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Citations de Agnès Verdier-Molinié (22)


On l’a tous appris à l'école, la France est la 5e ou 6e puissance mondiale. En richesse totale, ce que l'on appelle le produit intérieur brut (PIB). Oui, mais par habitant ? C'est une tout autre histoire.

39 030 euros par habitant de richesse nationale en France... derrière l'Allemagne qui est à 46 208 euros. La France n'est plus dans le groupe des sept pays riches de l’Europe du Nord qui sont en moyenne à plus de 63 000 euros de richesse par habitant. Pas étonnant, dès lors, que nos concitoyens se sentent déciassés et souffrent d'un manque de pouvoir d'achat. Selon la Commission européenne, le pouvoir d'achat d'un Suisse en2021 (40 000 euros) est deux fois supérieur au pouvoir d'achat d'un Français avec plus de 20 000 euros en moyenne.

(…)

Au niveau mondial, la France décroche aussi par rapport aux grands pays. Même si notre pays reste la 6e puissance mondiale en richesse totale, ce n'est pas le cas du tout en termes de richesse par habitant. Dans les années 1980, la France était 11e. Elle est maintenant 23e !
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Cocorico, la France serait première pour les investissements étrangers, nous a dit le rapport Ernst & Young pour Business France en 2020 . Réjouissons-nous, mais cette information est-elle la bonne ?

D'après le baromètre annuel de l'attractivité de la France, ce sont 985 projets financés par des acteurs étrangers qui ont vu le jour sur le territoire français. C'est plus que le Royaume-Uni et l'Allemagne qui arrivent respectivement 2e et 3e dans ce classement.

Sur le papier, cela semble parfait. Mais cela demande quelques investigations supplémentaires. Dans le trio de tête, c'est la France qui enregistre la plus forte baisse du nombre de projets d'investissements étrangers entre 2019 et 2020 : - 18 %, contre - 12 % pour le Royaume-Uni et même seulement - 4 % pour l'Allemagne.

Ensuite, si l'on compte, non plus en nombre de projets mais en nombre d'emplois créés, la France se place non pas en 1e mais en 4e position, avec 33 490 emplois créés, derrière l'Allemagne (44 640 emplois), l'Espagne (47 790 emplois) et le Royaume-Uni (59 457 emplois).

Qu'en conclure ? Que si la France attire bien les projets, elle attire moins les emplois. Or cela semble quand même le plus important in fine.
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La France est maintenant le 23e pays en richesse par habitant selon le FMI. Les données sont là, sans concession. Elles ne sont ni polémiques ni politiques - elles sont juste l'état de la France, le vrai. Un Français averti en vaut deux. Chaque citoyen doit en avoir connaissance avant d'aller voter.

Il n'est pas trop tard pour découvrir le chemin de crête, pour retrouver la prospérité perdue. Mais il n'est plus temps d'emprunter la stratégie des petits pas. « Connais-toi toi-même », nous dit Socrate. Pour prendre les décisions lourdes et fondatrices qui s'annoncent avec des années 2022 et 2023 qui seront probablement chahutées par l'inflation, par les négociations européennes sur les nouvelles règles budgétaires, par les tensions géopolitiques, par les prix des matières premières, nous devons connaître les atouts et les faiblesses de la France.

Non pas pour nous plaindre ou nous lamenter sur notre sort, mais pour avancer et nous reconstruire. Nous connaître pour nous relever et ne plus être faibles face à la prochaîne crise. Sans nous résigner. Sans nous haïr non plus.

La France mérite mieux que des mensonges, des approximations ou des artifices. D'où qu'ils viennent. Elle mérite la vérité sur le décrochage qui nous guette. Et les solutions pour en sortir.
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La France est le seul pays où l'on paye des taxes... sur les taxes. Cela semble ubuesque et pourtant, tout le monde s'en acquitte !

La plus connue ? La CSG non déductible qui se rajoute sur la ligne « net à payer » de nos fiches de paye et sur laquelle nous payons de l'impôt sur le revenu. Celle qui rapporte le plus à l'Êtat et la plus sournoise ? La TVA à la française qui possède la particularité de s'appliquer sur « les impôts, taxes et droits de prélèvements de toute nature ». Combien rapportent ces taxes sur les taxes ? C'est la grande inconnue, aucun chiffre ne circule sur le sujet qui n'est que très peu abordé. Et ce n'est pas Bercy qui va nous le donner.

