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Bibliographie de Alexandre Tomadakis   (3)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En 1971, Philippe Lejeune excluait donc Colette de son répertoire de « L'autobiographie en France » « dans la mesure où un tel pacte n'existait pas ». Il reconnaissait pourtant « l'évidente inspiration autobiographique » de ses récits. Mais « Colette n'a jamais écrit une autobiographie suivie. Bien plus, Colette elle-même, on le sait, s'est refusé à écrire ses mémoires, alléguant qu'elle n'aimait pas à parler d'elle-même ».

La question mérite d'être reprise. Sans discuter de la nécessité de ce pacte, il faut revenir sur sa forme et rappeler que celui des « Mots » de Sartre ne figure pas à l'intérieur de son livre, mais à l'extérieur, sous forme « d'interviews accordées au moment de la publication ». Le caractère externe de cette déclaration d'intention chez Colette, telle qu'elle s'exprime dans certaines pages de « La Naissance du jour », ne semble pas avoir retenu l'attention. Les principes dévoilés alors résument une expérience passée, celle qui va de « Claudine » à « Chéri », et précède une réalisation neuve, celle de « Sido ». On a aussi oublié que les récits de « Vrilles de la vigne », ont, presque tous, paru d'abord en feuilleton dans une rubrique de « La Vie parisienne » intitulée « Le journal de Colette ». Aveu transparent d'une préoccupation « diariste », à la source de l'entreprise autobiographique.

(p. 130)
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La nostalgie des êtres, des instants et des choses est, nous le croyons bien, loin, très loin d'être, chez Saint-John Perse, surtout dans « Éloges », un élément négatif. L'on comprend que, malgré l'extrême jeunesse du poète, un Proust se soit intéressé à ce véritable « temps retrouvé ». Mais la poésie du jeune étudiant de Bordeaux contemplant « règnes et confins de lueurs » va plus loin encore que le roman-fleuve de « la recherche du temps perdu » : l'éloge évoque le passé par la nostalgie mais en même temps l'intègre à ce que, de par la poésie, nous pouvons apercevoir de l'éternité.

(p. 77)
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La Bibliothèque de Babel peut bien se confondre avec le monde, comme l'inconscient est cette structure commune à tous les esprits. Tous deux se réduisent à une infinité de combinaisons que la réalité ne saurait épuiser. Tous deux se construisent sur une contradiction. La parole quotidienne consciente entre en conflit avec la le méta-discours de notre psychisme. D. Anzieu rappelle que Borges vécut intimement ce déchirement en faisant l'apprentissage conjugué de l'espagnol et de l'anglais, de l'oral et de l'écrit, de la mère et du père. La Bibliothèque nous entraîne dans un double périple : « Jusqu'au point où le corps s'articule avec le code, où l'enfant parle puis écrit pour sa mère, dont la bouche parle puis écrit pour lui, l'inconscient propose au discours de nombreuses possibilités de combinaisons fantastiques, à cause de leur nombre, de leur forme et de leur contenu ». Plus précisément encore : « le voyage mystique du narrateur à travers la bibliothèque de Babel est une exploration symbolique du corps de la mère – un sein nourricier qui est aussi une bouche qui parle, une bouche qui enseigne à l'enfant extasié le code phonologique ».

(p. 174)
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Comme dans le « Rivage des Syrtes », tout dans « Le Pavillon d'or » semble donc à la fois clair et obscur. Derrière le sens littéral, le lecteur ne cesse de chercher un sens caché. Cette histoire bien abstraite d'un homme aux prises avec la beauté y encourage. D'où le foisonnement des interprétations symboliques. Le texte les suscite en nous associant au mystère d'un homme et de son acte. Mais il ne nous dévoile les secrets ni de l'un, ni de l'autre. Le récit n'a qu'une face, celle que propose son narrateur.

(p. 114)
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Nous avons expliqué au début de cette étude qu'il ne s'agit pas d'assimiler Francis Ponge à quelque « Lucrèce des temps modernes » ; son but n'est point apologétique, encore moins initiatique, c'est tout simplement un « parti pris » poétique. C'est, si l'on préfère, sous forme de « cosmogonie concrète » cette vue « globale des choses » chère à Pascal définissant « l'esprit de finesse ».
Comment, objectera-t-on, cette vue des choses, fût-elle globale, peut-elle s'ériger en véritable cosmogonie ? – Par la grâce, tout simplement, des mots et des choses : quel est, en effet, le mérite essentiel de la poésie de Ponge dans « Pièces », si ce n'est, concrètement, par le jeu des mots, de présenter les choses les plus diverses « dans tous leurs états » et, inversement, en mettant le mot « dans tous ses états », de construire une véritable « cosmogonie ».

(p. 83)
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