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Critiques de Alice Renard (196)
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La Colère et l'Envie

Un premier roman d'une toute jeune autrice qui donne à lire, à entendre les voix d'une famille pas comme les autres.

Isor est une enfant qui n'entre pas dans les clous, dans la norme. Sa famille essaie de gérer comme elle peut. La mère, le père nous font part de leur vie quotidienne, de leurs efforts, de leurs échecs, de leurs réussites. Un trio qui s'isole, unit par une enfant mutique.

Puis entre en scène le vieux voisin, par hasard, par le secours inattendu d'une réparation impromptue. Isor et lui vont former un duo improbable et touchant.

Et enfin, dans un solo que l'on n'attendait plus, Isor nous offre sa voix, ses mots. Maladroits et tellement francs, ces mots. Cela manque un peu de réalisme, vous le verrez à la lecture, mais on s'en fiche tellement !

Un premier roman étonnant de maîtrise, de sensibilité et d'originalité.
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La Colère et l'Envie

Je suis toujours admirative des premiers romans, et celui-ci est audacieux et vraiment très bien écrit. A seulement 21 ans, Alice Renard déploie déjà une langue riche et une maturité remarquable. Ceci-dit j'avoue que j'ai été déroutée, j'ai eu un peu de mal à me laisser porter par l'histoire d'Isor (une enfant déscolarisée avec un petit truc en plus indéterminé) et de sa relation avec des parents largués qui ne savent comment communiquer avec leur fille, et ont eux-mêmes du mal à comprendre ce qui la lie à Lucien, un voisin de 80 ans chez qui elle passe tous ses après-midis d'adolescente. Je m'en voudrais presque de ne pas avoir été touchée par cette histoire, mais si je suis honnête je dois dire que je suis passée totalement à côté. Comme si j'avais été devant une peinture techniquement bien réalisée mais qui m'aurait laissée de marbre. Je pense néanmoins qu'Alice Renard ira loin, son potentiel et ses qualités littéraires ne font aucun doute.
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La Colère et l'Envie

J'ai été très émue par ce premier livre d'Alice Renard. Elle décrit avec justesse et poésie la différence, l'errance médicale, l'incompréhension, la mise à l'écart et la souffrance. Grace à l'amour de son entourage, car c'est toujours grâce à l’amour qu’un devenir est possible, cette jeune fille s'épanouit et trouve l’apaisement. C’est ce que l’on peut souhaiter à toutes les personnes « différentes », au sein d’une société qui accepterait la neurodiversité humaine… Cet ouvrage n’est pas sans me rappeler celui de Hugo Horiot, l’empereur c’est moi, dans lequel il raconte la construction d’un enfant autiste.
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La Colère et l'Envie

Rapporté hier de la mediathèque, fini aujourd'hui ! Ce livre est un petit bijou, un trésor ciselé d'humanité.

Trois parties, trois ambiances et trois ressentis.

La première partie m'a émue aux larmes tellement j'y ai retrouvé tout ce que nous avons vécu et continuons de traverser mon mari et moi depuis 35 ans. La manière de rendre compte de cette expérience m'évoque la prise de notes d'un professionnel, même si l'on trouerait dans ce cas plutôt les indications "madame" et "monsieur". Un couplé, deux solitudes, chacun gérant comme il peut le tsunami qui a bouleversé leurs vies, en fonction de son bagage, de son caractère, de ses forces et faiblesses. L'enfant est à la fois absent (puisqu'il ne prend pas la parole) et présent (trop, jusqu'à l'envahissement).

La deuxième partie nous emmène de l'autre côté du miroir. Sous le regard du voisin, les parents aimants et bienveillants deviennent égoïstes et odieux. Dans cet univers merveilleux, la complicité inattendue et si belle entre Lucien et Isor libère toutes les chaînes et les barrières. Le livre bascule et tourne progressivement le dos au réalisme. Les parents d'Isor sont perdus, le lecteur aussi. Oú est la vraie Isor, quel est son vrai visage ? S'est-elle jouée de nous ?

