AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alexandre Page (87)


Les grandes-duchesses leur préférèrent les balançoires suspendues aux arbres. Des marins choisis par les plus robustes les poussaient de plus en plus haut, jusqu’à ce qu’ils jugeassent déraisonnable d’aller au-delà, mais les jeunes filles ne se laissaient pas facilement convaincre.
Commenter  J’apprécie          331
Le rondel de l'adieu

Partir, c'est mourir un peu,
C'est mourir à ce qu'on aime
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.

C'est toujours le deuil d'un vœu,
Le dernier vers d'un poème ;
Partir, c'est mourir un peu,
C'est mourir à ceux qu'on aime.

Et l'on part, et c'est un jeu,
Et jusqu'à l'adieu suprême
C'est son âme que l'on sème,
Que l'on sème à chaque adieu :
Partir, c'est mourir un peu.

Edmond Haraucourt.
Commenter  J’apprécie          290
Il fallait serpenter, ruser, roublardiser pour s’élever dans le monde de l’art, contraindre sa nature aux exigences des autres (…)
Commenter  J’apprécie          280
C’était humainement intolérable de les abandonner à présent que leur situation devenait critique. Ils ne m’en auraient pas voulu, car ils pardonnaient tout, mais ma conscience m’aurait poursuivi jusqu’à la fin de mes jours. Je n’aurais même pas eu le courage d’aller voir les enfants malades pour leur dire adieu. Cela leur aurait été si douloureux. Je ne sais pas si j’ai été courageux de rester, alors que je ne m’étais jamais trouvé courageux. J’ai peut-être eu la lâcheté de ne pas être cruel, mais alors la lâcheté, parfois, peut être belle.
Commenter  J’apprécie          287
Comme souvent lorsqu'un homme en Russie tentait de corriger des erreurs, de remettre de l'ordre et de la justice là où ils n'étaient plus, il se trouvait des semeurs de troubles pour recréer le chaos.
Commenter  J’apprécie          280
Ces disputes arrivaient fréquemment dans la tanière de ces Mandrins modernes, mais également, l’alcool aidant, à la sortie des tripots où ils avaient leurs habitudes. L’un de ces tripots se situait rue de Rambuteau et était aussi le lieu de détente de Nicolas Arras, modeste garçon de lavoir qui passait ici une fois par semaine boire un verre avant de rentrer chez lui, rue de la Bûcherie.
Commenter  J’apprécie          272
L'impératrice se montrait plus circonspecte, voyant dans la Douma trop de députés hostiles représentant moins la volonté du peuple, qu'elle savait acquis à la cause de son époux, que leurs propres volontés. Ce serait mentir que dire qu'elle avait vu d'un bon œil cette assemblée se constituer après la révolution de 1905, ce qui l'avait fait passer aussitôt pour ure conservatrice notoire de l'autocratie absolue. Elle partageait l'idée communément admise que le parlement servait surtout à satisfaire les ambitions et la vanité personnelles de ses membres.
Commenter  J’apprécie          250
Il existe toutefois un autre échantillon de l'espèce humaine que l'on prend le risque de rencontrer aux abords des bijouteries : le gentleman cambrioleur. Cette espèce a pratiquement disparu de nos jours, et on pourrait même la dire éteinte à l'heure où les moyens de sécurité de ces commerces ne permettent plus sa subsistance. Le braqueur a remplacé le filou élégant et la violence les méthodes raffinées. Mais hier, jadis, et si curieux que cela puisse paraître les bijouteris étaient les établissements les moins protégés qui soient.
Commenter  J’apprécie          230
Le goût du chocolat me ramenait à ce jour où Nastia, les gants encore tachés de sa gourmandise, m'avait tendu ses bonbons en m'invitant à piocher mon préféré. Je revoyais ses yeux bien sûr, son sourire innocent, sa gentillesse. Lorsqu'on passe huit années aux côtés de quelqu'un dans son quotidien, même lorsqu'il n'est pas là, il se trouve toujours des saveurs, des parfums, des sons qui nous renvoient immanquablement à des moments de bonheur partagés.
Commenter  J’apprécie          220
Pourquoi ne lui dit-il pas au [ Kaiser ] que le gazage n'est pas la guerre mais un abattage au poison ? C'est dégoûtant, et nous ne pouvons rien faire pour ces pauvres hommes qui se tordent de douleur, m'avait confié l'Impératrice au sujet de l'usage massif de gaz asphyxiant sur le front, avant d'ajouter: Maintenant, les Allemands, pour éviter les bouches à nourrir, préfèrent laisser le typhus et le choléra se développer au milieu de nos prisonniers plutôt que de nous les rendre. Ce ne sont pas des pratiques de militaires, mais de sauvages.
Commenter  J’apprécie          200
Quelques vieux arbres conservent seuls encore le souvenir du "Crime de Gérardmer".
Commenter  J’apprécie          170
En fait, Anastasia subissait sa position malaisée dans la fratrie. Elle était encore toute jeune et elle acceptait difficilement que l’attention fût concentrée sur son petit frère. Ce dernier souffrait d’hémophilie, maladie qui exigeait la plus grande prévenance et une surveillance de tous les instants. 
