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Critiques de Agnès Laurent (II) (111)
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Rendors-toi, tout va bien

Agnès Laurent, pour écrire son premier roman Rendors-toi, tout va bien a utilisé une démarche non conventionnelle. Elle commence par nous décrire une femme au volant d'une vieille voiture sur l'autoroute A31. C'est un vendredi soir, à la fin du mois de juin, titre d'ailleurs de ce premier chapitre. Elle roule, « les autres ne comptent pas ». Malgré les appels de phares, les pare-chocs qui se frôlent, elle s'en fout quand soudain, après s'être déportée sans s'en apercevoir sur la voie de gauche et tenter de freiner pour se rabattre, c'est l'accident !

L'auteure va alors reprendre cette journée par le début, soit « le matin du même jour, 6h 45, café du port, Sète ». On apprend alors dans ce deuxième chapitre, que Guillaume, son mari, a été arrêté par les gendarmes en ce début de matinée alors qu'il venait prendre un café au bistrot de Gilbert où il passe chaque matin avant d'aller bosser, son entreprise se trouvant juste en face du café.

Guillaume et Christelle Dumont ont deux filles Noémie et Sophie. Guillaume est directeur financier dans une conserverie de poissons et la petite famille est propriétaire d'une villa à Sète.

Les chapitres vont ensuite se succéder avec le temps qui avance et nous permettre ainsi de faire connaissance avec cette femme, savoir qui elle était et ce qu'elle a fait durant les heures qui ont précédé l'accident. La question étant : qui était cette femme, cette mère, cette épouse ?

Quant à son mari, depuis sa cellule de garde à vue, il ne comprend rien à cette interpellation et les questions se bousculent dans sa tête. Au fil des heures qui défilent, il tente de comprendre ce qu'il n'a peut-être pas vu, ce qui lui a échappé quand la nuit, elle pouvait être souffrante et répondait à ses questions en lui disant de ne pas s'inquiéter.

Des voisins, des amis, des parents vont tour à tour donner quelques éléments et raconter ce qu'ils savent de ce couple sans histoires ou plutôt ce qu'ils pensent en savoir, car difficile à cerner, notamment Christelle.

L'analyse de l'enfance, de l'adolescence, de leur rencontre, de leur début de vie de jeunes mariés puis de jeunes parents est adroitement et délicatement exprimée par toutes ces voix. C'est un régal !

Mais, quel est ce mystère que l'auteure sait superbement et savamment entretenir jusqu'à la fin de son récit ?

Les gendarmes savent, tout le monde sait car les médias relayent en continu ce terrible fait divers. Seuls le mari et le lecteur ne savent pas et avancent pourtant, pas à pas mais inexorablement vers une vérité horrible, dans un sentiment de malaise et d'incompréhension, Guillaume prenant peu à peu une part de culpabilité. J'ai d'ailleurs beaucoup souffert avec lui.

Et quand, enfin, après tout ce suspense, nous avons la réponse, nous sommes scotchés, abasourdis par l'horreur que nous découvrons.

Ce roman-thriller est écrit avec une finesse psychologique remarquable et nous interroge durablement sur la connaissance que nous avons de nos proches et des vies que nous côtoyons.

Agnès Laurent est grand reporter au magazine L'Express et elle a puisé son inspiration dans les faits divers et de société pour écrire ce livre bouleversant qui nous fait basculer vers des choses inimaginables et glaçantes.

Rendors-toi, tout va bien est un superbe thriller qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page, et dans lequel la psychologie a une place prépondérante : une belle réussite

Je remercie Les éditions Plon et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cette auteure pleine de talent.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Rendors-toi, tout va bien

Avant toute chose , qu'il me soit permis de remercier l'equipe de Babelio et les Éditions Plon qui m'ont accordé leur confiance en m'adressant cette nouveauté, " Rendors toi , tout va bien " .

Un petit livre de 200 pages pour un roman qui m'a tenu en haleine du début jusqu'à quelques pages de la fin . Vous avez bien lu : " tout va bien " ...Là , faut l'faire , une femme victime d'un accident de voiture qui semble plus que grave , les gendarmes qui " embarquent " son mari , au petit matin , au moment où il arrive à son travail ...A part ça, " Tout va bien " . Non seulement je n'ai pas pu me rendormir , mais les questions ont envahi mon cerveau . Qui est- il ? Qui est - elle ? Pourquoi vient-elle de fuir son foyer ? Pourquoi a- t-elle abandonné ses deux filles ? Et lui , qui est - il ? A peine avez- vous lu quelques pages que vous vous débattez dans une opacité oppressante ...

Et là , les amis et amies , elle entre en lyce. Qui ? Ben l'autrice , tiens .Ça devrait pas vous surprendre , c'est son boulot , non ? Et je peux vous dire qu'elle le fait plutôt bien . D'abord , elle " écrit " juste , très juste , ne dévoilant que parcimonieusement des indices qui n'en sont pas vraiment dans de courts chapitres où différents personnages prendront la parole pour nous faire découvrir, mais à dose vraiment " homéopathique " ,'la personnalité de Christelle et Guillaume . De Gilbert le cafetier au copain garagiste en passant par tel ou tel autre , de Sète aux abords de Lyon , de la gendarmerie à l'autoroute , on en apprend des choses en si peu de temps , une tranche de vie en une journée , un vendredi de fin juin . Effet balancier. A toi, à moi . Et moi ? Toi , ben tu tournes les pages , tu n'éteins pas la lumière . Et dis toi bien que , demain matin , personne ne te dira " Rendors - toi , tout va bien" ....Cernes sous les yeux garantis ....

Peu de temps pour faire basculer des vies dont les failles se dévoilent sans toutefois nous mettre vraiment sur la voie ( enfin , pour ma part ) . La vie de plus en plus intime d'un couple pas si extraordinaire que cela ....Et pourtant , chaque témoignage , chaque chapitre porte " un petit coup de canif " dans le contrat . Une construction remarquable pour moi , de nature à aiguiser en permanence les sens du lecteur et les" mots" nous invitent à partager "les maux " de Guillaume , etfont monter en nous une sorte de " nausée " bien désagréable, une oppression de plus en plus lourde , une remontée acide ....

Oui , c'est un petit livre . Pas " violent " , non , pire ....Une analyse sans concession de natures humaines .Un drame de notre temps avec , pour témoins.......des regards du quotidien.

