Luz nous donne à partager dans sa « catharsis » le ressenti de son effroyable douleur, la violence et son horreur subit dans l'intime... et le courage d'y survivre, laissant une porte ouvert dans l'A/amour, seule issue “raisonnable” !
J'ai particulièrement apprécié « Tache » où tout est dit dans l'incompréhensible de la non communication, le pathos, le “grand malentendu”, ce qu'en écrit Onfray :
« … on y apprend que provoquer la vérité, c'est aller au-devant de sa rencontre, et la rencontrer, payer de sa vie (ou de sa santé mentale...) ce qu'on aura découvert. Penser le réel, c'est entrer dans un abîme ; le dénier, c'est rester au bord du gouffre. le réel tue quiconque l'affronte vraiment en face ; l'illusion permet d'éviter la mauvaise rencontre qu'est toujours ce qui est. »
Luz réussit cette « catharsis » dans sa fonction, d'arriver à nous faire partager un “rire décalé” de l'absurdité du comportement humain dans du « Grand-Guignol terroriste » pour reprendre un autre “connaisseur” du genre ; Boris Cyrulnik.
Pour le reste, que dire de cet échec terrible du “vivre ensemble” ! Cabu, je le revois dans les émissions de « Dorothée » quand je “supervisais” les émissions de mes enfants à la télé, et où je m'asseyais souvent avec eux pour le regarder... ! Georges ! Je suis resté sans voix, j'ai senti “l'assassinat” de toute une génération à travers toi, celle qui avait pris le parti de rire de l'absurde de la condition humaine, et avait décidé de vivre autrement que “se foutre sur la gueule”, en rigolant de tout... et de rien... pauvre petit humain que nous sommes sur cette planète qui nous supporte encore... !
C'est quoi toute cette “merde” ! (passez moi cette vulgarité signifiante !). Nous avons une des cultures les plus brillantes de cette planète, un des pays les plus attrayant géographiquement parlant, nos aîné(e)s on vécu des horreurs au nom de sa défense, et l'on aurait plus le droit de rire du ridicule pompeux, moyenâgeux, archaïque de « religiosité » de débiles arriérés... !
Onfray, p. 163, “Le principe de Don Quichotte” :
« J'émets cette hypothèse : dans la dénégation, pour sauver sa peau menacée par les toxines de la mauvaise conscience, le mammifère débranche le néo-cortex qui gère la raison, la logique, le bon sens, la vérité, l'honnêteté, la courtoisie, la politesse, et toutes les vertus de la civilité ; en même temps, il lâche le cerveau reptilien qui ignore toutes les vertus et répond à tout rappel du réel par un jet de venin. Si l'on s'adresse à son cortex en évoquant la mauvaise action, le comportement détestable, il ne lui reste que le déni et l'attaque pour continuer à vivre malgré cette preuve devenue agression. le dénégateur meurt à la raison, il renonce à son cerveau pour donner les pleins pouvoirs au reptile en lui. » *
Le “pardon” dans l'absolu, peut être au vu de la condition humaine... mais là, ici et maintenant, attention à la faiblesse ! Nous ne pouvons faire comme si “rien ne c'était passé”. Pendant plus d'une semaine après le 7 janvier, j'ai été sans doute comme d'autres (j'espère beaucoup) abasourdi ! J'ai eu mal aussi, et je n'ai plus le même regard sur mon pays, quelque chose c'est brisé.
Merci Luz, d'avoir eu le courage de le dessiner déchiré, de l'écrire et de le “hurler” ! Demain, l'A/amour, la résistance, l'intelligence du sentiment humain, la pugnacité de la “foi” en notre dignité humaine intrinsèque, doit rester notre horizon, gardien de notre pérennité, pour nos enfants !
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* « Quelles formes de haine sont assez puissantes pour nier, dénier l'Autre au point de vouloir l'anéantir, le faire littéralement disparaître et l'annihiler à son propre regard ? »
« Par les armes : Le jour où l'homme inventa la guerre », Anne Lehoërff - éditions Belin © avril 2018
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