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Critiques de Kurt Vonnegut (208)
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Abattoir 5

C'est le deuxième roman américain sur le traumatisme de la guerre que je lis récemment. Celui la raconte une page inconnue de la libération de l'Europe en 1945, alors que l'avancée des alliés vers l'est était émaillée de morts, de prisonniers et de massacres perpetués par les belligérants (où l'on se voit confirmer que le bombardement de Dresde fut plus meurtrier qu'Hiroshima et tout aussi inutile).

Mais, par rapport à Tim O'Brien (Les choses qu'ils emportaient) qui parle à nos émotions, ce petit livre parlent à notre mémoire, mais ne parvient pas à nous prendre au coeur.

L'auteur annonce dès le début qu'il n'y a pas matière à faire un livre sans délayer, la préface annonce les ressorts de la narration temporelle et du coup, tout est prévisible et sans surprise. De plus le style atténue tout avec un humour de second degré pas toujours à propos.

C'est sympa à lire, intéressant, mais sur ce sujet j'attendais tellement mieux.



Un conseil : lisez la préface en dernier !
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Abattoir 5

En décembre 1944, le soldat Vonnegut, après quelques jours d’errance dans les Ardennes, est fait prisonnier par les Allemands.

En février 1945, Vonnegut est à Dresde et travaille dans un abattoir. Du 13 au 15 février 1945 a lieu le bombardement de Dresde par les Anglais et les Américains. C'est l’un des plus grands carnages de civils de la seconde guerre mondiale : 7 000 tonnes de bombes (dont des bombes au phosphore) sont déversées en trois vagues qui feront plus de 35 000 morts.

Il fut l'un des sept rescapés américains, sauvés après s'être enfermés dans une cave d'abattoir (abattoir 5). Les autorités nazies l'affectèrent à la récupération des cadavres pour la fosse commune. Mais il y en avait tellement que l'on dut terminer au lance-flamme l'ouvrage des bombes.

De retour, Vonnegut suit des cours d’anthropologie, il publie un témoignage sous forme de roman en 1969 sur son expérience de la guerre, il explique dans la première partie du livre pourquoi « la croisade des enfants »

Ce ne sont pas des hommes qui sont partis, mais des mômes sans aucune expérience de la vie, de la même façon que la croisade des enfants en allusion à ces jeunes incultes envoyés au nom de la religion en 1217 comme croisés pour défendre Jérusalem.



Comment décrire cette expérience traumatisante sous forme de roman ?



Vonnegut choisit l’absurde sous forme d’un héros totalement disjoncté des réalités de ses semblables car il a la faculté de voyager dans le temps. D’un battement de paupières il peut se retrouver tout petit, puis le jour de son mariage, ou alors10 minutes avant sa mort et peut vivre simultanément en captivité sur une planète lointaine et en captivité dans un camps Allemand. Il sait donc anticiper tous les moments à venir de sa vie et revisiter à tout instant les moments passés, la mort n’a donc pas de prise sur lui, ainsi ce témoignage sidérant de pragmatisme est dénué de toute d’émotion et de subjectivité.



Il nomme son héros Billy Pellerin, fils d’un coiffeur amateur de chasse, un physique manifestement sans attrait particulier autre que sa taille (1M85). Il obtient un diplôme d’opticien à son retour de guerre, devient riche en épousant une jeune fille obèse issue d’une très bonne famille se désespérant de la marier.



Le fil conducteur du roman nous montre Billy perdu dans les Ardennes en compagnie de 3 camarades jusqu’à sa capture par les Allemands puis la description de sa captivité en compagnie d’autres soldats de toutes nationalités, suivie de son arrivée à Dresde et l’anéantissement de cette ville sous les bombardements.

Au cours de ses péripéties, Billy saute d’une époque à l’autre de façon discordante, son mariage, la mort de sa femme des années plus tard, un accident d’avion dont il est le seul survivant et ses rapports discontinus avec ses 2 enfants.

Entre temps, il a été victime d’abduction par des extra -terrestres de la planète Tralfamadore sur laquelle il fait quelques allers retours. Il est l’attraction vedette d’un zoo où son accouplement avec une autre captive terrienne (Montana Patachon, actrice de charme) fait les délices des spectateurs locaux.

