Totaime

La mort fait moins peur quand on n’a personne à aimer

« 𝓣𝓾 𝓼𝓪𝓲𝓼, 𝓐𝓼𝓱, 𝓳𝓮 𝓷𝓮 𝓼𝓾𝓲𝓼 𝓹𝓪𝓼 𝓮𝓽 𝓷’𝓪𝓲 𝓳𝓪𝓶𝓪𝓲𝓼 é𝓽é 𝓽𝓪 𝓯𝓪𝓲𝓫𝓵𝓮𝓼𝓼𝓮… 𝓙𝓮 𝓼𝓾𝓲𝓼 𝓽𝓪 𝓯𝓸𝓻𝓬𝓮, 𝓬𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓽𝓾 𝓼𝓸𝓾𝓼-𝓮𝓼𝓽𝓲𝓶𝓮𝓼, 𝓶𝓪𝓲𝓼 𝓺𝓾𝓲 𝓹𝓻𝓮𝓷𝓭𝓻𝓪 𝓵𝓮 𝓻𝓮𝓵𝓪𝓲𝓼 𝓵à 𝓸ù 𝓽𝓸𝓲 𝓽𝓾 𝓯𝓪𝓲𝓵𝓵𝓲𝓻𝓪𝓼. »

Mes émotions se croisent, se mélangent et se disloquent jusqu’à ce que je ne sois plus qu’une coquille vide. Comme spectatrice de mon propre sort, j’écoute et analyse la scène sans plus rien ressentir. Pleinement consciente que je vis mes derniers instants, je ne parviens plus à éprouver quoi que ce soit. Seul mon corps refuse d’abandonner et se manifeste par des tremblements et des pleurs que je ne cherche plus à contrôler. Soudain, un bruit sourd m’arrache un cri étouffé ainsi qu’à mes copines de galère. Cela provient de l’allumage de gros spots lumineux qui me permettent à présent de distinguer des formes proches de moi, que je suppose être les autres kidnappées. D’un mouvement sec, quelqu’un ôte le tissu qui me couvrait jusqu’à présent le visage. Instinctivement, je courbe le dos et incline le menton vers l’avant pour me substituer à la vue des malfrats.

Chapitre 3 : Ben :
" - Zoé est revenue.
Je me retourne vivement, pas sûr d'avoir bien compris mais la façon dont Lola me regarde ne laisse pas de place au doute. J'ai très bien entendu. Un léger sourire s'étire sur mes lèvres. Elle est là, tout n'est pas perdu.
- Avant que tu ne te fasses des idées, je t'arrête tout de suite. Pour le moment c'est temporaire, elle vient uniquement pour le mariage mais j'espère la faire changer d'avis. Mais pour ça tu vas devoir faire quelque chose.
- Bien sûre ma belle, tout ce que tu voudras.
Je ravale mon ton enjôleur en voyant Lola se triturer les doigts nerveusement et soutenir mon regard quelques secondes avant de détourner le sien. Je connais cette réaction, elle ne présage rien de bon.
- Tu dois rester loin d'elle.
..."

— La famille ne se renie pas, elle ne se quitte pas. Si tu as l'honneur d'en faire partie, tu as aussi le devoir sacré de la protéger jusqu'à ta mort. L'unique moyen de t'en émanciper est le trépas. Tu trahis, tu crèves ; tu abandonnes, tu crèves.

— Fais ta liste au père Noël et dis-nous ton cadeau parfait ! Indique toutes les qualités que devra avoir ton futur homme.

— Une sorte de wishlist ?

— Oui, voilà. Écris tout ce qui te passe par la tête qu’on en finisse. Mercredi m’attend dans mon lit et vu l’heure qu’il est, je vais probablement devoir téléphoner Jeudi. Manon se glisse elle aussi près de moi, me prend le stylo des mains et positionne la feuille devant elle.

— N’écoute pas cette garce et énonce les qualités que tu cherches chez un mec. Je ferme les yeux et me concentre. Je me rappelle les mecs qui sont passés dans mon lit, ne retenant que les choses qui m’ont touchée chez eux.

Le temps se fige momentanément. Mes prunelles accrochent les siennes et sans un mot, nos non-dits, nos colères, nos émotions se heurtent et se confrontent. Je suis assailli d'autant d'amour que de haine, d'autant de désir que de hargne.

Je me refuse à prononcer the mot, préférant largement utiliser ceux que je maîtrise : possession, désir, appartenance. Pourtant, la vérité est là qui pulse dans ma poitrine : je suis dingue d'elle, au final, c'est moi qui suis sa chose.

Je ne connais pas leur passé, mais je comprends une chose, ils sont un fragment l'un de l'autre, un morceau, usé, sali, brisé puis recollé, mais nécessaire à leur existence.

« 𝓐𝔂𝓪 𝓮𝓼𝓽 𝓾𝓷 𝓼𝓾𝓬𝓬𝓾𝓫𝓮 𝓮𝓽 𝓬𝓮𝓽𝓽𝓮 𝓰𝓪𝓻𝓬𝓮 𝓼’𝓮𝓼𝓽 𝓮𝓶𝓹𝓪𝓻é𝓮 𝓭𝓮 𝓶𝓸𝓷 â𝓶𝓮. »