Un peintre même médiocre qui aura peint son temps sera plus intéressant
dans l'avenir que celui qui, avec plus de talent, aura peint une époque qu'il n'a pas vue.
Le peintre de race ne se croit jamais arrivé il cherche constamment à élargir et à élever son art, même au-dessus de ses forces c'est d'ailleurs, pour un artiste, le seul moyen de ne pas défaillir, à un certain âge.
Les grands maîtres sont plus étonnants chez eux qu'au Louvre, parce qu'en les regardant chez eux on épouse le pays où ils sont nés.
Un artiste ne saurait jamais assez approfondir les secrets de son art, mais il ne doit jamais perdre sa naïveté native.
Le peintre est, dans le domaine de l'art, le plus choyé et le plus rétribué, et c'est celui qui se plaint le plus.
Si la main droite devient trop habile, il faut se servir de la main gauche. Le cerveau ne doit pas se laisser dominer par la dextérité de la main.
Le peintre qui fait toujours le même tableau plaît au public par l'unique raison que celui ci le reconnaît aisément et se croit connaisseur.
Tous les sujets d'imagination, tous les caprices du cerveau, sont permis au génie. Chez le peintre de la nature, il n'y a que le vrai.
Les sujets les plus intéressants sont ceux que l'on peut examiner dans toutes les dispositions de l'esprit et du cœur.
La peinture à l'huile est bien au-dessus de l'aquarelle et du pastel le temps détruit les uns, et ennoblit l'autre.