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Critiques de Aliette de Bodard (58)
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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

J’avais adoré la fantasy mésoaméricaine d’Aliette de Bodard avec le cycle des "Chroniques Aztèques" et Acatl son prêtre enquêteur (série bloquée par Panini qui ne sait pas quoi faire de la manne financière des amenée par les stickers de footballeurs mais plus radin qu’eux tu meurs, mais qui demande un pognon de dingue pour que les auteurs récupèrent les droits des séries qu’ils ont abandonnées), or si le pitch de "La Chute de la Maison aux Flèches d'Argent" est séduisant j’ai vraiment eu du mal à rentrer dedans avant la dernière partie du roman qui elle remonte bien le niveau de l’ensemble…



- Il y a un dimension post-apocalyptique puisque que l’historie se déroule en 1974 soixante années après la Grande Guerre Magique qui a débuté en 1914 et dont le monde ne s’est jamais remis, car les guildes de magiciens de tous les pays se sent méchamment foutues sur la gueule et c’est l’Europe toute entière qui a été dévastée avec des conséquences irrémédiables pour l’environnement à cause des pollutions magiques qui en ont résulté… Là où le bât blesse c’est que l’Histoire nous a prouvé que n’importe quel peuple frappé par une catastrophe finit par se relever, et souvent plus vite qu’on ne le croit, or ici plusieurs décennies après l’Apocalypse on en est encore à piller les grands magasins parisiens et à voler le voisin d’à côté pour survivre plus longtemps que lui : ce manque d’imagination est malheureusement typique des littératures de l’imaginaire yankee, qui sont persuadé qu’en dehors de la civilisation consumériste il n’y a point de salut…



- Il y a toute une dimension uchronique puisque les mythes et légendes sont une réalité pour chaque civilisation qui les ont utilisée comme des instruments de pouvoirs au service des nations du monde entier (les quelques pages sur les magies exotiques sont fascinantes et ont se demande pourquoi l’auteure a volontairement laissée de coté toutes ses bonnes idées)… C’est l’Occident qui une fois de plus a fini par s’imposer, non grâce au christianisme mais grâce aux anges déchus qui amnésiques et aptères tombent du ciel à intervalles réguliers et ces créatures de pure magie sont traquées sans pitié par les contrebandiers pour transformer chaque morceau de leurs corps en artefacts, reliques ou ingrédients alchimiques en sachant que plus ils sont jeunes et plus il sont puissants ! Mais ces derniers se sont organisés pour prendre le contrôle de la société avant de se lancer à la conquête du monde entier, car leur supériorité en sciences magiques



- Il y a une dimension politique assumée par l’auteure qui a de la suite dans les idées, puisqu’on suit principalement les états d’âmes d’un Vietnamien engagé de force dans la Première Guerre Magique et qui après la mort de ses compagnons d’armes aimerait enfin rentrer chez lui (plongé dans ses souvenirs idéalisés du passé il râle et se pleurniche, mais franchement il ne fait pas grand-chose pour y parvenir)… Car il a survécu là où les autres sont morts car il s’agit d’un Immortel banni de la Cour Céleste dont la magie exotique attire la curiosité voire la convoitise des anges et des alchimistes des différentes guildes parisiennes… IRL on a construit jusqu’à 5 monuments aux morts dans le moindre patelin de France et de Navarre, mais on a déboursé un radis pour rapatrié chez eux les soldats africains et asiatiques : c’est cela aussi l’impérialisme et le suprématisme, le colonialisme et le racisme !



Tout cela est très intéressant, sauf que le worldbuiling est survolé donc peu ou pas exploité, que le magicbuilding est survolé donc peu ou pas exploité et que le relationship drama tourne en rond puisqu’il est centré sur Philippe / Pham Van Minh Khiet qui ne veut pas qu’on découvre son passé, sur Emmanuelle qui fait tout pour oublier son passé et sur l’ange déchue Isabelle qui amnésique n’a aucun passé… Pire on pose l’ambiance et on s’attarde longuement sur les très nombreux états d’âme des uns et des autres, mais le Paris post-apo semble se limiter à la Seine, à l’Île de Cité et à la cathédrale Notre-Dame tandis que le siège de la Maison aux Flèches d’Argent où tout semble se dérouler semble se limiter à une aile ouest, une aile est et à un ensemble de souterrains. Tout tourne autour des maisons majeures et des maison mineures, les guildes de magie qui se sont transformer en gangs voire en tribus, mais on ne sait presque rien de leurs territoires, de leurs hiérarchies, de leurs organisations, de leurs objectifs, de leurs fonctionnements ou de leurs us et coutumes et on n’en sait pas plus sur l’équilibre des forces au sein de la capitale (c’est tout juste si on explique que la Maison aux Flèches d’Argent autrefois dirigée par Etoile-du-Matin est en déclin bien qu’il ait passé la main à la magicienne Sélène, et que la Maison Aubépine aujourd’hui dirigée par Asmodée est en train de s’élever).

On est entre le polar et le récit d’apprentissage, puisque tandis que Philippe et Isabelle apprenne à s’intégrer dans la Maison aux Flèches d’Argent c’est sous les ordres de la magicienne Sélène que l’alchimiste Emmanuelle toxicomane enquête sur l’épidémie de morts mystérieuses qui semblent frapper l’ensemble de ses informateurs… Ces derniers étant souvent agents doubles, une réunion rassemble les chefs de guildes mais les meurtres ne s’arrêtent pas pour autant ce qui met de l’huile sur le feu et pas qu’un peu, mais certaines rivaux semblent ne pas être surpris du tout par la mauvaise tournure des événements (pire semble l’anticiper et l’accompagner), et on cherche dans un huis-clos fantastique la créature tueuse (esprit vengeur ou monstre mythologique ? l’un comme l’autre semble lié à la disparition d’Etoile-du-matin 10 ans auparavant)… Sauf que les 3 personnages principaux font l’aller-retour entre Paris et Notre-Dame en mode le loup, la chèvre et le chou, et qu’il faut attendre qu’Isabelle parte en guerre avec les ailes de fer de Lucifer pour que le souffle épique fasse enfin son apparition. La fin est bien, mais que ce fut long et lent avant d’y parvenir : je vais lire la suite, mais pas tout de suite ^^



PS : quitte à faire du LGBT, puisqu’on a des couples gays et lesbiens en veux-tu en voilà, et bien autant y aller à fond pour raconter quelque chose d’intéressant avec :
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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2016-2017.