Les Tralfamadoriens lui enseignent une philosophie dans laquelle la mort n’a aucune importance

Pour eux, le temps n'existe pas, la mort non plus et ils considèrent « qu'une personne qui meurt semble seulement mourir. Elle continue à vivre dans le passé et il est totalement ridicule de pleurer à son enterrement. Le passé, le présent, le futur ont toujours existé, se perpétueront à jamais. […] Un Tralfamadorien, en présence d'un cadavre, se contente de penser que le mort est pour l'heure en mauvais état, mais que le même individu se porte fort bien à de nombreuses autres époques ». Alors, qu'il se passe des événements joyeux dont on peut tirer gloriole ou que les événements semblent s'enchainer dans une espèce de fatalité funeste.



Fort de cet état d’esprit Billy apparait complètement déconnecté au regard de ses compagnons d’infortune, dont il connait par avance le destin, conférant un caractère hautement proleptique à son récit. Pour le professeur Edgar Derby 44 ans, il tient la chronique d’une mort programmée, celui-ci, faisant partie des rares survivants du bombardement de Dresde, sera, comble de l’absurdité, fusillé pour pillage, après avoir récupéré une théière dans les catacombes.

Billy est spectateur voire figurant d’une épopée dont il est en même temps l’acteur principal, mal vu voire honnis de ses compagnons de route. C’est l’anti héros par excellence, à 22 ans il en parait 60, il est dépenaillé à outrance et semble n’avoir aucune émotion.

Il fait penser à Bardamu dans « voyage au bout de la nuit », qui traverse les horreurs de la première guerre mondiale, il semblerait que Vonnegut ait été inspiré par le style de Céline.

Billy nous fait penser au côté nihiliste de Meursault dans l’étranger d’Albert Camus.

Vonnegut nous surprend par son originalité descriptive, comme cette Maggie qui n’est pas un cerveau, mais qui constitue une invitation irrésistible à la procréation ; les hommes la regardent et se mettent à vouloir la remplir de bébés sur-le-champ.

Le roman commence par « cui cui »et termine par ce bruit des moineaux couvrant le silence suivant l’apocalypse absurde dictée par des justifications politico-guerrières.

C’est un roman hors norme, où paradoxalement le détachement du héros révèle un humanisme sous -jacent, le plaidoyer anti militariste en bruit de fond est assourdissant.

On apprends beaucoup sur cette période de fin de guerre, sur la façon dont les Allemands percevaient les prisonniers en fonction de leurs origines, les Anglais étant manifestement les plus organisés de tous.

J’ai aimé cette lecture originale et dense malgré un démarrage particulièrement laborieux pour saisir les codes et les méandres de la pensée de l’auteur.

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Abattoir 5

J'ai eu du mal à me glisser dans le roman, mais cela en valait la peine.

Le voyage dans le temps et le côté science fiction du zoo des tralfamadoriens donnent un aspect décousu, déstructuré au récit, mais ce voyage en saut de puce dans la vie de billy pelegrin illustre bien l'incompréhension des choix humains.

Billy décrit sa vie avec détachement, et nous interroge sur les valeurs posées par sa société.



En quoi le passage à la douche du camp de prisonniers en Allemagne a plus de sens que celui au zoo extraterrestre ?

En quoi les morts du bombardement de Dresde entrent dans le récit héroïque des pays vainqueurs de la guerre ?



La vision du temps peut changer les perceptions. Inverser le sens de lecture du documentaire sur le bombardier le rend bien plus beau que l'original : démanteler des bombes et enfouir les matières premières plutôt que l'inverse..



Une fiction étrange mais captivante.
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Abracadabra

Toutes celles et ceux qui ont aimé Abattoir 5 retrouveront dans Abracadabra les mêmes ingrédients. Le personnage central, Eugene Debs Hartke, se raconte. On compend assez vite qu'il est inculpé et tout le roman nous amène à savoir pourquoi... Evidemment, comme souvent chez Kurt Vonnegut, c'est caustique et absurde.



Vonnegut en profite pour nous dépeindre les USA sous forme d'une dystopie. Le roman, écrit en 1990, se positionne en 2001. Vonnegut ne prend pas trop de risques, donc. Je ne considère d'ailleurs pas Vonnegut comme un auteur de SF. Il aime tremper sa plume dans le quotidien et le réel qu'il écorne et travesti un peu pour mieux nous montrer les incohérences et les paradoxes de notre société. Les USA sont dirigés par un président d'origine japonaise, la prison locale est dirigée par les Japonais aussi, le collège dans lequel travaille Eugene est livré au pouvoir de riches mécènes qui décident de tout sans rien savoir... j'en passe et des meilleures.



