AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alex Nikolavitch (200)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le dossier Arkham

Coucou !



Nouvelle chronique pour un roman très intéressant et très inhabituel. Et vous savez que j'adore ce qui n'est pas habituel.



Un détective privé, Mike Danjer, est retrouvé mort, le corps affreusement mutilé et entouré d'un tas de papiers. Ce tas de papiers, c'est une très longue enquête ayant pour thème le professeur Blake, un chercheur de l'université du Miskatonic aux recherches... étranges, et dangereuses. De document en document, enquêtez pour comprendre les raisons du meurtre... A vos risques et périls.



Le texte se présente comme un énorme puzzle. Comme le titre l'indique, il s'agit d'un dossier. Il contient des rapports de police, des articles de journaux, des morceaux de carnets, de romans, des photos, des publicités, des articles universitaires... Et c'est à vous de comprendre ce qui s'est passé, sur quoi enquêtait Mike Danjer et pourquoi il est mort (et qui l'a tué, éventuellement). Pour le coup, ce n'est pas comme dans un roman policier. Dans un roman policier, la fin explicite ce qui s'est passé. Ici, l'intrigue n'est pas explicite. C'est à vous de la reconstituer du début à la fin.



De là, plusieurs interprétations sont possibles. On apprend très vite que le professeur Blake, notamment, fricote avec les champignons hallucinogènes, l'alcool, la drogue, les fantasmes et donc votre enquête peut parfaitement prendre une tournure réaliste. Et puis... Il y a aussi le côté sombre du professeur Blake qui fricote avec les Grands Anciens. Mais si, vous savez, les créatures des oeuvres de Lovecraft ? Ouais, celles-là. Et donc l'enquête, elle peut aussi prendre des allures très inquiétantes, et la plongée dans la folie de certains personnages rencontrés dans le texte peuvent prendre une toute autre signification. Culte, fantasme, réalité, manipulation scientifique... Toutes les pistes sont possibles !



J'ai adoré ma lecture. C'est vraiment un format très inhabituel, et étant une grande fan des textes à multiples épaisseurs, je me suis régalée avec ce manque d'intrigue explicite. On peut imaginer tout ce que l'on veut, approuver ou rejeter nos propres théories, et rester dans la même incertitude que les personnages que vous allez rencontrer puisqu'on ne sait pas quelle version de votre histoire est la bonne.



Le texte est aussi truffé de références culturelles, allant des Lacs du Connemara à Sherlock Holmes, et elles sont très intelligemment placées. Je dirai cependant qu'elle sont parfois peut-être un peu trop nombreuses parfois pour garder son sérieux (notamment la référence au Lac du Connemara, présenté comme une phrase de rituel. J'ai hurlé de rire.)



Je recommande totalement l'expérience. C'est un tout petit livre, mais il s'étire en longueur tant les possibilités de réfléchir dessus sont intéressantes. J'ai passé un super moment, et je me suis éclatée.



Le texte est accessible pour tous, que vous ayez déjà des connaissances sur l'univers de Lovecraft ou que vous soyez totalement novice. Vous vous y retrouverez quoi qu'il arrive.



C'est un gros coup de coeur, et une pépite un peu méconnue qui plus est. Je vous encourage vivement à vous y pencher !
Commenter  J’apprécie          10
Le dossier Arkham

Le dossier Arkham est un livre assez curieux, d’un auteur qui a déjà largement flirté avec les entités de Lovecraft ou les concepts utilisés par l’auteur de Providence. Il a notamment produit la BD HP Lovecraft, celui qui écrivait dans les ténèbres, en 2018, ou Eschaton, qui met en scène des entités proches des Grands Anciens de Lovecraft.



Le dossier Arkham se présente comme un carnet fourre-tout d’un enquêteur privé, mandaté par le père d’un étudiant de l’université Miskatonic, disparu au cours d’une expédition dans les forêts autour du village de Dunwich. L’histoire est présentée sous forme chronologique, au grès des investigations du privé Mike Danjer. En préambule, on apprend au passage que ce dernier a été retrouvé mort dans des conditions étranges faisant penser à un suicide. On est donc dans une mise en place typique d’une histoire du mythe.



La trame générale apparaît comme assez opaque, l’enquêteur faisant intervenir plusieurs histoires a priori indépendantes, mais de fil en aiguille le lecteur se rendra compte que le tout est lié, explique des choses, jusqu’à un dénouement final qui laisser peu de place au doute. Les éléments collectés par notre enquêteur sont très diverses, allant du récit d’expédition à de la correspondance, en passant par des articles de journaux, des publicités, des compte-rendus médicaux, bref tout un tas d’indices qui poussent le lecteur à se faire sa propre enquête, comme on peut le faire dans un jeu de piste (ou une enquête de Sherlock Holmes détective conseil pour les joueurs).



Alex Nikolavitch est un fin connaisseur de l’univers de Lovecraft, et fait intervenir de nombreuses histoires de ce cher HPL, mais aussi des concepts, entités, et tout un tas de choses que l’on peut relier au mythe : livres, objets, lieux. Les lecteurs qui connaissent peu l’œuvre vont sans doute louper pas mal de références, +/- évidentes, mais pourront se rattraper sur d’autres clins d’œil faisant appel à la pop culture, ou juste à des jeux de mot qui pullulent dans tout le livre, avec une densité plus élevée dans certaines parties. Je suis sûr d’en avoir loupé certains, mais j’en ai relevé un sacré paquet, dont certain involontairement en lisant à voix haute… Célindanaé me demandait de temps en temps pendant ma lecture pourquoi je pouffais tant… et me demandait aussi « mais il n’y a que des blagues dans ton livre ? » Pour autant le livre ne se résume pas à cela, mais toutes ces petites blagues ou références permettent d’immerger le lecteur dans le délire de l’auteur, dans un monde un peu plus léger bien qu’il traite de choses assez sombres et pleines de terreurs.



