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Critiques de Alexandre Page (172)
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Les Grues blanches

Les grues blanches est un beau roman historique, riche et dense.

Il relate la vie du jeune adulte Félia, qui, confronté à l'invasion de son pays, la Crimée, par les troupes nazies, va entrer en résistance.

Cette histoire nous permet de découvrir la seconde guerre mondiale au travers du regard de ce jeune communiste pour qui l'engagement patriotique devient son unique raison d'être.

Le roman se déroule sur plusieurs mois durant lesquels le contexte de ce combat évolue de groupuscules clandestins à des troupes paramilitaires structurées.

Les personnages sont bien décrits et attachants, même s'il n'y a pas de romance et peu d'affect, suivre leurs aventures est plaisant. L'auteur se concentre sur la vraisemblance de faits historiques et le déroulement inéluctable de la "grande histoire" que le lecteur connaît.

Les grues blanches est un roman de très bonne facture par la qualité de l'écriture riche et précise mais aussi original et érudit par son point de vue historique.
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Les Grues blanches

Les grues blanches / Alexandre Page

Nous sommes à Simféropol en Crimée en ce beau mois mois d’octobre 1941, alors que l’avance redoutées des troupes allemandes se précisent et que la ville sera bientôt en état de siège. Le moment viendra incessamment où Sébastopol, la capitale, se fermera aux réfugiés et où la Crimée deviendra une prison.

Félia, un garçon réfléchi et déterminé, a décidé de fuir le fascisme qui va s’installer inexorablement dans le pays envahi suite à la déroute de l’Armée rouge. Toute sa vie, son père l’a imprégné d’imagerie patriotique et Félia, qui a fait le choix de l’exil pour mieux revenir le jour où sa terre sera redevenue soviétique, va rejoindre en camion Sébastopol afin d’embarquer sur un paquebot en partance. Et quand il aura l’âge de s’engager, c’est-à-dire bientôt, il espère trouver dans l’armée une autre famille.

Le frère de Félia, Kazia, lui, reste car il voit dans la botte de l’ennemi un coup de pied salvateur contre le bolchévisme. Le libérateur de Kazia est l’oppresseur de Félia.

Mais rien ne va se passer comme Félia l’avait prévu. De groupe de résistance en groupe de partisans, Félia va être ballotté, cherchant sa voie et l’action pour combattre l’ennemi. Félia pourra-t-il survivre aux trahisons et dénonciations qui sont monnaie courante au sein des groupes ? Rien n’est moins sûr car il faut savoir subtilement et secrètement résister en collaborant ouvertement. Le moindre faux-pas et c’est la mort et la discrétion doit l’emporter sur la confiance au sein du groupe : un traître ou un infiltré est toujours possible et même probable.

Il faut remarquer le soin et la précision que l’auteur apporte dans la narration des opérations des saboteurs face aux fascistes et celle des manœuvres allemandes face à la résistance russe, avec force détails. Les spécialistes historiens et autres analystes se régaleront, d’autant plus que l’écriture est belle, les phrases bien articulées avec un respect bienvenu de la concordance des temps accompagnée de beaux subjonctifs imparfaits, ce qui devient rare dans l’écriture de nos jours.

Dans une postface est rappelé que tous les personnages du récit ont existé excepté Félia et sa famille qui créent le lien romanesque. Tous les faits de guerre sont authentiques.

J’ai été très impressionné par la qualité du travail de documentation pour écrire ce roman et je peux dire que j’y ai appris une phase de la Seconde Guerre mondiale que j’ignorais.

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Partir, c'est mourir un peu



L’histoire de la mort de la famille impériale russe m’a toujours, en un sens, fascinée. De cette fascination malsaine que l’on se découvre pour les fins tragiques, cruelles, barbares, du même ordre que ce qui nous pousse à regarder lorsque l’on double un accident de la route. Cependant je n’avais jamais lu ni entendu jusqu’à présent un récit si étoffé qui démentit avec tant d’ardeur les arguments en faveur de ce massacre. Et c’est d’ailleurs parce que l’auteur n’est pas tout à fait neutre. On sent à chaque ligne si ce n’est une dévotion du moins une exaltation et une tendresse particulières pour les membres de cette famille. C’est évidemment par le narrateur, percepteur d’allemand des Grandes Duchesses, que cette affection est exprimée.

Igor Kleinenberg, personnage inventé par l’auteur - à la différence des autres précepteurs cités qui ont, eux, réellement existé - entre au service des Romanov en 1910 pour enseigner l’allemand aux quatre filles de l’empereur. Ce récit, sous la forme d’un très long récit, est d’ailleurs hautement inspiré des réels témoignages des autres précepteurs ayant existé.

Ce poste privilégié qu’il occupe lui permettra de côtoyer au plus près cette famille impériale, de vivre à ses côtés et de partager parfois son intimité, de voir de près les turbulences et scandales qui lui sont liés autant que leurs manières simples et généreuses au quotidien. Ainsi l’Empereur mi-tyran mi-mou selon qui le décrit, devient un homme bon, un père exemplaire, un souverain digne. L’impératrice est bien loin de la femme manipulatrice et subjuguée par Raspoutine qui est généralement décrite. Et par ricochet leurs cinq enfants sont des êtres tendres et aimants, peu enclins aux caprices et fantaisies liés à leur rang.

Le récit/témoignage mêle à la fois la grande histoire de l’Empire Russe à la petite histoire familiale et personnelle d’une famille presque ordinaire. Ainsi, l’Empereur est tout autant préoccupé par la seconde guerre mondiale que par l’hémophilie de son fils.

