AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alexandra Arcé (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

Expérience de mort imminente est un livre intéressant à bien des égards. Il parle d'un sujet qui attire celles et ceux qui s'intéressent à une éventuelle vie après la mort, mais en choisissant un angle de vue psychanalytique qui laisse cette question de côté : les EMI sont considérées comme des phénomènes psychiques, qui, en tant que tels, « ne peu(ven)t rien nous dire du spirituel, du métaphysique ou du mystique ». Certes, je ne connais pas suffisamment les théories psychanalytiques pour commenter leur usage, mais c'est un point de départ qui me convient et m'était même nécessaire pour me rendre curieuse d'un livre sur ce sujet.



Plusieurs points de théorie sont rappelés au fil du texte, ce qui le rend lisible par des néophytes. Leur particularité est de ne pas choisir de courant de pensée, mais d'emprunter à des courants qu'on ne réunit pas habituellement, à commencer par Jung et Lacan. Autre point original, le livre présente des concepts très connus, voire galvaudés, mais au lieu d'en rappeler les caractéristiques consensuelles, il développe les théories opposées qu'ils ont suscitées. Par exemple, la régression, concept de base introduit par Freud, est généralement vue comme un mécanisme qui explique une souffrance. Mais cette conception originelle a été revue par Balint, Winicott ou encore Marty : il y a aussi une régression salvatrice, perspective qui éclaire les EMI. Le coup de pied pour remonter qui ne devient possible que quand on a accepté d'aller toucher le fond, en quelque sorte...



Comme le suggère cette image, le livre ne prend jamais l'EMI au pied de la lettre, mais lui donne une symbolique. Cela ne signifie donc pas qu'il ne la prend pas au sérieux, bien au contraire : il s'agit d'une expérience existentielle, qui ramène à la question du sens de la vie. « Elle [l'EMI] interroge l'individu sur le sens de la vie qu'il a menée jusqu'alors : "est-ce que ça valait la peine ?" ». Elle nous empêche de devenir des « hommes qui refusent de voir leur part sombre, qui la répriment ou la projettent sur d'autres hommes qu'un jour, ils voudront combattre faute d'avoir su s'affronter eux-mêmes. »



Finalement, les idées que je retiens de ce livre vont à l'encontre de son titre : elles concernent toujours la vie, jamais la mort. Peut-être parce qu'il repose sur une expérience personnelle fondatrice originale de l'auteure : un rêve qui a pris une forme proche de ce que racontent les « expérienceurs » de mort imminente, à partir duquel elle a pu s'éloigner graduellement de l'anorexie. Un rêve qui avait revêtu toutes les caractéristiques de l'EMI, mais qui était directement tournée vers une renaissance. Résultat : une belle expérience littéraire à tenter !
Commenter  J’apprécie          392
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

Il nous est donné parfois la chance de trouver des livres qui délivrent au fil des pages, émotion, interrogation, réflexion... celui d'Alexandra Arcé en fait partie.

L'auteure s'est intéressée jeune au questionnement du but de la vie, par la lecture de "La vie après la vie" de R. Moody.

"J'espérais au fond de moi que la vie avait un sens et qu'elle ne se terminait pas abruptement. Ce qui m'effrayait le plus, c'était l'absurdité." (page 22)

Après une période de pause dans cet intérêt, l'auteure s'est retrouvée confrontée aux E.M.I. par le biais d'une expérience personnelle qui a complètement changé sa manière de voir la vie.

"Cette lumière m'apprenait que tout était simple et bon une fois que le voile était soulevé : on vivait avec ou sans les autres, on était heureux d'être vivant et tout le reste, toutes nos occupations quotidiennes, n'étaient là que pour apporter du relief à notre quotidien".

C’est une des réflexions personnelles de l’auteure qui me touche le plus et que je me remémore dans mes moments de spleen...

On trouve dans ce livre une approche différente des EMI que celles qu'on peut trouver dans d'autres ouvrages, parce que reliée et expliquée par la psychanalyse

Commenter  J’apprécie          170
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

Petit ouvrage ma foi très intéressant.

