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Citations de Alain Duhamel (21)


Quant à ma préférence pour un candidat européen, je ne crois pas que ç'ait été une surprise pour quiconque. La pudibonderie française interdisant à l'éditorialiste de faire connaître son vote (même à son insu) ressemble à une tartufferie.
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Mais c’est avant tout un prototype, un inclassable, une construction originale. Un inédit. Il n’a pas de modèle ni a fortiori d’équivalent. Il a avoué lui-même qu’il n’était pas socialiste, même s’il a fait ses premiers pas sous la houlette de François le Débonnaire et au sein du gouvernement de Manuel Valls le clémenciste. Alors, social-démocrate ? Sa politique économique est plutôt libérale à la française, c’est-à-dire mercantiliste et dirigiste. Colbertienne. Culturellement, c’est encore un libéral, mais au sens anglo-saxon cette fois, un homme de libertés et de tolérance. Mais de libertés et de tolérance contrariées par une pente institutionnelle et personnelle très dominatrice, avec ce que cela suppose d’autorité, de fermeté, voire d’autoritarisme. Et puis, on y reviendra largement, ne perçoit-on pas dans son personnage un fond très bonapartiste, avec ce que cela implique de charisme et d’hubris, de concentration du pouvoir et de vastes ambitions, de démocratie plébiscitaire mais aussi de personnalisation, de modernité, de fringale de la réforme, de goût pour la rupture et de technique d’une mise en scène théâtrale ? Idéologiquement, au total, un habit d’Arlequin ou un étrange camaïeu. Il s’est proclamé lui-même « disruptif ». Il l’est. Il est l’homme des ruptures et des décompositions, plus habile à défaire qu’à rebâtir.
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Ce monde nouveau qui fait si peur à la moitié de la population, c'est le sien, technique, numérique, européen, mondial. Emmanuel Macron est le premier président numérique. La France, on le sait bien, n'aime pas, n'a jamais aimé ses élites.
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Je n'ai jamais été mitterrandiste - sa politique économique et sociale était trop différente de ce que je pensais - mais la personnalité de François Mitterrand m'a toujours fasciné.
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(à propos de Dominique de Villepin):
Comme il n'a peur de rien ni de personne, pas même de lui-même, il se plaisait à afficher sa rouerie tout autant que sa témérité.
p.337
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Il lui est arrivé plus d'une fois de vouloir visiter un service de grands malades, dans un hôpital parisien ou régional, et de souhaiter rester seul à seul avec un patient inconnu, dans une chambre individuelle, pour parler avec lui de longs moments. Les malades, et le personnel médical en gardaient un souvenir impressionné et parfois stupéfait.

2794 – [J'ai lu n° 4740, p. 24]
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Ce président est l'annonciateur d'un monde nouveau qui effarouche souvent et répugne parfois. Emmanuel Macron apparaît comme l'incarnation d'un XXIème siècle qui angoisse une majorité des Français. Nicolas Sarkozy et François Hollande, ses deux prédécesseurs, sortaient du XXème siècle. Emmanuel Macron entre de plain-pied dans le XXIème. Il est le président du numérique et de la mondialisation, de l'Europe et de la guerre, des pandémies et du réchauffement climatique, la France qui se modernise et s'adapte mais souffre et se fractionne.
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C'est un gouvernement baroque mené par un Premier ministre classique. La France s'étonne, intéressée.
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Il y a chez Emmanuel Macron un cousinage évident avec le giscardisme et des traces de gaullisme gaullien, un appétit, presque une fringale de cette « destruction créatrice » qui semble sortir tout droit de la « théorie de l’évolution économique » de Schumpeter. Il y a aussi, c’est l’une des thèses de ce livre, un parfum entêtant de bonapartisme. Non pas qu’il s’agisse en quoi que ce soit de rivaliser avec le plus grand homme (et le plus contesté) de l’Histoire de France. Mais parce que, comme le Premier consul en 1799, il possède un charisme juvénile, une audace particulière, la passion des réformes, un goût affiché de l’autorité, la volonté de personnifier sans partage le pouvoir, le plaisir aussi manifeste qu’imprudent de se mettre en scène, une grande indifférence aux cahots qu’il provoque, la conviction enfin de porter un projet. Stratégie de l’offensive, du défi, donc du péril.
