La vérité est que nous sommes tous nés avec un réservoir d’horreurs et qu’aussi gros soit-il, sa capacité restera toujours bornée. Parfois, il déborde un peu et l’on peut éponger la mélasse qui s’en échappe. Parfois, il explose avec tout ce qui faisait de nous un être équilibré.
Quand fiction et réalité dansent les yeux bandés au bord de la falaise.
Il faut un peu de temps pour s’habituer à être interrompu dans ses réflexions par celles d’un cadavre.
Si cela se trouve, tout aussi pourri soit-il, le cerveau des macchabées continue à tourner au ralenti de même que leurs mouvements. Ça voudrait dire qu’il est condamné à réfléchir et philosopher sur sa nouvelle et putrescente condition entre deux repas.
Une ode sur la capacité que nous avons à voir le monde avec des œillères.
Bref. Je devais emmener les filles à l'école, mais un groupe de morts- vivants rôdait autour de la maison depuis la veille au soir. D'habitude ils finissent par se lasser et aller un peu plus loin. Mais pas cette fois. J'allais être en retard. Mon mari n'était pas là.
La vie est faite de choix qui peuvent l’écourter.
Le mignon tatouage sur le mollet s’en est allé pour figurer un nouveau symbole. J’imagine qu’il devait s’agir d’un cœur avec des ailes ou d’une putain de licorne chevauchant un arc-en-ciel. Maintenant ça ressemble plus à un sudoku qu’on aurait passé au hachoir à viande et qu’on aurait laissé sécher sous un soleil de plomb.
Sous mes doigts, derrière son oreille droite, j’ai senti la surface rugueuse du trou. Pas plus gros qu’une tête d’épingle. Directement, dans le cerveau pour neutraliser le phénomène. Papa était un fiché Z et ils s’en sont occupés. Tous les fichés Z y passent.
Dans ces moments, Angélique était une de ces femmes, une de ces jolies filles qui d’un côté vous susurre des mots doux à l’oreille et de l’autre vous presse une lame contre les testicules.