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Critiques de Alexander Dickow (14)
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Le premier souper

En passant les règles alimentaires superlatives au régime décapant du récit épique et infiniment rusé de science-fiction, et de la fête du langage qui s’y associe, tracer l’arbitraire des constructions, mythico-religieuses ou socio-politiques, en bien d’autres matières. Brillant et terrifiant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/03/16/note-de-lecture-le-premier-souper-alexander-dickow/



Capable de mêler dans un même grand mouvement – ou de distiller en gouttelettes joyeusement félones – aussi bien les oscillations fantastico-épiques chères aux Ada et Yves Rémy des « Soldats de la mer », les pérégrinations cathartiques développées par l’Ursula K. Le Guin de « Terremer », les complexes intrications poétiques du Lucien Raphmaj de « Capitale Songe » et le souffle à la fois sublime et venimeux du Pierre Guyotat de « Tombeau pour cinq cent mille soldats », l’auteur orchestre ici pour nous une extraordinaire mise en métaphore du régime alimentaire, de ses composantes physiologique et psychologique et de ses conséquences sociale et politique, sous couvert d’histoires et d’Histoire, de fables et de fabulation.



Joueur en diable, c’est peut-être toutefois du côté du Gene Wolfe du « Soleil de Teur » et de « Soldat des brumes » (avec cette rare capacité à habiller la crudité des rapports de force avec de rusés oripeaux de poésie et d’humour noir – et, ici, le Scott Baker de « Kyborash », de « La danse du feu » et de « Nouvelle recette pour canard au sang » aurait sans doute aussi un mot à dire) et de l’Angelica Gorodischer de « Kalpa Impérial » (avec son instinct du temps long et du détour opéré par le conte) qu’il faut chercher dans ce « Premier souper » les échos les plus signifiants et les armes les plus saillantes d’une panoplie soigneusement orientée.



Réaffirmant cette vocation particulière de la science-fiction et de l’imaginaire comme anthropologie spéculative, sans jamais perdre le sens du rythme adapté et du mot juste, s’autorisant à nous propulser dans le vertige de la traduction, lorsque s’affrontent, rivalisant de ruses et de stratégies, les mots et les idées, Alexander Dickow transforme ces « Fragments de mondes » (ainsi qu’est sous-titré le roman, miroir brisé) en merveilleuses démonstrations aussi techniques que poétiques, forçant la réflexion de la lectrice ou du lecteur à travers le pur plaisir du récit, pour établir habitudes alimentaires et sexuelles en constructions sociales, religieuses et mythologiques, en contingences toujours enjeux éventuels de domination, hors de toute science et de toute preuve : lorsque les règles alimentaires sont devenues superlatives, « dis-moi ce que tu manges, je te dirai non pas ce que tu es, mais ce que tu voudrais être ».
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Le premier souper

Je remercie les éditions La Volte et Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.

J’ai mal joué mon coup. J’aurais peut-être pas dû postuler pour ce livre. Il faut dire que je ne m’attendais pas à...ça.



Les premières pages font très peur. Le vocabulaire est précis mais inaccessible aussi. Quant à la narration...j’ai été dans le flou total tout au long de ma lecture. A tel point que j’ai abandonné en cours de route. Je m’excuse.

L’auteur s’amuse à changer de personnage et des fois, avant même de finir un chapitre. Pour couronner mon incompréhension totale, Alexander Dickow fait des ellipses où il est difficile de savoir le lapse de temps “parcouru”. Puis il y a cet univers auquel Alexander Dickow ne prend pas beaucoup de temps pour nous l’expliquer…



Pour autant j’ai apprécié le style de l’écriture. Même si je n’ai rien pompé, certains moments étaient agréables. Alexander Dickow nous montre l’histoire, plus que de la vivre...ou la comprendre pour ma part (hahaha)...



Je ne fais certainement pas partie du public visé, ni une experte dans ce genre littéraire. Alors ne vous arrêtez pas sur mon avis. Je ne suis qu’une adolescente de 16 ans….



Je m’excuse pour cette maigre “critique”...si on peut appeler ça comme ça. C’est plus un commentaire qu’autre chose.
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Le premier souper

D'abord je fus sceptique face à cette quasi inaccessibilité de l'œuvre. Le premier souper n'est pas destiné à un large public. Extrême densité des sens, ellipses audacieuses et personnages évanescents.

Mais je me laissai bercer par l'étrange rythmique des mots, acceptation faite de ne pas consulter le dictionnaire compulsivement.

Comme me laissant charmer par la sonorité discordante d'un discours apprécié dans une langue étrangère.