Livre découvert en librairie à sa sortie et lu quasiment dans la foulée tant la couverture m'intriguait. D'ailleurs, si on fait attention aux détails, elle pourrait résumer à elle seule l'histoire de ce livre. le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est vraiment atypique dans sa construction et sa complexité, et, en même temps, on n'a pas du tout le temps de nous ennuyer pendant notre lecture. Je connais cette auteur de nom grâce à une critique de Boudicca sur « Les Chroniques Aztèques » (une série dont la suite n'est toujours pas publiée). Celui-ci semble être un tome unique.



Je disais complexe car il y a énormément d'informations à retenir dans ce roman, aussi bien l'histoire du décor, que les différents personnages ou l'histoire en elle-même. L'auteur nous a créé un décor très intéressant, l'histoire se déroule à Paris et semble-t-il 60 ans après la Première Guerre Mondiale qui n'a pas eu la fin que nous lui connaissons. Nous avons donc différents renseignements sur l'histoire coloniale (Annam, Indochine), la guerre, l'histoire à Paris ainsi que sur la partie fantastique de ce roman car Paris, et le monde, est habité par des Déchus et des mortels. Nous apprenons donc la mythologie liée aux Déchus ainsi qu'à d'autres peuples, le système des Maisons (accueillant des Déchus, des mortels et des alchimistes) et la magie propre à chacun. Les personnages sont, quant à eux, suffisamment caricaturés pour être reconnaissables, tout en étant plus complexes qu'ils n'y paraissent au premier abord, car seul Philippe est l'élément clé de cette histoire, sans en être le héros (si jamais il y a un quelconque héros dans celle-ci) mais le narrateur étant changeant, j'avais tendance (au début) à oublier un peu qui était qui parmi les autres. Et concernant l'histoire proprement dite, il s'agit d'un mélange d'enquête policière, où le meurtrier est d'un genre particulier dans ce monde peuplé de Déchus et de mortels, et de quêtes de pouvoir entre les différentes Maisons. Une histoire complexe à souhait comme je les aime et difficilement classable entre uchronie, fantastique et policier.



Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une incroyable découverte du style et de l'imagination de cette auteur franco-américaine et un gros coup de coeur pour cette histoire à part entière dans un monde uchronique et fantastique où nous voyons apparaître des Déchus, des dragons, des alchimistes... Chose amusante de la part de l'auteur, elle parle ouvertement d'homosexualité et des risques liés à la drogue (manque, dépendance, dégâts sur l'organisme...). Un roman vraiment inclassable, comme le souligne Phooka, que je vous conseille très fortement de découvrir si vous aimez les romans sortant de l'ordinaire. Ma curiosité a été mise à rude épreuve durant toute ma lecture et je compte bien renouveler l'essai avec les futures publications de cette auteur (dès que j'aurais lu « Les Chroniques Aztèques »).



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Dimensions Galaxies Nouvelles

Une fois n’est pas coutume, la collection Fusée de Rivière Blanche n’accueille non pas une anthologie issue d’un appel à textes sur un sujet précis (comme Dimension de Capes et d’Esprit ou Dimension Antiquité, par exemple), mais plutôt une anthologie issue d’une revue. En effet, Pierre Gévart nous dégote ici un condensé de nouvelles déjà publiées une première fois dans les premiers numéros de Galaxies, nouvelle série (quand il en a repris la direction).





Le casting réuni pour cet ouvrage a de quoi faire des envieux, jugez plutôt : Xavier Mauméjean (« Engadine ») ; Frédéric Serva (« Hommes d’équipage, les papillons tissent les voiles de vos vaisseaux ») ; Daniel Paris (« Les Baobabs de Mars ») ; Jean-Michel Calvez (« Méduses ») ; Timothée Rey (« Boulonnaille ») ; Laurent Queyssi (« Nuit noire, sol froid ») ; Alain Dartevelle (« La Vie Synchrone ») ; André Ruellan (« Devoir d’achat ») ; Jacques Barbéri (« Le Génome et la mort ») ; Martin Winckler (« Alice in Wonderland ») ; Fabien Clavel (« Le Printemps des murailles ») ; Pierre Stolze (« Mon ascenseur parle avec un accent allemand ») ; Sybille Fairmach (L’Avocat et la Prisonnière ») ; Dominique Douay (« Le Prisonnier en son royaume ») ; Christian Vilà (« Rosée des lianes ») ; Sylvie Denis (« Les Danseurs de la Lune double ») ; Aliette de Bodard (« Chute d’un Papillon au point du jour »).



Indéniablement, je n’ai eu, au premier abord, que peu de véritables coups de cœur parmi ces nouvelles. Dans ces moments-là, je m’interroge sur l’intention de cette anthologie : il s’agit de retracer les premiers numéros dirigés par Pierre Gévart et non de faire un ouvrage où nous progressons au fur et à mesure dans un thème donné. Et c’est là que le lecteur peut davantage retourner sa lecture pour en sortir autre chose. La thématique de l’emprisonnement, du cloisonnement, se fait jour, mais de façon lentement amenée ; l’anthologie n’est pas du tout construite autour de cela, dans ce but, ce qui change tout à fait notre appréciation, mais qui empêche le lecteur de lire les nouvelles dans l’ordre ? Il y a forcément un auteur ou une référence que vous connaîtrez, et tout simplement je conseillerais de commencer par ce bout-là. Personnellement, c’est la nouvelle de Fabien Clavel qui a débloqué ma lecture.



