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Citations de Aïssa Maïga (69)


Être moi, une femme noire, comédienne et noire. Pas black, non, ça aussi, c'est encore un moyen de contourner les angles. Droit au but ; balle au centre cocorico. On est en France, non ? On y parle français ? C'est bien ça ? Eh bien, soyons cohérent alors : je suis noire. N'ayez pas du mal à le dire, car cela devient louche à la fin...
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(Nadège Beausson-Diagne) J'avais 21 ans, je quittais l'appartement familial, je commençait ma vie de femme, ma vie d'artiste, je sentais que tout était possible, que, comme je les avais travaillés au Conservatoire- d'où je suis sortie avec un second prix d'interprétation-, je pourrais jouer "Juliette" ou "Camille", je me sentais heroine de ma vie, forte et libre. Malheureusement, j'allais au cours de ces vingt-cinq années comprendre que j'étais noire avant d'être moi.
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J'aime toujours être un peu en avance le matin ( sur le plateau de tournage ]. Quand j'arrive sur le décor, je découvre stupéfaite des objets que je n'ai jamais vu dans cet espace : une photo de coucher de soleil, un palmier sculpté en bois, un bananier lui aussi en bois, etc. J'appelle l'accessoiriste, je lui demande de me regarder, de regarder les objets et je l' interroge : "Pourquoi"? Il est gêné, présente ses excuses, les enlève. Pourquoi des objets à connotation "exotique" ? Pourquoi, pour lui, les objets personnels de mon personnage sont-ils des objets de "Noirs" ?

Nadège Beausson-Diagne
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Quitter la fac et devenir serveuse. Avoir peur de le rester. Passer un casting. Y croire. Ne pas être choisie. Continuer à être serveuse. Ne pas désespérer. Regarder le ciel. Mais flipper de l'avenir, quand même. Passer un autre casting. Décrocher le rôle. Un rôle important comme on dit. On est en 1996. Dans ma ville. Paris, les noirs sont partout. Dans le cinéma, nulle part.

(Aïssa Maga)
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Je. N'ai. Pas. Ma . Place. Dans. Ce. Pays. Dans. Leurs. Histoires. Dans. Leur. Imaginaire. Car.Je. Suis. Noire.
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( Karidja Touré )
Aux états- Unis, dans une série comme Scandal, l'héroïne est une avocate, une femme surpuissante. Elle est noire. Ici, ce n'est pas possible, ou pas tout de suite. J'ai 24 ans. Combien de temps faudra- t' il attendre ?
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Nous ne sommes pas que des primo-arrivants, migrants en difficulté, mères de famille affublées d'une tripotée d'enfants, il y a , parmi cette minorité non blanche, des avocats, des ingénieurs, des scientifiques, des directeurs d'entreprises, des artistes, pourtant la plupart des scénarios ne les incluent pas. A l'écran, être noir est perçu comme un handicap… davantage que dans la société et dans la vie quotidienne . Pourquoi le cinéma français intègre- t-il si difficilement cette évolution ? Pourquoi est-on toujours perçu comme un être pittoresque dépeint par l'anthropologie du début du xx° siècle ?
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Sabine Pakora - "L'imaginaire colonial "

Je ne m'étais jamais définie par ma couleur de peau. (...)
Une fois, après un casting sans suite, on m'avait rétorqué qu'on ne cherchait pas de "Noire"; j'objectais que je candidatais en tant que comédienne, pas en tant que "Noire". (p. 77)
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Cette bataille, nous la menons ici et maintenant sur le terrain artistique, culturel, avec l'idée que chaque génération s'élève en apportant sa contribution à la suivante. Nous y sommes parfois acculées : ne pas résister, ne pas développer une conscience militante, citoyenne, humaine pour s'élever contre l'injustice serait tout simplement s'effondrer moralement et psychiquement.
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Notre présence dans les films français est encore due à la nécessité incontournable ou anecdotique d'avoir un personnage noir. Noire n'est pas mon métier.
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Aïssa Maïga - " Expulsée"

La filiation s'invente et se tricote, on peut faire ça, oui, devenir l'enfant de quelqu'un sans que le sang s'en mêle. Nourrie au lait d'adultes multiples- il faut un village pour élever un enfant, je suis musulmane, chrétienne, athée, résolument laïque. (...) Mon territoire n'est pas limité à la couleur de ma peau dont je ne tire d'ailleurs aucune vanité. (...) Ce dont je suis fière: la culture hybride qui m'a été léguée. Ma capacité de résilience. (p. 59)
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Nadège Beaussont-Diagne - " Vous allez bien ensemble avec la bamboula"


" Oh , la chance, d'avoir des fesses comme ça, vous devez être chaude au lit non , "

"Pour une noire, vous êtes vraiment intelligente, vous auriez mérité d'être blanche"
p 13
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Sara Martins - "Ces limites que les autres ont tracées pour moi"

Les films d'époque aussi nous sont interdits, parce que, encore une fois, l'Inconscient Collectif ne peut se représenter une présence noire sur le territoire français avant les années 1980.
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(Firmine Richard) : Dans Huit femmes, le film de François Ozon, je suis une gouvernante, mais ce n'est pas un sous-rôle. D'ailleurs, la pièce avait déjà été montée avec une autre distribution : exclusivement des femmes blanches. Quand il me choisit pour être aux côtés de Catherine Deneuve, Fanny Ardant, Isabelle Huppert ou Danielle Darrieux, François Ozon me considère comme une comédienne française. C'est un acte symbolique, une étape importante. (p. 85)
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Ce racisme nébuleux ne se manifeste pas forcément par des coups d'éclat, il s'incarne en une myriade de mots méprisants, d'observations condescendantes, de scènes dialoguées et didascalies équivoques, écrites sans complexe.
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Qui aimerait avoir la sensation curieuse d'être l'un des alibis d'une société qui cherche à se rassurer en laissant une place dérisoire à l'altérité ?
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Il me dit même : « Comment peux-tu penser que je suis raciste, je suis juif ! »
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Discrimination à l’embauche, invisibilité, plafond de verre, déficit de crédibilité lorsqu’elles ou ils accèdent à des postes à responsabilité, quand ils ne sont pas tout simplement exposés de façon stratégique, trophées d’entreprises qui veulent apparaître vertueuses en termes de diversité
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Pourquoi autant de femmes et jeunes filles talentueuses, issues d'Afrique et d'outre-mer, qui maîtrisent leur art, cinéma,théâtre, parfois chantent, dansent, écrivent semblent rester irrémédiablement invisibles, ignorées ?
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Sara Martins " Ces limites que les autres ont tracées pour moi "

(...) parce que l'inconscient Collectif (toujours lui) est persuadé que la femme noire est hyper-sexuée, lubrique et ludique, libre sexuellement. Le corps de la femme noire est un éternel fantasme; (p. 67)

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