Ce court ouvrage est donc une vraie lecture plaisir, une manière de découvrir le monde de Lovecraft sur un ton très léger. Les lecteurs peu familiarisés avec l’œuvre de cet auteur vont sans doute rater un paquet de références, car il demande une solide, voire très solide culture pour apprécier à sa juste valeur tout le travail humoristique de l’auteur. Mais même sans cela on suit sans problème l’enquête, qui est à la croisée entre du Indiana Jones avec de vrais morceaux de nazis dedans, et les aventures pulps américaines des années 20 et 30. Pour les rôlistes, il fournit quelques bonnes idées de personnages non joueurs et personnellement il me permettra de faire rigoler mes joueurs si j’arrive à replacer quelques jeux de mots.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          30
Le dossier Arkham

Alex Nikolavitch fait fort avec Le Dossier Arkham (Éditions Leha, 1920) et nous prouve s’il en était besoin que la fiction néo-lovecraftienne se porte bien et peut encore nous surprendre agréablement. Le sujet est pourtant banal : un détective supposé s’appeler Mike Danjer est retrouvé mort, atrocement mutilé, dans son appartement à Arkham en décembre 1941. Un apparemment bien sûr fermé de l’intérieur. L’enquête ne débouchera sur rien. Mais il est proposé au lecteur un petit livret, joliment présenté, regroupant tous les papiers retrouvés chez la victime. Charge à nous d’essayer de démêler l’écheveau. On y trouvera des notes prises par des étudiants de la Miskatonic partis en recherche anthropologique dans la forêt de Dunwich, le compte-rendu de plusieurs excursions dans la sinistre cité d’Innsmouth, des documents sur une intrépide tentative d’exploration de plateau de Leng, sur une brève incursion dans les Contrées du Rêve ou encore le récit d’une recherche effectuée à Sanaa pour retrouver de la maison d’Abdul Alhazred. Le dossier est d’autant plus jouissif qu’il est truffé de clins d’œil humoristiques, comme l’eau des collines d’Arkham qui rend des couleurs, les conserves de fricassée de tentacules de la mère Gudule ou encore les pilules Randolph Carter pour renforcer la Foi. Quant aux personnages rencontrés, j’ai une petite faiblesse pour un certain S.T. qui après avoir professé à la Miskatonic s’est retiré dans un ashram dans l’Himalaya.

Bravo à Alex N.

Commenter  J’apprécie          10
Le dossier Arkham

Le Dossier Arkham est un récit métalovecraftien protéiforme. À travers la mise en scène du dossier d’un enquêteur tué par des forces occultes, Alex Nikolavitch déploie une intrigue tentaculaire autour de sectes qui appellent des horreurs cosmiques de tous leurs vœux. Le récit s’appuie sur des références très érudites aux récits de H. P. Lovecraft, mais aussi d’autres clins d’œil plus comiques.

Si vous aimez Lovecraft et les œuvres qui jouent avec ses récits, je vous recommande Le Dossier Arkham !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          20
Le dossier Arkham

J'ai découvert Alex Nikolavitch sur Twitter mais également grâce au mook Dune car il y est l'auteur de quelques articles. Quand j'ai su qu'il sortait un livre dans l'univers de Lovecraft, j'ai tout de suite acheté le livre.



Ce roman n'est pas un roman comme les autres. Pour vous aider à comprendre, je ne sais pas si vous connaissais les jeux de société Sherlock Holmes – détective conseil. Ce sont des jeux où vous avez dans la boîte des journaux, des carnets d'enquête, des plans de la ville, un annuaire, etc. le but est de se servir de tous ces éléments pour mener l'enquête et résoudre l'énigme. Et bien Alex Nikolavitch fait un peu la même chose. Vous ne lirez pas un roman mais des rapports de police, des lettres, des extraits de journaux, etc. On suit l'investigation du détective Mike Danjer et ce que nous lisons constitue le dossier qu'il a constitué avant sa mort sur son enquête sur la disparition de jeunes étudiants de l'université Miskatonic.



On sent et ça se voit que Alex Nikolavitch est un amoureux et grand connaisseur de l'oeuvre de Lovecraft. A la lecture, c'est aussi dense et énigmatique qu'une nouvelle de Lovecraft. On a plusieurs éléments qui seuls n'auraient aucun sens mais mis bout à bout, formeront des liens afin de connaître la vérité sur cette énigme. J'avoue que je n'ai pas toujours tout compris ou fait le lien avec l'oeuvre de Lovecraft, car il faut quand même quelques connaissances (que je n'ai pas n'ayant lu que quelques nouvelles).



Mais au-delà cette complexité apparente, on passe un excellent moment à la lecture du dossier. Déjà grâce à la mise en page qui est vraiment réussie. Les notes, les journaux, etc… sont mis en page comme si nous les avions réellement en main et c'est d'autant plus réaliste grâce à ces trombones d'illustrés en haut de certaines pages. C'est très réussi. de plus, Alex Nikolavitch adopte un ton très humoristique. Des références à la Pop culture, aux nombreux jeux de mots, on rit beaucoup durant cette lecture.