Outre que nous retraçons plutôt précisément la construction progressive de cette revue, Galaxies nouvelle série (nouvelle formule donc), nous avons là une vraie anthologie faite pour mettre en avant ses auteurs : c’est non seulement l’occasion de découvrir rapidement l’œuvre d’un auteur qui nous est inconnu, mais surtout de prolonger l’aventure avec d’autres qui peuvent nous être plus familiers. De ce point de vue-là, la nouvelle de Fabien Clavel est très intéressante et m’a parfaitement convenu, puisqu’il nous narre un conte sur l’oppression insidieuse, le conditionnement et la routine assassine : « Le Printemps des murailles » est un récit efficace et implacable (tout en l’insérait dans ses différentes thématiques habituelles). Egalement un peu connaisseur de Xavier Mauméjean, j’avoue que l’auteur m’a un peu perdu dans sa courte nouvelle, « Engadine », sur une « solitude du majordome » un peu étrange dans un univers où l’on ne peut que deviner un certain automatisme contraignant. Pour le reste, je pourrais vous parler de l’ascenseur infernal façon Pierre Stolze ou bien « Le Prisonnier en son Royaume » d’un Dominique Douay que je découvre et que je ne tarderai pas à relire chez Les Moutons électriques. L’intention de certains auteurs pour nous introduire dans leur univers particulier : citons ainsi au débotté, la « Rosée des lianes » psychédélique et onirique de Christian Vilà, les touchants et uchroniques « Danseurs de la Lune double » de Sylvie Denis où l’auteur crée une histoire jeunesse pour adultes avec juste ce qu’il faut de subversif, les étranges « Méduses » de Jean-Michel Calvez qui recèlent une angoisse bien maîtrisée, donnant ainsi envie (là aussi) de découvrir cet auteur reconnu, et enfin l’ultime nouvelle « Chute d’un Papillon au Point du Jour » où Aliette de Bodard (une habituée des prix littéraires reçus pour ses nouvelles et ça se ressent parfaitement ici) dévoile une enquête parfaitement maîtrisée dans un univers aztéquo-asiatique qui est probablement très proche de ce qu’elle développe dans sa saga en cours des Chroniques Aztèques. Veillons malgré tout à ne pas trop déflorer cette quantité d’entrées en des univers complexes dont la fenêtre d’exploration nous est finalement bien petite.





Merci donc à Rivière Blanche, car découvrir ces anthologies est toujours enrichissant dans la connaissance d’auteurs méconnus ou débutants, et également (bien sûr) d’auteurs déjà familiers mais par des textes à part dans leur bibliographie. En lecteur averti, il faut savoir s’approprier ce matériau pas forcément accessible très facilement ; c’est un effort à faire, mais qui rapporte à hauteur de ce qu’il coûte.



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Les Chroniques Aztèques, tome 1 : D'obsidienn..

Décidément, le retour de la collection de fantasy « Éclipse » chez Panini aura cette année donné lieu à de très belles surprises ! Parmi elles, ce « D'obsidienne et de sang », premier volume des « Chroniques aztèques » signées Aliette de Bodard qui fait ici une entrée fracassante dans le domaine des littératures de l'imaginaire français. Adapté d'une des nouvelles de l'auteur (« Obsidian Shards »), initialement publiée dans le numéro XXIII de « Writers of the Future », le roman prend la forme d'un thriller magique mettant en scène l'une des plus puissantes civilisations précolombiennes, celle des Aztèques. On y suit le parcours d'un certain Acatl, grand prêtre des morts, chargé d'enquêter sur la mystérieuse disparition de la belle et ambitieuse prêtresse Eleuia. Disparition à laquelle les dieux eux-mêmes semblent être mêlés... Le mélange des genres a de quoi surprendre, même si Aliette de Bodard est loin d'être la première à l'avoir expérimenté. Difficile entre-autre de ne pas penser aux aventures du détective Garrett signées Glen Cook ou encore, plus récemment, à celles de Lasser, enquêteur un peu médiocre confronté pour son plus grand malheur aux capricieuses divinités du panthéon égyptien par Sylvie Miller et Philippe Ward (« Un privé sur le Nil » ; « Mariage à l'égyptienne »).



Le principal intérêt de ces « Chroniques aztèques » réside en ce qui me concerne en grande partie dans l'originalité du lieu et de l'époque choisis, puisque l'essentiel de l'action se déroule vers 1480 à Tenochtitlan, sous le règne de l'empereur Axayacatl (soit près de quarante ans avant l'arrivée des Espagnols). S'il n'est pas rare que les civilisations grecques, romaines ou encore celtiques soient mises à l'honneur dans des ouvrages de fiction, les civilisations précolombiennes, elles, se font pour leur part beaucoup plus discrètes malgré la richesse de leur culture et le dépaysement qu'elles ne manquent jamais de susciter chez le lecteur. L'initiative d'Aliette de Bodard n'en est que plus louable, d'autant plus que l'on s'aperçoit bien vite du sérieux et de l'abondance des recherches effectuées par l'auteur qui nous propose une vision d'ensemble de l'empire Mexica très éloignée des clichés que l'on rencontre malheureusement souvent dès qu'il est fait mention des civilisations précolombiennes. Certes, nous avons affaire à un peuple sanguinaire pratiquant des sacrifices humains dans le cadre de leur religion, mais à aucun moment celui-ci n'est présenté comme démoniaque et encore moins primitif.



