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4.23/5 (sur 386 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Clermont-Ferrand , le 23/04/1964
Biographie :

Alain Mascaro est professeur de lettres, il a tout plaqué il y a deux ans pour voyager avec sa compagne.
Il a obtenu le prix Pégase de la nouvelle 1990 et 1992 et le prix Club Internet Publibook pour "La Sourate de la Répudiation" en 2001.
L'auteur a reçu pour son premier roman "Avant que le monde ne se ferme" le Prix Première Plume et Talents Cultura 2021.

Source : www.alainmascaro.fr
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Talents Cultura Roman 2021 : Avant que le monde ne se ferme d'Alain Mascaro


Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
Porte cette pierre autour de ton cou, Anton, et touche-la ou regarde-la à chaque fois que tu douteras de toi. Car les âmes blessées sont semblables à cette pierre, mon garçon. Les fêlures intimes sont comme ces cristaux de rutile dans le cristal de roche : des cheveux d'or pris dans la matière... Les âmes rutilées sont infiniment précieuses, bien plus que les âmes intactes... Regarde, on appelle aussi ces cristaux des cheveux d'anges... Crois-tu que cette pierre aurait la même valeur sans ces fils d'or qui la parcourent en tous sens ? Oui, ces infimes cristaux sont la marques des âmes blessées qui ne sont pas brisées. Celles qui ont résisté à l'agression, aux pires coups, à la douleur, au sang versé, à la mort, que sais-je encore, sans rien perdre de leur intégrité ni de leur pureté. Pourquoi certaines âmes se brisent-elles et d'autres non, pourquoi certaines sécrètent-elles ces délicates cicatrices rutilantes ? Je l'ignore. C'est une merveilleuse alchimie en vérité, comme celle qui a présidé à la naissance de cette pierre. Si tu creuses la terre, tu trouveras mille cristaux ordinaires avant d'en trouver un parsemé de ces cheveux d'or. Il en va de même avec les âmes. Seules les âmes rutilées me sont chères, Anton ; Et la tienne est infiniment précieuse.
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Lorsqu’il arriva en vue des faubourgs de la capitale autrichienne, il eut la brève tentation de continuer à marcher tout droit vers le soleil levant, à travers l’Europe et l’Asie centrales. Mais il y avait plus que des frontières à traverser maintenant, il y avait un rideau de fer, et ce que Jag avait fait en temps de guerre, il était désormais impossible de le faire en tant de paix, si l’on pouvait appeler cela la paix. Quel étrange et absurde monde que celui des gadjé ! Il allait falloir louvoyer, être malin, trouver des interstices, des subterfuges, d’infimes trous de souris pour pouvoir se glisser jusqu’aux steppes lointaines et retrouver la lumière, le feu, le sang de l’enfance, peut-être la délivrance.
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Être ici, présents au monde, c’est notre seul bien, disait Jag. Hier n’existe plus ; demain est encore improbable, mais cette seconde qui passe, ce moment, cette présence, toi et moi ici, assis sur cette pierre à regarder le désert, et tes pupilles ouvertes comme des oisillons affamés, et ma vieille main ridée posée sur mon genou, et cette femme en sari bleu sur ce balcon là-bas, regarde ! et le rire de Katia derrière nous, et cette pierre rugueuse sous nos doigts : voilà la seule vérité. Ces instants qui passent et glissent sont nos seuls trésors, Anton, nos seuls trésors… Katia et toi, Nava et Bhaskar, voilà bien la seule chose qui mérite d’être vécue. Il faut aimer, Anton ; sans quoi il n’est pas de vie possible… 
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Katia était un irrésistible tourbillon. Elle avait happé Anton comme le vent l’aurait fait d’une feuille morte, elle le faisait danser en riant. Katia avait peut-être dix-sept ans, peut-être plus, peut-être moins : qui pouvait savoir puisque elle-même ne le savait pas ? Elle était pétrie de ces certitudes lumineuses qui sont comme de hauts phares dans la nuit des autres. Elle jetait des ponts imaginaires par-dessus les abîmes, traçait des routes dans les montagnes, effaçait tout d’un revers de la main, recommençait… Anton n’offrit pas la moindre résistance. Pour que naisse l’amour, peut-être fallait-il simplement lui dire oui, le laisser entrer et peupler la maison. Il se laissa faire.
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Certains jours, quand le vent soufflait vers la Buna, l'air apportait ces âcres cendres, cette odeur charnue, insoutenable. On respirait la mort. "Inspire ! Inspire ! Disait encore Katok. Garde cet air-là au fond de tes poumons. Garde cette poussière d'âmes. Un jour, bientôt, tu iras les libérer ailleurs, tu leur donneras une vraie sépulture: le vent des steppes, le foehn ou le simoun, que sais-je ? Mais respire! Respire les morts! Ils t'en sauront gré!"
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Papu Jag, demandait par exemple Nanosh, y a-t-il des hommes dans la Lune ?
— Il n’y en a plus qu’un seul, hélas, répondait Jag. Mais autrefois, il y en avait beaucoup ! Ils menaient une vie facile : leur seul travail était d’entretenir le feu pour que la lune brille. À cette époque-là, elle était toujours pleine. Mais un mauvais homme, un gadjo qui n’aimait pas ses semblables les bannit de la lune. Depuis, le mauvais homme doit entretenir le feu tout seul, et il n’y parvient pas, c’est pourquoi la lune s’éteint régulièrement. Quand elle commence à se rallumer, c’est que le gadjo est en train de souffler sur les cendres. Quant aux hommes qu’il a chassés, ils se sont dispersés très loin dans le ciel et Devel leur a donné la mission d’allumer chaque jour les étoiles. Si vous regardez bien, vous les verrez qui portent des fagots…
Immanquablement, les enfants se mettaient alors à scruter les étoiles. 
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Il traversa le plateau de Petite Pologne du sud au nord en évitant le plus possible la proximité des routes, suivit une journée entière le cours d’une rivière et déboucha dans une vallée rendue irréelle par la pluie qui jouait avec la lumière. Le monde était beau, si beau qu’on en aurait presque oublié les hommes. 
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A chaque alerte aérienne, on les voyait se hâter comme au ralenti vers les vastes terrains vagues, lugubres déserts qui avoisinaient l’usine. Couchés à même le sol, agglutinés, empilés os contre os, ils semblaient former un extravagant charnier, préfiguration du destin qui les attendait presque tous.
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Par chance, les Wittgenstein possédaient deux chevaux et un violon. Tous trois furent les véritables artisans du retour d’Anton parmi les vivants. Les premiers lui rendirent la chair, la force et le désir de la piste, le second lui rouvrit les chemins du vent et de l’enfance. 
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« Dis-moi, mon garçon, qu'est-ce qui est mieux pour un mouton, le berger ou le loup ?
- Le berger.
- Et qui tond le mouton ?
- Le berger.
- Et qui le tue pour le manger ?
- Le loup !
- Non, Anton. C'est encore le berger. [ ... ] Mais qui donc protège le mouton quand le berger vient l'immoler ?
- Personne.
- Et pourtant de qui a peur le mouton : du berger ou du loup ?
- Du loup !
- Oui mon garçon, voilà bien tout le drame des hommes : ils sont exactement comme les moutons. On leur fait croire à l'existence des loups et ceux qui sont censés les protéger sont en fait ceux qui les tondent et les tuent. »
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