Ici, il va étriller la religion, l'économie, le système pénitentiaire et scolaire, l'armée et la guerre (du Vietnam), le couple et le sexe et -bien sûr- la politique. Bref, les thèmes habituels chez Vonnegut.



Le tout est vif et cynique, caustique et terriblement bien vu (comme souvent). Bref, que du bonheur.
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Abracadabra

Vonnegut fait partie des mes auteurs préférés, pas comme auteur de science fiction car finalement ses scénarios m’importent assez peu, se sont souvent des situations fixes qui génèrent des dialogues ou des reflexions, des anecdotes simples, miroirs de la condition humaine et de son absurdité. Cocasse mais pas vraiment, Vonnegut vise juste et fait ressortir le ridicule autant que l’atroce chez l’humain, ses désirs dérisoires, la politique, philosophie, religion. Humour noir, légèreté lourde, on sourit alors que c’est à pleurer. De ce fait, et parce que souvent l’histoire n’est qu’un prétexte, je trouve non seulement impossible de résumer les nombreux romans que j’ai lu de cet auteur, d’autant plus que je les mélange. Ceux dont l’histoire me reste le plus clairement sont celle de ce gardien de prison et Galápagos qui est beaucoup plus narratif et que j’adore... mais laissons-le là. De Hocus Pocus, me reste ces anecdotes avec les prisonniers, cette réflexion sur le sens de l’an vie, la dérision. Moins fort qu’Abattoirs 5 dont certains passages sont très puissants, il reste néanmoins de forts échos malgré les nombreuses années qui ont passé depuis cette lecture
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Barbe-Bleue

Un ancien combattant d'origine arménienne, peintre abstrait et collectionneur renommé, voit son confort moral confinant à la sclérose soudain ébranlé par Circé Berman, une veuve autoritaire et fouineuse. Pour s'y retrouver, Rabo Karabekian va écrire son autobiographie. Ressourcement, vieux thème, toujours vivace. La vie de Karabekian, c'est celle de ce siècle, avec les guerres, les génocides, les snobismes culturels, la foire aux vanités. Sur ce passé tragi-comique, Vonnegut jette un regard tendrement démythifiant. Un beau roman qui vaut surtout par la truculence de la langue et une vision désinvolte qui s'appelle liberté.
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Barbe-Bleue

J'ai lu ce livre après mes études d'arts - celles-ci m'ayant rendues très critiques à propos de l'art en général, et les écoles d'art en particulier. J'ai trouvé dans ce récit de belles et féroces critiques, que j'ai particulièrement appréciées.

Un récit très bien écrit, drôle, intelligent, et un auteur que j'ai adoré découvrir - et qui est devenu en un livre une de mes idoles !!
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Portant son héritage considérable comme une malédiction, Eliot Rosewater va chercher à expier son fardeau en devenant mécène. Il y a différentes manières d’être mécène. La méthode choisie par Eliot étant peu orthodoxe, la société comme son père, vont le considérer comme fou.



Le fou est en réalité atteint de dépression. En souhaitant bien faire, Eliot Rosewater décide de s’installer dans le comté Rosewater pour répondre aux besoins de sa population, particulièrement pauvre et précaire.



Pour cela, ce passionné des pompiers aura deux téléphones : Le noir « Ne vous suicidez pas. Appelez la Fondation Rosewater », et le rouge pour les affaires de pompiers. Sa grande richesse et sa grande générosité lui vaudra un rang particulièrement haut chez les pompiers, malgré le fait qu’il n’ait jamais combattu le feu. De toute façon, la caserne lui appartient.



Sa manière de vivre, dans le plus grand dénuement mais riche en alcool rendra sa femme folle, ne supportant plus le fardeau de l’héritage des Rosewater. S’oubliant pourtant complètement pour ses concitoyens, va cependant attirer le flair l’avocat Norman Mushari, qui voit la une occasion en or de mettre le grapin sur sa fortune en le faisant déclarer fou, et donc incapable de gérer cette fortune.



