite de passage à l'âge adulte moderne en quelque sorte. C'est le regard sur la vie d'un homme âgé (et qui a vécu la guerre) mais encore jeune dans sa tête. Des paroles drôles, cyniques (envers les politiques) mais toujours bienveillantes envers la jeunesse, et au final très vraies. Presque un homélie post-moderne !

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Les propos apparaissent parfois décousus, les blagues un peu américo-américaines, mais la chaleur et la dérision submergent le tout. D’autant que le satiriste y mêle son désespoir face à la destruction de la planète.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..





Synopsis:



Kurt Vonnegut, romancier et satiriste d’exception, était en son temps l’un des orateurs les plus demandés pour les cérémonies de remise de diplômes. Chaque fois, il savait trouver des mots originaux, pertinents et drôles, dont les étudiants se souvenaient longtemps. Elle est pas belle, la vie? rassemble des discours que l’écrivain a prononcés dans neuf universités entre 1978 et 2004. Tantôt hilarantes, tantôt incisives, en roue libre ou du plus profond sérieux, ces réflexions sont parfaites pour quiconque fait l’expérience de ce que Vonnegut appelle «la cérémonie tant attendue de la puberté», marquant la transition entre les études et la vie d’adulte.Un cadeau sans pareil pour tous ceux qui souhaitent découvrir un point de vue différent, atypique, cerné par le sens de l’humour grinçant de Vonnegut, mais aussi par son humanité et la foi qu’il porte en notre morale fondamentale. Un livre prophétique et exaltant dont chaque mot résonne avec une modernité cinglante.

 Mon avis:

Kurt Vonnegut était un orateur admiré des étudiants, qui se laissaient happés par ses discours de fin d’études. Pourquoi tant de succès c’est la question que l’on peut se poser.

La première raison est que dans ses discours, il ne se contente pas de débiter des platitudes sur la vie future des étudiants. Ses messages ne sont pas non plus une idéalisation de la vie. On peut même dire qu’il ne se gêne pas pour poser le doigt sur ce qui ne va pas dans notre société. Personne n’est épargné, politique, religion, armes à feu, destruction de l’environnement, ses discours abordent de nombreux thèmes, avec une réflexion très poussée mais non rébarbative car l’humour reste présent.Ilest apprécié des jeunes car il ne les prend pas de haut, il leur parle d’égal à égal. C’est sans aucun doute la clé de son succès.Au fil de la lecture, je me suis aperçue qu’il avait des thèmes de prédilection, qui reviennent de façon redondante dans ses discours. Ça peut donner une impression de déjà vu sur certains passages, mais rien de gênant en ce qui me concerne.Je suis entièrement d’accord avec lui sur certains sujets, comme les rites de passages à l’âge adulte que notre société s’est fait un devoir d’abolir, et qui manque cruellement à mon goût.Ce que je retiendrai de ce livre, et que j’ai bien l’intention de mettre en œuvre dans ma propre vie, c’est l’importance de saluer les bons moments que l’on peut vivre, aussi infimesoient-ils.Il faut prendre le temps de s’arrêter pour profiter des petits moments qui font la beauté de la vie. Elle est pas belle la vie est une des phrases à retenir.Un petit livre pour une grande leçon de vie, c’est ainsi que je conclue cette chronique
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Dégotez-vous une Harley et envolez-vous avec les Hell's Angels, trouvez-vous une vraie famille, de vrais amis plutôt que de passer votre temps, à converser avec des fantômes sur la toile.

Un exemple parlant pour donner une idée des conseils pas si farfelus du "vieux schnock "prodigués à de jeunes cons diplômés boutonneux dans 9 universités américaines de 1978 à 2004.

Elle est pas belle la vie ? est un recueil des discours de Kurt Vonnegut.

Les sujets sont sérieux mais le ton est décalé.

Sous des allures de fanfaron, il faut rappeler que Kurt a connu de près les horreurs de la guerre. Il a été l'un des sept rescapés du bombardement de Dresde en 1945 pour avoir trouvé refuge dans un abattoir qu'il raconte dans son livre Abattoir V.