Malgré quelques inévitables libertés prises avec l'histoire, Aliette de Bodard nous donne donc un bon aperçu du peuple aztèque, de ses coutumes, son organisation politique et sociale, et surtout de son panthéon. Il est notamment particulièrement agréable d'arpenter en compagnie du protagoniste les différents quartiers et zones de la ville, des différents temples à l'enceinte sacrée en passant par les jardins flottants, le lac Texcoco... Rien à redire également du côté de l'intrigue, parfaitement maîtrisée et bien rythmée, ou des personnages qui, à défaut de très profonds pour le moment, se révèlent en tout cas pour la plupart convaincants et attachants, à commencer par Acatl, prêtre n'ayant rien d'un héros et aussi doué pour la sorcellerie que pour la médecine légale. Saluons enfin la présence à la fin de l'ouvrage d'un long dossier comprenant un lexique, un index des personnages et surtout une explication de l'auteur concernant la naissance du roman (ses méthodes de travail, les ouvrages utilisés, les romans qui l'ont inspirée...). Ceux qui le désirent pourront également découvrir en avant première le premier chapitre du second volume des « Chroniques Aztèques », « Le Cinquième Soleil », mettant à nouveau en scène Acatl qui n'est de toute évidence pas au bout de ses peines !



Un premier tome fort réussi qui parvient efficacement à mêler polar, histoire et fantastique. Il ne reste plus désormais qu'à se montrer patient en attendant la parution du second opus des aventures d'Acatl. A ceux qui auraient apprécié cette brève plongée au cœur de l'empire Mexica, je conseillerais également l'excellent « Azteca » de Gary Jennings, roman historique consacré aux dernières années de l'empire avant l'arrivée des Espagnols.
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Serviteur des Enfers

Un polar historique qui se déroule à l’époque des aztèques ? J’étais curieuse de le découvrir.



J’ai eu du mal avec les 80 premières pages du roman et j’avais l’impression de pédaler dans la semoule, ce qui m’a fait hésiter à poursuivre ma lecture.



Heureusement que je me suis accrochée, parce qu’ensuite, le récit est devenu plus facile à suivre, plus intéressant et là, je ne l’ai plus lâché.



Qu’est-ce qui a bloqué au départ ? Les noms à rallonge et imprononçables des divinités aztèques (Mictecacihuatl, Mictlantecuhtli, Tezcatlipoca, Huitzilopochtli, …) et de certains personnages, que j’ai parfois rebaptisé dans ma tête : Mihmatini (la soeur d’Acatl) est devenue Mimimathy (ce qui a posé un problème de cohérence lorsque j’imaginais cette jeune fille avec la tête de Joséphine ange gardien, en train de claquer des doigts).



Le glossaire des personnages aurait dû se trouver au début du roman et non à la fin pour faciliter les lecteurs à s’y retrouver dans la multitude des personnages.



Ce polar historique est aussi un polar qui lorgne du côté de la fantasy et du fantastique, ce qui fait que les personnages peuvent parler avec leurs dieux, qui existent dans l’autre-monde, ce qui fait que certaines créatures sont, elles aussi, tout à fait réelles et non issues d’un esprit ayant trop fumé du peyolt ou la moquette.



Au départ, cela m’a un peu déstabilisé, mais ensuite, plus aucun souci avec la magie et cet univers particulier de la mythologie aztèque.



L’atout de ce roman, ce sont ses personnages, assez marquants, notamment Acatl, le grand prêtre des morts, qui enquête afin de disculper son frère (même s’ils sont en froid) et tous les autres qui vont graviter autour d’eux. Malgré leurs noms à se faire une torsion de la langue, on arrive à retrouver qui est qui, chacun ayant ses caractéristiques propres.



L’autre atout du roman, et non des moindres, c’est que l’autrice a parfaitement intégré les mœurs de vie de la société aztèque. Au lieu de nous servir des plâtrées de faits de la vie quotidienne des Aztèques, elle a incorporé le tout dans son récit, ce qui fait que, eu fur et à mesure de notre lecture, on en apprend plus, sans que cela soit lourd et indigeste. L’univers mis en place est riche, on est immergé au cœur de l’empire tout de suite.



Ce n’est pas un roman policier qui va trop vite non plus, Acatl n’aura pas une enquête facile et c’est petit à petit qu’il va remonter la piste et trouver qui est coupable, sans pour autant qu’un dieu lui ait soufflé la réponse.



Mais, vu que nous sommes dans un univers de fantasy et de magie, il faut plus s’attendre à un colonel Chimichurri avec le poignard d’obsidienne, dans le temple d’un dieu, qu’une résolution traditionnelle d’enquête. Au moins, l’autrice a réussi son grand final, qui n’était ni trop rapide, ni trop long, ni trop simple. Il m’a tenu en haleine !



C’est un polar historique dans un univers de fantasy et de magie qui est réussi, même si j’ai eu du mal avec le début, ce qui m’a donné envie de tout arrêter, mais ma récompense est venue en m’accrochant et en poursuivant ma lecture, car ça en valait la peine, vu l’univers mis en place par l’autrice, qui est tout à fait réaliste et bien détaillé.



Un roman de fantasy que je suis contente d’avoir lu et d’avoir découvert cet univers riche, même s’il est déstabilisant au départ.



PS : ce roman est déjà paru, en 2011, sous le titre de "D’Obsidienne et de sang".