Difficile de savoir si mon interprétation de ce livre est juste. J’ai trouvé ce livre particulièrement dur à lire et à comprendre. Est-ce la faute aux nombreuses disgressions de l’auteur ? Bien que très drôle, Eliot, qui souhaite répandre l’amour et la paix sur terre à coup de distributions de « Je t’aime » griffonnés sur des feuilles de PQ est sans conteste un héros romantique.



J’aurai pu interpréter ce livre comme une critique acerbe de la société capitaliste que représente les Etats-Unis, mais j’ai l’impression d’y voir davantage la critique d’une société incapable d’accepter les gens qui sortent du lot (=ici, ayant des tendances socialistes). Et puis Eliot, pauvre Eliot, qui subit cette richesse jusqu’à en perdre la raison. Je n’arrive donc pas à voir ce livre comme un livre humoristique, il m’a au contraire paru davantage comme un drame.



Du coup, il s’agit évidemment d’un livre engagé. Mais par quoi ? Je ne sais pas.



Une lecture qui m’a laissé perplexe.
Lien : https://cyberlecture.wordpre..
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Je débute cette chronique sans vraiment savoir de quoi je vais vous parler tant cette lecture m’a paru étrange, une somme d’argent, un homme paumé, un avocat avide … un peu de tout ce que la société peut créer se retrouve dans ce roman.



Eliot Rosewater est certes riche et à la tête d’une des plus grosses fortunes des Etats-Unis, né de bonne famille, il est malgré tout alcoolique et dérangé. Pourtant cet homme était destiné à un grand avenir de plus il est marié avec une femme belle et intelligente qui n’arrive plus à suivre la cadence. De son côté Eliot n’est pas heureux et un beau jour il quitte New York pour rejoindre la ville de Rosewater, berceau de la famille, dans l’Indiana où il vivra paisiblement entre deux téléphones celui pour la caserne des pompiers dont il tirera la sonnette d’alarme en cas d’alerte incendie, et celui pour la Fondation Rosewater qui compense le chagrin de la population à coup de chèques.



Ne vous suicidez pas. Appelez la Fondation Rosewater.



Cette fable humaine qui date toute de même des années 60 aurait dans une certaine mesure toute sa place dans notre société actuelle, les puissants toujours aussi puissants et les faibles dans le ruisseau. L’espoir n’est plus au changement de situation et avec des idées acérées l’auteur nous décrit la société américaine : les grands hommes en costume cravate qui dirigent le pays à coup de dollars et espère juste faire perdurer la lignée, les défavorisé qui resteront pauvres parce que trop paresseux, ceux qui envient constamment la chance des autres et ceux qui ne sont jamais satisfait. Joli panorama !



Il est tout de même évident que ce récit tente de provoquer un cas de conscience, pourquoi qualifier un homme qui veut aider son prochain de fou et lui demandant d’entrer dans le moule ? En tout cas ce que j’ai retenu de ce récit est l’atteinte à la liberté personnelle de chacun de vivre comme bon lui semble et qu’apparemment l’argent est réellement un bon moyen de faire le bonheur quelqu’un.



Agréable lecture qui lie la critique à l’humour.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Si on ne connaît pas déjà Kurt Vonnegut Jr., on risque d’être un peu décontenancé et de ne pas parvenir à entrer dans cette histoire. Pour ses aficionados, c’est toujours un plaisir de retrouver son détachement, son ironie, ses personnages déconnectés des réalités.

Son personnage principal est ici un riche rentier un peu farfelu, une occasion pour Kurt Vonnegut Jr. de railler le capitalisme, les placements financiers, héritages et autres avatars de ce système. C’est, comme d’habitude, un peu décousu, laissant place à quelques tergiversations loufoques, Kilgor Trout, l’écrivain de science-fiction sans succès, y fait bien sûr son apparition, et l’auteur semble toujours aussi détaché de ses personnages qu’il traite avec une certaine désinvolture. C’est insolent, un peu barré, c’est Kurt Vonnegut Jr., sans doute pas son meilleur roman, mais, me concernant, il fait partie des mes auteurs fétiches.
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Un petit conte de la folie ordinaire, de la malédiction des héritages et de la vacuité des héritiers.



