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Citations de Adeline Fleury (138)


Elle assiste au spectacle de la magie des liens qui se renforcent entre son géniteur et sa progéniture. l'histoire s'écrit, sans artifice verbal, sans figure de style. Sans se parler, le vieil homme et l'enfant se comprennent. sans se parler, ils s'aiment. (p. 82)
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Même si elle peut en lire à satiété sur sa Linum, le plaisir n'est pas le même. Il ne sera jamais plus le même ! Il n'y aura plus jamais cette sensualité au tourner des pages, cette légère odeur d'encre séchée, cette rugosité du papier vieilli qui faisaient que les personnages s'animaient à la lecture, que l'auteur lui parlait, l'enrobait de ses mots. Non, la magie des mots n'opère plus du tout par écran interposé. (p. 63)
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Mère écrivain ! Père écrivain ! grand-père écrivain ! Trinité maudite.
"Qu'as-tu fait pour mériter pareille ascendance ? Les mots tu devras éviter. L'imaginaire tu fuiras. A leur sournoise petite musique, la vraie vie tu préféreras. (p. 14)
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Pour la première fois, la fillette du pavillon numéro 13 se sent belle et légère. Elle fait tout ça pour lui. Ça en vaut la peine puisqu'il lui envoie un bouquet de papillons noirs. Elle ne s'était pas trompée, ce garçon est magique. Le vol des papillons accélère, elle court à perdre haleine pour les suivre, au bout du champ elle débouche sur un sentier qui longe un ruisseau. Elle n'était jamais venue jusqu'ici, elle se laisse gagner par le pouvoir de la campagne, le ruissellement du cours d'eau, les senteurs des herbes encore gorgées de rosée. Tout est plus intense ici qu'au lotissement. Le garçon blond lui ouvrait un nouveau champ des possibles, quelque chose d'insoupçonné. Les papillons s'arrêtent au bout du chemin, le garçon s'y tient, il esquisse un sourire, c'est la première fois qu'elle le voit sourire, il a l'air d'un ange, elle sait qu'il faut se méfier des anges, que leur colère peut être effroyable, mais la fillette du pavillon numéro 13 n'hésite pas un seul instant lorsque le garçon magique lui tend la main. Sans un mot, elle le suit le long du ruisseau aux Rats.
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Alors, lui, il a tout de suite trouvé normal de soigner les bouquins, de les nettoyer, les panser avant de les repenser. Elles méritent toute son attention ces reliques, certainement pas la mise au rebut, la mise au bûcher, encore moins l'oubli à jamais.
(...)Il sait maintenant qu'il est le fruit de l'amour fusionnel de deux êtres passionnés de littérature et qu'il a bien failli naître sur un parterre de livres déchiquetés. Tout ça c'est son histoire, tout ça l'a poussé vers une humanité marginale. Plus que l'amour, il a les mots en héritage. Il n'écrit pas, il restaure le passé. (p. 148)
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Autodidacte de la pire espèce. de ceux qui en font trois fois plus que les autres., qui ont arraché leurs victoires au front de la bataille sociale. (...)
Il voyait peu le jour, et c'est une tornade de nerfs qui remontait pour partager le dîner familial. Peu de mots échangés, normal, toute la journée les mots l'avaient vidé. Adèle et sa mère s'y étaient faites. Il écrit...
Profession du père ?
"Ecrivain" (p. 28)
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Car pour moi écriture et désir sont intimement liés, et je place le corps féminin au cœur de mon exploration littéraire, comme un champ des possibles inouï.
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Les superstitions entourant les fantômes sont bien plus commodes à se représenter, que la réalité de la finitude et de sa pourriture.
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La Vieille porte le monde dans les yeux, les catastrophes, les grandes découvertes, les guerres, les passions dévorantes. La succession des saisons, les migrations des oiseaux, l'éclosion des fleurs, la crue des rivières, les tempêtes et les grandes marées d'équinoxe. Cette femme-là n'est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie.