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Ma première expérience avec Aliette de Bodard s'étant révélée plutôt concluante (même s'il semblerait que la suite des « Chroniques aztèques » ne fera finalement pas l'objet d'une traduction), c'est avec curiosité que j'ai décidé de me lancer dans son dernier roman dont l'action se déroule dans notre bonne vieille ville de Paris. Un Paris presque méconnaissable car complètement défiguré par les dégâts causés par la guerre magique que se sont livrées les principales factions se partageant le pouvoir dans la capitale. Les « Maisons » qui ne sont pas sorties trop amochées du conflit cohabitent désormais en plus ou moins bonne intelligence et, si les plus puissantes ne résistent parfois pas à l'envie de continuer à titiller leurs rivales, toutes prennent en tout cas bien soin de ne jamais véritablement mettre en péril le fragile équilibre régnant sur la ville. Des Paris « réinventés », il en existe évidemment déjà des tas : rien que dans la production littéraire française de ces dernières années les exemples sont légion, d'Estelle Faye, à Karim Berrouka, en passant par Maïa Mazaurette jusqu'à, plus récemment encore, Aurélie Wellenstein Si le décor n'a donc en lui-même rien de bien original, l'ambiance dans laquelle baigne cette cité complètement défigurée et traumatisée par la guerre est en revanche nettement moins ordinaire. Et c'est là que réside à mon sens à la fois le plus gros atout de ce roman, mais aussi sa principale faiblesse. Car si l'atmosphère sombre et pesante qui entoure le récit n'a guère de mal à remporter l'adhésion du lecteur, le choix de l'auteur de ne pas s'attarder sur les spécificités de son décor en décevra plus d'un. La majorité des scènes se déroule ainsi dans l'enceinte même de la Maison aux Flèches d'argent, et non dans les rues de Paris dont nous n'avons que de furtifs aperçus (les grands magasins, la Seine et Notre-Dame).



De même, Aliette de Bodard se montre relativement avare en détails concernant son univers et son histoire. On sait qu'une guerre terrible a opposé les Maisons les unes aux autres, que des alliés de l'étranger ont du être sollicités, que les Déchus (comprenez les anges bannis du Paradis) existent depuis un bon moment déjà... mais c'est à peu près tout. Si on devine grâce à quelques mentions qu'il existe effectivement un monde en dehors de Paris, on ne connaît toutefois rien des relations entretenues entres les pays étrangers et les Maisons, ni entre celles-ci et le reste du pays. On ne sait pas non plus d'où elles viennent, ni la manière dont elles sont arrivées au pouvoir... : bref, tout ceci reste pour le moment bien trop flou. Parmi les rares repères fournis, la mention de troupes coloniales envoyées à Paris au moment de la guerre pour servir de chair à canon est en revanche intrigante et permet à l'auteur d'intégrer à son récit des éléments propres à la culture vietnamienne qu'elle connaît bien. Cela se manifeste notamment par la mise en scène de certaines créatures issues de la mythologie asiatique qui côtoient ici des figures plus « traditionnelles », à commencer par les Déchus, anciens anges incapables de se rappeler la raison de leur exil et doté de pouvoirs déclinants (que les lecteurs allergiques à la religion se rassurent, l'auteur se garde bien de mettre l'accent sur l'origine divine de ces créatures). Les mortels lambda qui sont parvenus à survivre à la guerre se mêlent quant à eux sans difficultés à tout ce petit monde mais ne semble en toute honnêteté pas servir à grand chose, à l'exception de ceux capables de manipuler les artefacts remplis de la magie des Déchus. Une magie dont on ne sait, là encore, presque rien et dont les personnages se servent un peu quand et comme ils le veulent, chose qui ne manquera pas de faire tiquer une partie des lecteurs.



Je suis également assez mitigée en ce qui concerne l'intrigue qui démarre de manière fort prometteuse pour complètement s'essouffler au milieu du roman. La faute à un déclencheur franchement bancal, reposant davantage sur le hasard que sur une quelconque planification machiavélique de la part du « méchant » de l'histoire. Celle-ci se perd d'ailleurs très vite dans des sous-intrigues peu passionnantes dont certaines ne semblent servir qu'à retarder la résolution finale qui se révèle bien trop prévisible. Si la lecture ne peut pas vraiment être qualifiée de passionnante, elle n'en est pas pour autant ennuyeuse, loin de là. La plume de l'auteur est fluide, agréable, et propose d'aborder un certain nombre de thématiques vraiment intéressantes (la colonisation, l'exil, l'addiction...). Un mot, enfin, en ce qui concerne les personnages qui possèdent pour la plupart un beau potentiel mais qui ne m'ont, là encore, pas vraiment convaincu. Car si protagonistes comme personnages secondaires possèdent tous une personnalité relativement étoffés, on peine malgré tout à s'y attacher, soit en raison d'un trait de caractère agaçant, soit parce que certaines de leurs décisions manquent de logique. C'est notamment le cas de Séléné, Déchue ayant pris la tête de la Maison aux flèches d'argent, dont les crises d'autorité finissent par devenir lassantes, d'autant plus que la plupart de ses choix lui sont dictés par orgueil davantage que par volonté de préserver sa Maison. Le comportement des autres est plus logique mais leur personnalité manque bien souvent de sel : Madeleine est trop timorée, Emmanuelle trop effacée, Isabelle trop naïve... Les chefs des Maisons Lazare et Aubépine sont en revanche mieux campés mais pour le moment trop peu présents pour que l'on puisse se faire une idée précise de leur véritable caractère.



Vous l'aurez compris, je ressors assez mitigée de cette lecture qui possède dans l'ensemble beaucoup de potentiel mais dont certains aspects demeurent trop peu étoffés pour véritablement parvenir à captiver le lecteur. Les tomes suivants (s'ils font bien l'objet d'une traduction) devraient mettre l'accent sur d'autres Maisons et ainsi, peut-être, développer un peu plus et l'univers. Affaire à suivre, donc...
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Les Chroniques Aztèques, tome 1 : D'obsidienn..

Celui-là, je l’avais attendu de pied ferme : et bien je n’ai pas été déçu du voyage !



Au début je m’attendais à une version mésoaméricaine des aventures du Juge Ti. Mais on nous offre beaucoup plus que cela : l’équivalent précolombien du très bon "Car je suis Légion" de Xavier Mauméjean. Dans les 2 livres qui constitue le roman un fonctionnaire humble d’origine et de caractère doit faire face à la jalousie de ses pairs et les ambitions de ses supérieurs. Leurs seules armes seront leur intégrité, leurs convictions inébranlables et une poignée d’alliés motivés par une cause qui les dépasse tous. Car face à des crimes innommables la frontière est mince entre la main des hommes et la volonté des dieux. Un crime sanglant, un drame familial, un sombre complot contre l’Empire des Mexica, des prêtres ambitieux, des divinités jalouses… 400 pages bien remplies qui se lisent très bien et très vite : dépaysement garanti !