Dans le style Vonnegut ça permet à l'absurde de se faire didactique et de réfléchir au monde dans lequel nous vivons. Totalement surréaliste et profondément mélodramatique, Dieu vous bénisse Monsieur Rosewater, brosse en creux un ordre social floué dès son origine.



Ce n'est pas forcément le plus inspiré ou captivant des livres de Kurt Vonnegut, mais moyen pour un tel auteur est déjà un gage de qualité supérieure.



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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Challenge ABC 2014/2015

Héritier d'un empire financier, Eliot Rosewater choisit la philanthropie. Il se conduit en doux dingue, à l'encontre de toutes les habitudes de la famille: il donne , il veut faire le bien.

Satire, pamphlet? Ennui surtout. Trop prévisible dans son déroulement, trop pesant dans sa démonstration anti-capitaliste, trop caricatural ... Un roman indigeste, il faudra essayer un autre ouvrage de Kurt Vonnegut . Prochain ABC, peut-être.
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

J'avais entendu parler de Vonnegut comme auteur de SF mais par esprit de contradiction je me suis dirigé vers un de ses récits "réalistes". Quelle purge... Enfin, c'est sévère, mais je n'ai vraiment pas pris de plaisir à lire ce livre. Allez, il y a bien quelques passages par-ci par-là qui pique la curiosité, une réflexion qui démarre et qui... Capote. Parce que c'est un peu ça ce livre : des idées dans tous les sens, des récits qui s'enchâssent, des personnages à foison... Mais en fait rien n'est vraiment abouti. On erre dans ce livre et on ne sait pas trop où cela va nous mener, il y a bien un fil rouge mais celui-ci n'est pas vraiment enthousiasmant et l'on finit bien plus ennuyé par ces situations qui se veulent drôles mais tombent en général à l'eau.
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Norman Mushari, jeune avocat d'affaire arriviste et sans scrupules (comment cela "pléonasme" ?) entreprend de déposséder d'une bonne partie de sa fortune Eliot Rosewater.



Eliot est un richissime héritier, vétéran traumatisé de la seconde mondiale, il s'est donné pour but dans la vie, d'aider les plus défavorisés...



Entre son rôle de pompier bénévole, et sa fondation philanthropique, Eliot passe pour un doux dingue.

Mushari espère faire passer Rosewater pour irresponsable afin de faire hériter un lointain cousin Rosewater qu'il pense pouvoir spolier...



Ce roman est le troisième Vonnegut que je lis.

Les trois sont publiés chez Gallmeister (coïncidence), ce roman, fait d'ailleurs écho à "le petit déjeuner des champions", puisqu'on y retrouve une évocation du romancier Kilgore Trout, et de Rosewater lui-même...



J'apprécie l'humour de Vonnegut, incisif et caustique sous un premier abord débonnaire.



On peut trouver que le propos "anticapitaliste" manque de finesse, mais après tout, l'auteur le dit dés les premières phrases de son roman "Dieu vous bénisse monsieur Rosewater" est une fable, et il n'est donc pas à prendre comme un pamphlet ou un réquisitoire.
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce roman. Je n'ai pas vu où l'auteur voulait en venir malgré des personnages décalés comme je les aime. L'histoire est restée bien trop confuse pour moi et j'avoue avoir complètement perdu pied dans la généalogie des Rosewater.
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

DIEU VOUS BÉNISSE MONSIEUR ROSEWATER de KURT VONNEGUT

Écrivain iconoclaste s’il en est, Vonnegut occupe une place à part dans la littérature américaine. Il tire sur tout ce qui bouge et dans ce livre il cible les fondations et leurs œuvres charitables. Mais Eliot n’est pas comme la fondation l’avait prévu, il essaye vraiment d’aider. Un avocat va essayer de le faire passer pour fou et tenter de faire main basse sur ce fonds. On retrouve comme souvent Kilgore Trout, auteur de SF raté qui intervient à tout propos au cours du livre. Déjanté, caustique, c’est une charge anticapitaliste qui m’a bien amusé.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

A partir de quand un discours devient un objet littéraire ? Lorsqu'il porte en lui des valeurs morales universelles ? Lorsqu'il a laissé une empreinte dans l'histoire ? Difficile à dire après avoir refermé le recueil qui compile quelques discours de Kurt Vonnegut devant les étudiants lors de cérémonies de remise de diplômes et publié à titre posthume.