Un grand petit livre qui m'a beaucoup plu .
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Rendors-toi, tout va bien

Un vendredi soir, sur l'autoroute, une femme, Christelle Dumont, a un grave accident dans une vieille voiture. Son mari, Guillaume, est arrêté par les gendarmes en arrivant sur les lieux de son travail. Nous allons les suivre tous deux pendant cette journée pour comprendre ce qui s'est passé ● Les chapitres alternent l'histoire de Christelle et celle de Guillaume. L'histoire de Christelle nous est racontée de façon magistrale à travers les yeux d'autres personnages qu'elle croise ce vendredi. Celle de Guillaume nous est racontée par lui-même, nous donnant à vivre presque physiquement l'horreur de cette journée de garde-à-vue. ● L'affreuse vérité nous est progressivement révélée, c'est très bien fait, il n'y a pas de grands effets de style ou de narration, ce qui met d'autant mieux en lumière l'atrocité de ce fait divers. ● C'est quand même dommage qu'il n'y ait pas d'extrait Kindle, j'ai failli ne pas le lire à cause de cela. ● Merci à @Cancie de m'avoir fait découvrir ce premier roman à la fois excellent et très maîtrisé qu'à mon tour je conseille.
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Rendors-toi, tout va bien

J'ai cru ne jamais recevoir ce livre, l'éditeur a même du me le renvoyer au bout d'un mois d'attente, mais cette attente en valait la peine ! C'est le quatrième que je critique dans le cadre de l'opération "expert polar", et je remercie une fois de plus Babelio de m'avoir permis d'y participer, ainsi que l'éditeur Plon de l'avoir organisée.

L'histoire débute par le récit laconique et presque photo-journalistique d'un accident de voiture sur l'autoroute de Dijon, un soir de juin. On n'en connait pas les circonstances exactes, mais un gendarme s'apprête à devoir passer un angoissant coup de fil...

Et on remonte le temps, on rembobine l'histoire jusqu'à la genèse de cette journée qui va faire exploser la petite vie en apparence si tranquille de la famille Dumont. Pourquoi Christelle a-t-elle pris la décision de partir de bon matin, juste après le départ de son mari Guillaume au travail, laissant leurs deux filles seules, mais prenant soin de préparer leur petit déjeuner ? Pourquoi Guillaume est-il appréhendé par les gendarmes de Sète à son arrivée à la conserverie de poisson où il exerce la fonction de comptable ? Les chapitres, courts et précis, s'enchaînent, on suit tour à tour la progression de Christelle, les témoignages des voisins et connaissances des Dumont, et les pensées de Guillaume qui ne comprend rien, pourquoi l'a-t-on arrêté, est-ce en rapport avec son travail, pourquoi sa femme est-elle injoignable, qui s'occupe des enfants ? Quelle angoisse ! Et nous pauvres lecteurs, on ne comprend pas non plus, alors que toutes les chaînes de télé ne parlent que de "ça", et d'une descente de police au port de Sète. Et les autres protagonistes ne nous aident pas beaucoup, ils pensaient bien connaître Christelle ou Guillaume, mais en fait n'ont pas grand-chose à en dire, ils ne se livraient guère... Guillaume semblait très amoureux, mais à présent il s'interroge : a-t-il été assez présent, assez attentif pour sa famille ? N'a-t-il pas négligé la fatigue ou les signaux d'alerte que sa femme lui aurait envoyés ? Pourquoi les gendarmes ne veulent-ils pas comprendre qu'il ne sait rien, alors qu'il est au bord du malaise ?

On est complètement immergé dans le récit, et l'écriture nerveuse, phrases courtes, découpage minute par minute au présent, n'y est pas pour rien. J'étais en cellule avec Guillaume, et sur la route avec Christelle, je m'inquiétais pour les filles, je m'interrogeais avec les voisins.

Et l'auteure m'a gardée en haleine jusqu'au bout, je n'ai pas vu venir le pourquoi avant qu'elle ne le dévoile, chapeau pour le suspense ! elle est journaliste, ça se ressent dans sa façon d'écrire (et ce n'est pas un reproche !), mais elle a toutes les qualités d'une bonne romancière. Les questions qu'on se pose au sein d'un couple même quand on pense que tout va bien, l'analyse psychologique des personnages, le point de vue extérieur des connaissances, tout est finement présenté, ça sonne vrai, la crédibilité est là.

Je n'ai qu'une seule petite critique à émettre, un point qui a d'ailleurs été soulevé par @Giraud_mm dans sa critique également : le début de l'enquête me semble un peu chaotique, dans ce genre de cas on "chope" les personnes ensemble, au saut du lit, à mon avis. Mais cela n'enlève rien à mon plaisir de lecture ! Un de mes préférés parmi les envois de cette sélection, pour l'instant, je suis vraiment ravie d'y participer.
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Rendors-toi, tout va bien

Lu d'une traite, ce livre m'a scotchée. Chapitres courts, rythme soutenu, écriture fluide, on peut difficilement le lâcher.

Christelle s'enfuit un matin à l'insu de son mari parti au travail, en plantant là ses deux enfants sur lesquelles elle veillait, pour ne pas dire "qu'elle couvait", jour après jour. Que lui a-t-il pris ? Pourquoi prendre le volant de cette vieille voiture et filer à toute allure vers une destination qu'elle était loin d'avoir prévue, contrairement au lecteur qui est mis de suite dans le bain, puisque l'histoire démarre sur la perte de contrôle du véhicule et l'accident ?

C'est un récit peu banal qui nous est conté, du moins dans une certaine mesure, parce que dans un couple, combien de personnes ne se regardent plus ? ne se parlent plus ? s'ignorent ? s'évitent ? préférant imaginer des réponses aux questions qu'ils se posent plutôt que d'engager le dialogue.

Est-ce pour cette raison que l'horreur que l'on découvre en toute fin de roman peut se produire ? Dans cette histoire-là, probablement un peu, voire plus qu'un peu.

Je ne dis pas que ce qui s'est passé est excusable, ce roman nous tient en haleine tout du long, distillant le suspense en laissant percer très peu d'indices, et si par endroits j'ai pu en deviner la chute, le doute planait néanmoins et je n'avais aucune certitude. Donc rassurez-vous, la fin n'est pas "téléphonée".

Vraiment un très bon premier livre. J'ai déjà hâte de lire à nouveau cette auteure.
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Rendors-toi, tout va bien

Qui est cette femme victime d'un accident sur l'autoroute au sud de Dijon ?

