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Citations de Albert Mérat (59)


LE DÉSIR


LA bonté du soleil n’apaise pas nos yeux.
Nous avons les prés clairs où l’eau met des buées,
Les collines aux plis charmants continuées
En des bandes couleur de perle au bord des cieux ;

Nos chênes sont si hauts, si vaillants et si vieux
Qu’ils connaissent la foudre et parlent aux nuées.
Les forêts de cent ans que l’on n’a pas tuées
Sont les chœurs où l’accord des voix chante le mieux.

D’où vient qu’ayant l’odeur vive des matinées,
Les pourpres du couchant dans le ciel entraînées,
Les molles nuits d’été qui s’allument pour nous,

Nous sentions nos désirs s’enfler comme des voiles ?
Pourquoi les horizons sont-ils d’un bleu si doux ?
Pourquoi chercher au loin de nouvelles étoiles ?

p.32
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Albert Mérat
     
Les étoiles ne me sont rien,
Et je ne saurais rien leur dire.
Un même éclat qui les vaut bien
Fait ton regard et ton sourire.
     
Ceux qui, niant un bien réel,
Cherchent les astres sous leurs voiles,
Se trompent : ce n'est pas au ciel
Que sont les plus douces étoiles.
     
L'éclat des yeux, bien plus certain,
Est meilleur parce qu'il est nôtre.
Il se lève soir et matin ;
C'est la nuit seule qui fait l'autre.
     
« L'Adieu », XVII – 1873.
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VI
ÉTOILES


SES yeux, tout un printemps, éclairèrent ma vie
Je marchais ébloui, la tenant par la main.
Elle était le rayon, l’étoile du chemin,
Et tant qu’elle a brillé sur moi, je l’ai suivie.

Ainsi mes jours passaient sans but et sans envie
Puis vint l’été ; ce fut un triste lendemain.
Je ne vis plus l’étoile au doux regard humain,
Et la sérénité du ciel me fut ravie.

Et souvent, dans l’azur profond des soirs d’hiver,
Lorsque la lune au front du paysage clair
Pose comme un décor sa lueur métallique,

Seul, dans l’apaisement des soirs silencieux
Suivant l’éclosion lente et mélancolique
Des étoiles, j’ai pu reconnaître ses yeux.

p.56
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LA LANDE


La ligne impérieuse et fauve de la lande
Change d’aspect, et forme au-dessus du flot clair
Un golfe harmonieux de verdure. Dans l’air
Court un parfum mêlé d’algues et de lavande.

Des barques de pêcheurs semblent en longue bande
Un vol silencieux de blancs oiseaux de mer.
Tout est calme. Le vent retient son souffle amer
Et la lune au couchant se lève toute grande.

C’est ici-bas que sont les paradis charmants.
Un tout petit ruisseau sous les saules dormants
Cause, malgré le bruit de l’Océan farouche ;

Loin de ces pars coteaux jusqu’à l’aube oubliés,
La lumière fuyant frissonnante se couche,
Vague orient des mers qui roulent sous nos pieds.

p.13
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TOILETTES D'ÉTÉ

à J. Guillemet

L'été quand le soleil couchant
Déploie au ciel ses oriflammes.
Je me réjouis en marchant
A voir les toilettes des femmes :

Ce tourbillon extravagant
De percales ébouriffées,
De plis retenus sous un gant,
De mousselines pour les fées :

Des plumes, des jais, des paillons
Dont les singes seraient bien aises,
Des nœuds comme des papillons,
Pris aux images japonaises.

Tout le fouillis parisien,
Les riens charmants d'une vitrine,
Relevés par le goût ancien
D'un bijou d'or sur la poitrine ;

Des caprices hors de propos,
Des incartades enfantines,
Des rêves de petits chapeaux
Et des trouvailles de bottines.

Pour la forme et pour la couleur
Ces toilettes semblent écloses
D'un oiseau-mouche et d'une fleur
Ou d'un souffle d'air sur des roses.

Périsse le chiffon d'hier,
Pourvu qu'un plus joli renaisse !
O variantes de cet air :
Élégance, charme et jeunesse.

Bouillons, jupons bouffants, volants,
Cols gaufrés montant sur la nuque.
Guipures noires, tulles blancs,
Cheveux plus lourds qu'une perruque:

Ombrelle longue en taffetas,
Dentelle frêle des voilettes,
Laissant derrière chaque pas
Comme une odeur de violettes ;

Poème fin, frivole et fou,
Strophe du pied et du corsage,
Rhythme de la taille et du cou,
Vous confondez l'esprit du sage.
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LA FONTAINE


LES femmes lentement descendent le chemin
Et s’arrêtent au bord de la margelle usée.
Sur leur tête la cruche en argile posée
Demeure droite et tremble à peine dans la main.