Ce doute nous l'avons connu avec notre enfant, encore et encore. Mais parce que le récit relève davantage du conte que du roman, Ia confiance dont fait preuve Lucien à l'égard d'Isor joue le rôle d'un révélateur photographique, transformant le négatif en positif. C'était bien son métier d'être photographe ?



Après un coup de théâtre magistral, la troisième partie est de l'ordre du rêve ou de la magie. Isor ad-vient au monde, pleinement adulte et libre.

Dans la vie, ce n'est jamais ainsi que les choses se passent, heureusement que les livres existent pour aider les parents à tenir le cap de l'espérance.

Un grand merci à Alice Renard pour ces précieuses pages.
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La Colère et l'Envie

Original, surprenant, ce roman ne vous laissera pas de marbre.

Il se compose de 3 parties : le père et la mère racontent leur fille Isor « différente », le voisin, un vieil homme de 80 ans, raconte ses relations avec Isor et une dernière partie confronte les pensées des parents avec celles d’Isor.

Touchant, criant de vérité, on découvre grâce au point de vue des parents ce que c’est qu’avoir à élever une enfant différente, qui ne se comporte pas comme les autres. Puis vient la description du vieil homme, différente de celle des parents qui fait voir Isor d’une autre façon. Jusqu’à la dernière partie…
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La Colère et l'Envie

Coup de coeur pour ce magnifique premier roman de Alice Renard, jeune auteure prodige qui tout comme Isor n'a pas été une « enfant comme les autres ».

C'est le triste constat que les parents d'Isor portent sur leur progéniture que les nombreux spécialistes ont tenté désespérément de faire entrer dans une case. Autiste, surdouée, aliénée, stupide, tout y passe.



Isor ne veut pas apprendre à lire, Isor ne veut pas parler, Isor ne veut pas d'interactions sociales. Et si Isor pouvait mais ne voulait pas ?

Et si tout simplement, le désir d'Isor était de se focaliser sur l'essentiel en éliminant tout ce qui lui semblait superflu ?

Isor est constamment emplie d'une colère noire, pleure, crie, pique des crises démentielles pour des raisons tellement incompréhensibles qu'il serait vain de tenter de la consoler. Mais Isor peut aussi être un rayon de soleil, rire, danser, imiter des langues étrangères.

Déscolarisée dès l'âge de 6 ans, inadaptée au monde qui l'entoure, Isor reste un mystère que ses parents démunis maintiennent dans une bulle de protection.



Jusqu'à ce problème de plomberie. Isor est confiée à Lucien, un voisin de leur immeuble.

Entre le vieillard brisé qui n'attend plus rien de la vie et la jeune fille de 13 ans, nait une relation intense, immédiate et fusionnelle. Le monde de deux êtres esseulés que tout oppose va soudain basculer.



On ne peut que ressortir ébloui(e) de ce chef d'oeuvre ! Une prose magnifique, incroyablement maîtrisée, merveilleusement poétique, qui a quelque chose de magique. Déconcertant, émouvant, intense !

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La Colère et l'Envie

En dehors des cases.



Isor n'est pas une enfant comme les autres. Autiste ? Attardée ? Idiote ? Personne ne comprend ce qu'elle est. Ses parents décident de vivre en vase clos avec elle.



J'ai bien aimé cette lecture. Cette histoire se structure en trois parties. La première se concentre sur les parents d'Isor. Confronté au handicap de leur fille, ils font face à l'incompréhension et au jugement de leur proches et du corps médical. Face à l'adversité, ils décident de s'isoler. Cette première partie est très touchante. La détresse des parents brise le cœur. L'incompréhension des proches est révoltante.



