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Citations de Adeline Fleury (138)


Entre eux, il n’y avait jamais vraiment eu de sexe, mais un lien bien plus fort. Il y avait l’interdit. Rien n’est plus excitant que l’interdit.
Ada sortit du lit, transpirante, elle prit une douche, passa son bikini rouge vif – la couleur lui donnerait de l’énergie –, proposa une baignade à Nino et chahuta avec lui dans la piscine.
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Le désir frustré, la passion contenue, le cœur qui s’emballe, offrent de formidables ressorts romanesques. Le texte avait eu un petit succès, pas suffisant pour qu’elle puisse vivre de sa plume et quitter l’agence, mais assez pour que Matthias s’y reconnaisse et que cela fasse imploser sa vie. Ada n’avait pas changé grand-chose à leur histoire. Ils travaillaient dans le même journal.
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Aujourd’hui, elle avait tiré un trait sur le sexe, et même abandonné la masturbation quelques mois plus tôt. Ainsi, elle n’était plus dépendante du corps. Ada faisait cette expérience qui la rendait plus sûre d’elle-même, elle savait ce à quoi elle avait renoncé ; faire le sacrifice de la jouissance, c’était presque de l’ordre du sacré.
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Elle avait un lien très spécial avec son fils, elle en était consciente, c’était parfois trop. Mais Nino la maintenait en vie, non pas qu’elle ait des pulsions de mort, mais à chaque relation amoureuse un peu chaotique, Nino la ramenait à la raison. Le petit l’avait sauvée, sans le savoir, du tumulte des passions folles. Juste par sa présence. Sans l’amour de Nino, elle se serait perdue dans le tourbillon de ses amants.
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Sur une autre femme, ce look singulier aurait pu paraître vulgaire, mais pas sur la joviale Nadia. Elle fit une bise généreuse à Ada, et pinça la joue de Nino qui, selon elle, avait grandi et surtout embelli en un an. Elle trouva Ada amaigrie, elle allait arranger cela ; Nadia était une cuisinière hors pair, et savait conjuguer avec inventivité toutes les saveurs de la cuisine du sud de la péninsule. Chaque fois, Ada repartait d’Ischia avec des kilos bénéfiques que le stress de la vie parisienne faisait fondre en quelques jours à peine.
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Ce ne serait rien qu’un flirt sans incidence, elles joueraient comme ça à se titiller pendant leur séjour, mais il ne se passerait rien. Qu’est-ce qu’elle croyait, la petite ? Qu’Ada n’était pas assez forte pour lui résister ? Ada était une femme mûre, elle savait être sage et raisonnable. Et il y avait Nino, Nino l’emportait sur tout. Elle n’avait plus aucun espace de libre dans son cœur pour quelqu’un d’autre. Passez votre chemin, mademoiselle, la place est occupée !
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Ada ne pouvait s’empêcher de fixer ces formes, détourner son regard était impossible. Elle ne s’était jamais vraiment attardée sur le décolleté des femmes, mais les seins d’Eva étaient si tendus, si libres, les effleurer sous les amandiers, goûter leur amertume serait en quelque sorte rendre hommage à la nature. Elle se contint. Eva se rendit compte de son émoi, elle dissimula ses seins derrière son épaisse chevelure et replia un pan de son paréo sur son sexe pêche. — Vous allez bien, Ada ? La balade a été bonne ce matin ? Ada demeurait muette. La chaleur extrême, la nudité, la lumière ardente sur le champ l’avaient plongée dans un état de stupéfaction. Eva sortit de son sac en toile deux abricots juteux et gorgés d’indécence. — Goûtez, Ada, goûtez, je les ai moi-même cueillis dans le verger juste derrière… Eva lécha lentement la peau du fruit orangé, Ada ne résista pas et croqua dedans avec gourmandise.
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Ada n’osa pas approcher, sidérée par ce spectacle insolent de beauté. Eva était allongée sur le ventre, alanguie sous la lumière, la taille très fine, les hanches évasées. Ada n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Eva avait quelque chose de robuste sous une apparence de fragilité. Ce corps si mince recelait une puissance insoupçonnée.
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Les fruits étaient énormes et juteux, leur arôme rendait fou, les pâtisseries explosaient en bouche, le vin se déployait onctueux au fond du palais, les poissons emplissaient de sel et de vie les mangeurs, les pâtes étaient des filets de bonheur dans lesquels on aimait se laisser piéger. Ici, manger était une déclaration d’amour à la vie. Ada savourait une à une les fraises, les enroulait avec sa langue experte, les yeux fermés, elle imaginait cette même langue se glisser dans des orifices inavouables.