Les mémoires du précepteur comprennent plusieurs niveaux de lecture : si la grande histoire est scrupuleusement décrite, à la manière scientifique d’un historien, enchaînant des faits bruts et froids, l’histoire familiale est plus romancée et subjective. Je ne peux que, d’une part, reconnaître et saluer le travail sérieux et méticuleux de l’historien, me figurant les recherches et le regroupement de témoignages qu’il aura fallu pour écrire une sorte de biographie si exhaustive. Et à la fois, il y a le travail du romancier : si, contrairement à beaucoup de romans historiques, l’auteur n’a pas (et c’est heureux !) inventé d’intrigue amoureuse en parallèle de la grande histoire, il a tout à fait romancé la vie de famille, ou du moins il a tenu à ce que le lecteur la trouve charmante et s’attache à chacun de ses membres pour mieux s’indigner de leur fin, laquelle est un peu longue à venir. C’est qu’Alexandre Page n’éprouve pas cette urgence de raconter vite une odieuse boucherie ni une révolution de fous et de tortionnaires. Au contraire, il prends son temps parce qu’il lui importe que le lecteur connaisse la famille impériale bien avant l’irréparable, qu’il s’y attache et admette qu’ils ont été victimes d’une cruelle et abominable injustice. D’ailleurs cette façon de longueur m’a plusieurs fois rappelé Tolstoï, ainsi que cette façon de double intrigue, privée et historique.

Il faut donc attendre les deux tiers du roman pour qu’advienne la Révolution. Et c’est logique : comme je l’ai dit l’auteur n’a pas voulu seulement raconter cet événement mais souligner son incohérence, appuyer son absurdité : le Tsar et sa famille étaient bons. Peut-être était-il justement un souverain trop gentil - certains diraient trop mou- pour maintenir l’ordre et garder le pouvoir.

Et avant la révolution, la guerre, qui est sans doute une amorce. Le Tsar, durant la guerre - et sans doute même bien avant, peut-être même depuis toujours mais durant la guerre c’est ostensible - n’est plus vraiment maître de rien ni informé avec franchise de ce qu’il se passe dans son empire. On trouve notamment, dans un souci de vérité, la falsification de rapports militaires : « Lorsque dans le premier rapport, cinquante soldats russes avaient pris une colline abandonnée par dix Allemands, dans la dernière version, dix soldats russes avaient enlevé une colline de haute lutte contre cinquante Allemands équipés d’une mitrailleuse. Au-devant comme à l’arrière, la franchise et l’honnêteté n’étaient pas des valeurs répandues. » Déjà la corruption est plus prégnante. On sent comme « l’entourage » politique et militaire du Tsar est si ce n’est corrompu du moins facile à corrompre. C’est piètrement humain : si la fidélité à l’Empereur est facile à garder quand tout va bien parce qu’elle est au juste la seule option, elle ne se rencontrera que rarement lorsque celui-ci sera déchu. Le reste n’est qu’une variation de lâcheté ou de vilénie : les plus timorés sauveront juste leur peau en oubliant la famille impériale quand les plus ambitieux et cupides la trahiront délibérément.

La Révolution russe fût comme toutes les grandes « épopées » historiques qui ont soulevé les foules. Ne pas y voir, avec le recul, le malheureux résultat des souffrances du petit peuple ni la somme des volontés individuelles. Qui, au fond, à part une poignée d’individus, désirait vraiment la fin du régime et la mort des Romanov ? On aurait tort de penser qu’un soulèvement, qu’un bouleversement est foncièrement dû à autre chose qu’au hasard mêlé à la stupidité d’une foule (la foule n’est pas la somme de tous les esprits qui la composent mais une masse rendue bête par le nombre), foule qui suit l’ère du temps, qui va agir presque malgré elle, laisser entrer le bolchevisme pour le regretter amèrement ensuite : « Il n’y a plus d’intégrité nationale, plus de sécurité, plus de propriété privée, même la vertu des femmes ne leur appartient plus. Tout n’est que chaos et anarchie. La famine règne sur la moitié de l’Europe et la moitié de l’Asie et le crime et le déshonneur l’assistent dans sa tâche. Il n’y a plus d’armée, plus de police, plus de frontière. Le plus fort survit en tuant le plus faible. C’est ce qu’ils appellent la liberté prolétarienne. »

Seul un petit groupe de personnes seront restés fidèles au Tsar et à la famille Impériale jusqu’à la fin et même après, recherchant avec acharnement vérité et justice.

Et je réitère enfin mon avis sur l’auto édition. C’est avec conviction et certitude que je conseille aux lecteurs d’aller y piocher ce qu’il ne trouveront pas ou rarement dans l’édition classique, à moins de ne lire que des auteurs morts. Alexandre Page, entre autres, est un véritable écrivain, c’est-à-dire un assidu. Son travail est soigné, ses textes élaborés, pensés. Son style est simple mais très propre. Si l’on peut, pour diverses raisons, vouloir boycotter Amazon pour l’achat de certains produits, je pense que la plateforme est salutaire pour la littérature : elle rend un grand service aux lecteurs ainsi qu’aux écrivains, permettant aux auteurs d’accéder à l’édition d’une manière peu contraignante et de vendre le fruit de leur travail à un juste prix et surtout en bénéficiant d’une plus juste rémunération. L’objet livre est d’ailleurs d’une belle qualité qui n’a absolument rien à envie à l’édition classique.
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Roussalki

L’histoire : L’action se passe au dix-neuvième siècle aux confins de la Petite Russie. Que peuvent bien avoir en commun un lac mystérieux, un misérable village, un étrange voyageur, une comtesse maladive, une intrigante sorcière et un simple d’esprit ? Réponse : la légende des Roussalki.