Ses discours sont un hymne à la vie. Il rappelle que l'horreur est à nos portes et qu'il faut être vigilant en choisissant au quotidien les valeurs humanistes : la fraternité, la paix, le pardon contre à la guerre, la vengeance "oeil pour oeil dent pour dent"(une valeur prédominante chez les cowboys) la haine des autres qui est un véritable poison.

En tant qu'humaniste, libre penseur et anthropologue , il pointe du doigt le manque de rites de passage dans la société américaine. Porte ouverte au suicide.

Constate que contre la solitude, rien ne vaut des amis et une famille élargie. Il faut suivre exemple des pays africains .

S'interroge sur les nouvelles technologies cannibales : "j'ai un beau-fils qui a été avalé par son ordinateur . Il a disparu dedans et je ne sais pas si nous pourrons l'en sortir un jour. En plus, il a femme et enfants"

Trouve que l'on n'a rien inventé de mieux qu'un livre, objet doux pour la main.

S'insurge contre la société matérialiste : Apprenez à aimer votre destin et non l'argent.

Pointe les ravages de la drogue et de l'alcool : son fils a fait un séjour en asile pour de la Mescaline et George W. Bush a picolé de 16 ans à 41 ans avant de devenir le pire des présidents.

Prend appui sur des études scientifiques qui montrent les effets positif de la musique blues contre la dépression. Alors faites vous plaisir !

"Elle est pas belle la vie " comme aimait le répéter son oncle Alex qui savait profiter des bons instants de la vie comme la joie simple de partager un plat ou un verre.



Un livre qui remet les idées et les valeurs fondamentales en place.

Il faudrait un Kurt Vonnegut pour nos énarques français...



Elle est pas belle la vie ...dégotez-vous une Harley et éclatez-vous !
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Kurt Vonnegut a fait des discours de fin d'étude dans de nombreuses universités. 9 sont présentés ici, avec tout l'humour, mais aussi toute la tendresse, toute l'insolence, toute la vision très éclairée de la vie que pouvait avoir l'auteur. C'est drôle, c'est touchant, mais c'est aussi révélateur de chacune des époques qu'il a ainsi illustré de ses mots.



Le style : Les discours de Vonnegut sont loin d'être linaires. Leur structuration ne saute pas de suite aux yeux, loin de là, et on a parfois un petit sentiment de passer du coq à l'âne. Mais ce qui semble perdre le lecteur (et surtout l'auditeur) n'est en fait qu'un moyen d'aller à l'essentiel du propos. Ses tournures de phrases sont bien souvent savoureuses, et on s'amuse à retrouver, d'un discours à l'autre, des citations ou anecdotes redondantes.



Et la couverture alors ? Assez simple.... Mais cette cerise sur le gâteau (ou plutôt sur la glace :) ) est très optimiste.