Même pour le profane en la matière, on se rend très vite compte que ces discours ne répondent pas aux canons du genre. Loin des « platitudes euphorisantes », des messages messianiques et consensuels vantant des lendemains flamboyants, l'auteur américain préfère percuter le mythe de la success-story. Il ironise sur la prétention humaine et l'héroïsme du passé à travers des discours francs, sans inhibition et revêtant l'apparence d'une spontanéité décontractée. Çà donne à l'exercice une certaine vitalité burlesque.

Il en ressort le sentiment que Vonnegut s'est donné pour mission de combattre nos aliénations mentales, ce qui assigne et fige la condition de l'homme. Rien de surprenant dans la bouche d'un auteur présenté comme une figure de la contre-culture américaine. D'autant plus que l'on retrouve sa singularité dans la forme de ses allocutions : des discours déconstruits voire chaotiques, des démonstrations qui tentent d'égarer l'assistance, de l'éclabousser en parlant de solitude ou de violence pour mieux la rattraper avec des références culturelles populaires. L'expression « décrypter le discours » prend ici tout son sens chaque fois qu'il détourne des idées acquises avec une belle maîtrise de l'art du contre-pied.

C'est ludique pour les premiers, mais la succession des discours entraîne des répétitions et les idées pertinentes se trouvent noyées dans ce qui ressemble pour moi à une logorrhée diarrhéique.



Kurt Vonnegut est présenté comme l'un des conférenciers les plus sollicités aux États-Unis et je dois avouer que j'ai du mal à comprendre cet engouement et l'effet transcendant que l'éditeur prête à ces discours. Certes, on discerne chez Vonnegut l'humaniste qui n'a rien de béat ni de désabusé mais il n'y a rien de renversant derrière ses propos confus, simplement des idées incroyablement rationnelles sensées nous mener vers une sobriété heureuse.

On devine l'homme habile pour mettre en scène une parole bienveillante et extravagante, et c'est peut-être là le défaut de ce recueil. Ces discours ne sont pas faits pour être lus. Il manque la voix, les respirations, le sens de l'ellipse, sûrement les connivences avec le public et j'ai peut-être pour ma part des lacunes en lien avec la production littéraire de Vonnegut (non familière avec la plume de l'écrivain américain, je suis incapable de déceler d'éventuelles références à son œuvre).

Rien de bien remarquable d'un point de vue littéraire mais ça se lit sans déplaisir non plus.

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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Le sous-titre est : »Conseils d'un vieux shnock à de jeunes cons » et il résume bien le propos de ce livre. En fait il s'agit des discours que Vonnegut a livré aux finissants universitaires entre 1978 et 2004. Humaniste patenté, il passe à ces occasions quelques messages récurrents aux jeunes diplômes après les avoir félicité de leur instruction, acquise à grand prix et susceptible de rendre le monde meilleur. Ainsi la famille « n'est pas assez de gens » et il faut s'investir dans nos communautés. Il manque en Amérique des rites de passages pour transformer filles et garçons en femmes et hommes. Et surtout, il faut apprécier son bonheur. Sans doute que les prestations « live » de ces discours avaient plus de « punch » que ces écrits et que les blagues ressortaient mieux. Et pour pleinement apprécier il faut avoir une bonne connaissance de l'actualité américaine de cette époque. Mais le tout vaut amplement la lecture, ne serais-ce que pour comprendre que : elle est pas belle la vie?
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Un recueil de textes où un grand de la littérature américaine exhorte des jeunes diplômés, des textes remplis d'humanisme et touchants, d'intelligence... Les rites de passage, être adulte, faire du bien là où on est, réhabilitation du message du Christ vs christianisme, s'entourer de façon élargie, rencontrer les autres.. Ca a l'air naïf et bête comme ça, mais ses mots sont réussis. Loin du cynisme.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Kurt Vonnegut était un orateur célèbre que l’on engageait souvent pour les fins d’années, les remises de diplômes. De 1978 à 2004 il a sevi dans de nombreuses écoles et ce livre rassemble ce qu’il a fait de plus remarquable. C’est souvent très drôle, légèrement décalé mais il peut également avoir un côté agaçant donneur de leçons qui à la longue est pesant. Ce n’est clairement pas le meilleur de cet auteur que j’affectionne par ailleurs.
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