Quelques petits bémols sans grande importance :

- cela reste quand même basiquement un thriller durant les 2/3 du roman

- les scènes d’action manquent légèrement de peps malgré un final qui se veut épique

- avec le matériel à disposition, on aurait quand même pu espérer de meilleures descriptions

- psychologiquement cela reste un peu occidentalisé pour cette civilisation si riche et si particulière (mais pouvait-il en être autrement pour n'importe quel auteur quelles que soient sa documentation et sa motivation ?)



La formule a vraiment du potentiel : j’ai hâte de lire la suite ! Dès qu’on sort des anglo-saxonneries on lit des choses souvent aussi originales qu’intéressantes car les auteurs sont obligés de se documenter en amont et sont libérés de la comparaison avec les poids lourd du genre.

Faites vos réserves de sang vif, prenez vos couteaux d'obsidienne...

et partez affronter les menaces qui pèsent sur le 5e Monde !!!
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Serviteur des Enfers

A Tenochtitlan, Acatl est grand prêtre des morts. Son quotidien est consacré au service funéraire, à veiller les morts et à accompagner les familles dans leur deuil. Mais, sa vie se retrouve bousculée lorsqu'une prêtresse est portée disparue laissant derrière elle une chambre ensanglantée et que son frère est accusé de ce crime car elle était sa maîtresse. Dès lors, le prêtre aztèque s'engage dans une course contre la montre pour retrouver cette Eleuia ou à défaut, les preuves de l'innocence de Neutemoc. Pour autant, arrivera-t-il à ses fins ?



Serviteur des Enfers est un roman de fantasy historique qui prend cadre au temps de l'empire aztèque. En nous attachant aux pas d'un prêtre et d'un guerrier, Aliette de Bodard illustre parfaitement la société aztèque qui était très hiérarchisée et dont le sommet se partageait entre les dignitaires militaires et religieux. La religion était d'ailleurs omniprésente et polythéiste. Elle se caractérisait par des rites et des croyances qui imprégnaient la vie quotidienne des Aztèques au point d'influencer leur hiérarchie sociale et leurs relations avec les autres peuples jusqu'à motiver certains conflits armés. C'est une religion astrale dans laquelle le mythe solaire et son culte sont fondamentaux. Les dieux étaient affectés à des tâches précises d'assistance aux hommes et à la conservation du monde. Au sommet de ce panthéon, on trouve Huitzilopochtli, le dieu de la guerre et du soleil et Tlaloc, le dieu des eaux, de la foudre et des séismes dont les rivalités vont imprégner les pages de ce livre et même menacer le Cinquième Monde, autrement dit le présent actuel. Ces divinités sont vénérées par des sacrifices humains d'esclaves, issus de prises de guerre ou non mais aussi d'Aztèques libres souhaitant se donner à leur dieu pour avoir une meilleure vie dans l'autre monde. Ainsi, les sacrifices sont omniprésents entre ces lignes mais se pratiquent ici sur de petits animaux, essentiellement des volatiles car ces rites sanglants favorisent l'accès au pouvoir issu de l'autre monde. La religion aztèque apparaît donc ici comme le réceptacle idéale à la magie. Celle-ci s'épanouit aussi bien à travers les nombreuses interventions des dieux dans la vie des protagonistes d'Aliette de Bodard, souvent relégués au rôle de simples pions, que dans leurs interactions avec des forces invisibles.



Autour de ce contexte historique peu emprunté en littérature fantasy, Aliette de Bodard a développé un univers remarquable et très immersif. Le récit est d'autant plus captivant qu'il s'agit d'une enquête sur une disparition inquiétante pouvant potentiellement découler sur un meurtre. C'est très bien rythmé car on rentre tout de suite dans le vif du sujet et où le temps joue même contre le personnage principal qui doit innocenter son frère et ainsi lui sauver la vie.



Dans Serviteur des Enfers, la plume d'Aliette de Bodard est très habile pour entremêler des intrigues politiques complexes à des relations familiales conflictuelles. C'est un roman très psychologique qui part des antagonismes fraternels pour analyser les comportements et les sentiments qui en découlent. Ainsi, l'autrice va mettre en lumière les non dits, les idées fausses, la jalousie et les frustrations qui ne vont pas manquer de fleurir au sein d'une famille en but à des oppositions. Elle s'intéresse également à l'image du couple et à ses difficultés, notamment lorsque l'adultère s'invite dans la place. Le texte est riche, parcouru par de nombreuses émotions qui lui donnent tout son relief.



Avec Serviteur des Enfers, on goûte à une fantasy totalement différente des codes habituels du genre. Je dois dire que cela fait beaucoup de bien de lire autre chose que de la mythologie nordique, grecque ou celtique. La plume est captivante et le récit est de haut vol. Grand merci aux éditions Mnémos d'avoir réédité ce texte, en espérant que les autres tomes de cette série suivront prochainement.



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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Salut les Babelionautes

Un roman de Fantasy post-Apocalyptique c'est ce que j'ai éprouvé en lisant ce premier tome.

Aliette de Bodard nous entraîne dans un Paris en ruine ou s'affronte des clans constitués autour d'une maison (dans ce contexte le terme "la maison" désigne le clan).

Nous assistons a l'attaque magique dirigé contre La Maison aux Flèches d'Argent par une ombre.

Mais personne ne sait ce qu'elle cache.

Les Anges chassés du Paradis vivent au milieu des humains mais on les appelle les déchus. Malgré cela ils ont une longévité exceptionnelle et possèdent des dons Magique.

Les deux premier personnages que l'on croise font partis de ces deux extrême, l'un est un Asiatique l'autre un Ange venant de chuter.