Dominé par les croyances magiques, ce récit se présente avant tout comme un passionnant roman d’atmosphères. Dépaysement garanti avec ses horizons lointains qui transportent le lecteur dans cette Russie du XIXᵉ siècle. Un fabuleux voyage accompli aux côtés de Vassili Vassilievitch Saltikov, folkloriste de profession et membre de la Société russe de géographie, qui bat la campagne dans le but de rédiger un ouvrage d’érudition sur les légendes de ces contrées. C’est en tout cas la version officielle que notre protagoniste servira à ceux qui croiseront sa route, car la version officieuse est tout autre.



Dans sa quête, Saltikov fera donc halte au village de Tcherepitsa où un lac servirait de demeure à ces fameuses roussalki qui donnent leur nom au roman ; à savoir des créatures à la fois merveilleuses et maléfiques proches de la sirène qui, à en croire la légende, ne se révèlent qu’à la lumière de la lune. En avançant pas à pas dans l’histoire, on en apprend un peu plus sur un mystère qui fascine autant qu’il révulse. Mais gare à ne pas brûler les étapes ! En effet, pour ménager les effets et faire durer le suspense, les informations ne sont ici distillées qu’au compte-gouttes. En attendant, on s’attardera sur les traits de caractère que folklore et tradition prêtent volontiers aux femmes d’un certain genre pour souligner le côté obscur du beau sexe. En premier lieu, la sirène dont l’ombre hante toutes les pages. Pour ce qui est du personnage de la sorcière, inutile de faire un dessin : je l’ai adorée ! Elle fera preuve d’une intelligence (redoutable), d’un humour (noir), d’une débrouillardise à toute épreuve et d’une inégalable force de persuasion. Quelle femme vraiment…



Sur un autre front qui n’est, je crois, pas l’aspect dominant du livre, l’auteur convoque certaines valeurs sûres du roman gothique comme peuvent l’être ce manoir suranné habité par une aristocrate à la santé fragile. Quoi qu’il en soit, on se laisse prendre au jeu et on entre très vite dans ces aventures palpitantes servies par un vocabulaire choisi qui renforce tout du long ce sentiment d’immersion.



Roussalki est le premier titre que je découvre d’Alexandre Page et il y a fort à parier qu’il y en aura d’autres. Un auteur à suivre donc.
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Une vie d'artistes

Une plongée dans le Paris artistique de la fin du XIXème siècle.

Phileas Chasselat, jeune peintre dont la carrière est prometteuse, déjà reconnu par 2 fois au Salon pour ses tableaux d'histoire des batailles, catégorie maîtresse dans les canons de l'époque.

Mais il a brûlé son talent dans les fêtes, galas, tripots et autres clubs selects.

Alors qu'il se trouve au bord du gouffre et même tenté à l'idée de sauter dans la Seine, son ami Nicolas lui présente Clémence Soyer, fille d'un industriel lyonnais.

Clémence, bien qu'encore en formation de peinture, a du talent et rêve d'exposer au Salon. avec des scènes de batailles historiques.

Une artiste en jupons dans cette catégorie ? L'époque est-elle prête ?

Pour les paysages, les fleurs, les vaches voire les portraits les femmes peuvent venir exposer leurs "distractions" mais sans parler d'œuvres.

Et dans la catégorie reine des scènes de guerre ?



Comédie humaine et roman d'amour, laissez vous embarquer par la plume ronde, chaleureuse, qui presque ronronne de l'auteur.



De la littérature blanche actuelle dans la lignée des grands romans du XIXème siècle.

Un pur plaisir de lecture



Dois-je vraiment préciser que je vous en conseille la lecture ?

Livresquement votre.

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La petite dame sans et autres récits

L’auteur a eu la gentillesse de me proposer la lecture de ce recueil de nouvelles. Elles se déroulent au XIXème et sont inspirées d’histoires vraies. J’ai beaucoup apprécié ce bond dans le passé et la découverte de personnages très variés du séducteur en passant par l’arnaqueur jusqu’aux monstres absolus (de ce point de vue certaines histoires font froid dans le dos surtout quand on sait qu’elles sont inspirées d’histoires vraies…). Certaines nouvelles sont très dures et d’autres plus légères. Mais toutes ont en commun la qualité d’écriture de l’auteur qui réussit en quelques lignes à nous transporter auprès de ses personnages. C’est un talent de réussir ça tout en donnant l’impression que l’écriture est facile. Certains commentaires évoquent Maupassant et, ce qui me paraissait excessif comme comparaison avant la lecture, l’est beaucoup moins après. C’est ce que j’aime chez Maupassant : une apparente simplicité, pas d’écriture alambiquée et une faculté assez impressionnante à plonger le lecteur dans l’histoire en quelques mots. Cette lecture a donc été un vrai plaisir : merci à l’auteur !
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Partir, c'est mourir un peu

Je suis content d’avoir terminé ce roman sur plusieurs niveaux. Tout d’abord, je ne cache pas que c’est un sacré pavé historique qui a su m’apporter énormément. Je tiens d’ailleurs à remercier particulièrement l’auteur car je ne savais pas grand-chose sur la famille impériale Russe. Grâce à ce roman, j’ai pu la découvrir et l’aimer, regrettant amèrement le sort qui leur a été réservé. S’il y a une chose qui n’a pas changé en un siècle, c’est la perfidie à laquelle se prêtent volontiers les médias, à colporter des rumeurs, monter le peuple avec une déconcertante facilité envers des gens bienveillants et j’en passe. Par avance, je sais que cette chronique sera particulière car j’ai beaucoup de choses à raconter. D’ailleurs, je ne vais pas m’attarder davantage et je passe directement à la rédaction de mes fameuses listes.