Puis, après quelques dizaines de pages seulement, le questionnement laisse place à l'admiration. on ne soupire plus d'inintelligence mais de plaisir non contenu.

D'une esthétique audacieuse et parfois horrifique, les trois récits qui composent ce volume tranchent dans le vif d'une pensée convenue et découvrent des univers équivoques où le lecteur possède une grande marge de manœuvre pour donner corps à l'histoire en l'alimentant de ses propres réflexions.

L'hermétisme n'est une barrière que pour celui qui demeure à l'extérieur, celui qui s'engouffre dans l'histoire et y trouve son plaisir ne boudera pas cette frontière rassurante.

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Le premier souper

Je remercie Babelio et les éditions La Volte pour ce livre reçu à l'occasion d'une Masse Critique.

Tout le monde n'est pas Rabelais ou Vian. Ou un mélange des deux. Qui plus est exporté dans une uchronie science-fictionnelle. Alexander Dickow a essayé mais pour moi ça ne marche pas.

L'histoire est trop complexe, en fait elle est décomplexée, tout est déroulé, se déroule sans cesse, les personnages, les mots compliqués, les inventions, chacune en appelle une autre ou se justifie par une autre. Un genre de Marabout-bout de ficelle - selle de cheval. La narration est trop déployée, et manque donc de sens. Ca se rattrape sur le dernier quart du livre, mais c'est un peu tard pour en faire un chef d'oeuvre à la hauteur peut-être de l'ambition de l'auteur.

Parce ce qu'il essaie de faire, on le voit, il essaie de faire un roman philosophique, un livre initiatique, essaie de faire preuve d'un génie scientifique, de parvenir à une sorte d'alchimie entre ses mots, les images et personnages qu'il crée, et de parler, d'envoyer des messages à l'humanité qui va le lire. Avec aussi un livre dans le livre, encore une superposition d'éléments.

Il y a trop et rien n'est suffisamment lié dans cet ouvrage.

Il y a des qualités, indéniables, je pense un travail certain. Mais, de deux choses l'une. Soit on en fait une série en plusieurs saisons pour donner de l'épaisseur et un peu plus de densité aux éléments du livre, soit on... ben non, rien d'autre ne me semble plus intelligent à faire.

Parce que, oui, aussi, je me suis demandé quand je lisais si il n'y avait pas 2 ou 3 tomes qui précédaient l'histoire que j'avais dans les mains... Et si j'étais déjà censé connaitre tout un lexique, un dictionnaire Dickowien... Tiens "Dickowien"... Dick, oui, évidemment on peut aussi y penser. Je ne suis pas un spécialiste de ce type de livre. Alors peut-être est-ce un bon livre dans le genre.

En tout cas, Dune a déjà été écrit, Gargantua, L'herbe rouge, Pourquoi j'ai mangé mon père, et d'autres sans doute..

Mais, comme je le disais, je ne suis pas un spécialiste.
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Le premier souper

J'ai dévoré ce livre en très peu de temps mais je continue à méditer dessus : pour moi, il peut se lire à plusieurs niveaux.

Le Premier souper est un livre qui ne s'adresse pas à tous : les préciosités de langage y sont nombreuses. Je l'ai pris comme un fix up, trois nouvelles, dans un même univers. Pourtant, j'ai été fascinée par la portée sociale et philosophique qui y est tapie, par la métaphore de la chaîne alimentaire comme révélateur de notre place dans l'echelle sociale des ouvriers mangeurs de caillasse à l'aristocratie canibale où l'homme devient un loup pour l'homme .

Un objet littéraire certainement, mais à ne pas mettre dans toutes les mains.
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Déblais

Détourner en beauté la forme de l’aphorisme pour y dissimuler l’ébauche hardie d’une poétique contemporaine, irrévérencieuse et éclectique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/08/31/note-de-lecture-deblais-alexander-dickow/



Pour nous, jusqu’ici, l’universitaire américain Alexander Dickow, spécialiste reconnu de la littérature française du premier vingtième siècle en général, du dadaïsme, du surréalisme et de leurs traces éventuelles chez Aimé Césaire, plus particulièrement, était l’auteur d’une brillante étude (en collaboration) (« Albert Camus, Aimé Césaire : Poétiques de la révolte », 2018), d’une curieuse apologie poétique et investigative du fruit kaki (« Rhapsodie curieuse », 2017) et surtout d’un extraordinaire roman d’enchâssement culinaire, fantastique et science-fictif (« Le premier souper », 2021).