En conclusion ? Le titre de cet ouvrage a tout de suite retenu mon attention, comme son sous titre d'ailleurs. En ces temps où la morosité et le pessimisme grisaillent toute la vie, un peu de positif ne peut pas faire de mal. Elle n'est pas belle la vie ? regorge de bonnes ondes. L'auteur, loin de se sentir supérieur aux jeunes "cons" qu'il a en face de lui, leur parle comme à des égaux, et surtout leur parle vraiment, sans détour, sans rester dans le convenu d'une cérémonie. Il est intéressant de situer chacun de ces discours dans son contexte social et historique, pour en ressentir encore un peu plus l'importance. Il est bien évident que les mots prononcés en 1978 à New York ne sont pas les mêmes que ceux du Texas en octobre 2001, ou dans l'Illinois en 1994. Chacun a sa portée et son importance. Mais l'auteur y présente une certaine positivité et philosophie de vie qui donne envie de le lire encore. Les citations à méditer, en fin de l'ouvrage sont à elles seules de vraies petites pépites dont je me ferai fort de retenir certaines. La post-face nous éclaire beaucoup sur l'auteur lui-même, et sur ce qui a fait sa force et son optimisme. Bref, un ouvrage qui est très agréable à lire car son message est vraiment positif. Je le relirai sans doute, en situant bien chaque discours dans l'espace et le temps, afin d'en saisir encore plus les messages sous jacents.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Le sous-titre est : »Conseils d'un vieux shnock à de jeunes cons » et il résume bien le propos de ce livre. En fait il s'agit des discours que Vonnegut a livré aux finissants universitaires entre 1978 et 2004. Humaniste patenté, il passe à ces occasions quelques messages récurrents aux jeunes diplômes après les avoir félicité de leur instruction, acquise à grand prix et susceptible de rendre le monde meilleur. Ainsi la famille « n'est pas assez de gens » et il faut s'investir dans nos communautés. Il manque en Amérique des rites de passages pour transformer filles et garçons en femmes et hommes. Et surtout, il faut apprécier son bonheur. Sans doute que les prestations « live » de ces discours avaient plus de « punch » que ces écrits et que les blagues ressortaient mieux. Et pour pleinement apprécier il faut avoir une bonne connaissance de l'actualité américaine de cette époque. Mais le tout vaut amplement la lecture, ne serais-ce que pour comprendre que : elle est pas belle la vie?
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Un recueil de textes où un grand de la littérature américaine exhorte des jeunes diplômés, des textes remplis d'humanisme et touchants, d'intelligence... Les rites de passage, être adulte, faire du bien là où on est, réhabilitation du message du Christ vs christianisme, s'entourer de façon élargie, rencontrer les autres.. Ca a l'air naïf et bête comme ça, mais ses mots sont réussis. Loin du cynisme.
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A partir de quand un discours devient un objet littéraire ? Lorsqu'il porte en lui des valeurs morales universelles ? Lorsqu'il a laissé une empreinte dans l'histoire ? Difficile à dire après avoir refermé le recueil qui compile quelques discours de Kurt Vonnegut devant les étudiants lors de cérémonies de remise de diplômes et publié à titre posthume.

Même pour le profane en la matière, on se rend très vite compte que ces discours ne répondent pas aux canons du genre. Loin des « platitudes euphorisantes », des messages messianiques et consensuels vantant des lendemains flamboyants, l'auteur américain préfère percuter le mythe de la success-story. Il ironise sur la prétention humaine et l'héroïsme du passé à travers des discours francs, sans inhibition et revêtant l'apparence d'une spontanéité décontractée. Çà donne à l'exercice une certaine vitalité burlesque.

Il en ressort le sentiment que Vonnegut s'est donné pour mission de combattre nos aliénations mentales, ce qui assigne et fige la condition de l'homme. Rien de surprenant dans la bouche d'un auteur présenté comme une figure de la contre-culture américaine. D'autant plus que l'on retrouve sa singularité dans la forme de ses allocutions : des discours déconstruits voire chaotiques, des démonstrations qui tentent d'égarer l'assistance, de l'éclabousser en parlant de solitude ou de violence pour mieux la rattraper avec des références culturelles populaires. L'expression « décrypter le discours » prend ici tout son sens chaque fois qu'il détourne des idées acquises avec une belle maîtrise de l'art du contre-pied.

C'est ludique pour les premiers, mais la succession des discours entraîne des répétitions et les idées pertinentes se trouvent noyées dans ce qui ressemble pour moi à une logorrhée diarrhéique.



Kurt Vonnegut est présenté comme l'un des conférenciers les plus sollicités aux États-Unis et je dois avouer que j'ai du mal à comprendre cet engouement et l'effet transcendant que l'éditeur prête à ces discours. Certes, on discerne chez Vonnegut l'humaniste qui n'a rien de béat ni de désabusé mais il n'y a rien de renversant derrière ses propos confus, simplement des idées incroyablement rationnelles sensées nous mener vers une sobriété heureuse.

On devine l'homme habile pour mettre en scène une parole bienveillante et extravagante, et c'est peut-être là le défaut de ce recueil. Ces discours ne sont pas faits pour être lus. Il manque la voix, les respirations, le sens de l'ellipse, sûrement les connivences avec le public et j'ai peut-être pour ma part des lacunes en lien avec la production littéraire de Vonnegut (non familière avec la plume de l'écrivain américain, je suis incapable de déceler d'éventuelles références à son œuvre).