La seconde partie m'a, au contraire, moins convaincue. Un voisin noue une très forte relation avec Isor. Cette relation aurait pu être belle, elle m'a mise très mal à l'aise. Julien est septuagénaire, Isor à douze ans, et cette relation est présentée comme amoureuse. Je n'y vois pas de beauté, j'y vois une relation moralement douteuse.



La troisième partie se concentre sur Isor. Celle-ci fugue et envoie des courriers à ses parents. Je l'ai bien aimée au début, puis elle m'a laissée de plus en plus hermétique. Il y a beaucoup trop de distance dans cette dernière partie. De façon globale, j'ai adhéré à la plume de l'autrice. Son style est maitrisé et poétique. Il dénote positivement de la production littéraire actuelle.



Bref, un premier roman sympathique malgré quelques faiblesses.
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La Colère et l'Envie

Isor est une petite fille qui ne parle pas. Une petite fille qui ne tient pas en place, mais pourtant capable de se laisser captiver par d’improbables programmes télé pour peu qu’ils soient dans une langue qu’elle ne connaît pas. Une petite fille qui reste étrangère à ses propres parents.



Ceux-ci consulteront médecins, psychologues et spécialistes, chacun y allant de son diagnostic plus ou moins fantaisiste, avant de leur tourner le dos. Fini les sentences prononcée sur un ton docte et les traitements à n’en plus finir. Désormais, ce sera eux et elle.



Jusqu’à ce qu’une autre personne vienne s’immiscer dans leur trio. Lorsque Isor débarque un jour chez le voisin, un vieux monsieur qui pensait ne plus rien avoir à attendre de la vie, c’est pour ne plus le quitter. Au grand dam de ses parents qui se sentent relégués au rang d'accessoires, Isor passe tous ses après-midi en sa compagnie. Le sentiment de complicité et d’osmose est immédiat. L’amour qu’ils se vouent mutuellement donne à leurs vies respectives une intensité jusqu'alors inconnue.



La très jeune auteure de ce roman impressionne par sa maturité et le regard aigu qu’elle pose sur deux êtres situés aux bornes opposées de l’existence. La brièveté du récit lui confère une intensité remarquable, le rythme imprimé par l'alternance rapide des narrateurs est étourdissant, et l’écriture ose emprunter des chemins peu académiques. La hardiesse de cette jeune auteure est indéniable et l'on peut à juste titre lui en être reconnaissant. Pourtant, en ce qui me concerne, je suis restée en lisière de ce texte. Comme si l'ambition et la virtuosité avaient pris le pas sur l'émotion. Affaire de sensibilité personnelle, sans doute, car vous avez dû, tout comme moi, découvrir nombre d'avis de lecteurs pleinement conquis... A vous d'apprécier !
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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La Colère et l'Envie

Alchimie du verbe

"C'est l'histoire d'une jeune fille qui se sauve (à comprendre aux sens propre et figuré). Isor c'est une version de moi, poussée à l'extrême, un avatar enchanté qui vit tout avec intensité", avec exubérance, sans limites. Finalement, Alice Renard a fait de l'écriture sa voix et sa liberté, son moyen d'exister. Et ce premier roman La Colère et l'Envie n'est autre qu'une expérience spirituelle d'où jaillit un langage aux accents enfantins, d'une "familière étrangeté" avec des mots nouveaux pour dire l'être, sa métamorphose et sa (re)naissance.

C'est naturellement que La Colère et l'Envie d'Alice Renard, Prix Méduse 2023 de la Vocation littéraire, a fait sensation en septembre 2023. L'œuvre de cette primo-romancière de 21 ans est un éblouissement. Fraîchement diplômée en littérature médiévale à la Sorbonne, Alice cultive son jardin en s'initiant à la permaculture dans les Pyrénées !
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La Colère et l'Envie

La construction presque théâtrale de ce livre est diablement efficace et le style l'est tout autant. Trois personnages principaux nous décrivent l'évolution d'Isor : sa mère, son père et plus tard un voisin. Ils nous expliquent chacun leur façon personnell de réagir au mutisme, aux colères et aux actions d'Isor, une fillette puis jeune fille différente. Il est question de paternité, de maternité, de lutte, de désemparement, d'abandon. La médecine tient elle aussi sa place dans cette histoire. Puis le récit vient aussi se teinter de tendresse, d'espoir et d'amour.