D'abord les bémols, bien naturels pour une première tentative. La forme est très perfectible, sans entrer dans les détails, mais c'est un grand lecteur, ancien typographe et éditeur qui vous le dit. Un peu dans le même ordre d'idées, il y a un déficit de clarté, ou défaut de vulgarisation, malgré une volonté claire de l'auteure dans ce sens. Il est des domaines si fouillés qu'une exégèse préparatoire s'avère nécessaire pour le non initié. Lorsqu'on pénètre les profondeurs du "troisième monde", (expression perso pour différencier l'humaine vision intérieure, des deux réels qui la prennent en sandwich : passé historique formateur et futur spéculatif inquiétant), il est nécessaire d'avoir quelque bagage en terminologie et histoire psy, et bien souvent de l'historique des humains qui en furent la source.

Bref ce petit livre est d'une grande densité et il prend à contre-pied les routines mystico-mercantiles qui accompagnent les récits sur les expériences de mort imminente puisqu'il propose un angle qui tient ma foi la route. Une EMI pourrait se présenter comme un "reset" de l'inconscient, une réintégration de notre réel partagé... pour faire très simple et ne pas spoïler l'opus, comme on dit de nos jours.

De plus le vécu anorexique d'Alexandra est à la source de ces textes, et comme cette dame possède une appétence certaine pour les mots, aime clairement la littérature tous azimuts, possède un réel talent pour l'écriture et son analyse critique (ceux qui connaissent son pseudo Babelio pourront le vérifier), et combine tout ceci avec un tropisme patent pour la quête métaphysique, nous voilà avec une lecture prenante, éclairante, porte d'entrée possible vers la psychanalyse pour certains...

Un livre-outil, je pèse mes mots, qui pourra possiblement permettre de se retrouver plus profondément, de s'introspecter de manière nouvelle...

En prenant bien son temps.



D'autres extraits ci-dessous
Lien : https://filsdelapensee.ch/
Commenter  J’apprécie          146
Jung et l'occulte

Ce remarquable essai fait le procès de la dimension spirituelle dans l'oeuvre de Jung, un mysticisme qui contredit la revendication scientifique du fondateur de la psychologie analytique. Elle implique de multiples glissements sémantiques pour suggérer « que la véritable place de l'Esprit se trouve dans la psyché de l'homme, en tant que l'Esprit serait cet inconnu qui porte le nom d'inconscient, plus précisément en tant que Soi » (je cite ici l'auteure). De fait, Jung prend appui sur ses concepts personnels d'anima, de Soi ou d'inconscient collectif pour intégrer les matériaux hétéroclites du symbolisme, de l'allégorie, de l'alchimie, du Mystère et des mystiques, au risque de « diviniser l'inconscient » et de faire de la psychologie analytique « une prothèse divinatoire pour résoudre les insuffisances individuelles de chacun ». Un chapitre fascinant à cet égard est celui de « L'âme initiatrice » où Arcé fait une lecture attentive et sévère du Livre Rouge — le Liber Novus, écrit et illustré de la main de Jung — où ce dernier déploie, dans l'imagination active, un dialogue avec son âme.