En mars 2018, 21 députés ont voulu faire passer un amendement pour mettre fin à la double fiscalité qu'imposait la TVA sur l'énergie, notamment l'électricité, le gaz et l'eau puisque la TVA est payée en partie sur des taxes, notamment la CTA... En jeu : 4,6 milliards d'euros, un chiffre non officiel et calculé suite à une enquête de l'organisation de consommateurs, UFC-Que Choisir.

Sur leur consommation de gaz, d'eau, d'électricité ou de carburant, les Français, en plus du total de la facture et des taxes et contributions (TICGN, TDCF, TCCF, CAT...), doivent également payer de la TVA sur les taxes.

Autre double peine fiscale en matière d'énergie pour les consommateurs de carburant : la TVA sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui s'ajoute à la TVA sur le carburant lui-même.
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L'usage de la Ve République veut que le nouveau gouvernement, au sortir de l'élection présidentielle, commande un audit à la Cour des comptes sur l'état du pays quand il arrive au pouvoir... Mais c'est déjà trop tard. Les Français ont déjà voté sur un programme. Le coup est parti. Souvent de travers. Par manque de connaissance de l'état réel du pays.

Ne serait-il donc pas plus judicieux pour nos compatriotes d'avoir accès à cet audit avant les élections ? De connaître le vrai état du pays avant d'aller voter ? C'est la position de la Fondation iFRAP, un institut de réflexion indépendant qui évalue les politiques publiques et travaille à des propositions concrètes visant à rétablir l'équilibre des comptes publics tout en créant des entreprises et des emplois.
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Si l'industrie représente 74 % des exportations françaises en 2018, le déséquilibre de la balance commerciale française en produits manufacturés reste très important, et pas seulement par rapport à la Chine. Le plus inquiétant est le déficit avec des pays pourtant comparables de l'Union européenne.

Contrairement aux idées reçues, nous importons beaucoup plus d'Allemagne, avec 85 milliards par an, que de Chine, avec 51 milliards. Et, entre 1990 et 2019, la part des exportations de biens français dans les exportations de la zone euro est en chute libre, passant de 17,4 % à 11,8 %.

Par exemple, le déficit commercial de la France avec l'Allemagne est abyssal avec presque 16 milliards d'euros en négatif. Avec la zone euro, le déficit est de 35 milliards, avec la Chine il est de 30 milliards d'euros.