Points négatifs :



- Comme j’ai su le dire, c’est un pavé historique. La taille mais cela ne me pose pas de problèmes puisque j’ai lu un autre monstre historique en début d’année, faisant plus de 1 000 pages donc, il m’en faut beaucoup pour me décourager… Et pourtant, l’abandon a effleuré mon esprit plus d’une fois. Certains chapitres sont riches d’informations, de noms, de prénoms, de dates, ce qui provoque de jolies longueurs. Parfois, je me suis vraiment accroché pour poursuivre, mettant en place des petites astuces pour trouver la force de poursuivre. Fort heureusement, tout le roman n’est pas ainsi, ce qui a été d’une très grande aide.



Points positifs :



- La taille aléatoire des chapitres.

- Les nombreuses photos présentes dans ce roman. Par ce biais, j’ai pu mettre certains visages sur quelques personnages et l’expérience était clairement plaisante.

- Cette œuvre aurait pu être coupée en quatre parties. La première met en place le quotidien de la famille impériale Russe. Grâce à cette partie, je me suis pris d’affection pour certains membres, surtout l’impératrice et Alexeï. La seconde, l’arrivée de cette maudite première guerre mondiale et je fus très étonné de constater à quel point la Russie n’était pas préparée à ce fléau, en terme de riposte. Concernant la troisième partie, la disgrâce du tsar et de sa fratrie et enfin, la toute dernière, l’espoir et l’attente. A chaque fois que j’ai abordé une nouvelle partie, l’intérêt fut de nouveau là et forcément, j’ai pu poursuivre.



Là où ma chronique sera un tantinet différente de celles des autres, c’est que je vais me permettre de rajouter quelques lignes, en dehors de mes listes. Tout d’abord, et je suis sincère, je dois un très très grand merci à l’auteur. Je ne savais pas grand-chose de cette famille et tout comme le personnage principal, à la fin, je me suis surpris à nourrir de l’espoir concernant le sort réservé à cette magnifique et si noble fratrie impériale. Jusqu’au bout du roman, j’étais clairement aux côtés de cette petite partie de personnages qui ont fait tout leur possible pour savoir ce qui s’était passé. Et lorsque j’ai su le drame qui s’est joué au tsar et à sa famille, je me suis retrouvé un peu désemparé. Ils méritaient un autre sort que celui-ci mais face à la bêtise humaines… Merci à l’auteur d’avoir su me faire aimer de tels êtres et c’est pour cette raison que je vais me montrer généreux avec la note car avant de connaître le dénouement de ce roman, j’étais parti pour me montrer bien plus sévère. Si, dans un avenir proche, je pouvais croiser d’autres auteurs qui possèdent l’art et la manière de me faire aimer des personnages historiques dont je ne sais pas presque rien, comme ce fut le cas ici, l’expérience ne sera que du bonheur à chaque fois. Donc, encore une fois, un très très grand merci.
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Partir, c'est mourir un peu

Par ce merveilleux roman j’ai fait un magnifique et très intéressant voyage sur une page du temps.. au pays des tsars .. plus précisément sur celle du règne de Nicolas ll ..avec des personnages attachants de beaux paysages et de belles images .. moments de quiétude mais surtout de grands tourments de terribles bouleversements tant pour le Tsar et sa famille que pour le peuple Russe .. une autre façon d’aborder l’histoire...mais quelle histoire ... !peinte et décrite avec de si beaux mots .. bon voyage...
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Partir, c'est mourir un peu

Dans cette fresque historique très riche Alexandre Page nous plonge dans la Russie du début du XXème siècle, à l'aube de la Première Guerre mondiale et de la fin du tsarisme.

A travers les yeux d'Igor Kleinenberg, précepteur d'allemand des enfants impériaux, nous découvrons l'intimité du tsar Nicolas II et de sa famille. Tout au long du roman, nous vivons de l'intérieur les crises, les trahisons mais aussi les amitiés, la guerre et la révolution bolchevique jusqu'à la chute du dernier tsar.

Dans ce cocon peut-être un peu trop protecteur nous nous attachons à chaque membre de la famille impériale, constatant leur unité et leur profonde humanité mais aussi la naïveté et l'idéalisme d'un souverain dépassé par un entourage avide de pouvoir, le menant à sa perte.

Je ressors de cette lecture avec un avis plutôt positif malgré quelques bémols. On ne peut que saluer le travail de recherches de l'auteur tant les dix ans décris le sont avec précision. A la fin de ce roman, la Russie entre 1910 et 1920 n'a (presque) plus aucun secret. Toutefois, j'ai un peu regretté de n'avoir qu'un seul point de vue, le pro-tsarisme, même s'il est tout à fait cohérent avec le narrateur interne. Cette impression de cocon familial protégé m'a laissée la sensation de passer à côté d'une partie de l'Histoire.

Aussi, bien que le récit est très enrichissant, l'exhaustivité de l'auteur mène à un certain nombre de détails qui ont tendance à alourdir l'ensemble, d'autant que le schéma des événements est assez redondant. Ce roman est un pavé et il faut s'y accrocher.

Mais au final les idées transmises, toujours d'actualité, qui font réfléchir : la lâcheté et la traîtrise par intérêts politiques ou économiques, l'impact des ragots et des médias sur la façon de penser et la soif de pouvoir ainsi que l'attachement que l'on ressent forcément pour les personnages font oublier les longueurs et font que « Partir, c'est mourir un peu » est une lecture marquante et à recommander.



Je remercie l'auteur pour son SP.
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Partir, c'est mourir un peu

Une œuvre de titan !