Avec ces « Déblais », publiés chez Louise Bottu en 2021, il rejoint désormais de surcroît la catégorie bien particulière des créatrices et créateurs au courage suffisant (ou à l’inconscience assez assurée) pour s’attaquer à l’écriture sur l’écriture, la leur et celle des autres – hors du contexte savant de l’université, mais plutôt comme en compagnon du devoir ou de l’établi, en échange proposé d’artisan à artisan, avec un risqué mélange détonant d’honnêteté et de provocation, de subtilité et d’emporte-pièce, de goût de la formule et de ferveur de l’abîme.



En affectant de se plier à la discipline apparente de l’aphorisme, en forme courte d’à peine une ligne ou en forme longue d’un gros paragraphe, mais pour l’instrumentaliser d’une manière bien différente de celle des spécialistes joueurs et conteurs que sont par exemple Éric Chevillard ou Olivier Hervy, Alexander Dickow sait qu’il va devoir affûter ses armes comme la dimension « classique » de l’essai littéraire n’aurait pu l’y contraindre : d’une manière encore différente de celles, singulières aussi, du Claro de « Cannibale lecteur » ou du Christian Prigent de « La langue et ses monstres », il s’agira bien d’osciller entre l’affirmation et la question, de déguiser une hypothèse de travail en pique bien acérée, ou d’atomiser une divergence putative pour espérer la magie d’une résurrection conceptuelle.



En 100 pages, Alexander Dickow ne se contente pas d’explorer certaines théories littéraires ancrées et d’en tester l’évolutivité, il questionne aussi directement, affectueusement ou cruellement selon les cas, André Breton, Tristan Tzara, Isidore Isou, Marceline Desbordes-Valmore, Gustave Flaubert (à travers la Félicité d’« Un cœur simple », par exemple), Bernardin de Saint-Pierre, Rousseau, Chateaubriand, Aimé Césaire naturellement, Stéphane Mallarmé, Jean Paulhan, ou encore Theresa Hak Kyung Cha, Jody Pou, Yves Bonnefoy, Georges Perec, Jacques Roubaud, Raymond Queneau, Pierre Albert-Birot, Christophe Tarkos, Charles Pennequin, Alain Damasio, Louis-René Des Forêts, J.R.R. Tolkien, et bien d’autres : « Déblais » éclectiques en diable, et sans crainte des détours rusés, on le voit.



S’il y a bien un obstacle des théories littéraires habituelles dont Alexander Dickow se joue en souriant en véritable chat du Cheshire, c’est bien celui des barrières déployées, le plus souvent de part et d’autre, entre les genres littéraires, poésie et roman bien sûr, et souvent davantage encore, littérature « blanche » et « mauvais genres », ce dont une librairie aussi volontairement frontalière que Charybde ne peut évidemment que se réjouir. D’une façon bien différente de celle du grand Francis Berthelot (« Bibliothèque de l’Entre-Mondes », 2005), il parcourt ainsi avec délices les apports réputés spécifiques de l’horreur, du fantastique ou de la science-fiction, mais joue aussi avec leurs capacités d’importation et de transformation offensive (on se souviendra certainement, à certains passages, de magnifiques étrangetés aussi différentes les unes des autres que le « Cristal qui songe » de Theodore Sturgeon, la « Nuit blanche en Balkhyrie » d’Antoine Volodine ou l’« Aniara » d’Harry Martinson).



Ainsi, à l’image d’une part significative de la production (y compris purement fictionnelle) des éditions Louise Bottu (allez voir par exemple du côté de Pierre Barrault, de Christophe Esnault, de Philippe Annocque ou de Guillaume Contré), « Déblais » prétend d’abord nous parler avant tout d’expérimentation aux confins de la poésie, mais à notre grande joie de lectrice ou de lecteur, effectue bien plutôt un magnifique et profond tour d’horizon exigeant de ce que peuvent être écrire et lire, aujourd’hui comme hier, sans en cacher les questions et les doutes salutaires.
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Rhapsodie curieuse

Texte vraiment étonnant, qui part d'une épigraphe de Benjamin Fondane. Comme bien des poèmes de Ponge, forme d'élucubration savante et de fabrication à partir d'un objet naturel, ici le kaki (le fruit, oui). L'écriture de Dickow est variée, en chantier, très éloignée de celle de Ponge d'ailleurs. Les profs apprécieront le texte dans lequel le poète alterne la correction de copies et la surveillance culinaire.