Pourquoi les gendarmes sont-ils venus arrêter Guillaume, directeur financier d'une entreprise du port de Sète, lors de son arrivée au travail ce jour-là ? Parce qu'il a couvert quelques malversations de faible envergure pour maintenir la boite à flot ?

Pourquoi Christelle, l'épouse de Guillaume, semble t'elle envahie par un sentiment d'urgence ce matin-là, au point de délaisser ses filles qui partent en pique-nique scolaire ? Que cherche t'elle à fuir ?



Grand reporter à L'Express, Agnès Laurent utilise les ficelles du journalisme dans ce premier roman, que l'on peut qualifier de noir. Tout au long de la journée que dure le drame, elle accumule les témoignages de proches du couple pour éclairer leur vécu, leur psychologie. On sent qu'elle cherche à faire découvrir ce qui se cache derrière le fait-divers.

Elle se comporte davantage en romancière quand elle se glisse dans la tête de Christelle et Guillaume pour exprimer leur ressenti conscient. L'inconscient, le non-dit, le mal-vécu, ne s'éclaireront qu'à la toute fin du récit...

Si l'on met de coté la naïveté des gendarmes (personne ne peut comprendre qu'ils n'aient pas interpellé simultanément Christelle et Guillaume...), l'histoire est totalement crédible ; l'actualité nous en a offert quelques unes du même acabit au cours des dix dernières années.

Les personnages ressemblent à ceux de notre quotidien, quand l'envie de paraître de l'un se heurte à l'indifférence du regard de l'autre, quand les envies de l'un buttent contre les refus de l'autre. le drame de la non-communication veille !

On retrouve la pate de la journaliste dans la forme de l'écriture : des chapitres courts, plutôt factuels, rapportant le point de vue des "proches" et des principaux protagonistes ; un style simple et direct, cherchant à être compréhensible plus qu'à multiplier les effets de manche ; un suspense entretenu jusqu'à la fin.

Un excellent roman noir, reposant sur une intrigue glaçante mais pas si improbable, et des partis-pris de narration qui entretiennent l'intérêt du lecteur jusqu'au dernières pages.

Merci à Babelio et aux éditions Plon de m'avoir fait découvrir cette auteure et ce livre.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Rendors-toi, tout va bien

Cela commence en fanfare avec une voiture folle, et vieille de surcroit, sur l’autoroute A31, des dépassements anarchiques, jusqu’à l’accident. Nous sommes, un vendredi soir, à la fin du mois de juin.



Le même jour, 6h 45 du matin, Guillaume se rend à son bar habituel prendre son café, rituel de tous les matins avant de se rendre au travail. Surprise : les gendarmes débarquent et l’arrêtent sans lui dire pourquoi. Pour lui commence un cauchemar, des interrogatoires comme s’il avait commis un crime alors qu’il ne comprend pas de quoi on lui parle.



Pendant ce temps, son épouse Christelle qui a entendu des rumeurs à l’école quelques jours auparavant, a décidé de prendre la fuite, en douce, abandonnant au passage ses deux filles alors qu’elle devait les accompagner à une sortie scolaire. L’appel du tenancier du bar la gêne dans son désir de fuite, mais qu’importent les moyens elle s’en var, vidant le compte en banque au passage, au volant de la vieille voiture du couple.



L’auteur concentre l’action sur une journée et alterne l’interrogatoire de Guillaume, le comportement étrange de Christelle et donne la parole aussi bien aux voisins qu’à la famille et il faut reconnaître que celle de Christelle vaut le détour et permet de comprendre son fonctionnement. Je n’en dirai pas plus, car ce serait divulgâcher.



C’est une intrigue qui tient en haleine car l’auteure révèle les éléments au compte-gouttes ; on comprend très vite qu’il y a un lourd secret sur fond d’interrogatoire policier musclé, parfois à la limite de la maltraitance, il s’agit de « faire craquer le suspect » qui ne sait même pas pourquoi : perquisitions, tests ADN, témoignages des voisins, les caméras de télé notamment les chaines d’infos continues. Tout est bon pour fouiller la vie présente et passée de ce couple que l’on trouve de plus en plus étrange et mal assorti…. Quel secret peut-il bien avoir enfoui ?



Pour un premier roman, je trouve que c’est réussi et prometteur. Le titre est déjà très évocateur et donne une idée des nuits de ce couple, de leur communication et de la psychologie de chacun.



Pour un premier roman, c’est réussi, le suspense est au rendez-vous et l’intrigue qui se construit devant nos yeux tient la route et traite d’un sujet hélas d’actualité, creusant au passage la vie d’un couple, par les temps qui courent : les horaires de travail de l’époux qui mangent de plus en plus l’intimité, la routine qui fait qu’on n’échange plus tellement avec l’autre, mais est-ce qu’on le voit encore ?



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Plon qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure et de passer un bon moment.



#Rendorstoitoutvabien #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Rendors-toi, tout va bien

Alerte : COUP DE COEUR !



Savamment construit, ce thriller, lu dans le cadre des experts du polar en collaboration avec les Editions Plon et le site Babelio, m’a plu de la première à la dernière page. C’est peut-être le premier bouquin d’Agnès Laurent mais j’espère vraiment que ça ne sera pas son dernier. Je vous explique pourquoi…



La grande originalité de ce livre est d’en dévoiler le moins possible, tout au long du livre, avant son dernier quart. On sait qu’il y a eu des faits graves mais on ne connaît ni le suspect, ni la ou les victime(s), ni le mobile, ni la substance de ces faits. Rien de rien ! Et pourtant, il vous scotche dès le début. De petits indices ne sont distillés qu’au compte-gouttes.



Mais alors que savons-nous de l’histoire? Rien ou très peu finalement. En vivant la journée du dénouement de cette affaire policière, nous évoluons petit à petit, au fil des heures, avec de nombreux protagonistes différents. Bien entendu, il y a les principaux personnages (un couple) mais aussi leurs familles, leurs voisins, leurs amis, de simples connaissances.



En plus de la grande qualité de cette originalité quant au fait de ne pas dévoiler les faits dans les premières pages de son livre, l’auteure a un certain talent afin de se mettre elle-même dans la peau de ses personnages pour que ce soient eux qui racontent leur point de vue. Chacun des chapitres est consacré à l’un ou l’autre en particulier et écrit à la première personne du singulier comme si ce dernier nous racontait lui-même l’histoire. Selon le ou la protagoniste, la façon de s’exprimer, d’évoquer les événements changent radicalement pour une immersion totale comme si nous les rencontrions tous dans la vraie vie.