Ils seront liés par la magie du Sang au delà de leur différences.

Ce roman ne m'a pas emballé, dans le même genre j'ai adoré Un éclat de givre d'Estelle Faye, en ce qui concerne l'intrigue qui démarre bizarrement pour complètement s'essouffler arrivé au milieu.

Même ce qui attaque la Maison aux Flèches d'Argent n'est pas crédible, tout au long du récit on s'attend a une révélations qui retombe comme un soufflé.

le fait que la narration change continuellement de personnages rend difficile a suivre l'histoire.

Bref je ne pense pas lire le tome deux a moins de n'avoir que lui dans ma PAL, ce qui n'est pas prés de m'arriver.

Merci a Emmanuel Chastellière pour la traduction
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Les Chroniques Aztèques, tome 1 : D'obsidienn..

En Résumé : Voilà un premier roman qui m'a fait passé un bon moment de lecture une fois les cent premières pages passés car je dois bien avouer que l'intrigue, au début me paraissait peu passionnante avec cette histoire de disparition et d'adultère. Puis voilà l'auteur dévoile un peu plus son histoire et je me suis retrouvé happé par finalement une intrigue complexe et denses avec des personnages travaillés et attachants, même si Acatl par moment me donnait envie de le secouer, et un univers original et solide. La plume de l'auteur est vraiment efficace et je reprocherai juste le côté un peu surhumain du héros qui subit énormément de blessures, mais rien de bien dérangeant.



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The Tea Master and the Detective

Un mindshit et une détective mettent en commun leurs ressources pour essayer de retrouver qui a assassiné une femme dans le deep space.



Long Chau est une ancienne professeur disgracié qui est devenu détective. Alors qu'elle en est à étudier le phénomène de décomposition des corps dans le deep space elle s'aperçoit qu'elle ne va pas pouvoir le faire sans la compagnie de The Shadow’s Child, un mindship spécialisé dans la concoction de drogues pour les voyages en deep space mais qui ne supporte plus de rentrer dans depuis une catastrophe.



Alors qu'elles en sont à faire des essais pour voir quel mélange conviendra le mieux à Long Chau, elles s'approchent d'une épave bien connue. Long Chaud remarque tout de suite un cadavre qui flotte dans le vide à coté et qui ne date visiblement pas de la même époque que la catastrophe.

Elle ne va pas avoir de cesse de tenter de trouver la cause de sa mort alors que les autorités surchargées n'en ont que faire car la femme qu'ils ont retrouvé n'était qu'une moins que rien que personne ne regrettera.





Je reconnais que le contexte de ce monde dans lequel c'est la Chine qui domine est original en space opéra, et je salut l'autrice pour ça.



Long Chau est un personnage qui fera tout de suite penser à Sherlock Holmes. Un esprit brillant qui voit les connexions la ou les autres ne remarquent rien, le tout dans un corps drogué pour améliorer ses petites cellules grises. C'est pour ça qu'elle a besoin de The Shadow’s Child pour sa décoction spéciale, pour que celle ci ne viennent pas annuler les effets des autres drogues déjà présentes dans son corps.



Ce que j'ai regretté dans cette histoire c'est que finalement l'enquête qui devrait être au cœur de l'intrigue n'est finalement qu'une excuse pour parler du traumatisme dans le passé de The Shadow’s Child et de la façon dont cela l'affecte dés qu'il s'en approche ainsi que du problème de drogue et du passé mystérieux de Long Chau.



L'enquête se résout quasiment du premier coup, sans le moindre retournement de situation et on n'avait aucun moyen de connaitre le coupable vu que c'est une simple recherche dans le net qui a fini par donner la solution. On est très loin du Sherlock Holmes dont il y a plein de références dans la novella.



Le second problème ne vient pas du texte lui même mais juste du style de l'autrice et de l'effet qu'il me fait. J'avais déjà eu la même sensation sur ses romans (Dominion of the Fallen) ou je n'avais jamais vraiment réussi à savoir pourquoi je n'arrivais pas vraiment à me rentrer dedans. Du coup j'ai l’impression d'être passé à coté et d'avoir loupé ce qui rendait cette novella si populaire.



15.5/20
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Dominion of the Fallen, tome 2 : L'Ascensio..

J'ai préféré ce tome au premier de la série, sans doute parce que je savais à quoi m'attendre cette fois ci et donc je n'avais pas les attentes qui m'avaient un peu freinées lors de ma lecture du premier.

Parce qu'en fait il est vraiment exactement sur le même principe que celui ci, si ce n'est que l'intrigue est peut être un peu moins mystérieuse et pourtant toujours aussi complexe.



Ce tome est la suite des événements du premier tome et à la fois il peut aussi être lu indépendamment vu qu'il n'y a pas de lien direct avec l'histoire de ce tome mais je vous recommande quand même de les lire dans l'ordre pour suivre l'évolution des personnages et du monde.



Pour remettre le contexte en place, nous sommes dans un Paris uchronique post apocalyptique (en ruine) dans lequel des "anges" tombés du ciel ont pris le pouvoir en se rassemblant avec leurs alliés sous forme de différentes maisons pour survivre. Après avoir suivi la maison aux Flèches d’Argent dans le précédent tome, nous suivons ici la maison Aubépine, maison dont Asmodée est le maitre.



Dans ce tome nous continuons de suivre certains personnages que nous suivions déjà avant, comme Madeleine l'addict qui a fait un retour forcé dans Aubépine ou Philippe qui a bien été touché par la mort d'Isabelle et qui aimerais tout faire pour la faire revenir.

Mais tous les autres point de vue sont de nouveaux personnages.

Berith est un ange indépendant mais elle est en train de perdre son pouvoir petit à petit car elle n'a pas de maison pour la soutenir. Elle est en couple avec Françoise une humaine qui est actuellement enceinte et fera tout pour la protéger du jeu des maisons qui va s'incruster dans leur vie de façon insidieuse.