Vous aimez l'histoire ? Ou la Russie ? Ou la vodka (bon ok je blague la... 😂). Plongez dans ce pavé de 700 pages ! 😍

J'ai toujours aimée l'histoire mais la je dois bien reconnaître que c'est un travail de longue haleine ! 😍 On est plongés avec Igor dans la cour impériale de Russie... Et une longue aventure vous attend ! C'est instructif et prenant si bien sur le thème abordé vous intéresse. L'auteur réussit à mettre en lumière certains éléments de l'histoire, et en fabrique une compréhension plus aisée !

J'ai apprécier lire ce livre. Il est gigantesque tant par sa forme que par ce qu'il instruit 💕 bravo à Alexandre page pour ce travail !
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Partir, c'est mourir un peu

Quand l’auteur m’a proposé de lire son livre, j’ai eu un peu peur. Je ne lis presque pas de roman historique et je ne m’intéressais pas du tout à l’histoire de la Russie. Mais je me suis dit que c’était une occasion de sortir de ma zone de confort et j’ai bien fait, car j’ai beaucoup aimé ce livre.

Dans ce roman, le narrateur est le précepteur d’allemand des Grandes-Duchesses de Russie. Il nous raconte l’histoire de la famille impériales de 1910 à 1920, sous le règne du Tsar Nicolas II, en passant par la Guerre de 1905 et la Première Guerre Mondiale. Entre complots, mensonges et idées reçues (surtout vis à vis de la Tsarine), ce roman vous embarque dans l’histoire incroyable de cette famille attendrissante.

Ce livre est très intéressant, j’ai appris quantité de choses sur la Russie et son histoire, que je ne connaissais pas du tout. C’est intéressant aussi d’avoir le regard d’un autre pays sur le conflit de la Première Guerre Mondiale. Je n’entendais que la version belge et française, j’ai adoré ouvrir ce champ de vision.

La lecture a parfois été longue, je dois l’avouer. Le livre fait plus de 700 pages sans dialogues. Mais si vous aimez l’histoire de la Russie, ou si vous ne connaissez pas (comme moi) mais que ça vous intéresse, n’hésitez pas, ce livre vous apprendra tout du règne du tsar Nicolas II.
Lien : https://leslecturesdemy.word..
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Une vie d'artistes

Je remercie Alexandre Page de m'avoir confié son livre , "Une vie d'Artistes".

On fait la connaissance de Philéas, jeune peintre du XIXe siècle et de Clémence, qui désire être reconnue comme peintre, et pouvoir représenter autres choses que des fleurs ou des animaux dans ses œuvres comme c'était à l'époque pourtant coutumier . Une femme ne pouvait pas peindre des scènes de bataille. On nous plonge dans le milieu de l'Art du fin XIX e siècle, où les femmes artistes ont de grandes difficultés à pouvoir exprimer librement leur art, à se faire un nom sans dépendre d'un époux , d'un père. Le texte est en langage soutenu, riche. Le vocabulaire choisi nous ramène à cette époque où les femmes étaient loin d'être considérées comme l'égal de l'homme. Je recommande cette lecture aux amoureux des belles lettres, des détails, et des ambiances d'époque.
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Une vie d'artistes

Agréable plongée dans le Paris de la fin du XIXème siècle, à l'heure de gloire de nombreux artistes. Philéas Chasselat peut être fier de figurer parmi ces peintres qui ont acquis une notoriété certaine depuis l'exposition d'un de ses tableaux de bataille au Grand Salon.

La gloire et les plaisirs qui en découlent permettent à Philéas de mener la grande vie, mais cela ne va guère de pair avec l'inspiration artistique. de moins en moins productif, le voilà vite confronté à la déchéance. Jusqu'à ce que son ami de longue date, Nicolas, lui fasse rencontrer Clémence, sa cousine. Celle-ci aspire à devenir elle-même portraitiste de guerre. Nicolas confie donc Clémence aux bons soins de Philéas pour la guider dans ce genre particulier de la peinture, domaine réservé à la gent masculine.

Clémence et Philéas se plaisent et se complètent mais, confrontés à la critique d'une société moralisatrice et conservatrice, ils envisagent un changement radical.

Le roman « Une vie d'artistes » d'Alexandre Page fut une véritable découverte pour moi. le style de l'auteur est d'un niveau littéraire très pointu : langage soutenu et vocabulaire en adéquation avec le milieu et l'époque décrits dans ce roman.

La vision sociétale qui nous est transmise par l'auteur, via son héros, interpelle dès le début de notre lecture par le manque d'ouverture d'esprit et son aspect machiste. Cependant, en s'accrochant à l'intrigue, on perçoit l'habilité de l'écrivain à nous présenter l'évolution et le combat des artistes et des femmes dans ce Paris qui entre dans une nouvelle ère.


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Roussalki

Les Roussalki, des êtres fantastiques s’apparentant aux sirènes, effrayent les habitants de la petite Russie. La croyance veut qu’elles sortiraient de l’eau une fois la nuit tombée et qu’elles envoûteraient les hommes à proximité afin de les entraîner au fond du lac. Ces sirènes seraient en fait des jeunes femmes n’ayant pas encore connu l’amour, qui se seraient noyées dans le lac.

Vassili Vassilievitch Saltikov débarque dans la petite ville de Tcherepitsa dans le but d’en apprendre plus ce mythe de la mythologie slave. Il interroge les habitants qu’il rencontre sur son chemin, il s’étonne rapidement de leur hospitalité et de leur facilité à parler. Il suspecte que certains ne lui disent pas toute la vérité, ou qu’ils cachent des éléments compromettants. Au fil de ses recherches, il fait la connaissance d’une sorcière du nom de Marva, elle prétend vouloir l’aider dans sa quête, mais les habitants du village le mettent en garde, sous les traits les plus doux peut se cacher le cœur le plus sombre. Vassili n’en a cure, il veut découvrir si le mythe est fondé, car lui aussi ne dit pas toute la vérité…



Ce livre est un véritable coup de cœur ! La plume de l’auteur y est pour beaucoup, j’ai apprécié chaque page, chaque détail, j’ai savouré chacune des péripéties.