Un livre qui fait réfléchir sur l'intime, le non- dit, l'importance du partage, du Cri et de l'Envie. Pour ma part, une empreinte restera longtemps de cette lecture remarquable.
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La Colère et l'Envie

Moui, bon... Il y avait de l'idée, il est clair, dans ce premier roman de Renard, mais, cependant, je n'ai pas trouvé la mise en place si bonne que cela. Oui, c'est poétique, le voyage pour se découvrir et se comprendre, oui, c'est philosophique et symbolique... Mais c'était tout de même assez grotesque, il ne faut pas le nier. De plus, j'ai trouvé que c'était bien pauvrement réalisé... {9}



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La Colère et l'Envie

Immense coup de coeur pour ce roman de la rentrée littéraire 2023 que je n'avais pas lu encore.



Isor naît dans une famille d'apparence normale, mais elle n'est pas comme les autres enfants. Elle ne parle pas, manifeste de grandes colères très petite, s'enfuit du domicile familial où ses parents s'organisent pour la garder. Autisme ? Schizophrénie ? Surdité ? Prostration ? Toutes les hypothèses sont étudiées mais aucune n'est retenue par les médecins qui se succèdent pour tenter de qualifier son mutisme apparent.



Ce sont ses parents qui parlent d'elle, tour à tour. En quelques fragments successifs, ils parlent de leur désarroi devant cette fille qui grandit, et qui ne fait rien comme les autres enfants. Elle ne prononce aucun mot en français, mais est capable de reproduire à l'oreille de nombreuses langues étrangères.



Un jour que la mère est vraiment dans l'obligation de la laisser, elle la confie aux bons soins de son voisin septuagénaire, un certain Lucien. Une sorte de coup de foudre surgit entre eux, si cette expression ne paraissait pas ridicule pour une relation entre une fille de 13 ans qui n'a jamais prononcé un mot, et un homme de 76 ans seul, abattu de tristesse. On parlera alors peut-être plus volontiers d'alchimie entre les deux êtres, notamment autour de la musique qui est la seule consolation de Lucien.



C'est lui qui tient le stylo dans cette seconde partie du récit, décrivant les entrevues quotidiennes avec celle qui fait refleurir sa vie d'homme esseulé.

Une troisième partie va faire entendre la voix d'Isor au travers de lettres que la fille va écrire à ses parents au quotidien. Enfuie à l'occasion d'un accident que subit Lucien, elle a rallié l'Italie pour des raisons qui nous seront dévoilées peu à peu. Il y sera question de deuil, de chagrin, mais surtout de raccommodage, de réparation ou de résilience, peut-être. Et il y sera surtout question d'une naissance au langage.



Mais raconter l'histoire de « La Colère et l'Envie » n'est certainement pas suffisant pour expliquer le plaisir qu'on éprouve à découvrir la plume de Alice Renard. D'une incroyable maturité, alors qu'elle n'a que 21 ans, elle sait parfaitement faire naître une émotion profonde chez ses lecteurs.



Ce fut le cas pour moi en lisant les lettres d'Isor – de la poésie à l'état pur.

A l'image de celle-ci :

« Père, mère

Ces dernières semaines chez vous, écarlates. La colère bouffe les tripes. Me secoue m'écume me séisme – hors de tout. A l'extérieur de ma tristesse. Seulement dans ma colère je sors de ma tristesse. Lucien qui faiblit, vulnérable. La colère. de sa faiblesse. La colère de sentir chavirer les gens qu'on aime. Il mérite la robustesse pour toujours Lucien. »





D'une immense sensibilité, la langue d'Isor (ou d'Alice Renard) m'a prise aux tripes moi aussi. Alice Renard touche si juste qu'on en ressort remué, troublé, en un mot - ému. J'avais repéré ce livre de la rentrée littéraire, avait attendu quelques mois avant de l'ouvrir à mon tour, et la magie a opéré en moi, j'en suis ressortie bouleversée. Avec l'envie de partager ce coup de coeur avec tous mes amis Babeliotes – plusieurs l'ont déjà lu et partagé avec enthousiasme – j'invite chaleureusement les autres à le faire.