Rien de bien remarquable d'un point de vue littéraire mais ça se lit sans déplaisir non plus.

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Galápagos

Le narrateur de ce roman est un fantôme, qui nous « parle » depuis un futur d’un million d’années, pour nous conter les événements survenus en 1986 : d’une part la quasi extinction de la race humaine, et d’autre part le naufrage de quelques individus sur une île des Galápagos, dont certains deviendront les ancêtres de l’humanité à venir.



Ce qui surprend d’abord chez Vonnegut, c’est un style particulier, car émaillé de quelques bizarreries ; celle, par exemple, de placer les éléments de ses phrases et d’utiliser la ponctuation de façon fantaisiste. De même, le ton est tantôt faussement ingénu, tantôt inutilement alambiqué. L’impression qui en ressort, c’est que Vonnegut joue avec les mots et la syntaxe, et, en ce qui me concerne, j’ai trouvé cette lecture très ludique, ce qui peut paraître paradoxal dans la mesure où le fond du récit est finalement plutôt sérieux, voire lugubre…



L’auteur, d’une façon qui peut presque passer pour fortuite, fustige à la fois la bêtise humaine dans son ensemble, et les conséquences dramatiques de cette bêtise : dommages écologiques, attachement de l’homme à la valeur finalement virtuelle de l’argent, guerres inutiles.

Régulièrement, il nous rappelle que c’est la taille trop importante de notre cerveau qui serait la cause de tous ces maux, et en arrive à la conclusion suivante : c’est en régressant (d’un point de vue technologique notamment), que non seulement l’Homme, mais aussi l’ensemble de la vie terrestre, trouveront leur salut…



Il parvient, avec une ironie mordante, à nous donner une belle leçon d’humilité, sans pour autant passer pour un moralisateur.
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Galápagos

Personnellement, la lecture de ce livre a été une souffrance. Je me suis sentie obligée de tourner les pages dans l'espérance que chaque feuille serait meilleure...et à chaque fois, c'était une déception. On sait que les personnages sont morts avant même de savoir ce qu'ils ont vécu. Très surprenant, déstabilisant. La deuxième partie est un peu plus rapide. Mais pour conclure, je dirais que je n'ai rien compris. Pourquoi ce livre a-t-il été écrit ? Pour qui?

Certain, ce livre ne restera pas dans ma bibliothèque et je ne le conseillerais pas. Je ne veux plus en entendre parler...
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Galápagos

Une utopie : "il y a un million d'années, en l'an de grâce 1986,...". Une croisière pour les Galápagos. Le navire fait naufrage. Quelques survivants sur une île, cependant que l'humanité entière disparaît, victime d'un virus. Et l'aventure humaine recommence, mais différente ... puisqu'il y a croisement avec le phoque. Pour Vonnegut, le salut de l'humanité réside dans la régression. C'est souvent drôle et tout à fait surprenant.
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God Bless You Dr. Kevorkian

Avec l'aide du célèbre docteur Kevorkian (bien connu aux Etats-unis sous le sobriquet de Dr Death a cause de ses gestes et opinions en faveur de l'euthanasie), le narrateur, Kurt Vonnegut lui-même, entreprend une série d'Expériences de Mort Imminentes (EMI, en anglais, near-death expériences) afin d'aller retrouver au bout du fameux tunnel saint Pierre à la porte du Paradis.

C'est à la suite d'une première EMI accidentelle que Kurt Vonnegut s'est persuadé qu'il pouvait entreprendre d'autres voyages vers l'au-delà pour satisfaire sa curiosité personnelle ainsi que celle du public, en allant rechercher dans les limbes quelques célébrités. Il sollicite pour cela le célèbre croisé de l'euthanasie dont la science médicale a acquis un niveau de maîtrise qui permet au solliciteur d'entreprendre une série d'aller retour vers le Paradis. Ces voyages dans le tunnel sont réalisés pour la station de radio public de New-York City. Celle-ci diffusera sur ses ondes les interviews quelques grandes âmes ayant marqué les mémoires lors de leur passage en ce bas-monde.