Les personnages rencontrés au cours de l’enquête de Vassili sont tous très différents, ils ont tous quelque chose de mystérieux, on a rapidement l’impression qu’ils ne disent pas toute la vérité à Vassili. L’ambiance inquiétante du roman nous enveloppe, on plonge dans l’histoire et on se demande réellement si le mythe est fondé ou non, comme Vassili une partie de nous voudrait qu’il le soit. Les personnages féminins sont passionnants, Marva et la comtesse ont des personnalités poussées aux extrêmes, elles aiment et haïssent avec ardeur. Marva est, selon moi, la vraie Roussalki du roman ! (je ne développerai pas plus pour ne pas spoiler).

Des influences gothiques sont présentes dans le roman, mettant l’emphase sur l’atmosphère oppressante, Vassili est isolé dans le château de la comtesse, et de façon plus générale dans la ville de Tcherepitsa, mais il est surtout seul face au reste du village, un étranger parmi les villageois. Son statut lui permet d’obtenir l’hospitalité des habitants de la petite Russie, sans ce statut social, l’accueil aurait sans doute été bien différent, on remarque également que le comportement des habitants les plus fortunés envers Vassili change lorsqu’ils apprennent sa véritable identité.

J’ai appris des informations intéressantes grâce à cette lecture, je ne savais pas grand-chose de la mythologie slave et c’était un réel plaisir d’en découvrir une partie. L’auteur à fait un excellent travail de documentation et transmet, à travers son livre, son intérêt pour le mythe des Roussalki. Le roman nous tient en haleine du début à la fin, l’intrigue est passionnante et je n’ai trouvé aucune longueur ! Je vous recommande vivement ce livre.

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Roussalki

Il est rare que la vérité rattrape le terrain perdu sur la légende" écrivait Stefan Zweig..



Les temps, les bouleversements ébrèchent et dispersent souvent certaines réalités et le regard que nous y prêtons. Croire devient alors la recréation des choses, croire pour se rassurer , pour différer nos destinées , pour faire vivre d'autres possibilités ou d'autres aliénations. 



Aux confins mystérieux des croyances: les religions, les rites, les mythes et les légendes viennent étayer la constitution de nos réflexions et de nos intégrations. 



Célébrons pour l'heure, la légende et plus précisément une légende slave.



Grimpons sur une télègue  et allons visiter les "isbas" (petites maisons paysannes russes), les us et coutumes des contrées reculées de la Russie du dix- neuvième siècle.



Vous me suivez? Tant mieux, car sous peu , je vais embrumer votre esprit de sensations sombres et faire traîner l'espoir sur vos petites âmes encore tranquilles.



Je vais me faire , le temps de quelques lignes la fée de brumaille aux doigts recroquevillés et empressés de vous conter l'histoire du dernier roman d'Alexandre Page.



ROUSSALKI



Une traversée romanesque au pays des naiades slaves. Oui Roussalki est le pluriel de Roussalka qui désigne une sirène. Une couverture bleu mythique , un titre court et envoutant , vous avez déjà les prémices nébuleux d'une histoire aux remontées inattendues , truculentes et sans fond.



Attention, l'étanchéité de vos esprits n'est plus guère garanti..



C'est donc le troisième roman de l'auteur que je découvre après :



-Partir, c'est mourir un peu



Et



-La Petite Dame Sans



Et c'est sans plus attendre que je vais vous raconter cette histoire et vous confier mon ressenti.





L'HISTOIRE





Vassili Vassilievitch Saltikov  est un voyageur raffiné et énigmatique . Quand il pose son pied dans la petite ville pauvre de Tcherepitsa , il a alors un dessein bien singulier dont je ne vous parlerai pas bien évidemment , mais sachez simplement que de la plus belle et noble des intentions peut naître un très grand mal. Durant cet étrange séjour où il s'empresse de mener à bien quelques recherches , il va alors faire de bien étranges rencontres ..



Il y en premier lieu Ivan Mikhailovitch qui l'accueille à bras et coeur ouverts au sein de sa famille et de son "isba", puis il y a Fedouchka, ce pauvre jeune bougre simplet..



Il fait alors aussi  la connaissance de la comtesse de Zoubrovski, secrète, chétive et recluse puis de Marva , l'impénétrable sorcière au sourire sybillin.



Mais surtout, il y ce lac argenté berceau d'une légende ancrée depuis fort longtemps, celle des Roussalki , ces sirènes d'eaux douces aux robes de brumes , aux teints pâles et aux yeux verdâtres.



Un conte né d'une fête paienne ; la Trinité.



Que font -elles dans ce lac?



Que viennent -elles rechercher de leurs profondeurs?



Pourquoi s'étendent-elles à travers bois et champs par des nuits claires?



Vous le saurez très bientôt , mais surtout n'oubliez pas votre feuille d'armoise cachée sous la semelle de votre soulier..



Un conte, une légende qui va tisser et reconstituer ce puzzle de l'étrange.et qui va à jamais lier chacun des personnages entre eux..





MON AVIS





Pas de suspens en longueur, c'est un immense coup de coeur !



Je dirais même que c'est à cet instant le meilleur roman de l'auteur qui a révélé toute sa verve poétique et onirique.



Comme à l'accoutumée , c'est un travail scrupuleux de recherches et de justesse.