Le plaintif Océan, d’où monte un râle humain,
Jette aux pierres du quai son amère rosée.
Elles regardent l’eau, car la lame apaisée
Peut grossir, et l’homme est en mer jusqu’à demain.

Un geste harmonieux, comme le col d’un cygne
Élevant l’un des bras, en arrondit la ligne,
Et laisse mollement le grès rose osciller.

Ces femmes ont marché sur la terre biblique :
Et, plus tard, Phidias les fit étinceler
Blanches sur les frontons de marbre pentélique.

p.12
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La Nuit.


Tiède du souvenir des occidents vermeils,
La nuit sur les coteaux palpite immense et bonne.
Elle est comme la mer un vent d’aile y frissonne;
Leur couleur est semblable et leurs bruits sont pareils.

Le sein large et profond qui porte les soleils,
Où le flot incessant des univers rayonne,
Est indulgent et n’a d’embûches pour personne,
Et, mérités ou non, berce tous les sommeils.

Pourtant, Nuit, je te sais peu sûre et décevante;
Ta vague illusion de spectre m’épouvante:
Si les matins allaient oublier le retour!

Certitude, ô raison, aurore coutumière!
Je sens que ma pensée est faite de lumière;
Même les yeux fermés, j’ai le souci du jour.
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La Berge.


Malgré le froid, le ciel est en fête, et l’azur,
Pâle encore, adoucit la lumière adorable;
Penché sur l’horizon, le soleil favorable
Se répand et ne laisse aucun détail obscur

La colline, montrant au loin sur un fond pur
Le profil dépouillé d’un saule ou d’un érable,
Abrite des maisons blanches, et sur le sable
De la grève un vieux banc se chauffe près d’un mur.

Le jour clair, les coteaux courant comme des ondes,
Et les blanches maisons, et les tonnelles rondes,
Se fondent en accords comme dans un concert:

Un concert où, tenant le devant de la scène,
Entre les joncs fredonne à petit bruit la Seine
Un de ces airs légers que l’on chante au dessert.
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L'HUÎTRE


Je ne vois pas tes yeux, mais je vois ton sourire.
Tout ton être respire un grand air de bonté.
À te sentir si fraîche en ta calme beauté,
Chavette ému tressaille et Monselet soupire.

Ta rondeur savoureuse au poète inspire
Des rêves d'embonpoint et de satiété…
L'abbé hâte pour toi son benedicite.
On peut te manger crue ou bien te faire frire.

La plupart des gourmets te gobent, simplement;
Pour d'autres, il vaut mieux te mâcher doucement.
Beaucoup à t'épicer ressentent de la joie.

Tout embaumée encor d'algue et de goëmons,
Paris te sollicite, et Cancale t'envoie,
O toi qui fait aimer, ô toi que nous aimons.

p.23

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LE LAVOIR


Une source descend de la roche brunie :
Les filles de Plomar viennent laver au bas
Aux coups vifs des battoirs se mêle le fracas
Que fait le flot, et c’est une forte harmonie.

Comme devant l’autel sur la dalle bénie,
A genoux sur le roc, les pieds nus et nu-bras,
Les filles aux yeux clairs ne vous regardent pas,
Et leur visage est pur comme la mer unie.

Bleuie en longs filets parmi les galets blancs,
La source fait un doux bruit de grelots tremblants
Que l’Océan bientôt étouffe sous sa lame ;

Et les femmes qui sont la grâce du tableau
Se penchent, laissant mordre au matin qui s’enflamme
Leurs beaux bras ruisselants de gouttelettes d’eau.

p.9
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LES SARDINIÈRES


QUAND le travail s’arrête et quand finit le jour,
L’obscur logis s’éclaire et la vitre étincelle.
Vers l’âtre où le souci des mères les appelle
Elles pressent le pas et hâtent le retour.

Le court fichu de laine alourdit le contour
Du sein, et l’on voit mal laquelle est la plus belle ;
Mais l’égale blancheur des coiffes sans dentelle
Leur donne un air claustral irritant pour l’amour.