Commenter  J’apprécie          170
Le Russe est rêveur, abstrait et attentiste ; l'Américain pratique, concret et actif. Le Russe tend à la mélancolie ; l'Américain est toujours tourné vers le lendemain. Le Russe travaille par nécessité ; l'Américain trouve dans le labeur sa raison de vivre. Il y a une sorte d'inévitable incompréhension entre le Russe et l'Américain.
Commenter  J’apprécie          170
Elle désirait que les enfants apprissent eux-mêmes à se modérer, à comprendre la limite à ne pas franchir et le meilleur moyen pour cela était encore de ne rien leur proscrire formellement. Cela me surprit tout de même la première fois que j'entendis les grandes duchesses jouer au tennis dans leur salle de classe et faire de la bicyclette dans les couloirs du palais et je compris mieux pourquoi li n'y avait ni antiquités ni objets inestimables dans les appartements de la famille impériale !
Commenter  J’apprécie          170
Je lui présentai mes difficultés, tout en cherchant à rester le plus positif et optimiste possible, indiquant que je me félicitais déjà beaucoup de Maria, qu'Olga et Tatiana me donnaient satisfaction et qu'Anastasia, quoique moins à l'aise , était volontaire. Lorsque j'eus terminé ma phrase, il me regarda d'un air qui montrait qu'il n'était pas dupe de mon commentaire euphémique à l'égard de sa cadette. Il resta un moment silencieux avant de reprendre : " C'est un clown, monsieur Kleinenberg. Apprenez-lui le mot, je crois qu'il est universel !"
Commenter  J’apprécie          160
Le lieutenant Davidov voulut tirer pour les faire fuir, mais l’interprète abaissa son fusil :
— Vous les mettriez en colère. Ils sont trop nombreux. Ils vous lanceront des pierres et vous déchireront avec leurs griffes et leurs dents. Mieux vaut s’en aller sans précipitation.
Le guide ordonna au groupe d’éviter les gestes menaçants et de regagner le sentier.
Commenter  J’apprécie          150
Piotr Nikolaïevitch Krasnov avait été adjoint à l'expédition à la dernière minute, lorsque de retour de permission, il avait constaté que le quartier général recherchait des cosaques pour accompagner et protéger une mission diplomatique en Abyssinie. Il lui avait été compliqué de convaincre ses supérieurs, mais depuis plusieurs années déjà, son talent d'écrivain militaire lui avait donné de la notoriété. En 1896, son étude sur les cosaques au début du XIX° siècle avait suscité un intérêt, et l'on disait que l'empereur lui-même possédait un exemplaire de l'ouvrage. Ainsi, ce fut par la plume que le lieutenant Krasnov gagna sa place au sein de l'expédition, chargé de prendre des notes et des croquis pour en narrer les péripéties éthiopiennes. Issu du prestigieux régiment Atamanski de la garde impériale, dont il arborait les insignes argentés caractéristiques sur le bleu clair de son uniforme, sa réputation et la gloire de sa lignée aussi ancienne que les cosaques du Don avaient finalement conduit le colonel Artamonov à lui confier le poste de commandant de l'escorte.
Commenter  J’apprécie          150
Il n'y a que deux genres de souverains, dit-on, qui s'exposent aux révolutions et aux coups d'État : les trop gentils et les trop cruels. Il se trouve toujours des mauvais pour renverser les premiers, et des oppressés pour renverser les seconds. L'indulgence et le pardon, voilà les deux vertus qui causèrent d'abord la perte de Nicolas II.
Commenter  J’apprécie          150
Comme l'écrivit un jour très justement un historien russe, tout ce qui comptait pour ces individus était de prouver au peuple qu'il ne possédait qu'un quart du cheval, plutôt que de l'aider à devenir propriétaire du cheval entier. La difficile condition des petites gens servait de propagande et ils la nourrirent même, entretenant sciemment leur misère pour accélérer la chute de l'Empire et leur permettre de récupérer le pouvoir tombé des mains impériales. Tous ces comploteurs ignoraient bien sûr que leur révolution d'intellectuels ouvrirait la porte à une révolution populaire qui les balayerait à leur tour, puisqu'aucun d'entre eux n'avait réalisé qu'ils n'existaient que par la seule présence de l'Empereur sur le trône.
Commenter  J’apprécie          150
Pour tous le tsar était l'oint du Seigneur, et une fois ma proximité avec ce dernier dévoilée, je possédais un peu de son aura, si bien que l'on m'étreignait d'une étouffante attention teintée de superstition. J'étais comme l'un de ses saints, et au-delà de m'étouffer, cela me gênait.
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Alexandre Page (161)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3149 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..