Ce livre, je pense, doit être lu plusieurs fois. du moins pour ma part, j'y reviendrai quand j'aurai commencé à explorer l'oeuvre de Lovecraft afin de mieux comprendre cette enquête. En tout cas, c'est un livre que je recommande.
Lien : http://bennybooks.fr/2022/04..
Commenter  J’apprécie          10
Le dossier Arkham

Ecriture : Alex Nikolavitch nous propose ici une œuvre originale. En effet, vous n’aurez pas droit à un roman classique avec une histoire qui se suit au long des chapitres. Non ..

Ici, nous sommes face à une accumulation de documents retraçant l’enquête d’un certain Mike Danjer retrouvé mort dans sa chambre..

On navigue entre rapports d’enquête, courrier, articles de presses, extraits de roman, etc. Et à chaque fois le ton est juste, bien écrit et même parfois soutenu (le dictionnaire vous sera fort utile par moment), une preuve que l’auteur maitrise à la perfection la langue de Molière.



Catégorie/ thématique : où comment plonger dans l’univers du maître de l’horreur en toute légèreté..

Et oui l’histoire tragique, chère à l’univers Lovecraftien, est truffée de clins d’oeils, de jeux de mots (parfois pas très bons d’ailleurs), de liens et d’allusions aux différentes œuvres au grand poulpe. Le coté comique côtoyant l’épouvante nous donne un rendu très Pulp et assez fun au final, nous changeant des habitudes sombres et sordides parfois des textes habituellement lié au mythe.

Un exercice de style périlleux dont l’auteur se sort à grand renfort de clichés et de stéréotypes.



Scénario : Une trame terriblement classique sert de base à tous les textes de l’ouvrage. On découvre un cadavre et on remonte les pistes. Rien de bien original de ce côté là. Et tout aurait bien fonctionné mais hélas, on se perd rapidement dans le fil principal.. Trop de personnages, trop de récits écourtés, trop de documents sans liens apparents, nuisent au fond à la bonne compréhension de l’ensemble et l’on se sent parfois perdu au milieu de cette foule d’informations.., Dommage car, pris un par un, chaque petit élément est parfaitement maitrisé.



Conclusion : Un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) qui pourra plaire par son coté original et drôle, son approche Pulp du mythe de Cthulhu, son hommage évident au maître de l’horreur. Mais qui pourrait aussi en perdre plus d’un par son coté fourre-tout, sa trame non évidente et parfois son vocabulaire désuet voir compliqué.



Les+ :

- Du pulp et beaucoup d’humour

- Une œuvre originale

- un bel hommage Lovecraftien

- l’impression d’être au coeur de l’enquête



Les- :

- Un scénario « simpliste » mais confus

- l’effet fourre-tout

- Les jeux de mots pas toujours réussis
Commenter  J’apprécie          00
Le dossier Arkham

Un détective privé a été découvert éventré au milieu de papiers éparpillés. Il travaillait sur la disparition d'un jeune étudiant de l'université d'Arkham...



Le roman est un ovni littéraire, composé de coupures de journaux, d'extraits de compte-rendus médicaux ou judiciaires, de lettres, de journaux intimes et même de publicités.



On essaye de retracer le travail du détective à l'aide de ces indices, de suivre comme lui les quelques traces laissées par une obscure secte dont on peine à découvrir le but (on soupçonne un soutien à Hitler).

Il est difficile de faire le lien entre tous les documents (certains illustrés en noir et blanc, d'autres en couleur), et la conclusion est loin d'être une révélation. A l'instar de la plupart des écrits de Lovecraft, la fin est laissée en suspens, mais là où l'auteur mythique savait doser savamment l'obscur et le doute, Le Dossier Arkham peut laisser le lecteur dans l'incompréhension la plus totale.



Par contre, ce qui est bien clair, voire un peu trop, ce sont les multiples clins d'oeil qui parsèment le récit. Certains font penser à une erreur orthographique doublée d'une faute d'histoire (Isadora Duncanny, danseuse morte étranglée par son écharpe prise dans la roue de sa voiture, en 1937, en Nouvelle Angleterre). D'autres empruntent carrément le nom de certaines vedettes de l'horreur (la journaliste Annie Wilkes, de Castle Rock, devenue folle, soignée par le docteur King), des chansons de Michel Sardou ou des répliques des Tontons Flingueurs.

Et comment ne pas penser à Indiana Jones en faisant la connaissance de l'archéologue Dakota Williams et du gamin qui le suit dans son aventure, Dee Mi-Lun ?

Les quelques rares références un peu plus subtiles (le cube d'Hellraiser, ou le livre du Nom de la Rose, par exemple) ne relèvent pas vraiment le niveau, et ces détournements coupent sans arrêt une narration déjà chaotique.



En conclusion, le dossier Arkham est plutôt un ouvrage au travail indéniable toutefois, à consulter en pointillés, histoire de voir si on n'a pas perdu nos connaissances en pop-culture...
Lien : http://lapauselecture.canalb..
Commenter  J’apprécie          00
Les canaux du Mitan

Après le space opera tentaculaire, après la geste pré-arthurienne, Alex Nikolavitch entraîne désormais ses lecteurs dans un western de fantasy avec Les Canaux du Mitan.

Que vous soyez plus amateur de Tex en BD, des westerns hollywoodiens oudes westerns spaghetti, Les Canaux du Mitan saura satisfaire vos envies d’Ouest sauvage.