Leurs yeux clairs comme l’eau des vagues vous regardent.
Les petites à vous sourire se hasardent
Et courent en mordant de gros morceaux de pain :

Et, se tenant la main comme un cortège antique,
Les grandes font, au choc d’un pas lourd et rustique,
Claquer sur le pavé leurs sabots de sapin.

p.8
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Les petits arbres


Malingres, laids, tendant de longs bras d'araignées,
Le corps cerclé de linge et les pieds dans du fer,
À deux pas des maisons, sans espace, sans air,
Les petits arbres vont en bandes alignées.

Ils sont libres de croître aux places assignées ;
On les garde de la chaleur et de l'hiver.
Ils ont sur eux le ciel des villes, jamais clair,
Toujours morne, et qui sied aux poses résignées.

L'été, quand l'air profond s'exhale dans la nuit,
Peut-être que de loin, des bois natals, un bruit,
Une voix leur parvient qui leur parle sans haine :

« Qu'êtes-vous devenus, ô nos frères bannis,
« Platane au tronc d'argent, orme rude, et toi, chêne,
« Abrités mais captifs, tranquilles mais sans nids ? »

p.47
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POUR LES FEMMES


L’amour, je l’ai beaucoup aimé,
Non pas tant pour leur petite âme
Que pour leur goût de fleur de mai.
L’amour je l’ai beaucoup aimé !
Meurtri, mais plus souvent charmé,
J’ai répété l’épithalame.
L’amour, je l’ai beaucoup aimé,
Non pas tant pour leur petite âme ;

Pour l’étoile des yeux charmants
Où l’on ne peut pourtant pas lire
Et qui font pleurer les amants ;
Pour l’étoile des yeux charmants :
Dans la beauté des firmaments
Les seuls astres qu’on doive élire.
Pour l’étoile des yeux charmants
Où l’on ne peut pourtant pas lire ;

Pour la caresse de deux bras
Qui sont la chaîne la meilleure
Et la plus forte d’ici-bas ;
Pour la caresse de deux bras
« Fais de moi ce que tu voudras »…
On le fait, hélas ! et l’on pleure.
Pour la caresse de deux bras
Qui sont la chaîne la meilleure ;

Pour la bouche qui sent le thym,
La lavande, la marjolaine,
Où rit le clair et beau matin ;
Pour la bouche qui sent le thym.
Comment garder son cœur lointain
Quand on respire leur haleine ?
Pour la bouche qui sent le thym,
La lavande, la marjolaine ;

Pour les dents qui narguent le sel
De leurs blancheurs humiliantes,
Dont la morsure vaut le ciel ;
Pour les dents qui narguent le sel ;
Pour les lèvres au sang cruel
Vers qui nos mains sont suppliantes ;
Pour les dents qui narguent le sel
De leurs blancheurs humiliantes ;

Pour l’or qui frise sur le cou,
Le coquillage de l’oreille
Qui nous tente, qui nous rend fou,
Pour l’or qui frise sur le cou ;
Pour le nez rose, ce bijou
Par qui Roxelane émerveille.
Pour l’or qui frise sur le cou,
Le coquillage de l’oreille ;

Pour le sein de marbre plus beau
Que tous les marbres pentéliques
Et qu’on souhaite pour tombeau ;
Pour le sein de marbre si beau !
La mémoire comme un flambeau
Éclaire ces pures reliques.
Pour le sein de marbre plus beau
Que tous les marbres pentéliques.

C’est près du cœur que va finir
Ce court et tout petit poème,
Leur cœur si doux à retenir.
C’est près du cœur qu’il va finir.
Caresses de mon souvenir,
Gloire de mes yeux, je vous aime !
C’est près du cœur que va finir
Ce court et tout petit poème.

p.11-12-13
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LA FORÊT. I


« Prends garde à ce chemin pierreux, prends garde aux roches. »
C’est ainsi que, suivant les routes les plus proches,
Je veillais sur ta marche et je guidais tes pas.
Tu riais de l’obstacle et tu ne bronchais pas.
Les bouleaux frissonnants chantaient leur long cantique ;
On entendait se taire au loin la terre antique,
Et la grande forêt, vibrant au moindre bruit,
Claire, faisait penser aux choses de la nuit.
Les bruyères en fleur semblaient un manteau rose,
Et les rochers géants où le lézard se pose,
Pareils aux animaux antédiluviens
Épouvantaient très-peu tes yeux parisiens.
On eût dit, à te voir souriante et si fine,
Au milieu du chaos farouche une aubépine.

p.51
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Les Vagues

.
Vous êtes la beauté. Vers, la pure Ionie
C’est de vous que naquit Vénus au temps des dieux,
Et vous avez formé son corps victorieux
De votre onde mobile à la lumière unie.