Les expériences sont réalisées dans la chambre d'exécution de la célèbre prison Texane de Huntsville sous le contrôle du docteur Kevorkian. A chaque réveil, le narrateur Kurt rédige une brève relation pour la lire à la radio et constituer un chapitre du présent ouvrage.

Cela dure jusqu'à ce que la police mette en état d'arrestation le docteur Kevorkian ; celui-ci devra être jugé pour meurtre ( ou acte d'euthanasie) dans l'État du Michigan (le docteur Jack Kevorkian historique fut effectivement arrêté pour ces faits l'année de la publication du texte de Vonnegut, 1998).

Le choix des ressuscités interviewés reflètent les aspirations pacifistes et socialistes de Kurt Vonnegut : on y trouve de grands militants de la gauche américaine (Vivian Hallinan, Clarence Darrow), de la cause des droits humains (l'aborigène Birnum Birnum, l'abolitionniste condamné à mort par pendaison en 1859 John Brown, de grands criminels (Hitler, Karla Faye Tucker), de grands esprits (Isaac Newton, William Shakespeare, Mary Shelley) de grands mécréants athées qui ne croient toujours pas au paradis bien qu'il s'y trouvent (Isaac Asimov).

Quant à Kilgore Trout il a été interviewé par défaut ; celui-ci n'est pas vraiment mort puisqu'il est un personnage récurrent de l'oeuvre de Vonnegut. En effet, la police ayant mit les menottes au docteur Kevorkian, celui ne pouvait plus officier.



Un livre dans lequel les européens apprendront un peu d'histoire américaine et aussi dans lequel l'humaniste trouvera une précision essentielle sur la question du Paradis; tout le monde s'y retrouve car l'enfer n'existe pas. Prouvé par EMI.
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Le berceau du chat

Raconté avec un humour pince-sans-rire et une ironie amère, le conte culte de Kurt Vonnegut sur la destruction mondiale (écrit il y a si longtemps) se nourrit de nos angoisses actuelles...d'assister à Armageddon et, pire encore, d'y survivre...

Le Dr Felix Hoenikker, l'un des pères de la bombe atomique, a laissé un héritage mortel au monde. Car il est l'inventeur de ce produit chimique mortel capable de geler la planète entière. La recherche de sa localisation mène aux trois enfants excentriques de Hoenikker, à un dictateur fou dans les Caraïbes, à la folie. Le souhait de mort de Felix Hoenikker se réalise lorsque son dernier cadeau fatal à l'humanité entraîne la fin, qui pour nous tous, est proche…

Mes pensées

«Le tigre doit chasser, l'oiseau doit voler;

L'homme doit s'asseoir et se demander "pourquoi, pourquoi, pourquoi?"

Le tigre s'est endormi, l'oiseau a atterri;

L'homme doit se dire qu'il comprend."

le berceau du chat est raconté du point de vue d'un journaliste qui veut écrire un livre sur le jour de la fin du monde- le jour où la bombe atomique a été larguée sur Hiroshima. Il essaie d'entrer en contact avec des proches de feu le Dr Felix Hoenikker, qui avait travaillé sur la bombe. Au cours de cette recherche, il apprend que Hoenikker avait créé une autre arme mortelle avant sa mort : la glace-neuf, qui au contact de n'importe quelle eau la gèlera de façon permanente. Et il y a trois flacons de ce truc qui existent maintenant, quelque part.

lLe livre est une satire des faiblesses de l'humanité et de tout ce cirque - comme le fait que nous devions simplement utiliser notre cognition avancée pour créer une technologie qui peut détruire le monde entier, au lieu de faire quelque chose de productif.

Vonnegut commente à peu près tout ce qui ne va pas: le patriotisme superficiel en contexte de guerre, les gouvernements, la religion. Le roman est entrecoupé d'extraits des Livres sacrés de Bokonon, de cette religion fictive le Bokonisme , qui est en grande partie le porte-parole de certaines des meilleures citations:

« Je me suis souvenu du Quatorzième Livre de Bokonon, que j'avais lu dans son intégralité la nuit précédente. Le quatorzième livre s'intitule Qu'est-ce qu'un homme réfléchi peut espérer pour l'humanité sur Terre, compte tenu de l'expérience des millions d'années passées ?