Dans cette version, la plaine est traversée par des canaux construits par les ancêtres des Chokchaws. Les colons ont installé leurs villes pionnières à proximité et des chalands assurent le transport des marchandises, des personnes et des informations. Pourtant les temps changent et l’arrivée de l’héliographe pour l’envoi des messages et des véhicules à gazogène pour les déplacements. Et si les bateaux parcourant les canaux avaient une autre fonction plus ésotérique. L’un d’entre eux en particulier, un bateau-carnaval avec son cortège de freaks et son mystérieux capitaine qui parfois au cours d’une escale emporte avec lui un enfant « parce qu’il faut toujours un normal à bord du navire. »

L’histoire commence en suivant l’un de ses enfants, Gabriel. Orphelin s’ennuyant ferme dans une ville frontière, il monte à bord du bateau-carnaval pour en découvrir les secrets. À chaque partie, le narrateur change, l’action fait des sauts dans le temps et l’on en apprend plus sur le Mitan, les esprits qui hantent ces terres et ceux qui y ont été amenés de l’autre côté de l’océan par les colons, mais également sur l’histoire des capitaines et la façon dont leur rôle évolue au fil du temps. Le lecteur se retrouve happé par le rythme des canaux, séduit par les tours des saltimbanques, déconcerté par les changements de rythme et de narration, mais ravi par la fin de cette traversée. Et personnellement, j’aimerais en apprendre plus sur le vieux Pays fui par tant de colons… Ou sur les Chokchaws au temps de la construction des canaux. Je vous conseille la version papier si possible de cet ouvrage pour profiter pleinement des illustrations de Melchior Ascaride et notamment de sa couverture à la fois engageante et inquiétante.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
Commenter  J’apprécie          50
Les canaux du Mitan

Quand on lit de la SFFF depuis aussi longtemps que moi, on devient mauvais public. Ce n’est ni du snobisme ni de la mauvaise volonté. On ne se laisse plus vraiment surprendre, c’est comme ça. Cela n’empêche pas de noter quel travail a fourni l’auteur, mais on apprécie de moins en moins lire, ce qui est désolant. Avec Les Canaux du Mitan, j’ai retrouvé un enthousiasme et une joie de lire qui je n’avais plus ressentis depuis tellement longtemps ! J’ai savouré cette lecture originale et intelligente, d’autant qu’Alex Nikolavitch a un très beau style.

Les Canaux du Mitan est un roman chorale dans lequel chaque partie ou presque est centrée sur un personnage différent mais dont l’histoire converge vers une seule quête : les secrets du bateau carnaval. Car si l’on s’attache au destin de certains personnages en particulier, c’est l’essence-même du bateau, sa fonction, qui est au cœur de ce fabuleux récit.



La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          20
Les canaux du Mitan

Les Canaux du Mitan est un roman déstabilisant de par sa narration atypique et son jeu de temporalité. L’intrigue est divisée en huit partie développant chacune le point de vue d’un personnage différent permettant de suivre l’intrigue sous différentes facettes et de se placer dans l’intimité des personnages si hétéroclites et diversifiés. L’intrigue qui nous emmène à bord d’un bateau-carnaval est remplie de mystères et de mysticisme et aborde les conséquences d’une colonisation et la réémergence d’une magie très ancienne et puissante. L’auteur nous donne les clés de son intrigue petit à petit laissant jusqu’à la fin planer une atmosphère brumeuse qui donne tout le charme du récit. Un beau voyage captivant et dépaysant !




Lien : https://sometimesabook.wordp..
Commenter  J’apprécie          10
Les canaux du Mitan

Au détour d'une page, je me suis laissée tenter par cette quatrième de couverture énigmatique. Je ne savais pas trop si je m'embarquais dans un roman dramatique ou de la fantasy, mais qu'à cela ne tienne, bercée par la voix de Simon Jeannin, j'ai laissé les mots m'emporter dans une très agréable découverte.



Le récit débute de façon abrupte par une scène de combat, très vite mise de côté par la partie 1 dont Gabriel est la voix. Une voix de jeune adolescent, un pied dans l'enfance, un pied dans l'âge adulte. Contrairement à ce que laisse imaginer le résumé, ce n'est pas tant ceux qui se trouvent sur le bateau qui pousse Gabriel à embarquer, que le sentiment d'être, comme eux, un étranger parmi les siens, une pièce rapportée qui ne trouve nul point d'attache.



Je me suis très vite attachée au jeune garçon et c'est avec plaisir que j'ai découvert avec lui le Mitan, cette contrée imaginaire où se mêlent les début de l'industrie et des croyances antiques. Les personnages gravitant autour de lui présentent autant de profils que d'histoires, et je pense que le romancier pourrait avec facilité écrire une nouvelle pour chacun d'entre eux. Le mystère qui les entoure tient sans mal le lecteur en haleine.



Si j'ai été déroutée par le changement de point de vue de la deuxième partie (il est toujours difficile de laisser un personnage auquel on s'est attaché), je me suis rapidement replongée dans le récit, nouant les fils au fur et à mesure que l'écrivain les distille. Car plus que du roman, les canaux du Mitan, tient un peu de l'épopée : ce sont plusieurs récits et histoires qui se croisent, se mélangent, se lient et se défont. Les mises en abîmes sont toujours bien placées dans le récit et offrent au lecteur, les réponses ou les questions qui pourrait lui manquer.



Alex Nikolavtch signe donc là un très bon roman qui m'a donné envie de découvrir ses autres titres.



Si je ne devais retenir qu'un seul défaut de mon expérience, ce serait du côté de l'audio. En effet, il y a dans le récit un grand nombre de personnages, et il n'a pas toujours été possible pour Simon Jeannin de leur donner à tous une voix propre. Il y a donc certains passages qui sont un peu plus difficile à suivre.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
Commenter  J’apprécie          10
Les canaux du Mitan

Grâce à Net Galley, j’ai pu découvrir un roman de fantasy, en audiobook, dont je n’avais jamais entendu parler : Les canaux du Mitan, de Alex Nikolavitch. Comme j’ai l’âme aventureuse, je me suis lancée !