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J'ai vu qu'il s'agissait d'une petite fille. J'ai pensé " A quoi bon qu'elle vive". Une pulsion redoutable s'est emparée de moi, le nourrisson s'epoumone et je pose ma main sur sa petite bouche outrageusement dessinée, je veux etouffer ses cris et bien plus encore. J'ai voulu tuer ma fille que je ne connaissais pas par amour, j'ai voulu tuer ma fille que je ne connaissais pas pour la protéger des pires choses qui pouvaient lui arriver, comme s'il y avait pire que la mort. La vie, quand on est une fille. Elle connaîtrait des choses horribles et il valait mieux que ça arrete comme ça, avant que tout commence. Il n'y a pas de mot pour qualifier ces pensées. C'est effroyable. Une mère ne peut pas avoir pareilles pensées.
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Longtemps, j'ai été prisonnière d'une forteresse interdite, d'un corps éteint. Longtemps, je me suis languie sans agir, telle une Emma Bovary du XIXème siècle, j'ai rêvé d'être pétrie, j'ai révé d'humidité, de sucs mélangés et d'alchimie des esprits.
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ceux du lotissement, parce qu’ils ne sont ni paysans, ni citadins. (…) parce qu’ils n’ont pas vraiment d’identité, parce qu’ils se ressemblent tous. Les mêmes maisons à un étage, à la façade beige déjà salie par les embruns.
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Je pense aux jours heureux. Ils se comptent sur les doigts d'une main.
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Dors mon lionceau, dors mon petit ange. Mon cœur est prêt à exploser. Ça cogne à l'intérieur. Ça fait mal pareil amour, c'est violent. Quand je regarde mon bébé dormir, je me sens sale. On ne peut pas vouloir de mal à la personne qu'on chérit le plus au monde.
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"Pourquoi ce désir fou de m'écarter des livres ? Pourquoi cette volonté de ne pas m'inclure dans cette belle dynastie d'amoureux des mots. Ce n'est pas une malédiction, maman, c'est un don de Dieu que de pouvoir écrire. Quoi de plus efficace que les mots pour faire tourner le monde ? Moi je suis fier de cet héritage. Un grand-père qui transmet l'Histoire aux générations nouvelles, un père qui raconte des histoires, une mère qui décortique les évolutions de la société. Quels legs magnifiques ! Alors, pourquoi m'as-tu privé du droit de la création ? Moi aussi j'ai mon mot à dire, ma part d'histoire à écrire. Désormais, maman, je serai le seul narrateur du roman de ma vie. En te privant de ton journal intime, je te punis. Je te retire la parole pour mieux composer mon existence. (p. 142)
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Battut avait de l'admiration pour ces hommes et ces femmes au dos voûté par le vent et les travaux des champs, la peau aussi tannée par les éléments que du cuir. Ici, les hommes et les femmes penchent, comme les arbres.
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De marathonien à écrivain, la frontière est mince. Dans son -Autoportrait de l'auteur en coureur de fond-, Haruki Murakami consacre d'ailleurs plusieurs pages à cette curieuse analogie. (...)
L'un ne va pas sans l'autre. Courir pour se dépasser physiquement, écrire afin de se dépasser intellectuellement. Quoique dans la course le mental compte presque autant que le physique et que dans l'écriture le physique est aussi à prendre en compte. Un corps épuisé ne permet pas à l'intellect d'être productif; (p. 42)
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Ceux du lotissement ont un quotidien réglé comme du papier à musique. Ils vivent à la campagne sans en profiter, enfermés dans leur maison témoin, leur voiture témoin et leur sexualité témoin, celle du samedi soir conjugal.
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Adeline Fleury
Je crois à la puissance du féminin, à la féminité absolue, qui englobe tout, qui enveloppe, qui fait peur. On a brûlé les sorcières. Quasiment toutes les cultures tentent de taire le féminin, parce qu'on a le pouvoir de donner la vie. C'est un super-pouvoir. Peut-être que Dieu est une femme.

Dans le journal "Le Soir" des 14 et 15 mai 2022.
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- Mais, les mots ne sont pas morts, tu le sais bien. Tout a été conservé dans les Linums et dans les ordinateurs. Rien n'a été effacé...
-Ce sont des machines démoniaques, capables de réécrire les livres, de dévorer les mots, de les interpréter, de dénaturer leur sens premier afin de mieux nous manipuler. Les machines ont pris le pouvoir ! oh, Seigneur, qu'avons-nous fait ? Il faut dire au petit de quoi nous l'avons privé. Lui, il m'aidera dans mon entreprise de retour au papier, à l'écrit, au manuscrit ! " (p. 99)
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