Il ne faut pas longtemps pour lire Le Quatorzième Livre. Il se compose d'un mot et d'un point: 'Rien.'"

« Pas étonnant que les enfants deviennent fous. Le berceau d'un chat n'est rien d'autre qu'un tas de X entre les mains de quelqu'un, et les petits enfants regardent et regardent et regardent tous ces X. . .”

"Et?"

"Pas de putain de chat, et pas de putain de berceau."



Le berceau du chat est un fantasme irrévérencieux et souvent très divertissant sur l'irresponsabilité ludique des scientifiques nucléaires. C'est le meilleur de la satire, un travail d'un ordre beaucoup plus engageant et significatif que les tripes mélodramatiques que la plupart des critiques semblent considérer comme sérieuses.
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Le berceau du chat

Jonas est un journaliste qui écrit une biographie sur le docteur Hoenniker, un des inventeurs de la bombe atomique. Celui ci étant décédé, c'est auprès des enfants de l'inventeur qu'il essaie de trouver matière a son livre. Pour cela il doit se rendre sur l'île de San Lorenzo dirigé par un dictateur et dont la religion est le bokonisme. Une religion qui commence par dire que "toutes les vérités que je vais vous dire sont des mensonges éhontés".



Livre très difficile a faire rentrer dans les cases et a cataloguer. Un ovni littéraire qui démarre de manière réaliste et qui peu a peu s'enfonce dans une sorte de science fiction qui finit en roman post apocalypse. Mais c'est un roman qui utilise l'humour et la dérision pour faire passer un message très simple : Faut il espérer en l'être humain ? La réponse est simple et lapidaire : Non. Ce roman nous fait réfléchir et nous interroger sur l'humanité, la religion et le pouvoir. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela est fait intelligemment, de manière créative et aussi très pessimiste. Quand on repose le livre après l'avoir terminé , on ressent un curieux sentiment , une sorte de malaise qui persiste. Un livre dérangeant par sa vision très sombre sur le devenir de l'humanité mais qui réussit a atteindre son but : nous faire réfléchir. Un auteur américain que je ne connaissais pas du tout mais dont le style littéraire et son univers m'ont donné envie de découvrir le reste de son oeuvre.



Ma note 8/10.
Lien : http://www.desgoutsetdeslivr..
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Le berceau du chat

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Le berceau du chat

Le journaliste Jonas s’est mis dans l’idée d’écrire une biographie du Dr Hoenikker, un des pères de la bombe atomique américaine. Il est décédé… Aussi Jonas entreprend-t-il de recueillir les informations nécessaire à son travail. Ils sont trois : Newton, un nain contrefait, Angèla, en dehors de son époque mais surtout complètement étrangère aux questionnements du journaliste fouineur. Reste Franklin, le rebelle…



Il s’est réfugié sur une île des Caraïbes, San Lorenzo ; une île dirigée d’une main de fer par « Papa Manzanon » ; une île où la religion d’état est catholique mais où règne dans la clandestinité et dans l’âme des habitants, Bokonon un gourou ami de Franklin dont la « philosophie » consiste à élever le mensonge au niveau d’un art.

Cette « enquête » sera l’occasion pour Jonas de découvrir que les enfants d’Honikker ont gardé en leur possession la dernière invention de leur père : la Glace-9, capable de rendre solide, tout ce qui est liquide. On imagine aisément l’horreur de la découverte quand on pense qu’elle est potentiellement entre les mains d’une secte : la secte de Bokonon…



Comme on peut le constater, un sujet racoleur, certes, mais non dénué d’interêt ; d’autant qu’il porte en second niveau de lecture tout un questionnement non moins intéressant sur l’humanité, le pouvoir, la religion, la science…néanmoins, à mon goût, un livre difficile à lire…



La police de caractère de mon exemplaire « Points Seuil », petite, tassée y est sans doute pour quelque chose. Néanmoins, un style qui ne m'emporte pas… J’ai cru comprendre que certains lecteurs accusent également la traduction. Peut-être…

Dommage.

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