Dans le Mitan, vaste territoire traversé de multiples canaux, un bateau-carnaval arrive un jour à Salvi. Suite à un de leurs spectacles, Gabriel, jeune orphelin de 14 ans, décide de quitter le petit village où il a grandi et où il s'ennuie, au grand dam de sa meilleure amie Suzanne, afin de suivre le bateau-carnaval. Attiré par l’aventure, il intègre donc le bateau et son équipage haut en couleur sans savoir que cette décision va le changer à tout jamais.



L'audiobook est assez bien fait. Le lecteur arrive à faire les voix de manière sympa et elles sont bien reconnaissables. La performance n’est pas inoubliable mais sa voix se prête bien à ce roman.



L’histoire en elle-même est assez indolente, au rythme des canaux et “se traîne” un peu. Chaque partie de l’histoire est sous le regard de différents personnages. Le style de l’auteur est assez fluide et se prête bien au format audio. A aucun moment je n’ai été perdue dans l’histoire. C’est un roman de fantasy facile d’accès, mais assez lent. J’ai beaucoup aimé la première partie avec Gabriel, puis mon intérêt s’est petit à petit émoussé.



Je ne me suis pas ennuyée mais j’avoue que la fin m’a laissé un goût de “tout ça pour ça” et j’ai trouvé ça assez dommage. Bref, sympa mais pas indispensable.
Lien : http://secretsdefee.canalblo..
Commenter  J’apprécie          20
Les canaux du Mitan

Un grand merci à l'équipe de la Masse Critique Babelio et aux éditions Voolume pour cette très belle expérience de lecture ! En effet, il s'agit ici de ma première véritable expérience avec un livre audio (si on oublie les vieilles cassettes audio de mon enfance sur les grands classiques de Walt Disney, qui tournaient en boucle sur mon magnétophone...), en plus de la découverte d'un auteur avec ce texte singulier à plus d'un titre.



Dans sa petite bourgade, bordant un des innombrables canaux irriguant le Mitan (à prononcer comme "Mi-temps"), le jeune Gabriel s'ennuie à mourir. Les jours passent et se ressemblent tous, rythmés par les leçons sans saveur de la vieille Mlle Denis, les imprécations sévères du prêtre et les corvées inhérentes à la vie au temple. Jusqu'au jour où une étrange embarcation bariolée, peuplée par un équipage non moins étrange d'acrobates, de danseurs ou de bouffons aux costumes grotesques fait halte en ville pour une de ses rares représentations. Pour le jeune orphelin, c'est une révélation : dès le lendemain, il abandonne presque sans regret cette vie morne et décide de se faire engager comme mousse sur le bien-nommé "bateau-carnaval", à la découverte du vaste monde et de ses innombrables mystères. 



Je ne peux pas vraiment vous en dire plus sur l'intrigue sans gâcher le plaisir de lecture lié à son dévoilement progressif tout au long du roman. Divisé en huit parties adoptant différents points de vue, le récit est un savoureux mélange de plusieurs genres littéraires : on passe du récit initiatique mâtiné de fantasy à l'ère préindustrielle à une enquête policière sur fond de fantastique, avec une touche de western… J'ai beaucoup aimé cette ambiance inhabituelle, qui se laisse doucement découvrir au fil des pages. 



On fait ainsi petit à petit connaissance avec les différents protagonistes, qu'ils soient membres de l'équipage du bateau-carnaval, prévôts ou enquêteurs mandatés par une compagnie minière en pleine expansion. À travers leurs yeux, on apprend les règles de ces terres rudes, où le temps semble s'être arrêté, et que la modernité finit inexorablement par rattraper. Cette nostalgie constitue, à mon sens, le coeur de ce roman : avec l'industrialisation progressive de la région pour ses ressources minérales, c'est tout un mode de vie basé sur l'utilisation quotidienne des canaux qui disparaît peu à peu, en même temps que des traditions séculaires héritées d'anciennes cultures. Le bateau-carnaval entretient d'ailleurs des liens très forts avec une population indigène que le reste du monde préfère oublier, mais qui sont pourtant à l'origine même des canaux, et dont les croyances animistes ont posé les bases du Culte officiel qui a relégué les histoires des esprits de la nature à l'état de légendes que seuls les plus anciens racontent encore. Il y a ici une influence évidente de l'histoire de l'Amérique du Nord et du traitement des natifs par les colons, une autre des principales thématiques du roman. Le contexte géopolitique de ce monde, et par extension la géographie même du Mitan, ont également une place très importante dans ce récit, et en constituent une des clés que je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-mêmes… 



La version audio de ce roman, que j'ai eu la chance d'écouter, est éditée chez Voolume et lue par le comédien Simon Jeannin. Dès les premières secondes du prologue, le ton est posé par la voix sobre du narrateur dans une scène d'attaque nocturne haletante, au milieu de la brume des canaux. Puis vient la première partie, racontée par la voix peu assurée et plus candide du jeune Gabriel, qui débute son apprentissage de la vie de bateleur avec l'étrange et attachant équipage du bateau-carnaval. Il s'agit sans conteste de la partie la plus longue du roman, mais également de celle que j'ai préférée pour son côté initiatique. En l'écoutant, j'avais vraiment l'impression de découvrir ce nouveau monde par les yeux de Gabriel, avec l'innocence et l'émerveillement propres à l'enfance : une sensation que j'ai vraiment adorée ! J'ai également beaucoup apprécié le fait que chacun des différents personnages présentés durant cette partie soit immédiatement reconnaissable à l'oreille, de par le ton de sa voix, son accent ou encore le lexique utilisé. En effet, le soin apporté à l'auteur dans la description de ses personnages permet de se les représenter assez facilement, ce qui a dû aider le narrateur de cette version audio à leur donner avec succès une voix caractéristique. 