C’est vous, près des vaisseaux, qui faisiez l’harmonie
Des sirènes charmant les Grecs mélodieux,
Et reflétiez l’effroi des grands temples pieux
De Sunium aux bois sacrés de l’Ausonie.

Bien que l’âge ait passé des vieux mythes charmants
Et qu’au sein de vos flots soulevés ou dormants
La raison ait tué la chimère sacrée,

Au fond de votre abîme impénétrable et bleu,
L’âme malgré soi cherche et regarde attirée
Si dans cet autre ciel on ne verrait pas Dieu.
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AU PRINTEMPS


Alerte et déliant la langue des pinsons,
Quand viendra, couronné des floraisons nouvelles,
Avril, qui fait vibrer les âmes et les ailes,
Avril, le doux poète et faiseur de chansons ;

Quand l’aubépine, étoile et neige des buissons,
Brillera dans le vert pâle des bourgeons frêles ;
Quand passera la brise avec les hirondelles
Sur les arbres émus de rhythmiques frissons ;

Alors je n’aurai pas la sacrilège audace
D’appeler la première amoureuse qui passe
Pour lui dire : « Veux-tu nous aimer aussi, nous ? »

Mais je regarderai germer la terre auguste
Sous les baisers féconds et l’étreinte robuste
Du bon et vieux soleil, son beau, son jeune époux.

p.19
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II
L’ADIEU


QUAND elle part, sa grâce invente des retours
Charmants, un gant laissé, la fenêtre mal close ;
« Elle avait oublié de dire quelque chose... »
C’est toujours puéril et c’est exquis toujours.

La dernière caresse a fait ses bras plus lourds,
Et je baise sa lèvre où brûle le sang rose.
Tout mon bonheur se lit aux lignes de sa pose ;
Je me perds dans la nuit de ses yeux de velours.

Elle viendra demain dans un frisson de soie ;
Et pourtant je ne sais, je tremble de ma joie :
C’est que j’ai toujours eu le souci des adieux.

Pendant que son humeur ne m’était point farouche,
J’aurais dû retenir le souffle de sa bouche
Et la lumière bleue et douce de ses yeux.

p.52
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LE RÉVEIL


LE soleil s’est levé du milieu des collines
Comme le premier-né divin des nuits d’été,
Déchirant, dans un vol de flammes emporté,
Du matin frissonnant les frêles mousselines.

Les champs, l’eau, les forêts graves et sibyllines,
Toute la terre vibre éprise de clarté.
Le chœur universel des bêtes a chanté,
Les mâles forts auprès des femelles câlines.

L’homme seul, raisonneur pensif dès le réveil,
Regarde cette joie, en son retour vermeil,
Éternellement rose, aimable et coutumière ;

Et bien qu’elle soit bonne, et brille aussi pour lui,
Sans folles actions de grâces, sans ennui,
D’un œil indifférent accepte la lumière.

p.31
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LA LISIÈRE DU BOIS


LA lisière du bois suit le petit chemin
D’ocre jaune, où tout pli rit d’une graminée.
La pente, pleine d’air, est comme illuminée
D’un lever d’ailes d’or, de soufre et de carmin.

Vrilles des liserons glissant leur verte main,
Éphémères d’un soir ou d’une matinée ;
Toute la flore exquise, humble, indéterminée
De l’herbe, amours d’hier, semences de demain.

Cependant l’aïeul doux aux plus faibles, le chêne,
Souffrant à ses genoux les mousses et la chaîne
Des églantiers, faiseurs de roses et de miel,

Regarde du côté des marguerites blanches,
Et, mendiant d’azur, il tend ses vieilles branches
Pour y prendre à pleins doigts un grand morceau de ciel.

p.27
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LA PETITE MAISON


LA porte encor fermée et les fenêtres closes,
À peine la maison sort des taillis couverts.
Un paysage exquis borne cet univers
Où l’on rêve, oublieux des effets et des causes.

Le gai matin, qui rit dans la fraîcheur des choses,
Aussitôt réveillé, frappe aux contrevents verts.
Les automnes cléments et les tièdes hivers
Y mêlent le parfum des blancs myrtes aux roses.

C’est là qu’il faudrait vivre au temps du mois de mai.
Heureux du grand soleil, le cœur bon d’être aimé,
Causant à deux durant les jours pleins de lumière.

Aucun art n’embellit la petite maison,
Rien n’en trouble la paix c’est presque une chaumière,
Et la vieille romance avait pourtant raison.

p.15
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