Ce style d’écriture atypique permet une lecture intensément fluide et très addictive. Les chapitres ne sont jamais très longs et font monter le suspens. Si vous êtes un tantinet curieux, cette forme singulière du récit vous hantera car vous ne pourrez pas lâcher ce livre tant que vous ne serez pas au courant des tenants et aboutissants. Cela a été une vraie torture pour moi d’être laissée ainsi dans le flou mais en même temps, j’ai trouvé cette façon de faire très osée et cela m’a beaucoup plu !



Quel dommage de l’avoir déjà terminé !



J’attends de pieds fermes que le prochain thriller d’Agnès Laurent sorte !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Rendors-toi, tout va bien

Avec des mots simples, Agnès Laurent, raconte l’histoire banale de ce couple Guillaume et Christelle Dumont, de leurs filles Noémie et Sophie, vie ordinaire ? Non car un drame va se jouer.

J’avoue qu’avant que l’auteur ne donne plus d’indices, j’ai évoqué plusieurs scénarii, plusieurs tragédies pouvant affecter cette famille tranquille de Province. Un sujet qui a fait et qui fait la une de l’actualité. Une histoire terrible, bien narrée, une mise en scène originale, avec une progression intelligente.

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Rendors-toi, tout va bien

Une autoroute, un vendredi soir, au milieu d'une circulation dense, une vieille bagnole circule dangereusement.

Au volant, Christelle.

Qui est-elle ?

Que fuit-elle ?

Elle n'a pas l'air bien.

Et soudain...

Le matin du même jour, Guillaume, son mari, voit débarquer la gendarmerie sur son lieu de travail.

Qu'est-ce qu'on lui veut ?

Et qui est-il, lui aussi ?

Voilà vous n'en saurez pas plus.

C'est Agnès Laurent qui, dans ce premier roman, va vous raconter toute l'histoire de ce couple .

Commence alors une narration particulière.

L'histoire d'une famille sans histoire.

Une mère au physique ingrat, discrète et introvertie, un père amoureux, bonne situation et deux petites filles espiègles et mignonnes.

Et une nuit tout a basculé.

Mais... chut ! Rendors-toi, tout va bien...

Ce sont les différents personnages rencontrés au fil des pages qui vont nous faire découvrir les personnalités intrigantes de cette femme et de son époux. 

Eux-mêmes, leurs voisins, leurs amis, leurs familles, quelques personnes croisées au hasard de cette journée.

Mais surtout, on le comprend dès le début, il y a un terrible mystère qui les entoure. Un secret, dont l'auteure prend un malin plaisir à nous le laisser imaginer.

Telle l'arachnide tissant sa toile patiemment, elle livre les indices avec parcimonie, elle nous laisse cogiter, plus on avance, plus on doute.

C'est lui qui cache quelque chose.

Non, c'est elle, j'en suis sûr.

Mais, quoi ?

Et ne comptez pas sur les gendarmes pour vous en dire plus, ils sont complices de la romancière.

Pourtant l'information circule, les médias sont prévenus.

Le seul qui est dans le flou ? Le lecteur...

Pas un thriller avec une tension extrême et des noeuds au ventre, mais des interrogations, des réponses qui tardent à venir, accentuant le malaise et le suspense pour notre plus grand plaisir.

Il y a du talent chez cette auteure qui nous livre un excellent roman, addictif et efficace, une belle réussite.









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Rendors-toi, tout va bien

Reçu dans le cadre de l'opération experts polars des éditions PLON grâce à Babelio, ce court roman fait mouche.



Bon, qu'est-ce qu'on a ?

Prologue :Christelle se fout en l'air sur l'autoroute un soir de juin.

Stop ! Rewind:Au matin du même jour : Guillaume, son mari est arrêté par les gendarmes. Pourquoi ? Même lui ne le sait pas, et il ne faut pas compter sur les condés pour l'affranchir. Comme Guillaume, tu te vois contraint de découvrir petit à petit l'horrible vérité dans une succession de très courts chapitres qui donnent tour à tour la parole à de nombreux protagonistes, voisins, famille, mais aussi quidam au hasard des rencontres.



Agnès Laurent est journaliste, grand reporter et se saisit ici d'un fait divers horrible mais pourtant banal pour t'offrir un premier roman noir très réussi.



Le sujet est angoissant de nature mais c'est surtout la construction du récit qui devrait faire son succès. Le style est très froid, simple et direct, fait de phrases courtes avec très peu de dialogues.

Beaucoup de sous-entendus et de non-dits te plongent dans le flou complet, fait d'angoisse et de curiosité morbide. Et plus tu connais Christelle et Guillaume, plus tu cherches ce qui cloche.

Tu suis heure par heure le déroulement d'une histoire qui intrigue dès le début, inquiète petit à petit, jusqu'à t'horrifier sur la fin lorsque l'inavouable est dévoilé.



Mécanisme implacable, tu es saisi dès le début et tu lâches plus jusqu'à savoir, car comme Guillaume, tu te demandes, tu pressens mais n'oses croire, tu as besoin qu'on te mette en face de l'intolérable pour accepter.



Du noir coup de poing qui fait mal. Premier essai réussi. A suivre.
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Rendors-toi, tout va bien



On dit souvent que la réalité dépasse la fiction.

Je ne sais pas si les faits divers de ce genre sont courants, ils existent bel et bien en tout cas, et aussi inconcevable et suffocante que soit l'histoire relatée par Agnès Laurent, elle n'est pas le fruit de l'imagination détraquée d'une auteure voulant choquer.

Une version bien pire encore est au moins arrivée dans le Nord en 2010, dans la commune de Villers-au-Tertre. Je me souviens d'avoir été effaré par ce scandale défiant l'imagination, jugeant et condamnant sans chercher à les comprendre l'atrocité des faits.

Ne vous intéressez-y bien sûr que si vous avez déjà lu le roman.

Je ne me suis souvenu de cette histoire bien réelle qu'une fois la révélation finale faite dans le roman. Je ne l'avais vraiment pas vue arriver, et ça n'est pas faute de m'être interrogé et d'avoir envisagé de très nombreuses possibilités.



Agnès Laurent ne se contente pas d'écrire un roman noir en réécrivant à sa façon une affaire hors-norme. Au contraire elle cherche des raisons, elle explique la vie passée et présente de ce couple mal assorti mais amoureux que forment Christelle et Guillaume Dumont, parents de deux petites filles. Elle creuse dans leur vie pour en extraire leurs personnalités, leur quotidien, toute leur psychologie.