Même s'il y a quelques longueurs par moments, en raison du rythme assez lent auquel se déroulent les événements de l'intrigue, je ne me suis pas ennuyé une seconde et je me suis laissé porter par la voix de Simon Jeannin et par l'ambiance nostalgique que le comédien arrive très bien à retranscrire. Je pense que j'aurais apprécié de lire ce très bon roman en version papier, mais je dois reconnaître que la voix apporte ici une dimension supplémentaire pour se projeter plus facilement dans le récit et son univers. 

Cela a donc été pour moi une expérience vraiment très agréable, que je serais ravi de réitérer à l'avenir ! 
Commenter  J’apprécie          50
Les canaux du Mitan

Si je n'avais pas énormément accroché à son précédent roman, Trois Coracles Cinglaient vers le Couchant, dont j'avais trouvé la narration trop découpée, Les Canaux du Mitan est pour moi une véritable réussite.



Dans une région du Mitan s'apparentant (selon moi) au bassin du Mississippi au XIXe siècle, la magie en plus, on suit, dans un rythme aussi lent que les canaux sur lesquels navigue le bateau de carnaval, l'évolution de Gabriel. Jeune mousse fraîchement arrivé sur la barge, il va peu à peu découvrir l'univers des bateliers et de la magie autochtone qui y est associée.



La narration, beaucoup plus retenue que dans le précédent roman, maintient les retours en arrière ou les fuites en avant chères à l'auteur, mais d'une manière beaucoup plus organique au récit, ce qui, à mon humble avis, facilite grandement la lecture et l'implication des lecteurs. le choix de scinder le récit en deux grandes parties apporte une profondeur supplémentaire au récit : après la découverte de l'univers des bateliers et des autochtones dans la première partie, on s'enfonce dans une atmosphère poisseuse et crépusculaire dans la seconde, sonnant comme la fin d'un monde rattrapé par une modernité galopante, ce que ne démentira pas la fin du roman.



A lire !

Commenter  J’apprécie          10
Les canaux du Mitan

Au détour d'un rayon , je me retrouve face à face avec cette couverture très intriguante. Je le prend, lis le résumé qui est encore plus intriguant ! Je décide donc de le prendre.



Je me retrouve plongé dans un univers particulier, avec des personnages particuliers, sur un bateau carnaval naviguant sur des canaux 🤨



L'histoire se met en place petit à petit. On retrouve le point de vu de plusieurs personnages, mais principalement Gabriel, jeune au départ, puis des années plus tard, vivant sur le bateau carnaval.

Il y a également Suzanne , que j'ai beaucoup apprécié.

Les peronnages sont très bien travaillés, ils sont complexes et parfois difficiles à cerner pour ma part.

Dès le départ, on sent que quelque chose se trame avec le bateau, et ses occupants.



L'univers est très intéressant, il mêle technologie et (re) découverte des terres ancestrales.Des technologies fonctionnant au gaz , un héliographe fonctionnant par signaux lumineux ? 🤪J'ai adoré tout l'univers, extrêmement bien travaillé et très intéressant.J'etais un peu dans un western, des chevaux , des armes à feu , des hommes sexistes ( sisi, encore..).



La magie y est présente, sous forme de rites anciens, forts et puissants et de l'esprit de Ke-Wak.. Certains passages sont très angoissants.



Le début est un peu lent, il y a quelques longueurs mais une fois passé... la deuxième partie est vraiment géniale !!



Je n'en dis pas plus, car je pense qu'il faut le découvrir par soi-même :)

Pour moi, ce roman est un ovni 🤣 je n'ai rien lu de similaire, et je suis vraiment ravie de l'avoir découvert.
Commenter  J’apprécie          00
Les canaux du Mitan

Premier ouvrage que je lis de cet auteur, et l’adjectif qui convient le mieux à cette première expérience de lecture c’est « surprenant ». Surprenant comme inattendu, singulier mais aussi comme remarquable.

La quatrième de couverture n’en dit pas beaucoup, à part confirmer qu’on va plonger dans un monde particulier, assez inconnu de la fantasy, avec ses propres codes et lois. J’étais perplexe mais aussi intriguée.



L’ouvrage est divisé en 8 parties, + prologue et épilogue. Le roman prend son temps pour s’installer. La première partie est la plus longue, centrée sur le personnage de Gabriel enfant, qui nous fait découvrir par ses yeux d’enfants le Mitan, et ses drôles de choses (l’héliographe, le bateau carnaval, la Montagne…). C’est parfois long, mais c’est à l’image de ces étendues à perte de vue du Mitan, de la vitesse du bateau sur le canal, de la vie monotone sur le bateau : il y a une parfaite cohérence entre l’écriture et ce qui est raconté. Ce que voit, pense et ressent Gabriel est écrit dans un vocabulaire et une structure narrative assez simple, encore une parfaite cohérence entre les deux niveaux. La partie suivante centrée sur Suzanne est plus courte mais il y a dans cette partie un excellent jeu lexical sur la chasse, le chasseur et le gibier. Tout à tour chasseuse ou gibier, Suzanne évolue dans une ville plus resserrée que le Mitan, et cela se ressent aussi à l’écriture, j’ai eu une sensation d’étouffement dans cette partie (accru encore dans la troisième partie, centrée dans le Temple et chez la logeuse) et j’ai pu ressentir comme Suzanne l’étau se desserrer lors de son départ vers la plaine. Les parties suivantes sont beaucoup plus courtes, alternent encore les points de vue mais aussi les formes narratives ; journal, mais aussi introduction d’une pièce de théâtre qui nous permet de comprendre des légendes ancestrales de cet univers. Ces parties se succèdent dans un rythme et une diversité de point de vue assez vertigineuse, ce qui met en lumière l’accélération de l’intrigue en parallèle.