Arcé reproche à Jung sa déviance dans l'emprunt à la Tradition et s'appuie dans cette démarche sur l'oeuvre de René Guénon, un contemporain de Jung que je découvre ici. J'ai lu à cette occasion la monographie longue et désordonnée (47 pages en PDF) de Wikipédia sur ce penseur de la métaphysique, laquelle souligne la puissance de ses idées et leur rémanence dans le référentiel contemporain. de fait, « Jung et l'occulte » traite autant de Guénon et de la Tradition primordiale que de Jung et de la psychologie analytique, ce qui en redouble l'intérêt. Trop novice pour avoir une opinion personnelle, je formule ici quelques questions. Peut-on postuler une Tradition primordiale ? Expert des traditions gréco-latines et judéo-chrétiennes, Guénon a été initié à l'indouisme et au soufisme ; cela lui suffit-il pour postuler un tronc commun à ces traditions, comme à celles du bouddhisme, des animismes, de l'Avesta, ou des mythes celtes et scandinaves ? Il affirme que les religions sont l'avers public, « exotérique » des religions, qui ont une face cachée « ésotérique », celle de l'unité perdue, principe dont Jung dérive les fantasmes d'une « harmonie complète avec le cosmos » ou « d'un trésor dont l'ignorance seule susciterait le symptôme névrotique ». Peut-on séparer les religions (exotériques) de leur histoire, de leurs rites, des attributs et révélations de leurs divinités ? Une face cachée (ésotérique) de la tradition judéo-chrétienne n'est-elle pas abolie dans l'évangile, révélation publique, ouverte au monde ? Et pourquoi postuler, avec Jung et Guénon, une « déperdition des savoirs » ? L'auteure et les lecteurs voudront bien pardonner ces questions naïves ou hors sujet, qui témoignent de l'attrait de ce livre.

Commenter  J’apprécie          111
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

Avant tout, je souhaitais remercier Babelio, les Editions le Temps PRESENT et Alexandra Arcé pour l'envoi et la découverte de cet impressionnant ouvrage.

Impressionnant non pas au nombre de pages mais plutôt de l'intensité de son contenu.



"Expérience de Mort Imminente, L'approche jungienne" n'est pas comme je l'avais pensé, un recueil de témoignages compilés ou une oeuvre de vulgarisation de la psychanalyse. Il s'agit d'un ouvrage particulièrement bien documenté tant sur ces expériences, que sur leur interprétation en psychanalyse.

On comprend sans difficulté que le second sujet est parfaitement maîtrisé par l'auteure et on découvre avec une saine curiosité sa propre expérience de l'EMI.

Ce livre m'a remuée de l'intérieur car il questionne, il analyse, pas uniquement notre comportement face à l'inéluctable mort de chacun mais aussi notre façon de vivre chaque chose.

Je confesse que sa lecture m'a parfois été compliquée tant les informations sont denses, complètes et loin de mes bases de psychanalyse mais jamais je n'ai eu l'intention de l'abandonner.

Je sors de cette lecture différente qu'à mon entrée entre ses pages et je remercie Alexandra Arcé pour ce voyage aux limites de la conscience, de l'inconscience et l'intérieur de moi.



Un coup de cœur !

Commenter  J’apprécie          92
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

"Une recherche qui ne serait pas avant tout personnelle aurait-elle du sens ?"



C’est la question qui m’est apparue centrale dans Expérience de Mort Imminente - L'approche jungienne de Alexandra Arcé. La conjonction de l’individuel et du conceptuel apporte à une recherche sa force d’évocation. Elle éveille l’attention du lecteur, stimule son envie de s’immerger dans la réflexion proposée et de s’approprier son contenu.



Sur les concepts, l’auteure fait preuve d’une connaissance étendue et notablement assimilée de travaux de recherche ayant trait à la psychologie analytique, à la psychanalyse et plus généralement à l’étude de la conscience et de l’inconscient. Il en découle une densité de l’exposé mais surtout un didactisme que l’on souhaiterait trouver dans d’autres ouvrages.



Sur le plan individuel, Alexandra Arcé sort de sa réserve pour témoigner d'une expérience qu'on devine intime, précieuse et personnelle. La façon dont elle relate son Expérience de Mort Imminente ne subjugue pas ni ne stupéfie. Sa narration se situe plutôt à l’équilibre entre confession et pudeur. Elle touche le lecteur. On va dire les choses plus simplement : j'ai été touché.