Ce sont vos voisins.

Lui est comptable, il a de longues journées professionnelles et a besoin de retrouver un peu de calme quand il rentre chez eux. Elle tient la maison, s'occupe des enfants, du ménage. Elle s'ennuie parfois et serait plus heureuse si son conjoint lui accordait davantage d'attention en rentrant.

"Longtemps, elle a trouvé confortable cette vie à deux sans dispute. Aujourd'hui, elle en perçoit les limites. Ils se sont perdus dans le silence."



Rien de bien méchant en apparence donc et pourtant je me suis tout de suite senti oppressé. C'est un lecture que j'ai faite en apnée, en suffoquant, en prenant souvent des pauses. Je suis pourtant peu impressionnable, et rien ne fait peur à proprement parler.

Si le roman est aussi glaçant, c'est parce que plusieurs facteurs ont cependant joué : Celui de me retrouver dans la peau d'un voyeur d'abord. La finesse des points de vue, le caractère travaillé de Christelle et de Guillaume : ces personnages sont devenus très réels à mes yeux et même si j'avais envie de savoir ce qui s'était passé j'avais aussi le sentiment que ça ne me regardait pas, que ma curiosité avait quelque chose de malsain.

D'emblée, on sait que ce récit concentré sur douze heures va mal se terminer. Christelle aura un très grave accident de la route alors que, partie de Sète, elle tentait de rejoindre Paris. Elle ne commence pas non plus sous les meilleures auspices pour Guillaume, arrêté avant de se rendre au travail par les gendarmes. Il ne sait absolument pas pour quel motif, il n'a rien fait de bien répréhensible, et de toute évidence il est sincère.

"Je ne sais pas quoi vous dire. Je suis perdu."

"Il s'agit juste d'une épouvantable erreur."

Le lecteur comprend qu'il s'agit d'évènements très graves, d'une tragédie dont se délectent les médias, mais de quoi peut-il bien s'agir ? N'y a-t-il pas erreur sur la personne ? Difficile d'imaginer les Dumont, tellement effacés, impliqués dans le grand banditisme ou torturer de jeunes gens dans leur cave.

Mais la plus grande cause de mon angoisse, c'est indéniablement le choix de la narration. C'est un roman choral à l'impressionnante multiplicité de points de vue. Suivant un déroulé chronologique des évènements, l'auteure nous fait notamment vivre l'interrogatoire acharné d'un Guillaume plus que déboussolé. Christelle ne sera longtemps regardée que d'un oeil extérieur : La voisine, la banquière, le garagiste, les femmes de ménage, la belle-soeur. A ces personnes qu'elle rencontre pour la première fois, qui ont un regard totalement neutre sur cette femme se mêlent ainsi celui de vagues connaissances qui ont tous leur point de vue approximatif, vrai ou faux, mais qui ne peuvent s'empêcher d'avoir leur opinion, leurs déductions. Les proches de Christelle sont du même acabit. Ils ont leur avis, ils l'ont côtoyée, ils ne la connaissent pourtant pas. Et au fur et à mesure de ces chapitres où parallèlement on vit la fuite de cette maman, prête à abandonner ses filles, le portrait de cette mère en apparence insignifiante s'épaissit et l'on s'aperçoit qu'elle est bien plus complexe que ce que les apparences pouvaient laisser penser. Que même un mariage relativement heureux ne suffit pas à combler la solitude.

"Elle n'était rien qu'une mère, une épouse, une voisine serviable."

Et puis Rendors-toi, tout va bien prend aussi à la gorge par son écriture d'une autre façon : Par son absence de dialogues. A l'exception de deux ou trois chapitres où, le temps d'une page, les gendarmes tentent de faire cracher le morceau à Guillaume au travers de questions intimes et gênantes, tout est intériorisé. Les chapitres sont courts mais on n'est pas dans un thriller, on veut savoir autant qu'on a peur de connaître la vérité alors on ingurgite doucement chaque nouvelle ombre dansant autour de ce couple, chaque parcelle de vie, chaque avis. Ce ne sont pas des révélations, ce sont des coups de pinceaux sur la toile qui nous dévoilent une vue d'ensemble de plus en plus étoffée.

Et sombre, bien entendu.

Les phrases sont souvent brèves et percutantes, laissant un instant songeur avant d'attaquer la suite.



Quand vous connaîtrez la fin de l'histoire, il sera trop tard pour faire marche arrière. Les personnages n'ont pas un charisme fou mais ils souffrent, et on a partagé cette douleur et cette incompréhension le long de leur vie, le long de cette journée sur l'autoroute. L'empathie est là désormais. Et même le plus révolté comprendra mieux comment on peut en arriver à de telles extrémités. Pas question d'accepter mais de suivre les méandres de l'esprit humain et de ses raisonnements les plus fous.



Rendors-toi, tout va bien.

Ce doux titre prendra toute sa signification à la fin du livre.

Moins quand vous aurez des insomnies tant cette lecture vous hantera.

Style impeccable, histoire implacable à la fin inexorable, rares sont les auteurs qui m'auront laissé avec une telle impression de suffoquer. de me lacérer mes entrailles.

Pas parce qu'il se complaît dans la monstruosité, c'est même tout le contraire, mais parce qu'il est profondément ancré dans une réalité qui dépasse l'entendement, bien plus que d'autres romans noirs que j'ai pu lire par le passé.

Par contre, ce malaise, je ne le rejette pas. Il est au contraire tout ce que je recherche en tant que lecteur.

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Un beau jour

Disparus en montagne



Agnès Laurent raconte comment en famille vole en éclats. Après la disparition de leurs parents qui ne sont jamais revenus d'une course en montagne, Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean vont devoir vivre avec cette absence. Ils ne s'en remettront jamais.



Quand commence cette histoire, à la mi-août 1970, toute la famille Cotraz était réunie. Autour de Claude et Marie, leur quatre enfants Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean profitent de leurs derniers jours de vacances dans leur chalet. Les plus âgés sortent de l'enfance et font des rêves d'avenir. Peut-être que Luc marchera dans les pas de son père, guide de montagne. À moins que Jean ne décide d'endosser de reprendre le flambeau? Quant aux plus jeunes, ils découvrent le monde avec gourmandise.

