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4.05/5 (sur 22 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Lexington, Kentucky , 1979
Biographie :

Alexander Dickow est poète et traducteur de langue française et anglaise.

Il a grandi dans la petite ville de Moscow, Idaho dans le Nord-Ouest des États-Unis. En 1998, il a déménagé à Portland, Oregon, où il a obtenu sa Maîtrise en littérature française au Reed College.

Une bourse Fulbright lui a permis de poursuivre ses études à l’Université de Nantes, où il a obtenu un DEA en Lettres Modernes.

Dans le cadre du programme doctoral de Rutgers University, au New Jersey, il consacre une thèse à la poésie française du XXe siècle.

Il a publié des traductions, ainsi que des poèmes dans la revue online http://canwehaveourballback.blogspot.com/

"Caramboles" (2008), poèmes en français et en anglais, est son premier livre. "Le poète innombrable. Cendrars, Apollinaire, Jacob" (2015) est issue de la thèse de doctorat en Lettres modernes que l’auteur a soutenue en 2011 à l’Université Paris 8.

Après avoir vécu plusieurs années en France, il vit en Virginie, où il enseigne la langue et la littérature françaises à Virginia Tech.

son site : http://alexdickow9.wixsite.com/alexdickow9

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Portrait du poète en pholque phalangide



Mon toucher même est sérénade :
une caresse chantée à tue-temps
avec une voix comme jamais
et des airs couleur de nuit blanche
filant le long des promesses dévidées,