Ce positionnement m’a invité à me poser la question en retour : et moi, ai-je connu une telle expérience EMI ? J'ai effectivement connu une expérience comparable de Plénitude Imminente, je m'en souviens. Il y a quelques années en plein après-midi d’été, en marche sur un chemin quelque part en Ardèche. J'ai découvert à cette occasion un attachement durable envers une nature qui m'avait laissé jusque-là indifférent. De cette expérience, je tire le même constat que l'auteure avec mes pauvres mots : "il s'est passé quelque chose". C’est difficile à décrire et pourtant souhaitable de s’y atteler pour ré-offrir en partage ce précieux moment, encourager chaque lecteur à faire mémoire et peut-être à témoigner à son tour. C’est ainsi que se réactualise l’imaginaire collectif, par l’expression mimétique d’un vécu témoignant d’une expérience singulière en même temps que d’intuitions communes. La vie, la mort, le sens que l’on accorde et qui nous accorde aux évènements de l’existence ; font partie des soubassements de l’EMI ou de ce qui s’en apparente, c’est pourquoi elle est vecteur potentiel du mythe réactualisé. Ce type d’expérience est généralement le premier pas sur un chemin - osons les grands mots - initiatique.



La qualité d’un témoignage ne saurait à lui seul justifier un ouvrage. L'auteure convoque - pour ne citer que cet aspect théorique car ils sont nombreux - quelques-uns des travaux tardifs de Carl Gustav Jung à propos de ce qu'il nomme "le mythe moderne" : il s’agit du phénomène Ovni. Celui-ci apparaît comme la forme émergente à l‘échelle collective - propre à la période de l’après-guerre dans sa forme - d’un Tout autre face auquel les consciences individuelles puissent mettre en forme et canaliser leurs tensions diffuses ; au risque d’imaginer, de fantasmer ou d’idéaliser la réalité de ce Tout autre de nature totémique.



Quant à l’EMI, elle accède au statut de mythe actualisé, dont le phénomène Ovni fut la forme pauvre et temporaire : il a fait long feu. Changement d’époque ou d’ère – nous entrerions dans celle du Verseau - et peut-être de paradigme ; l’EMI semble nous faire renouer avec des mythes plus fondateurs, plus ancestraux, plus fidèles à la réalité des hommes dans ce qu’elle a d’universelle. On pense notamment aux grands récits des traditions – actualisés par les imaginaires de chaque culture et de chaque époque - qui gravitent autour de la transformation, la renaissance, la résurrection, la métamorphose, la métanoïa, l’anamnèse etc.



L'essai de Alexandra Arcé a trouvé sa place dans ma bibliothèque au côté de mes livres favoris. Se placer - comme le fait l’auteure - en disciple de guides de conscience aussi sages et inspirés que Jung ou Wilber – pour ne citer qu’eux - augure d’un beau chemin qui s’ouvre et qui vient. Il ne s’agit pas d’un essai fleuve, il est plutôt dense et ramassé, comme je les préfère. La nuance du propos est remarquable, on est bien loin des approches magistrales ou formelles qui peuvent lasser à trop vouloir démontrer, convaincre ou forcer l’intime conviction du lecteur.



L’ouvrage est là, à portée de vue et de main, accessible et disponible pour être ré-ouvert, ré-annoté, relu, feuilleté à nouveau. On le laisse reposer un peu pour le redécouvrir un autre jour, comme on le fait avec tout livre qu'on a aimé.

Commenter  J’apprécie          71
Jung et l'occulte

J'ai mis du temps avant de m'intéresser à René Guénon mais après avoir lu Jung et l'occulte, le dernier essai de Alexandra Arcé, je me suis senti obligé d'aller le consulter, directement dans le texte.



Qu'est-ce qui m'a tenu si longtemps à distance de René Guénon que pourtant je connaissais, au moins de nom ? ... Ce ne sont pas ses idées puisqu'elles ne m'ont pas posé de problème lorsque je les ai découvertes. Et puis... j'ai compris ! Avant de lire Guénon, c'est en fait la nébuleuse des guénoniens qui m'en avait inconsciemment tenu à l'écart, ainsi que leurs tentatives de récupérations récurrentes d'une oeuvre pour partie inclassable puisqu'elle se situe, pour paraphraser Guénon au sujet de la périphérie et du centre... partout et nulle part. Toute sa vie durant, René Guénon s'est employé à revaloriser le Symbolisme et la Tradition, tout à la fois universels et partiels dans leurs manifestations, d'une culture à l'autre... partout et nulle part, donc.