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Combien de mandats présidentiels ont été aussi mouvementés, voire éruptifs, que celui d’Emmanuel Macron ? Le deuxième mandat du général de Gaulle, celui de Mai 68, assurément ; le premier mandat de François Mitterrand, celui de la « grande alternance », à coup sûr ; peut-être le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais c’est tout : trois sur onze. La présidence d’Emmanuel Macron s’inscrit donc dans le cercle étroit des mandats de crise. Les circonstances y sont pour beaucoup avec les gilets jaunes et surtout avec le Covid. Il n’empêche : la personnalité de salpêtre du plus jeune président de la République jamais élu en France a pesé lourd durant ces cinq années. En publiant ce livre qui lui est consacré, je l’avais titré « Emmanuel le Hardi ». Tout compte fait, je ne m’en repens pas.
L’audace est la première caractéristique d’Emmanuel Macron, celle qui le singularise le mieux, davantage que l’intelligence, la quasi-totalité de ses prédécesseurs en étant largement pourvus, ou davantage même que l’autorité, presque aussi largement partagée. La hardiesse, en revanche, est l’essence même de sa personnalité et pas seulement de sa personnalité politique. Elle ne va pas sans arrogance, sans imprudence, sans maladresse, sans précipitation. Elle frôle fréquemment la témérité mais elle lui permet la surprise, la rupture, la nouveauté, le mouvement. Ambition, jeunesse, volonté de marquer, d’innover, de s’imposer, de se différencier l’alimentent puissamment. Il faut une bonne dose d’orgueil et de combativité mais cela l’expose aussi aux dérapages, aux polémiques, par-dessus tout à une propension à creuser les clivages et à ne pas craindre les fractures si, croit-il, elles permettent d’avancer plus vite.
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Duhamel, oui, mais lequel ?
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[De la probité des hommes politiques et de ses conséquences désastreuses]

Je n’ai jamais cru que la gauche soit par nature plus morale que la droite, je n’ai jamais pensé qu’il fallait regarder les hommes politiques comme Rousseau préconisait de regarder les citoyens. Les élus ne sont pas naturellement bons. La vocation politique n’est en rien une présomption de candeur ou un indice de probité. Je sais pourtant que, contrairement à ce que croit une large majorité de Français, la grande masse, l’immense majorité des élus sont honnêtes et cherchent à bien faire, même s’ils se trompent de diagnostic ou de thérapeutique. Ce qui m’enrage toujours, c’est lorsque je constate que, parmi les plus étincelants, les plus énergiques, les plus prometteurs, quelques-uns trichent, fraudent, mentent, se laissent corrompre ou transgressent la loi, donnant ainsi à croire que, si les meilleurs fautent, les autres doivent être présumés coupables. Or c’est exactement ce qui s’est produit avec Jérome Cahuzac.
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C'est aussi un Insoumis de la première heure, Éric Coquerel, qui devient, grande première, président de la commission des finances, un lieutenant historique de Jean-Luc Mélenchon en contrôleur de Bruno Le Maire.
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Elle avait étalé son ignorance. Je l’avais souligné. Elle écumait littéralement. Je crois bien que si elle avait pu, elle m’aurait étrangler sur le champ. Cela ne décourageait en rien ses partisans blessés et révoltés par la crise économique, persuadés d’être abandonnés de tous et lancés par l’immigration, malheureux et dominés par la rancoeur. Des victimes qu’elle égare.