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Rhapsodie curieuse

Élaborer un monde entier de curiosité linguistique, métaphorique et humaine dans la chair à déguster du fruit kaki et de quelques autres plus rares encore – pour nous d’ici.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/04/14/note-de-lecture-rhapsodie-curieuse-alexander-dickow/



Cette étonnante échappée s’orchestre en effet, dès son sous-titre (« diospyros kaki ») autour d’un fruit réputé exotique (mais la définition même, silencieuse ou tacite, de l’exotisme se révèlera sans doute l’un des enjeux du texte), celui du plaqueminier du Japon, plus communément connu sous le nom de kaki. Mobilisant aux côtés de cette baie placée ainsi en position centrale un ensemble d’autres fruits, mais aussi quelques légumes, épices, voire autres mets possibles occasionnels, Alexander Dickow transforme subrepticement d’abord les personnages d’Arcimboldo, déjà révoqués en doute dans le si beau « Vanité aux fruits » de Derek Munn, en personnages de kabuki, en conquistadores dévoyés, ou en ambassadeurs secrets d’un nouvel universalisme, débarrassé le cas échéant de ses oripeaux coloniaux. En une sarabande des goûts bien plus que des couleurs, il rejoint certaines préoccupations de Ryoko Sekiguchi et notamment celles de son « L’astringent », pour transformer progressivement un « simple » tour d’horizon des saveurs oubliées, méprisées ou banalement inconnues en un plaidoyer qui va s’affirmer au fil des pages comme rusé, et politique en diable. Prenant en apparence progressivement la contraposée du « Éloge de la fadeur » de François Jullien, nous voici vite plongés au cœur d’une guerre du goût, conflit à basse intensité mais néanmoins décisif à bien des égards.



La guerre du goût – qui est bien plutôt, fort peu bourdieusienne par là même, une esquisse d’anthropologie du jugement de goût par le biais de la curiosité – dévoile ensuite ses véritables enjeux, sans doute : suivant un cheminement souvent parallèle à, et largement aussi rusé que, celui de l’intelligence artificielle discrètement mise en scène par Laure Limongi dans « Ensuite j’ai rêvé de papayes et de bananes » (et reprise dans « J’ai conjugué ce verbe pour marcher sur ton cœur ») – et on songera aussi certainement, ici, à celle construite par Ian Soliane dans « Basqu.I.A.t »), le terrain des opérations se déplace vers celui de la langue – et peut-être davantage encore vers celui de la traduction, autre métier d’Alexander Dickow. Jouant d’abord de fruits spécifiques dont l’apparence même – ou, mieux, le changement de goût durant leur absorption – sonnerait comme une véritable trahison potentielle, il introduit au fur et à mesure de l’avancée de cette thèse masquée des tournures américaines, des syntaxes italiennes, des effets grammaticaux espagnols, pour mieux miner, faire claudiquer, faire résonner et faire raisonner cette langue française qui est ici le vecteur principal de la démonstration en cours.
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Le premier souper

Le Premier souper d’Alexander Dickow est un roman de Weird Fiction qui décrit, dans trois parties, d’étranges sociétés marquées par leurs rapports à la nourriture, qui illustrent leurs conflits sociaux. Le roman met aussi en scène l’histoire d’un ouvrage éponyme, écrit par le personnage de Ronce Albène, que l’on voit dans la dernière partie.

Si vous voulez lire un roman Weird, je vous recommande Le Premier Souper !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Déblais

"Se méfier des oiseaux et des fleurs : à la longue, ils mènent vers Christian Bobin". (p. 72)

"Narrer : tisser des trous ensemble." (p. 46)

"Être l'autre a ses avantages." (p. 61

_______________



Le déblai, c'est qu'il reste, donc l'aphorisme est ici conçu comme fragment échappé, reste d'une démolition, texte qu'on n'a pu associer à une architecture. Les trois aphorismes cités ci-dessus ne sont pas représentatifs, car il se peut que tout aphorisme ne soit représentatif que de soi-même... mais ils donnent une idée, au moins des plus brefs...



Comme dans tout recueil d'aphorismes, il y a à prendre et à laisser, mais tout un pan du volume est en quelque sorte méta-aphoristique, puisqu'il s'agit pour Dickow de réfléchir à ce qu'apporte et traduit la lecture d'aphorismes, ainsi qu'à un travail sur l'écriture elle-même. Jouant avec le genre, presque plus proche des auteurs du 18e siècle que de Perros ou Cioran.



Dickow assume le caractère très subjectif de ses prises de position, et le livre est très agréable, jusque dans les désaccords qu'il peut susciter. Il faut accepter de lire des pages avec lesquelles on sera en désaccord.