Parmi les guénoniens qui m'ont particulièrement tenu à distance de René Guénon, je compte ceux qui cherchent à lui faire dire ce qu'il n'a jamais dit et, pour être clair, à utiliser son exemple pour redorer l'image de l'islam. Sauf que René Guénon était soufi et que, quoi qu'on en dise, les soufis qui se considèrent musulmans mais qui ne représentent qu'une minorité d'entre eux sont considérés comme des hérétiques par le restant. Bref, l'aspect le plus intéressant de la pensée islamique est dénigré par la majorité du monde musulman, mais ça n'empêche pas certains de vouloir récupérer le soufi Guénon, à toutes fins idéologiques et à toutes arrière-pensées utiles. A cela, il faut ajouter que René Guénon fut d'abord attiré par le Védantisme mais qu'il ne put être initié en raison de la loi des castes qui, ironie du sort, est une transposition dans l'organisation sociale de la Tradition.



Laissons-donc de côté les récupérateurs de tous bords et intéressons-nous à ce que René Guénon a vraiment à dire, notamment sur les travaux de Jung. Force est de constater que les critiques de Guénon visent juste. Oui, c'est vrai que Jung induit une erreur catégorielle en ne distinguant pas explicitement l'infraconscient du supraconscient et que cette erreur implicite, si elle permet à Jung de se faire une place au soleil dans les milieux académiques de l'époque, fait courir le risque de travestir la véritable Tradition en empruntant ses ornements.



Par ailleurs, la notion d'individuation développée par Jung a fait son chemin et vient aujourd'hui épouser l'air du temps, acquis à l'individualisme et à l'idéal d'épanouissement personnel. Je pense que Jung serait le premier à émettre des réserves sur cette appropriation bien qu'en son absence, l'oeuvre qu'il a produit ait effectivement rendu possible un tel rapprochement.



Il existe un peu le même problème dans le monde du Yoga : beaucoup de pratiquants y voient un exercice de bien-être sans être conscients du côté pas très cool mais plutôt exigeant de sa philosophie, qui engage dans une démarche initiatrice et même spirituelle. Mais comme de tout cela, nos contemporains ne veulent pas en entendre trop parler, on évite de s'y attarder, on laisse le ou la prof tenir ses propos perchés en attendant que ça lui passe parce que... "on n'est pas venu pour ça, nous, on est là pour le boost, à fond la forme !" C'est toujours mieux que rien, me direz-vous... oui dans un sens, mais non dans le sens de René Guénon car cela maintient le pratiquant dans une douce illusion et ignorance des réels enjeux du Yoga. Attitude parfaitement rédhibitoire pour René Guénon puisqu'elle nous détourne de la Vérité.



Voilà pour ces réflexions, qui bien sûr ne me seraient jamais venues sans la lecture de cet essai passionnant, qui va au-delà d'une mise en perspective du point de vue de René Guénon sur la psychanalyse. L'auteure nous livre en effet, en guise de conclusion, un point de vue personnel sur l'héritage jungien, avec lequel je suis tombé d'accord. Vous voulez savoir lequel ? Eh bien lisez l'essai, bande de cocos, et on en reparle !
Commenter  J’apprécie          60
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

Merci à babelio et à l'auteure, Alexandra Arcé, de m'avoir fait connaître "Expérience de mort Imminente". Cependant, je n'ai pas compris les deux tiers de cet essai. L'explication des quinze séquences des EMI qui reprend les principaux points du livre de Moody publié dans les années 80, je crois.