Lien : https://versionlibreorg.blog..
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La Colère et l'Envie

Un roman choral à trois voix : celle des parents, celle du voisin, puis celle d’Isor. Une très belle écriture, souple et profonde, et pourtant, pas de coup de coeur de mon côté. J’ai eu du mal à accrocher au style de la première partie avec les dialogues intérieurs des parents qui ont fini par m’ennuyer, ai retrouvé de l’engouement lorsque Lucien prend la parole, et ai eu du mal à accrocher à la dernière partie, de par le langage utilisé et le fait que cette partie d l’histoire me paraisse peu probable.



Je pense néanmoins que cette auteure a beaucoup de talent ! Mais je n’ai pas été conquise par cette histoire.
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La Colère et l'Envie

Roman en trois parties. La première nous permet d'apprendre à connaître Isor au travers des pensées alternées du père et de la mère. Isor est difficilement définissable. Handicapée ? Autiste ? Associable ? Asperger ? Blocage psychologique face à la société actuelle ?

La mère est plutôt conciliante, le père pas trop tolérant.

Ils ont tenté ce qu'il pouvait : psys, etc. pour finir par abdiquer et ne pas la scolariser.

La deuxième partie est pleine de tendresse avec ce solitaire vieillard voisin qui contre son gré va s'attacher à Isor. La troisième partie pour tenter de comprendre.

Une jolie prose sur la différence et la tolérance. Bien que j'ai été gênée tout le long dans le fait qu'elle ne soit ni en institution ni à l'école. Mais bon c'est une fiction ! Premier roman audacieux au pari réussi.

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La Colère et l'Envie

J'ai autant aimé l'histoire que la façon dont elle est racontée. Le personnage d'Isor reste très mystérieux, insaisissable, décrite par d'autres qu'elle-même. L'image qu'on se fait d'elle vole en éclat dans la troisième partie du roman, la sidération de ses parents reflétant la nôtre. Ce récit subtil et délicat d'émancipation est aussi une histoire de l'amour que partagent Isor et ses parents, ainsi qu'Isor et Lucien. Un roman d'une grande justesse, d'autant plus surprenante pour une autrice de 22 ans.
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La Colère et l'Envie

"Lu en audio".

Une jolie réussite en ce qui concerne l'alternance des voix et des points de vue. C'est particulièrement le cas du couple qui semble être assez dysfonctionnel et qui nous offre des moments surprenants lorsqu'il s'agit de décrire une même situation...

Le roman commence de manière assez hachée avec la souffrance de cette famille dont l'enfant semble dans l’incapacité de parler et prend son rythme avec l'arrivée du petit vieux qui nous offre la meilleure partie du livre : celle où une forme de connivence improbable advient.

La dernière partie est plus... disons... un peu n'importe quoi...

Certes ce n'est pas facile de boucler un roman avec de tels personnages mais l'échange épistolaire et la rédemption... Même en Sicile...

Voilà, à écouter, cela a été assez sympathique jusqu'à un certain point.