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Cet essai se lit comme un roman ... dont les personnages sont nos sept présidents de la Vème République et nos politiques, plus ou moins aimés, détestés, méprisés. Le texte est limpide, parfaitement bien écrit (quel bonheur de lire ce français parfait, ces belles phrases rondement menées) et au fil des pages, nous apprenons plein de choses sur des événements graves ou pas qui ont fait la France d'aujourd'hui, une France qui a besoin de désir et de leaders charismatiques pour continuer à briller.
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Il avouait volontiers : « J'ai pratiquement appris à lire dans la Bible. » Il en disait : « C'est un livre de sociologie, d'histoire, de littérature qui bien sûr parle de relations avec dieu et raconte la destiné d'un peuple. Mais, la mort est toujours là. » Pour François Mitterrand la transcendance et la mort formaient un couple indissociable. Il proclamait, c'était logique dans ces conditions, sa prédilection pour L’Ecclésiaste, « un livre de base. C'est aussi un livre fou ». Rencontrait-il le cardinal Lustiger, le pasteur Stewart, les grands rabbins Sirat ou Sitruk ? Une fois expédiées au plus vite les affaires courantes, il les entretenait de métaphysique et de théologie, manifestant une connaissance des textes sacrés mais aussi des Pères de l’Église, saint Augustin notamment, qui n'appartient pas à la culture ordinaire des hommes publics.

2795 – [J'ai lu n° 4740, p. 18]
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deuxième au prix essai France télévisions 2015
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Le dernier budget de l’État strictement hexagonal aura été voté par le Parlement français en 1988 ; les dernières élections générales franco-françaises auront eu lieu elles aussi en 1988.
A partir de 1989, l'empreinte européenne s'imposera beaucoup plus directement et même beaucoup plus brutalement.
La date théorique de la mise en vigueur du grand Marché unique a beau n'être que le 1er janvier 1993, ses effets concrets commenceront à se faire sentir dès cette année.
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Le 24 avril 1988, le premier tour de l'élection présidentielle, l'élection reine, a librement accordé 14.4 % des suffrages - près de quatre millions quatre cent mille voix - à Jean-Marie Le Pen, le président du Front national.
L'hexagone est ainsi devenu la démocratie occidentale la plus accueillante à l'extrême droite.
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Depuis deux siècles, un fleuve souterrain traverse la France politique. Il se nomme le bonapartisme. Non pas qu’il s’agisse du culte ou de la nostalgie d’une dynastie. Personne ne rêve de porter sur le trône le prince Napoléon.(...)
En revanche, le bonapartisme est bien vivant dans une littérature immense, inépuisable, toujours renouvelée avec des bataillons et des régiments de lecteurs. Mais surtout, et c’est là le point, dans un tempérament national, un instinct populaire, un sentiment, une frustration, un espoir, celui d’une autorité légitime, démocratique cela va de soi mais ferme : celui d’un homme providentiel, au moins le temps de son irruption, d’un dirigeant charismatique, inattendu, atypique, romanesque. D’un pouvoir capable de rêver et de faire rêver, de marquer et de peser, de surprendre et de choquer. (...) Quelqu’un qui redonne de la chair et de l’ambition à la politique, qui incarne, qui bouscule, qui peut séduire ou décevoir, gagner ou perdre. Mais rompre, oser, choisir.
Depuis le consulat, des hommes de cette trempe, audacieux, déterminés, non conformistes, hétérodoxes, faits pour les diagonales insolites plutôt que pour les avenues rectilignes, tantôt fêtés, tantôt rejetées, tantôt célébrés, plus souvent démythifiés, la France en a connu une dizaine, parfois venus de la gauche, généralement ancrés à droite, aimant commander mais s’inclinant devant le suffrage universel. Ce sont eux qui incarnent, en le sachant ou sans le savoir, les éternelles résurgences du bonapartisme. Ils n’en portent pas les couleurs mais ils en font revivre le tempérament et, au moins un temps, la popularité ambiguë. Leurs points communs sont l’autorité et la hardiesse, des chemins de traverse qui frôlent les crevasses et les précipices. (...) Séduisants et dangereux, conquérants et téméraires.
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