Franchement, je pense que je ne reprendrai pas de livre si dense et qui est tout sauf de la fiction. Je ne suis tout simplement pas faite pour ce genre de livres. C'est au-delà de mes capacités. D'autres lecteurs de ce livre l'ont trouvé très bon et très fort. Quant à moi, je n'ai pas compris du tout l'approche jungienne des EMI que l'auteure a développée et explicitée. Je ne me sens pas à l'aise du tout pour lire ce genre d'ouvrages. Je réessaierai plus tard, mais sans grande conviction.
Commenter  J’apprécie          56
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

À proprement parler, l’expérience de mort imminente (EMI) est un ensemble de sensations qui suit une mort rattrapée. Peut-être accompagne-t-elle aussi la mort elle-même, mais nous n’en savons rien. Elle fait suite à une urgence vitale comme l’arrêt cardiaque, la noyade et le choc hémorragique. L’arrêt cardiaque est le cas le plus fréquent et le plus fréquemment rattrapé, et si l’EMI semble maintenant fréquente, c’est qu’on en parle mieux ou du fait de la diffusion des défibrillateurs automatiques externes. L’EMI combine un nombre assez limité d’images et de sensations et laisse souvent un souvenir positif, précieux ou même décisif, à l’origine parfois d’une nouvelle orientation vitale. Ces images et ces valeurs positives — amour, lumière et paix pour faire simple — se rencontrent aussi au décours d’une régression psychique massive où elle sauve, comme le coup de pied au fond de l’eau.



C’est la contribution de l’auteure qui apporte une expérience personnelle et une boite à outils — sa vaste culture analytique. Sa première hypothèse est que l’EMI s’adresse seulement à l’âme : « à défaut de sonder les Cieux par le prisme des EMI je sonderai l’âme puisque je postule que cette expérience se passe avant tout dans la psyché d’un individu », hypothèse non démontrable mais à laquelle j’adhère sans hésiter. Sa deuxième hypothèse est que « même si l’EMI semble imprégnée par l’imaginaire de la mort, elle est aussi souvent vécue comme une expérience qui témoigne d’un courant de vie intense et réanimateur », magnifique paradoxe qui semble le vécu dominant des « expérienceurs ». C’est vrai dans beaucoup d’EMI au sens littéral, et aussi dans une expérience vécue de mort symbolique. Alors pourquoi ? L’œuvre de Jung et la familiarité d’analystes comme Lacan ou Marty l’amènent à conclure à une « tentative de combler l’effroi sidérant du Réel par des hallucinations mobilisant les forces de vie ». Ces chemins ne me sont pas familiers, mais d’autres lecteurs doivent les connaître et l’auteure nous accompagne de façon convaincante et pédagogique, avec des commentaires et encadrés. Son troisième apport concerne l’imagerie habituelle des EMI qui lui évoque l’imagination active, l’inconscient collectif et les autres avertissements mystérieux des « numina » de Jung : « des conversions, des illuminations, des ébranlements, des coups du sort, des expériences religieuses, c’est-à-dire mystiques ou analogues ». L’auteur pardonnera mes lacunes et mes contresens. Son livre dévoile un vécu et un champ de réflexion.
Commenter  J’apprécie          40
Expérience de mort imminente : L'approche jun..

J'ai pu découvrir l'ouvrage d'Alexandra Arcé dans le cadre de l'opération Masse Critique. Ayant un attrait pour tout ce qui touche à la psychologie au sens large, j'ai été naturellement intriguée par cet essai et je n'ai pas été déçue. Alexandra Arcé partage son propre vécu avec le lecteur et ne se contente pas de compiler de simples témoignages, mais décrypte et analyse les causes, le mécanisme et les conséquences psychiques des expériences de mort imminente. L'expression de l'auteure est simple et rend son ouvrage facile et agréable à lire. Avec cet essai, Alexandra Arcé pousse également le lecteur à se questionner, ce qui est très appréciable. Toutefois, certains concepts de psychanalyse auraient peut-être gagnés à être davantage expliqués et vulgarisés.
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alexandra Arcé (18)Voir plus

Quiz Voir plus

QUESTIONNAIRE LE CID

Qui aime secrètement Rodrigue?(Acte 1)

Chimène
L'infante
Elvire
Leonor

16 questions
553 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cid de Pierre CorneilleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}