D'après l'Insee, de 1970 à 2016, la part de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière a baissé dans la richesse nationale de 22,3 à 10,2 %. En comparaison, la part de l'industrie manufacturière dans le PIB en Allemagne monte à 20,6 %, soit deux fois plus qu'en France. L'Italie et l'Espagne ont aussi une industrie manufacturière plus importante qu'en France avec respectivement 14,6 % et 12,8% de la valeur ajoutée.
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Le problème n’est pas de savoir si les Français veulent travailler, mais quel emploi ils acceptent de prendre, ou au contraire de ne pas prendre. Et c’est là que le bât blesse, car il faut bien reconnaître que parfois l’emploi n’est que très marginalement plus rémunérateur.
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Que serait la France sans ses fonctionnaires ? Elle ne serait pas la France.
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« On va dans le mur », voilà ce qu’ils nous disent tous entre les lignes sans oser l’exprimer sur la place publique. Ce « on va dans le mur » chuchoté dans les couloirs, on n’en peut plus de l’entendre. Au fil des rendez-vous, les grands commis de l’État, les ministres, les anciens ministres, les entrepreneurs, les économistes, les syndicalistes nous le sortent d’un air résigné. Ce mur, rien n’est fait pour l’éviter.
Ils ont baissé les bras et leur première erreur est de croire qu’ils savent déjà tout.
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Les Français, plus dociles qu’on ne le dit, ont fait le dos rond, acceptant les dérives sans rien dire ou presque. Presque, car les pigeons, les poussins et autres bonnets rouges se sont réveillés avec la gueule de bois (fiscale). Tout le monde est maintenant d’accord (ou presque), de la gauche à la droite : simplification, flexibilité, baisse de la dépense publique, baisse des impôts. Alors, qu’est-ce qui manque pour passer à l’action ? Trois séries de freins existent et se nourrissent les uns les autres : l’accumulation des structures et des textes a produit une complexité sans précédent. Complexité qui, elle-même, multiplie les occasions d’abus et de dérives.
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Ce que l’on appelle le paritarisme est un système dans lequel employeurs et salariés se concertent au sein d’instances décisionnelles où les deux parties sont représentées en nombre égal. Un système bien français qui permet à chacun d’être président ou administrateur de quelque chose et forme l’aboutissement de cette tour de Babel moderne qui bloque la société française.
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Tous ces principes de bon sens sont applicables en France aussi bien que dans les autres démocraties. Pourquoi ce n'est pas le cas? Tout simplement car nos administrations s'érigent en permanence contre le le principe de rendre des comptes sur l'utilisation de l'argent public et sur la qualité des services publics.
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L’empilement est donc dramatique puisqu’il pèse sur le portefeuille des Français et met notre avenir en danger. Mais, heureusement, l’État-providence sait comment se faire pardonner. À chaque augmentation d’impôt, il rappelle combien nous sommes chanceux de bénéficier de sa prodigalité. Les aides sociales, c’est un peu la potion magique d’un État qui nous dorlote pour mieux nous endormir.
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La France est championne des taxes, impôts et cotisations, mais il n’existe pas de liste exhaustive ! Explication : « Pour ce qui concerne la liste des prélèvements obligatoires, vous en trouverez une à la fin du rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances avec leur rendement. » En clair : les statisticiens ne veulent pas s’embarrasser avec les très petits impôts, il y a donc des regroupements en « autres recettes diverses », ce qui est pour le moins flou. Par ailleurs, cette multiplicité des « taxes diverses » a également un effet pervers : lorsqu’elles sont trop émiettées, on les contrôle mal ; certaines tombent en déshérence et on se préoccupe finalement assez peu de leur rendement, ce qui pousse, contre toute attente, à leur multiplication.
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Que la population soit pauvre, captive ou dépendante ne gêne nullement les législateurs qui recommandent de surcroît d’accroître la pression fiscale lorsque la baisse de consommation est constatée. La vérité, c’est que les taxes sont en réalité indispensables sitôt votées. Et c’est l’État qui, du même coup, développe une addiction particulière à ces recettes fort contestables.
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Les spécialistes expliquent aussi que lorsque l’addiction est trop forte, il devient impossible d’arbitrer vers d’autres substituts plus sains. En conséquence, la taxe manque sa cible. On observe même un phénomène où les consommateurs sont d’autant plus captifs qu’ils sont pauvres ou en état d’addiction, voire âgés. Et cette configuration est précisément la plus stable budgétairement pour l’État : ainsi le but du projet de taxation du Nutella n’était pas tant d’encourager les Français à en manger moins que de remplir les caisses.
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En France, nous paraissons incapables de passer de l’assistanat à l’insertion professionnelle. Rappelons-le : avec plus de 5 millions de chômeurs, n’est-il pas temps de réviser notre doctrine ? Faut-il rappeler qu’au moment de l'instauration du RSA, les critiques les plus virulentes provenaient de l’extrême gauche, accusant la réforme de promouvoir "une philosophie de l’obligation de travailler" ?
(p.99)
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Même quand ils sont officiellement fermés, certains régimes de retraite comptent toujours des affiliés : ainsi, le régime de retraite de l’ORTF administre encore 186 (heureux) bénéficiaires et le régime spécial de l’Imprimerie nationale fonctionne encore... pour deux personnes !
(p.173)
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"Nul n’est censé ignorer la loi." Pourtant, le stock de normes est évalué à 400 000, parmi lesquelles 10 500 lois et 127 000 décrets répartis dans 62 codes différents. Et cela, chaque justiciable devrait le connaitre I Au mieux, les contradictions entre les normes justifieraient une certaine clémence de l’administration. D’autant que cette dernière n’est elle-même souvent pas au courant de la réglementation applicable. Au pire, leur accumulation devient nuisible sur le plan économique.
(p.131)
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Comment lutter contre une pratique à laquelle beaucoup semblent s’être résignés ? En étant ferme, très ferme. Au Royaume-Uni où, depuis 1982, les
grèves politiques et de solidarité ne sont plus protégées par la loi, les syndicats sont susceptibles d’être condamnés y compris à des dommages et intérêts s’ils appellent à une gréve illégale. Une telle législation a permis d’éviter les abus des syndicats. En France, aller jusqu’à de telles extrémités parait impossible. Jusqu’à quand?
(p.108)
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