Et n'ont aucune raison de s'inquiéter quand leurs parents décident de partir en montagne jusque vers le glacier qui domine le village. C'est leur oncle qui va montrer les premiers signes d'inquiétude en apprenant qu'un orage se prépare. Un peu plus tard, il proposera aux enfants de les accueillir chez lui en attendant le retour de leurs parents. Qui ne reviennent pas.

Alors que les recherches pour les retrouver sont lancées, l'attente devient de plus en plus éprouvante. Les jours passent sans aucune nouvelle du couple. Les mois passent et de difficiles décisions sont prises. Marie-Pierre et Luc vont en pension à la ville dans deux établissements séparés, Paule et Jean restent chez leur oncle et tante. La belle fratrie vole en éclats, laissant le benjamin inconsolé. "Il n’y a plus de maman, plus de père, ni même de Luc et de Marie-Pierre. On les a envoyés loin. Quand ils reviennent de leur école, ils ne ressemblent plus à son frère et à sa sœur. (...) Lorsqu'elle est là, Paule le prend dans ses bras, le cajole le temps qu’il se calme, il sent bien que les bras ne sont pas aussi grands que ceux dans lesquels il a passé ses premières années".

Pendant des années Luc courra la montagne à la recherche du moindre indice, sans renoncer mais sans rien trouver. À Christine, sa nouvelle compagne, il promet même de renoncer à ses escapades sans pourtant s'y résigner vraiment.

C'est en 1986, quand le couple donne naissance à leur fils Philippe, que les choses vont commencer à se dégrader. Une spirale infernale s'enclenche alors. Et ce n'est pas la naissance de leur fille Catherine qui parviendra à l'enrayer.

En choisissant de retracer les suites de ce drame sur olusieurs décennies et sur trois générations, Agnès Laurent parvient à parfaitement rendre compte du traumatisme subi. Elle montre combien, même derrière les silences, le poids de cette absence est lourd à porter. Ce deuil impossible allant même jusqu'à provoquer de nouveaux drames.

Comme dans Rendors-toi, tout va bien, son premier roman paru en 2021, c'est en multipliant les points de vue qu'elle enrichit sa trame romanesque. Car s'il reste entendu que chacun ne réagit pas de la même manière face à l'adversité, personne ne peut affirmer qu'il sort indemne d'une telle catastrophe.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.




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Rendors-toi, tout va bien

J'ai plongé dans ce récit sans en relire la quatrième de couverture et je ne suis pas déçu par celle-ci, même si j'ai été déconcerté à plusieurs reprises ne voyant pas ou l'auteur voulait nous mener jusqu'à la toute fin du récit.



Ici nous allons suivre tout d'abord une femme qui a un accident de voiture et par la suite un homme qui se fait embarquer par la police pour interrogatoire, celui-ci ne sait pas du tout pour quelles raisons il est mis en garde à vue.



Petit à petit l'auteur va nous narrer la vie de ces deux personnages qui comme souvent sont liés, j'avoue de mon côté avoir été plus intrigué plus par la raison de la garde à vue de l'homme.



J'ai donc dévoré ce court récit en une journée et j'avoue ne pas avoir entrevu du tout le final de cet ouvrage ce qui en fait sa force à mes yeux.



Une très bonne découverte mais j'aurai aimé que le récit soit un peu plus long pour que les personnages principaux puissent être encore plus développés.
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Un beau jour

1970. Le temps d’une journée d’excursion en haute montagne, les Cotraz laissent leurs quatre jeunes enfants s’occuper de leur petite ferme. Malheureusement, surpris par un orage, les randonneurs disparaissent, confrontant les petits à une nuit d’angoisse. Pris en charge par l’oncle et la tante voisins de leur ferme, ils sont rapidement séparés. Les deux aînés, Marie-Pierre et Luc sont envoyés en pension tandis que Paule et Jean restent au village. Leurs angoisses et leur peine profonde restent le ciment de la famille, mais chacun des enfants connaîtra un destin propre que l’auteur nous dévoile par bribes, par petits sauts temporels, avec en toile de fond, la lancinante question des corps jamais retrouvés.

Agnès Laurent nous offre un roman émouvant doublé d’une passionnante saga qui, sur cinquante ans, dévoile la complexité des relations familiales rythmées par les joies et les peines, par les trahisons et les fautes, par les renoncements et les exclusions, par les secrets et les non-dits.
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Un beau jour

1970, dans un village des Alpes. Claude et Marie y vivent paisiblement avec leurs quatre enfants Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean. Claude est un grand guide montagnard réputé. Lorsqu’il décide de faire une randonnée avec sa femme, les enfants vont alors passer la journée seuls à la charge de l’aînée Marie-Pierre. La journée se passe bien, et ils attendent le retour des parents. Un orage va éclater en soirée et les parents ne réapparaissent pas. Personne ne semble s’inquiéter, et pour cause, Claude est un guide aguerri. Les enfants décident d’attendre le lendemain, mais toujours rien. Les parents ne reviennent plus.



J’ai eu un coup de cœur absolu pour ce roman qui m’a totalement bouleversée, et abordant une thématique très difficile, à savoir comment faire face à la disparition d’un proche lorsqu’on ignore totalement ce qui lui est arrivé. C’est ce que va vivre cette fratrie, et l’auteure réussit à rendre son roman des plus réalistes et avec une charge émotionnelle présente à chaque moment.



D’emblée, je me suis attachée à ces quatre frères et sœurs qui feront face à une terrible épreuve, et qui, bien que la douleur soit la même pour chacun d’entre eux, ils l’aborderont pourtant d’une manière très différente. C’est donc le parcours de ces quatre enfants vers l’âge adulte et qui doivent se construire avec cette absence que nous suivons. Ils ne cesseront de se demander ce qui est arrivé à leurs parents, et sans réponse, ils n’arriveront pas à faire leur deuil.



Le roman s’étale sur beaucoup d’années, et les personnages ont donc une réelle évolution, n’étant jamais statiques. Les sentiments de tout un chacun sont décrits par l’auteure avec une précision et un réalisme rares. Je ressors tout simplement bouleversée par ce récit fort.



La plume de l’auteure m’a conquise. Avec un style vif mais tout à la fois avec un sens du détail certain, l’auteure réussit à dérouler un roman dans lequel je ne me suis jamais ennuyée. J’ai beaucoup aimé son style, notamment caractérisé par l’insertion des dialogues dans la narration. Les passages alternent entre chacun des personnages, et à chaque fois, il y a une indication temporelle afin de pas se perdre.