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Elle aurait préféré qu’il en soit ainsi, maintenir une distance entre elles un peu plus longtemps. Mais non, elle éprouvait une attirance incontrôlable, se sentait happée par la jeune fille, par le besoin de tout connaître d’elle, mais elle savait qu’elle ne lui poserait pas de questions. Ada avait peur de l’intégrer dans sa vie. Elle se sentait en danger.
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Ada la trouvait encore plus belle de dos. Elle inclinait sa tête très légèrement vers la droite. Une partie de sa nuque était dégagée, elle avait ramassé ses cheveux en une épaisse tresse sur le côté, comme sur le bateau, la veille.
Eva avait dû sentir le regard insistant d’Ada. Elle lui envoya un salut de la main délicat, et un sourire enjôleur. Eva avait l’habitude qu’on la regarde. Elle en jouait, elle aimait être regardée. Ada se dit qu’il ne fallait pas rentrer dans son petit jeu d’aguicheuse.
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Nager, bien manger, lire, peut-être écrire, Ada ne ferait pas grand-chose de plus durant son séjour qu’elle mettait également à profit pour améliorer son italien. À force de venir en Campanie, elle avait attrapé un accent napolitain marqué et même appris quelques mots de dialecte.
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Eva s’était mise à chantonner, un air difficilement reconnaissable. Italien ? Espagnol ? Qu’importait la langue, Ada trouvait ça charmant. Quand elle chantait, la jeune fille avait une voix douce et rauque à la fois, un grain un peu fêlé qui laissait présager des paroles délicieuses. Il ne pouvait sortir que des mots harmonieux d’une bouche pareille. Dans la pénombre, Ada parvenait à deviner les lèvres d’Eva qui formaient encore cette même moue boudeuse propre aux ingénues.
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L’acte sexuel ne pouvait être insipide, faire jouir Ada était pour lui un acte politique. Sa vie était une performance artistique militante. Un matin, Camille lui avait demandé de s’allonger nue sur le carrelage de la cuisine, il avait dit : « Ne bouge pas, je vais chercher de la peinture, je veux te recouvrir de gouache. » Il avait claqué la porte de l’appartement, et elle ne l’avait plus jamais revu.
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S’il ne les avait jamais vus, il jalousait les amants d’Ada, leur existence était un crève-cœur pour lui. Aucun homme ne devait lui arracher sa mère. L’an dernier, il avait fait une crise de jalousie lors d’un dîner en tête à tête avec elle.
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Ils s’étaient fait la promesse de s’aimer ainsi une nuit entière une fois par an. Ils avaient tenu leur engagement pendant cinq étés. Cette année, elle lui avait écrit qu’elle le verrait volontiers, mais qu’ils ne coucheraient pas ensemble, car elle avait décidé de se refaire une virginité. Armando lui avait assuré qu’il respecterait sa volonté.
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C’est avec fierté qu’il emmenait les enfants sur les lieux qui avaient inspiré les deux écrivains à un peu plus d’un siècle d’intervalle. Armando avait acquis une certitude, l’île parlait aux auteurs, leur murmurait des histoires d’amour frustré, parce qu’elle avait été longtemps peuplée de pêcheurs taiseux et de femmes revêches, des autochtones pas faciles à apprivoiser, qui portaient de lourds secrets.
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Vivre sur une île avait quelque chose de l’ordre du sacré pour les citadins. S’ils ne se mêlaient pas aux insulaires, les Napolitains les respectaient. La joie qui gagnait le bateau à mesure que le volcan s’éloignait était contagieuse. Ada avait faim de rires, de danses, de vie.
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Le volcan avait donné à la ville du tempérament. Il n’y avait pas de place pour la demi-mesure, les sentiments mièvres et les actions timorées. Ada se gorgeait de cette énergie chaque fois qu’elle venait à Ischia, puisait dans cette force ancestrale un souffle de vie incroyable ; ainsi quand elle rentrait à Paris, elle se sentait plus solide et puissante.
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Elle était happée par l’esthétisme, la beauté, mais aussi par la violence des sentiments qui s’y révélait. Ce cinéma lui ressemblait en tout point. Le corps, l’âme et le mouvement s’y déployaient avec intensité. Sur l’île, elle n’évoluait plus dans les années deux mille, mais au mitan des années soixante, en pleine Dolce Vita.
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