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La Colère et l'Envie

Une pépite, d'une sensibilité extrême.. le 3/4 du livre raconte le handicap de la jeune fille, c'est bien présenté mais sans plus. Et j'aurai probablement abandonné cette lecture sans l'avis élogieux d'une amie au goût littéraire similaire.. et quelle serait la perte de ne pas avoir découvert cette fin du roman. Pure merveille ❤️
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La Colère et l'Envie

Isor est une enfant différente, autiste peut-être, mais le mot n’est jamais prononcé. Elle vit avec ses parents, qui, après de nombreuses errances médicales et scolaires, ont décidé de la garder à la maison et se sont progressivement isolés de tout le reste. Ils ont encore leurs activités professionnelles mais ont adapté leurs horaires pour se relayer auprès de l’enfant. Un jour, alors qu’il y a des travaux chez eux, ils confient la fillette de 13 ans à un voisin, un homme âgé, qui vit seul. Il a été photographe, il adore la musique. Entre lui et l’enfant se noue une relation de confiance et d’amour. Isor passe alors ses journées chez Lucien et s’ouvre petit à petit à la vie. Jusqu’à ce qu’un évènement vienne rompre les habitudes et pousse Isor vers le monde, vers le passé de Lucien.



J’ai beaucoup aimé ce livre, construit en trois parties.



Dans la première, le père et la mère s’expriment tour à tour et racontent leur vie avec Isor, le bouleversement qu’a amené l’arrivée de cette enfant pas comme les autres chez eux. Les deux parents sont très différents et chacun survit à sa façon. La mère est aimante, surprotectrice, centrée sur son enfant. Le père ne comprend pas sa fille, lui en veut, elle lui fait peur.



Dans la deuxième partie, c’est Lucien qui raconte sa découverte d’Isor, son irruption chez lui et le progressif apprivoisement qui s’établit entre eux. On perçoit que Lucien a vécu un drame et que la présence d’Isor vient combler un manque.

Dans la troisième partie, Isor a disparu, Lucien est à l’hôpital. Commence alors le récit d’une libération et d’un envol, au travers des réactions des parents et des nouvelles qu'ils reçoivent de leur fille. Même si l’épopée d’Isor est peu crédible, je l’ai perçue comme un conte, comme le récit d’une aventure initiatique dans laquelle elle s’embarque, comme pour se substituer à Lucien qui n’en a plus les moyens.



C’est un premier roman, Alice Renard est toute jeune, née en 2002, elle étudie la littérature médiévale à la Sorbonne. Donc rien à voir avec le sujet de ce livre ! Mais quel talent pour créer un univers, varier les styles, donner la voix à ses personnages et en particulier à Isor. Une histoire très forte et très maitrisée.
Lien : https://ruedesiam.blogspot.c..
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La Colère et l'Envie

Isor. Lucien. Aniella.

Je vous ai tellement aimés.

Père. Mère. J'ai souffert avec vous.

J'ai adoré ce livre. Cette sensibilité.

Plus que tout, j'ai adoré les lettre d'Isor.

Et j'ai adoré découvrir sur le compte Instagram de son auteur qu'elle partait sur les traces de son héroïne en demandant à des inconnus de la recevoi, de lui apprendre la Sicile, car elle voudrait rencontrer "celles et ceux qui ont du turquoise dans les poumons".

On m'a prêté "La colère et l'envie" d'Alice Renard mais je crois que je vais l'acheter. Pour pouvoir le lire, le relire, m'y plonger, y rester...

Une pépite.
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La Colère et l'Envie

Beaucoup a été dit sur La Colère et l'Envie, il y avait tant de commentaires dithyrambiques dans les media à la rentrée que cela avoir coupé court à toutes velléités de le lire de mon côté. Quelques mois après, j'ai mis la main dessus, étonnée par la petite taille de ce prétendu nouveau monument littéraire, et je l'ai dévoré pour mon goûter en écoutant les oiseaux annoncer le printemps. Et je dois bien l'avouer, j'ai été bouleversé par ce texte et par l'écriture si particulière et personnelle d'Alice Renard. Cette jeune femme a-t-elle été touchée par la grâce? Un choix de mots si délicats, qui parlent avec profondeur et justesse de parentalité, de vieillesse, d'une enfant qui ne rentre dans aucune case, du langage, de son impossibilité jusqu'à la création d'une langue.
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