avec mes doigts pinçant la trame
des hiers et mes doigts à peloter
les encoignures les plus étroites,
mes doigts longs à troubler même l’oubli
au galbe inégalable.
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Notre corps ne nous appartient pas. Quand bien même un envahisseur viral ou bactérien ne nous en ôterait la maîtrise, c’est une émeute à peine réprimée, un cancer en attente, des leucocytes qui se lancent à l’assaut de nos chairs à faire bouiller les lymphes, à faire tourner le sang. L’esprit n’a rien de souverain. C’est une infection de réflexes, de tics, de volontés enfouies, il ne sait d’où viennent ses désirs : de son corps ; du milieu dans lequel il baigne comme un œuf de grenouille, translucide et poreux.
L’esprit non plus ne nous offre rien qui nous soit propre. Nous nous imaginons comme autant de globules qui s’entrechoquent, recouverts de membranes qui nous distinguent et nous séparent. Mais la peau est une charnière. Elle nous plonge dans le monde autant qu’elle nous en sépare.
La chimère d’Ondrogène, d’une vie entièrement autocentrée, auto- suffisante, enfermée en elle-même, ne pouvait finir qu’ainsi, par l’éclatement du mensonge qu’est la réclusion pure, l’isolement absolu.
Celui-ci, s’il pouvait prendre consistance, serait répétition d’une même pulsion vers soi, vers un centre sans substance, ne donnant sur aucun dehors.
Soi et l’autre se mêlent fatalement. Seule est fertile la jonction des êtres.
Nous n’avons pas de bords.
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L’erreur devait arriver. On a décidé de faire détoner deux bombes (de simples tubes remplis de poudre à canon, en vérité), l’une au-delà, l’autre dans le monde matériel, dans cet ordre. On a essayé d’abord avec un pétard dans le royaume spirituel : il y a eu le claquement attendu, et l’explosion a légèrement ridé les bulles d’idées environnantes, sans avoir d’autre effet. Rien ne s’est manifesté dans le monde matériel. Mais quand on a fait exploser une plus grosse bombe du côté matériel, le monde nouménal a réagi très vivement : une sorte de roulement de séisme l’a secoué, résonnant tout autour et se répercutant d’idée en idée ; une tache rouge sang est apparue dans l’amnios, et plusieurs bulles se sont fissurées d’une lumière rouge, éclatant à leur tour comme autant d’œufs. Le trou, lui, s’est effondré, et on a à peine pu dégager Gridel, qui était alors dans l’au-delà ; il est sorti du trou comme un fœtus d’un vagin, et bien abîmé.
On a compris tout de suite qu’on ne pouvait rester là.
— C’était imprudent, a insisté le capitaine. Ils auront pu détecter cette détonation, sinon la première.
— J’ai pu récolter quelques conclusions importantes ; cela fera une belle publication, et un apport aux efforts de l’Empire. Allez, on déguerpit, a conclu Jancrisse.
Mais c’était déjà trop tard. La Membrane ne s’est pas rouverte, mais un escadron d’âmes a attaqué pendant le rangement des tentes et des affaires. Bardoue a pris presque tout de suite une balle d’outre-monde : ces balles n’ont aucun effet physique, mais elles peuvent amener l’homme à perdre temporairement, et parfois définitivement, la raison.
Alors que Bardoue sautillait à quatre pattes et émettait des grognements étranglés, les âmes ont surgi des créosotiers et des armoises tridentées, armées. Gridel et Levisan ont été perdus dans les premières minutes, l’un par une deuxième balle d’outremonde, l’autre aux griffes d’une âme qui ressemblait à une petite guivre sans ailes, munie de griffes longues comme des couteaux de cuisine. Aussi Levisan a été découpé comme un quart de viande. Les arquebuses n’avaient guère d’effet sur les âmes, qui étaient de toute façon trop proches : on les a hachées avec ardeur, le capitaine en tête, plus féroce qu’aucun autre : Jancrisse s’est dit que l’élément militaire, finalement, avait du bon.
À la fin du combat, il restait une âme qui vivait encore, et qui coassait dans sa détresse, dans la poussière. Le capitaine Lamanck s’en est approché, épée nue. Jancrisse a couru vers lui :
— Non !
Mais Lamanck avait déjà tranché l’âme en deux.
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La demi-lumière prive Jasper de ses repères. l'incertitude du sort de Penina et d'Amara s'ajoute à la douleur de son corps ; la réduction progressive des rations de pierre par les serviteurs d'Aatmik ajoute une faim dévorante à ses maux. Ces serviteurs ont été mangeurs de pierraille comme Jasper, rescapés comme lui des cruautés des autorités minières. Mais libérés de la dépendance qui le meurtrit encore, ils mangent à leur guise les rats nombreux de ces cavernes, et les poissons des ruisseaux souterrains qu'ils ne partagent pas, ou pas encore, avec Jasper.
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Malgré une datation pour le moins hésitante, les chroniqueurs tiennent encore pour avéré l’avènement subit de l’allophagie chez Dèze le Mécréant. L’illustre sanguinaire aurait sévi, à en croire les chroniqueurs les plus tenaces, entre le 6e et le 12e équicycle, sans qu’aucune preuve consistante de son existence ne soit parvenue jusqu’à nous. Le témoignage le plus ancien reste le fragment M, pourtant rédigé plus de trois équicycles après le 12e, et les controverses autour de cette extravagante confession ne sont pas moins pérennes que celles qui entourent la pratique même de l’allophagie.