Grand littéraire, Dickow donne envie de lire, ainsi Christine de Pisan ou "l'époustouflant Grabinoulor" (p. 33). Grabinoulor est un texte en plusieurs livres de Pierre-Albert Birot, que je ne connaissais pas et qui va aller sur ma table de chevet. Mais Déblais n'est pas qu'un livre de littérature, ou pour étudiant-es de lettres. C'est un manuel pour accompagner ses propres ruminations. Ou ses propres fulgurances.
Lien : https://www.louisebottu.com/..
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Rhapsodie curieuse

Curieuse rhapsodie en effet que ce texte d’Alexander Dickow . Comme l’écrit le poète “Tout s’emmêle : c’est par là que tout a commencé. On est toujours au tout début. On a perdu le fil.” Dickow joue évidemment avec les mots, des mots qu’il aime, des mots qu’il creuse jusqu’à l’usure du sens, jusqu’à l’au-delà du ciel poétique. Le lecteur goute ce texte comme une lente plongée dans le manque que crée le mot, toujours nécessaire mais toujours insuffisant. Alexander Dickow est poète et aussi traducteur, c’est un homme qui se coltine avec les mots, qui a appris à les mettre en lumière ou choisi de leur laisser leur part d’ombre.

Comme toujours avec les éditions Louis Bottu le texte est court mais dense, ramassé et puissant. Le lecteur embarque pour une odyssée qui hésite entre le récit, la poésie en prose et le recueil de pensée. Dickow se pose en chef opérateur, ingénieur du son et scénariste de cette micro production poético-littéraire. Lente et profonde méditation qui déclenche des vagues de sens parfois désordonnées mais qui touche le fond de l’être. “Sachez que le désir ne se rassasie pas . On jouit de connaître dans l’exacte mesure d'où la connaissance ne remplace, ni ne réduit, ni n’efface , ni n’affaiblit quoi que ce soit , mais accroît, augmente, dilate , surajoute, amplifie. Certes, on ne saura pas plus de cette couleur , mais cette couleur un jour nous paraîtra telle qu’en sa nudité une fascination, à force même de temps ne rien en savoir. La chose, la chanson, la couleur sera devenue plus vaste qu’elle même ; elle demeurera encore plus immensément autre qu’avant, tant on aura vécu longtemps avec elle!”

“Rhapsodie curieuse” est un texte déconcertant, riche et finalement indispensable parce qu’il nous offre un cheminement au coeur des mots, le meilleur celui qui célèbre leur conjonction dans un élan de beauté, d’inventivité et d’étrangeté.

Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)


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Le premier souper

La première chose que je veux souligner de ce roman, c'est la qualité de sa plume. D'une poésie rare, une volupté dans les mots. La langue devient chant complexe mais toujours mélodieux.

Alexander Dickow ne sacrifie jamais la forme au fond. Un fond étrange, difficile d'y attacher un autre mot. Des considérations qui semblent orthogonales à celles sur les modes de sustentation de notre époque. La nourriture se fait spirituelle.

L'oeuvre en elle-même se découpe en trois parties. Les premières peuvent être lues presque indépendamment, toujours avec plaisir, pleines de personnages pleins, seulement reliées entre elles par la mention timide d'une oeuvre dans l'oeuvre, qui relie ces mondes décrits. La dernière partie est celle qui veut faire un lien, mais qui se suffirait à elle-même. J'ai eu l'impression de nouvelles courtes rassemblées pour servir de préfixe à une plus longue, qui constitue l'âme de l'ouvrage, pour finir par délivrer un beau message et un message beau.
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Rhapsodie curieuse

Critiques dans la presse.
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Le premier souper

Inattendu et très réussi, un livre qui bafoue les frontières de genre et construit un récit à la fois allégorique et incarné.

J'espèrais de ce livre, conseillé par mon libraire, la bonne S.F. – ce qu'est peut-être le premier des trois "livres" de ce roman, sinon pour son dernier chapitre, intitulé "Extrait du 'Premier Souper' de Nonce Albène', qui change tout et nous plonge vraiment dans le cœur du sujet : le corps, et presque le corps "médiéval", dirais-je, d'abord au vu du style adopté, puis du titre du deuxième livre "Des idées et des sens" et des hérésies du dernier. Bref, l'allusion à la scholastique dans les toutes dernières pages relève de l'évidence. Mais c'est aussi, voire surtout, à Bosch que feront penser le ton de fabliau, la farce, le grostesque et même le gore, sans négliger pourtant l'abstraction philosophique. Le tout sur un rythme enlevé, qui brosse l'histoire de trois royaumes peu utopiques à la faveur d'une sorte de "Voyages de Gulliver" des plus étonnants – et assez cauchemardesques.

Je n'oserais le conseiller à tout le monde, c'est vraiment particulier, mais c'est aussi vraiment très bien.
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