Il y a en fait plusieurs niveaux d’histoires dans ce livre, qui sont enchâssées et qui s’entrecroisent et c’est un régal de s’y perdre, de s’y retrouver, comme dans un labyrinthe. L’histoire de Gabriel, Suzanne, les personnages du bateau carnaval, les personnages secondaires qui évoluent autour d’eux, centrés autour de cette cohabitation avec Ke Wak dans les capitaines (un peu comme Bob dans Twin Peaks). Une enquête sur des meurtres étranges, la figure d’un vieillard qui revient dans toute l’œuvre comme un fil d’Ariane.

Puis une Histoire plus large, aux bornes temporelles beaucoup plus étendues, allant des légendes millénaires aux récits d’anciens, et s’ouvrant vers un avenir pas encore écrit et à imaginer. Cette Histoire plus large parle de la figure du Mal, de son origine, de sa cohabitation avec les Hommes.

Se greffe une autre histoire, celle de la colonisation, de territoires exploités et de clans différents sur un territoire marqué par ces différends. Tous ces niveaux sont enchâssés mais s’entrecroisent et s’alimentent les uns les autres ; ils sont aussi construits dans une structure circulaire : on commence au Mitan, on finit au Mitan ; le récit s’ouvre sur Gabriel, et se termine sur Gabriel, mais qui entre temps a évolué, grandi, un peu comme un personnage de roman d’apprentissage.





J’ai adoré parcourir les espaces décrits.

La métaphore du courant marque l’ensemble de l’œuvre. Dans la première partie, Gabriel est terrorisé par le fleuve, dans lequel le courant est beaucoup trop fort. C’est un passage qui détone dans cette première partie assez monotone sur le canal tranquille. On retrouve cette métaphore du courant tout au long du roman : la mort du prêtre « entraîné par le courant », la traversée du ravin racontée par d’Ambert (considéré comme une « anomalie de terrain » d’ailleurs), le « poisson arraché à sa mare » (4ème partie), le retour de Gabriel sur le fleuve dans la 8eme partie… Rigolo de noter que Gabriel crève de trouille sur un fleuve mais semble plutôt bien accepter, fataliste, Ke Wak. Concernant la Terre, on passe d’étendues sauvages à perte de vue, des plaines, qui semblent monotones (première et quatrième partie), à des villes dont les petites rues donnent l’impression d’étouffer ; on imagine assez bien des cités coloniales et paysages américains dans un Far West peuplé d’Indiens, aux alentours du Mississipi le grand fleuve de légende américain. Pas de carte donnée pour s’y repérer, l’imagination de chacun fait son œuvre. Intéressante aussi la carte gravée sur le corps des capitaines, qui corps et âme appartiennent à la Terre.





J’ai aussi beaucoup aimé cette réflexion sur la Fantasy, ses représentations et ses codes. D’un côté D’Ambert raconte ses souvenirs de lecture dans des feuilles de chou, ou entendus par les uns et les autres… et évoque une magie et des légendes ubuesques, fantastiques, grotesques même… Et de l’autre, Suzanne se moque de cette imagination débridée (« quant à la magie, voilà une notion faite de sable ») ; et pourtant, cet univers est empreint de légendes millénaires, de croyances, de rites et de figures pas plus irréalistes finalement que les histoires auxquelles croyait d’Ambert. C’est une Fantasy très particulière, à laquelle on n’est pas habitué et finalement assez réaliste, car chaque culture actuelle est construite sur des mythologies et des légendes auxquelles elle se réfère.





J’ai adoré cette richesse de la langue et des niveaux de langage, les différents points de vue et formes narratives, la superposition d’histoires entremêlées, l’écriture imagée tout au long du texte, la construction complexe de cette œuvre… Je pense qu’il me faudra une seconde lecture pour apprécier encore plus cette œuvre, très riche, très singulière. J’ai l’impression d’avoir lu un livre très dense, fourni, intense, riche, alors qu’il est assez court. J’y ai passé une semaine, pour prendre le temps de comprendre, d’assimiler, d’imaginer, ce qui était décrit, narré, induit. D’autres œuvres sont basées sur plusieurs tomes pour créer une ambiance aussi fournie. Sacré tour de génie de créer une illusion pareille en un seul ouvrage, on retrouve bien là l’écrivain magicien. C’est ce que j’attends de la littérature, et pour moi, cet ouvrage en est un merveilleux exemple.

Commenter  J’apprécie          20
Les canaux du Mitan

Un titre découvert au cours de mes veilles sur Babelio, classé en fantasy et écrit par un auteur français parfaitement inconnu pour ce qui me concerne, ajoutons un résumé intrigant et une bonne note, tous les ingrédients étaient là pour m'inciter à la lecture.

Au moment de parler de cette lecture, je me rends compte qu'il va m'être compliqué de trouver les mots adéquats car le scénario est étonnant, le mode narratif peu banal et l'univers étrange.

Commençons par le contexte, un vaste territoire traversé de canaux et d'écluses, peuplé de colons et d'anciens autochtones soumis à des lois qui rappellent un peu le far west du début des pionniers.