Un roman bouleversant, dans lequel l’auteure excelle à décortiquer les sentiments de ses personnages face à la terrible épreuve à laquelle ils doivent faire face. À découvrir sans hésiter.
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Rendors-toi, tout va bien

Un grand merci aux éditions Plon pour l'envoi de ce roman via Netgalley.



Premier roman d'Agnès Laurent et quel roman!

Tout commence par l'accident d'une femme à bord de son véhicule.

Vient ensuite l'arrestation d'un homme sur son lieu de travail. Il en ignore totalement la raison et se met à échafauder nombreux scénarios.



Il s'appelle Guillaume Dumont, comptable de bonne famille, bien sous tout rapport. De fil en aiguille, on apprend à le connaître, sa femme, Christelle, et leurs filles.  Ils se confient tour à tour, sur le destin qui les a mis sur le même chemin, sur leur amour. Sur les liens qui les unissent mais aussi ceux qui les éloignent: Le quotidien.

On découvre leur vie vue à travers le prisme de chacun.

Mais quand Guillaume se fait emmener au poste, il est loin de s'imaginer qu'il vivra la pire journée de son existence.

Nous, lecteurs, nous l'ignorons aussi.



Le récit s'alterne à la 1ere personne entre différents personnages principaux et secondaires. Et cette manière de conter à vraiment le don de happer le lecteur. Une véritable réussite. Le style est sans détour, les phrases son courtes, l'autrice va droit au but sans oublier de nous mettre du suspense tout du long et des questions plein la tête.

Si nous ignorons pourquoi Guillaume est en garde à vue. Nous savons assez vite qu'il s'agit de quelque chose de terrible tant la tension est palpable et diffuse au cours du roman.

Et quand le couperet tombe enfin de manière progressive vers les 3/4 de la lecture, nous sommes autant sous le choc que Guillaume.



Ce roman a une qualité non négligeable, il permet une certaine introspection quant à la manière dont nous menons notre existence parmi les nôtres, les voyons nous vraiment? Les écoutons nous assez? Sommes nous à 100% maître de notre vie?



Je recommande vivement la découverte de cette autrice prometteuse et ce roman très surprenant tant par sa forme que son fond.

Je scruterai avec curiosité la sortie de son prochain livre. Quand un auteur vous donne envie de le découvrir encore, c'est qu'il a réussi son pari. Bravo Mme Laurent.
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Rendors-toi, tout va bien

Agnès LAURENT. Rendors-toi, tout va bien.



Bonjour à vous tous, amis lecteurs, éditeurs, 2021, sera un bon crû littéraire. En effet depuis le premier janvier, j’ai découvert de véritables pépites. Et ce livre que je pose à l’instant fait partie de mes coups de cœur. En fin de critique, je vous citerai les précédents. Mais avant de vous parler de ce roman, je veux remercier très sincèrement, Babelio et les éditions Plon de m’avoir adresser cette publication en avant-première. J’ignore encore dans quelle catégorie je vais le classer : roman psychologique, roman-policier, thriller,etc, … Peu importe, j’ai été bluffé par le suspense qui se dégage de cet écrit, ravie par la qualité de l’écriture, le choix du sujet, la thématique et la présentation générale originale. L’auteure est grand reporter à l’Express. Elle a donc l’habitude d’écrire, de façon concise, précise et là, elle nous déroule le scénario d’un film, avec ses travellings, ses avant-plans, ses retours en arrière. Avec la précision d’un chirurgien et son scalpel, elle décortique les scènes brûlantes de vérité. Ce roman peut faire l’objet d’un film : le script est tout prêt. Il ne manque plus que les vedettes pour les rôles phares et le metteur en scène. Les lieux du tournage sont déjà scrupuleusement décrits. Mais je dois cesser de divaguer et revenir au livre et vous exprimer mon ressenti.



La famille Dumont réside à Sète,riche ville portuaire. Cette famille est composée du père, Guillaume, responsable financier d’une grande entreprise, de la mère Christelle, femme au foyer et de deux fillettes, Noémie et Sophie, âgées d’une dizaine d’années. Première page du roman, nous sommes un vendredi soir, fin juin. Une alerte accident est donnée aux auditeurs de France Bleu Bourgogne, signalant un grave accident sur l'autoroute A 31, direction Paris, à hauteur de Dijon. Un véhicule a traversé deux voies et a fait des tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit. Il est18h 58.



Vendredi matin, ce même jour, à 6h 45, à Sète, Guillaume Dumont se gare sur la place principale et se dirige vers le Café du Port pour prendre un café comme tous les matins, c’est un rituel. Il est intercepté par la gendarmerie et conduit au poste. Il ignore le motif de cette arrestation et va subir un long interrogatoire. Il se pose un nombre invraisemblable de questions et ne peut y répondre. Où est le problème ? Que se passe-t-il ? Il lui est interdit de joindre son épouse. Au même instant, Christelle rédige un mot à l’attention de ses filles. Elle écrit, jette la missive, recommence maintes fois et leur laisse un mot laconique. Elle quitte le domicile conjugal, fuit en abandonnant ses filles. Mais enfin, que se passe-t-il au sein de cette famille banale, bien intégrée dans la vie locale, serviable pour les uns et les autres ? Pourquoi fuir si ou a la conscience est tranquille? Le passé de Christelle se dresse devant elle et elle ne peut y faire face.Elle est acculée et n'a plus qu'une seule issue. Cette femme , un peu rustre, toujours mal vêtue, peu coquette, cache un terrible secret. ( J’ai deviné la cause de sa cavale dès les pages 140-150, mais je n’ai pas abandonné ma lecture. Je ne vous en dirais pas plus. Je vous conseille de filer chez votre libraire ou à la bibliothèque ou médiathèque et de vous emparer de ce trésor.



Les phrases sont courtes, incisives, piquantes. Peut-on qualifier ce livre de roman psychologique, de thriller? A partir d’un fait divers, Agnès LAURENT trace le portrait réaliste d’une femme désespérée qui a caché ses problèmes à tout son entourage, a sa famille et même à son époux. C’est un récit angoissant, et l’angoisse va crescendo au fur et à mesure de la lecture. Une très bonne analyse du désarroi, de la solitude au sein même d’un couple apparemment uni. Tous ces non-dits qui peuvent empoisonner la vie. Quel sera le devenir de ces deux fillettes, qui du fait de l’incarcération du père seront recueillies par leur tante, Bernadette. Quand au choix de la couverture, les plume évoquent la légèreté alors que le thème est angoissant et tragique. Toutes mes félicitations à Agnès. J’attends avec impatience un prochain livre . Bravo et merci.