Seule la légende d’Aigues, l’hiérophante des Aurèdes, rivalise avec celle de Dèze. Aigues, dit-on, aurait survécu pendant plus de 348 ans grâce à une autophagie exceptionnellement lente. De nombreuses fables circulent parmi les Aurèdes à propos d’Aigues : qu’il ne restait de lui que son crâne à la fin de sa longue vie, car il s’était dévoré le tronc et les membres ; que son tour de taille faisait dix centimètres au moment de la mort ; qu’il aurait survécu en ne picorant qu’un gramme de lui-même tous les mois ; qu’en n’ingérant rien que sa propre sueur il pouvait survivre plusieurs jours. Que ces mystères se contredisent souvent ne semble pas incommoder les Aurèdes, tant les dons de leur demi-dieu dépassent la raison.
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Beaucoup de romanciers ont ce tort de savoir à peu près exactement ce qu’ils fabriquent. Beaucoup de poètes ont ce tort de ne savoir à peu près rien de ce qu’ils fabriquent.
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Un bruit de lutte éclate, mêlé de jurons et de plusieurs coups de feu, puis une explosion de verre – et l’air s’échappe violemment de l’engin. Même si l’un des membres de l’équipage avait survécu à la lutte avec l’arme à feu, la dépressurisation de la cabine a dû entraîner très vite la perte de connaissance avant l’écrasement de l’engin. Le copilote avait donc tenté de détourner le dirigeable vers Murin, peut-être afin de s’approprier les fournitures que portait l’appareil. Ce qui expliquait les caisses trafiquées : le copilote avait dû découvrir quelque chose de valeur dans ces caisses.
En quelques instants, Penina découvrira elle-même ce qui avait poussé le copilote au crime. En quelques instants, la confiance de Penina dans les motivations de ses chefs sera à jamais ébranlée ; à la place de la bonne marche d’une communauté harmonieuse, elle dévoilera une machine conçue pour broyer les ouvriers en faveur de privilèges secrets, de pots-de-vin et de favoritisme. En quelques instants, l’angoisse de Penina se réalisera, et brisera définitivement sa sérénité d’ouvrière fidèle. Elle devinera le fondement de sa condition et de celle de chacun de ses pairs : l’exploitation sans limite, l’usure des uns en faveur du confort infini des autres.
Elle est devant les caisses, dont un pan entier a été ébranlé là où le mur du container s’est effondré sous la force de l’impact. Plusieurs caisses ont éclaté : elles portent le sigle des chefs.
En un ruissellement insolite se déverse de leurs flancs brisés un éboulis d’objets, de vives boules aux reflets rouges et jaunes. La caisse pleine déborde de ces boules colorées. Penina s’approche, s’incline sans comprendre et attrape une boule blonde, l’amenant vers la lumière.
Entre les doigts de Penina se tient, lourde de dorure et d’extravagance, une impossible pomme.
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...Je te damne, Zlétuan, aux pustules, et je te damne aux lésions purulentes. Je te voue aux cancrelats, je veux qu'ils forniquent sur ta face difforme et que le grouillement de leurs larves te glisse le long de l'œil pour toujours. Je te voue aux étranglements rouges d'éternité, je te voue aux ténias, à la gale perpétuelle ... Je te vomis en lanières de pourriture squameuse, je te vomis en fibromes liquéfiés, en morves filandreuses. je t'exècre, je t'abomine, je te maudis jusqu'à l'ébouillantement de ta surface cadavérique ...
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L’idée que la poésie doit exclure le narratif est aussi absurde que d’exclure l’exposition discursive du roman. Mallarmé rejette le narratif sous prétexte qu’il présente quelque chose comme un simulacre du réel. Mais la virtualité domine autant le narratif que les autres types de discours. La narration est un tissu de lacunes mouvantes ; c’est par ce jeu du vide et du plein qu’elle rejoint à la fois la poésie et le réel et il s’ensuit que la poésie est simulacre au même titre que la narration.
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Le caporal s’étire et son dos craque ; il laisse échapper un gros souffle de fatigue et de soulagement. Le bureau lui semble soudain moins étroit, un champ de possibilités s’ouvre. Il pose la main sur une liasse de papiers : des dessins de deux visages, deux femmes dans les vingt- cinq ans – les ordures qui dirigent les traîtres. Tout un travail rien que pour deux piètres dessins, une semaine et plus de sales interrogatoires, de face à face avec des vagabonds vidés de leur substance, au fond de la vase de Taranque – ça lui semblait pénible avant qu’il n’ait les dessins en main ; maintenant, ces deux putains, à travers leurs effigies, lui semblent presque à portée de poing.
Il faut tout juste attendre le bon renseignement. Le point de bascule.
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