Ce roman relate de façon accessible et entrainante une grande légende de la mythologie slave.



Les descriptions des villages et de la vie paysanne de l'époque sont vivantes , développées et pleines d'authenticité, tellement visuelles qu'on a l'impression de cheminer avec sur ces sentiers , de vivre avec ces protagonistes.



Le style est fidèle à lui même , plus poétisé , plus ensorcelant..



Les chapitres ne sont pas trop longs , j'ai vraiment apprécié ..



En marge de cette histoire, de cette légende une morale se dessine que chacun analysera à sa guise ..



Le point culminant revient à l'atmosphère générale du livre, l'auteur a  su avec maestria nous envelopper de cette aura étrange qu'entretiennent les légendes.



L'auteur n'a pas rationalisé son histoire et c'est sa plus belle victoire.



Je suis laissée porter par les brumes , en apesanteur dans ce bout d'univers où je suis passée sans laisser d'ombres..



Les légendes ne meurent jamais...



Et comme dans tous les romans d'Alexandre Page , le livre s'ouvre sur un poème que je vous partage avec plaisir..





"La lune glisse entre les nuages légers ,



Et un rayon d'argent se repose 



Sur la terre endormie



Une sirène nage , tout en élégance 



Et tranquillement joue avec ses tresses



Au dessus de la sombre rivière



Dans l'eau , elle admire son reflet , 



Et elle chante au clair de lune



Les sons tristes portent 



Sa langueur et son chagrin



La sirène chante et regarde au loin



Elle attend , elle se désole , 



Elle se languit de quelqu'un, 



De celui qu'elle enchantera



FIODOR SOLOGOUB, ROUSSALKI 1878





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Roussalki

Avec « Roussalki » Alexandre Page nous invite à découvrir la Russie rurale du 19eme siècle au travers de contes et légendes issues de la mythologie slave mettant en scène des sirènes, sortes de fantômes de femmes suicidées en se jetant dans un lac par dépit amoureux.

Dans une langue parfaitement adaptée à l’époque, l’auteur, ne lésinant pas sur les descriptions précises, soignées, parfois poétiques, dessine les contours des paysages ruraux de la Russie du 19eme, des mœurs et coutumes de la vie rude des villageois de l’époque et de la psychologie de personnages à la personnalité tantôt âpre, tantôt attendrissante, tantôt inquiétante mais toujours parfaitement crédible dans la pure tradition des héros romantiques. Le principal protagoniste est un homme beau, ténébreux, cultivé, torturé, mystérieux ; le personnage féminin principal, une comtesse à la santé fragile, est mélancolique et dépressive, romanesque, prête à s’éveiller progressivement à l’amour et à la vie qui semblent l’avoir abandonnée depuis longtemps. Je n’en dirai guère plus de l’histoire car dans ce roman ambiance et intrigue se dégustent avec la même découverte à chaque page, en dire plus serait enlever un peu de saveur au lecteur !

En tissant lentement (mais sûrement !) la trame d’un récit épique Alexandre Page nous entraine dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante digne d’un film d’épouvante en Noir et Blanc (j’ai beaucoup pensé pendant ma lecture à l’ambiance du film « Sleepy Hollow « de Tim Burton). L’écriture est extrêmement fluide, le suspense est parfaitement distillé tout au long du récit pour maintenir en apnée un lecteur envouté qui ne lâchera pas les 400 pages avant de connaitre l’issue de l’histoire car l’auteur nous réservé une fin que probablement peu de lecteurs auraient imaginé ! En tous cas ce roman a su me passionner en me faisant découvrir une Russie absolument fascinante avec la richesse de ses légendes et croyances : bravo Dr Page !

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La petite dame sans et autres récits

Je découvre la plume d'Alexandre et je suis conquise ! Les descriptions des personnages et des lieux aident à se projeter, l'écriture est fluide et les histoires, toutes vraies, sont remarquablement narrées. En commençant par la chère petite Madame Sans jusqu'à "Vengeance de femme", en passant par "L'amant jaloux" et " le sens du devoir", on va à la rencontre de l'être humain dans toute sa laideur, si je puis m'exprimer de la sorte. Un être qui n'hésite pas à passer par toutes les bassesses pour atteindre son but. Mais on découvre aussi des personnes remplies de sentiments nobles. Bref, c'est l'histoire de l'Homme, que l'on soit au XIXe ou XXIe siècle. Des histoires qui pourraient être la vôtre ou la mienne.

Merci Alexandre pour cette belle lecture !
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Partir, c'est mourir un peu

Quand j'ai reçu ce livre, j'ai pensé "wow, quel pavé ! ". Cependant, une fois que j'ai commencé à le lire, je n'ai pas pu le poser.



Pour comprendre la situation actuelle en Russie, il faut connaître le passé de ce pays.Et ce livre est un incontournable si vous aimez l'histoire russe, et ce qui concerne la famille impériale. Il s'agit d'un volume bien documenté, bien écrit et qui est essentiel quand on s'intéresse aux trois cents ans d'histoire des Romanov, du premier couronnement, des dirigeants les plus puissants aux enfants les plus innocents, jusqu’à la mort tragique de chacun.



Je n'ai jamais réalisé, jusqu'à ce que je me plonge dans ce livre, combien Nicolas II a contribué à sa propre disparition et à celle de sa famille par les décisions qu'il a prises pendant son temps de tsar. Cela n'aurait probablement pas changé le cours de l'histoire, mais cela aurait pu lui sauver la vie et celle des siens.