Dans cette société en constante évolution, il est question de religion et de rites anciens, mais aussi de superstition et de magie, d'esprits bénéfiques et surtout maléfiques. Il est question aussi de l'avènement d'une certaine modernité et du crépuscule d'un temps bientôt révolu qui rappelle les débuts du rail dans l'Amérique des pionniers.

Ce qui frappe dans ce roman, c'est cette perpétuelle sensation que, bien qu'assez original, le contexte nous évoque souvent les échos de choses apprises ici et là, comme l'histoire des incas, et d'autres choses aussi. Un mélange subtil de plusieurs cultures et civilisations brassées de façon anachronique ce qui rend le tout assez étrange, et si vous y ajoutez une barge carnaval, sorte de cirque itinérant qui se déplace au gré des canaux, alors vous obtenez quelque chose d'assez intrigant.

Côté narration, il s'agit d'un roman chorale composé de huit chapitres racontés par autant d'acteurs, vous me direz que ce n'est pas très original, sauf que là, chaque chapitre s'emboîte avec une chronologie aléatoire, se suivant parfois ou bien nous emmenant loin dans le temps passé, le tout au bout du compte pour nous amener au point d'orgue du dernier chapitre.

Un procédé habile qui maintient un suspense efficace on peut le dire, je vais juste regretter une fin que je trouve frustrante voire... (Ne pas divulgâcher).

J'ai aimé le style et l'écriture, pour ce qui est du rythme disons qu'il est plutôt lent avec quelques fulgurances, mais bien adapté au récit, et pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture grâce à l'originalité de l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          836
Les canaux du Mitan

Quelle ambiance étrange que ce livre ! J'avais été attirée par la super critique d'une bookstagrammeuse qui avait beaucoup aimé. Et je comprends maintenant qu'elle le recommande car rien que pour l'originalité du récit, il vaut le coup ! On découvre des légendes anciennes mais tout au long du récit. J'ai aimé cette ambiance d'aventure mélangé à du mystique, les noms et situations m'ont beaucoup fait penser à des légendes indiennes d'Amérique.

Au début, j'avoue avoir eu du mal à comprendre où l'auteur voulait nous emmener et j'ai failli décrocher. En effet, on a des meurtres sanglants d'un côté et un bateau carnaval rempli de personnages attachants de l'autre. On sent qu'il y a un lien mais lequel ? La trame se tisse petit à petit et elle est vraiment très bien faite, une fois que la péniche est lancée, j'ai raccroché les chevaux et je me suis donc laissée prendre dans ce mouvement magique peuplé de ténèbres.

C'est un sacré roman, atypique et que je n'oublierai pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          20
Les canaux du Mitan

Quand j’ai commencé cette lecture audio je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ayant un amour inconditionnel des milieux aquatiques et des récits se déroulant sur des bateaux, j’avais embarqué à bord de celui du carnaval sans en connaître la destination et je dois bien avouer que je suis allée de surprise en surprise. Tout d’abord, je dois saluer la plume qui m’a vraiment embarquée dans cet univers de fantasy loin de tout ce que l’on connaît. Le narrateur également aide à rendre l’ambiance très prenante.

On fait la connaissance du Mitan avec Gabriel, orphelin, qui s’ennuie à mourir dans son petit village. Lorsque le bateau Carnaval arrive en ville, il est subjugué et demande à embarquer avec eux, quittant son unique amie : Suzanne. Femme à barbe, nain, triplées et autres artistes de cet espèce de cirque itinérant l’acceptent aussitôt à bord où il est chargé de faire la cuisine dans un premier temps. Gabriel devient le Mousse et nous partons à la découverte des canaux du Mitan en sa compagnie. Cette première partie du récit m’a semblé très enchanteresse. Je me suis sentie comme Gabriel, avide de visiter ce monde bien qu’on sente que quelque chose de plus profond réside dans les légendes et le bateau.

Le reste du récit est divisé en parties où l’on suit divers personnages à diverses temporalités. Je dois avouer que parfois, j’ai eu du mal à comprendre où voulait en venir l’auteur jusqu’à ce que tout s’éclaire. Si ces moments-là étaient délectables et permettaient d’assembler des pièces de puzzle, parfois il y avait quelques longueurs pour y parvenir et ainsi maintenir notre attention. Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié de suivre Suzanne dans son rôle de prévôt et encore plus quand elle et D’Ambert se joigne à l’équipage et que tout s’éclaire sur le récit. On finit également par comprendre la pièce de théâtre que jouait l’équipage dans chaque ville et qui explique une grande partie de l’intrigue à l’image de la pièce centrale d’un puzzle.

Au final c’est un récit dépaysant, troublant et surprenant par les chemins – ou devrais-je dire les canaux – qu’il nous fait prendre pour en comprendre l’essence. Une belle découverte.

Commenter  J’apprécie          20
Les canaux du Mitan

Et si un bateau vous emmenait à travers un univers de magie douce, mais extrêmement dangereuse ? Suivez les aventures de Gabriel, jeune héros de ce roman Fantasy : Les Canaux du Mitan d’Alex Nikolavitch



Au final

Les mots pour : Style, personnage, sujets abordés, Dieselpunk



Les mots contre : quelques passages plus lents, PPP





En bref : un très beau roman à découvrir sans hésitation, ne serait-ce que pour la jolie plume de l’auteur.
Lien : https://www.lesmotsdenanet.c..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alex Nikolavitch (547)Voir plus

Quiz Voir plus

Créatures mythiques

A quelle mythologie appartiennent les Valkyries ?

nordique
maghrébine
slave

12 questions
303 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}