Je vous ai promis mes coups de cœur découverts depuis janvier 2021. Je me permets donc de vous les donner par ordre alphabétique et nous pourrons en reparler prochainement. Voici ma petite liste :

- Jean-Baptiste ANDREA : Des diables et des Saints

- Jerôme LOUBRY : De soleil et de sang

- Edouard LOUIS : Combats et métamorphoses d’une femme.

- Colunn McCANN : Apeirogon.

- Mathieu MENEGAUX/ Femmes en colère.

- Jean-Luc SEIGLE : L’enfant travesti.



Très bonne lecture à tous. Ce mois de mai pluvieux nous incite à lire. Nous ne pouvons pas jardiner. Tant pis, nous lisons. (26/05/2021)
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Un beau jour

C'est un jour d'été comme un autre pour la famille Cotraz. Enfin, presque, car aujourd'hui les parents partent seuls renouer avec la randonnée en haute montagne et laissent leurs quatre enfants au chalet. Ils sauront bien se débrouiller, après tout, les deux grands s'occuperont des plus petits, feront les tâches journalières dont ils ont l'habitude et la journée passera au mieux.

Enfin, ça c'est dans l'absolu. Car dans la réalité, les heures s'égrennent, la journée se passe, en chamailleries et disputes, jeux et réconciliations, jusqu'à l'arrivée de l'orage tant redouté par tous.

Jusqu'au moment où il est évident que personne ne viendra les retrouver.



Luc, Marie-Pierre, Paule et Jean se retrouvent seuls. Un oncle et une tante qui vivent à côté vont s'occuper des enfants, mais quatre bouches à nourrir c'est énorme pour le couple sans enfants.

Les heures d'attente se sont transformées en jours, semaines, années.

La montagne donne et la montagne prend sans restituer, impossible de savoir ce qui est arrivé.

Les enfants grandissent et le lecteur va les suivre pendant cinquante ans.



Blessés, meurtris par l'absence des parents, fratrie séparée qui se disloque, avec toujours une obsession, tenter de les retrouver. Cette obsession qui détruit peu à peu les vies de ceux qui jamais ne pourront accepter l'inacceptable, le deuil à faire sans morts, évidence et poids de la disparition, du vide, de l'absence.

Chacun trouvera son salut dans sa façon de vivre après le drame, loin, près, dans l'oubli que procure l'alcool, dans l'obsession de la montagne à arpenter jour après jour, dans le silence et l'éloignement.



Un roman à l'écriture ciselée, travaillée et pourtant qui coule tout le long comme une évidence de simplicité. Où les sentiments de chacun se dévoilent et prennent toute leur place sans pour autant peser ou effacer l'autre. Le ton est posé, mesuré, les sentiments forts, dévastateurs parfois, mais d'une grande justesse.

Le poids de l'enfance et de ces douleurs qui impactent toute une vie est bien décrit.

Un beau roman à découvrir.



https://domiclire.wordpress.com/2024/03/11/un-beau-jour-agnes-laurent/
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Rendors-toi, tout va bien

Le roman commence ainsi : Christelle roule à tombeau ouvert sur une autoroute. Soudain l’accident. Qui est-elle ? Qu’a t-elle voulu fuir? On apprend que le matin même, elle a quitté son domicile, laissant ses deux fillettes se préparer seules pour l’école. Cela ne ressemble absolument pas à la réputation de cette mère aimante et attentionnée… Dans la même matinée, son époux Guillaume, directeur financier d’une entreprise est arrêté sur son lieu de travail par la gendarmerie. En garde à vue, il cherche à comprendre ce qu’on lui reproche. La vérité est au-delà de tout ce qu’il peut soupçonner.



Qu’est-ce qui peut pousser une mère aimante à quitter définitivement le foyer familial en abandonnant ses filles chéries et un mari avec qui elle n’a pas de problème particulier ? Quel secret appartenant à son passé peut avoir un poids tel qu’elle est obligée de fuir le présent? La construction de ce récit est brillante : l’accident de voiture survenu en soirée est le point de départ d’une trame vertigineuse. L’auteure remonte le fil de cette terrible journée en donnant tour à tour la parole aux proches et au voisinage du couple. Chaque témoignage, égrené au fil des chapitres permet d’en savoir plus sur eux, sur leurs habitudes et leurs personnalités. On entre également dans leur intimité par les questions que se pose Guillaume durant sa garde-à-vue. Car lui même, connait-il vraiment sa propre épouse ?



Avant de commencer à lire ce roman, je n’ai pas cherché à en savoir plus. Le synopsis a suffit à m’attirer et c’est donc avec un regard neutre que j’ai abordé ce livre. Pour ne pas gâcher votre lecture, je ne divulgue pas le véritable sujet du roman bien qu’il se devine facilement. En dépit du mal que Christelle a causé, de la souffrance qu’elle a imposé à ses proches et à ses deux filles qui vont devoir vivre avec ce drame, je ne peux m’empêcher d’éprouver de la compassion pour elle. On se demande comment cette femme a pu en arriver là. L’auteure propose des éléments de réponses, par des retours en arrière dans l’enfance de Christelle. Je n’ai par contre ressenti aucune empathie vis-à-vis de son mari, y compris durant son mea culpea, car il a tout de même une très grande part de responsabilité dans ce drame. Comme si le fait d’avoir une vie sociale plus importante que celle de son épouse, être cadre dans une grande entreprise, le dégageait de toute responsabilité familiale hormis financière. Il ne s’est pas rendu compte de ce qu’il se passait sous son propre toit: « je refusais de m’encombrer du quotidien » reconnait-il dans les dernière pages où il réalise l’ampleur du désastre de sa vie de couple et avoue vivre depuis des années à côté d’une personne comme s’il ne la connaissait pas.



Les questions sont nombreuses et les réponses qui arrivent au compte-goutte sont glaçantes. Inspiré d’un fait divers qui a terriblement marqué l’opinion publique, Rendors-toi, tout va bien est un excellent roman où l’auteure parvient à cerner ce qui semble incompréhensible pour beaucoup. C’est aussi une réflexion sur le jugement que l’on porte parfois trop rapidement sur autrui.



Je remercie NetGalley et les Editions Plon pour cette lecture que je vous recommande.
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