L'auteur a fait un excellent travail de recherche pour expliquer en détail tous les événements qui se sont produits à cette époque, jusqu'à la mort des derniers membres de la dynastie Romanov. Il est clair que ce livre a été écrit par un brillant historien dont la compétence littéraire n’est pas à mettre en doute. Ses explications m’ont été extrêmement utiles pour combler mes nombreuses lacunes concernant divers événements et personnages qui ont joué un rôle majeur dans cette tragique histoire.





Pour tous ceux qui s'intéressent à ce genre de récit, je recommande fortement ce livre, car je ne pense pas que quiconque puisse se tromper en ajoutant « Partir, c'est mourir un peu » d’Alexandre PAGE dans sa bibliothèque. Quant à l'écriture et au style, la prose est fluide, pleine de détails, et pas simplement réservée aux érudits.



Merci Alexandre Page pour ce merveilleux moment au cœur de l’histoire impériale russe. J’ai ressenti une folle envie de visiter Saint-Pétersbourg et de marcher de palais en palais en retraçant ces événements …

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Partir, c'est mourir un peu

Ceux qui me connaissent doivent être surpris que je m'intéresse à un roman dont l'auteur ne cache pas sa tendresse pour le tsar Nicolas II et sa famille.

Je suis en effet plus proche de Proudhon (« La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ») ou d' Ellul ( « Plus le pouvoir de l'État et de la bureaucratie augmente, plus l'affirmation de l'anarchie est nécessaire, seule et dernière défense de l'individu, c'est-à-dire de l'homme » ).

Bref plutôt libertaire anar et éloigné des royautés, monarchies, autocraties et autres dictatures (de droite comme de gauche).

Mais comme l'histoire est écrite par les vainqueurs en jetant l'opprobre sur les vaincus, il est donc nécessaire de la relativiser par des visions et des témoignages contraires.

Mon approche était donc plus historique que politique.

La parution de ce roman était la bonne occasion pour aborder cette période.



C'est un roman, mais historiquement très documenté.

Oui, il est orienté "pro Nicolas II" mais sans jamais sombrer dans la caricature.



Le narrateur est le précepteur d'allemand des enfants du tsar.

Ce qui est, en soi, un choix cocasse, car pendant la guerre la tsarine était traitée d'Allemande, suspectée de germanophilie et accusée de collusion avec l'ennemi.



La première partie décrit la vie simple et tranquille de la famille du Tsar, de leurs proches, de leurs parents plus ou moins éloignés, des généraux d'empire ... Enfin, d'apparence tranquille, car le précepteur d'allemand ne voit que la sphère familiale, pas la charge du Tsar.

La partie suivante décrit les multiples cérémonies de commémoration du tricentenaire des Romanov, une très belle leçon de géographie et un bel aperçu des diverses "peuplades" et coutumes de la "grande Russie" de l'époque.

Vient ensuite la partie consacrée à la guerre de 1914. Mais vue de la Russie bien sûr. J'avoue y avoir découvert l'impact et l'aide du front russe sur le front français (Marne et Verdun).

Sans divulgâcher, car vous le savez forcément, vient ensuite les révolutions de Février et Octobre 1917, la déportation en Sibérie, l'armée blanche, les bolcheviques...



Au-delà, du déroulé historique, l'auteur pointe aussi les causes de la chute de l'empire, l'absence de réelle aide des alliés (France, Angleterre...) et les tractations pour se répartir les territoires lorsque la guerre serait terminée.

Les causes malheureusement classiques comme la bureaucratie, les dissensions internes, les luttes de pouvoir, les recherches d'intérêts et de profits.



Envie d'avoir une version différente de l'histoire officielle ? Envie de voyager dans les terres de Russie ?

Lisez ce roman !





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Partir, c'est mourir un peu

« Partir, c'est mourir un peu », Edmond Haraucourt, 1890.



Quoi de plus beau que le premier vers de la Rondel de l'Adieu pour évoquer les dernières années de la plus éminente et fascinante famille impériale de Russie.



Stockholm, 28 mai 1948. Igor Kleinenberg, professeur d'Allemand, replonge avec une certaine nostalgie dans ses souvenirs de la Russie prérévolutionnaire. Engagé comme précepteur des grandes duchesses à la cour impériale en 1910, il se pose autant en acteur de la « grande Histoire » (s'il est admis qu'il y en est une petite ; c'est discutable), autant qu'en spectateur dévoué et attendri. A travers son regard, nous assistons, impuissants, à la fin d'un empire, et non des moindres, à l'escalade de la Révolution, à l'ascension de Raspoutine.



Grande fresque historique dans l'intimité de la famille tsarienne, intimité du quotidien, intimité meurtrie par la Révolution de 1905, famille surprotégée, qui n'aspire finalement qu'à la liberté, la simplicité, à recouvrir l'amour de son peuple.



Bien que fictif, ce récit n'en est pas moins très documentaire. Pour nourrir son roman, l'auteur a compilé une somme considérable de documents ; le propos est d'ailleurs illustré de magnifiques photos d'archives. Nous sentons la présence de l'historien de l'art, du scientifique, du passionné, derrière ces mots.



Ce premier roman est magnifiquement écrit. La prose d'Alexandre Page est belle, soutenue, sans être inaccessible. Une prose classique, sans préjugé aucun, comme on en manque quelque peu en ce moment.



Alors attention : c'est un très long ouvrage de 775 pages, peut-être un peu abrupt pour les « non-intéressés » par ce tournant de l'histoire européenne. Jetez-y néanmoins un oeil ; la qualité de l'écriture vaut au moins que vous vous y arrêtiez pour en apprécier la substance.



Selon moi, et je ne suis absolument pas une professionnelle, la plume d'Alexandre Page, mérite d'avoir un bel avenir d'auteur. Je le lui souhaite de tout coeur.
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