Nous suivons aussi Thuan, qui est en fait un dragon et qui espionne la maison Aubepine en se faisant passer pour un humain car il la soupçonne d'être à l'origine de la recrudescence de la poudre d'ange qui rend ses compatriotes accro et très malade.

Par contre tout ces personnages sont assez souvent d'humeur assez sombre, à broyer du noir ou à être déprimés, ça n'aide pas vraiment à s'attacher à eux. Sauf Thuan qui a été un rayon de soleil dans cette grisaille. Non pas qu'il ai un caractère particulièrement enjoué mais il est positif ce qui change par rapport aux autres.



Ils vont se retrouver à la croisée des chemins alors que la maison Aubepine tente de s’allier avec les Annamites via un mariage politique entre Asmodée et un prince Dragon.



L'histoire tourne aussi toujours autour d'un mystère bien qu'il soit bien moins central que dans le tome précédent. En fait on est plus sur un enchevêtrement d'intrigue plus secondaires qui vont chacune dans leur sens jusqu'au rassemblement final.

Ce mystère n'a au premier abord aucun rapport avec la maison Aubépine d'ailleurs, et concerne uniquement certains personnages. En fait l'intrigue principale est plus une succession de faits éparpillés qui nous font nous douter qu'il y a quelque chose qui se trame et qui semble vouloir éclater mais qui reste encore bien caché.



J'ai trouvé que l’ambiguïté des personnages étaient bien faite ici. Surtout Asmodée. Dans le premier tome il faisait vraiment figure de méchant et on avait franchement peur de lui, mais en fait bien qu'il semble toujours aussi dur et froid, le fait de le voir de l'intérieur, du coté des personnes qu'il protège plus que détruit (quoi que, c'est à voir des fois) nous fait voir une autre partie de sa personnalité. Je dois dire que c'est un personnage particulièrement réussi et complexe et que c'est bien mis en avant vu que nous ne le suivons que via les yeux de différentes personnes qui en ont des avis différents.

(Par contre je n'ai toujours pas compris ce qu'il avait contre Philippe finalement, mais ça c'est un truc qui traine depuis le premier tome)



Je crois que ce qui qui a fait changer mon avis sur ce tome par rapport au premier c'est que je suis partie de base en n'aimant pas la maison Aubépine Du coup c'est plus facile dans ce sens la de s'attacher à elle petit à petit malgré ses défauts.

Et aussi le fait qu'on suive Thuan qui est un personnage que j'ai apprécié dés le tout début.



Le final était réussi, bien épique et très visuel. Il rassemble toutes les intrigues en une et tout s'enchaîne ensuite. J'ai bien aimé le fait que ça soit les petits riens de certains personnages plus faibles qui fassent changer la balance en général et pas un personnage surpuissant ou le hasard.

Bien sur l'univers est toujours aussi fascinant, dans ce Paris en ruine ou tout le monde essaye de survivre et de prendre le pouvoir.



Vous l'avez compris ce tome a réussi à me séduire. Ce n'est toujours pas un coup de cœur mais il était pour moi mieux que le premier. Je me suis attaché à certains personnages et j'ai adoré Asmodée. Du coup je lirais le troisième tome avec plaisir !



16/20
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Dominion of the Fallen, tome 2 : L'Ascensio..

En Résumé : J’ai à nouveau passer un très bon moment de lecture avec le second tome de cette trilogie. C’est avec plaisir que je me suis replongé dans ce Paris en ruine au milieu des guerres des maisons d’anges déchus, entre manipulation jeux d’influences et de pouvoir ou encore trahison l’autrice construit au fil des pages un puzzle efficace et captivant. Certes le tout est porté sur un rythme lent, ce qui pourrait en bloquer certains, mais cela colle parfaitement au récit qui est construit. L’univers est toujours aussi fascinant à découvrir et qui s’agrandit dans ce second tome, que ce soit à travers la découverte du peuple qui subit les guerres des Maisons ou encore à travers le Royaume des Dragons qui est loin d’être idyllique. Le mélange entre cultures ammanite et occidentales apporte un vrai plus et une diversité très intéressante. Concernant les personnages ils s’avèrent vraiment denses, complexes et intrigants, évitant de tomber dans le côté binaire et manichéen. On les découvre et on suit leurs aventures avec plaisir, même si par moment, je trouve que Madeleine en fait un peu trop. La conclusion s’avère haletante et percutante. Je regretterai par contre une certaine facilité concernant la scène de la rencontre entre Asmodée et Berith, mais je ne dirai rien pour ne pas spoiler. La plume d’Aliette de Bodard est toujours aussi agréable, soignée et entrainante. Au final une très bonne suite et si jamais d’autres textes sont écrits dans cet univers je les lirai avec plaisir.





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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Un premier tome qui peut se lire comme un one-shot dans le sens ou l'intrigue est terminée mais qui fait parti d'une série dont la suite sera publiée un jour j'espère.

J'ai bien aimé ma lecture, elle était originale et distrayante, mais ça n'a pas été un coup de coeur non plus, parce que j'ai eu un peu de mal à me positionner dans l'histoire et à prendre un parti.



On est en effet bien loin de l'urban fantasy classique, même si on reconnait autant notre monde que dans les Kate Daniels ou les Meg Corbyn.

Ici le changement par rapport à notre monde date du début de la première guerre mondiale. Jusqu'ici les surnaturels vivaient secrètement, se cachant des humains. Mais une espère en particulier nommée les Déchus, d'anciens anges qui ont perdu la mémoire et qui se retrouvent brusquement sur terre avec des résidus de leurs pouvoirs, a c'est mise en guerre Maison contre Maison ... Et leurs guerre à décimé le monde, ne laissant que des ruines fumantes sur la quasi totalité du territoire.

Depuis les humains et les autres surnaturels survivent comment ils peuvent, se liant aux famille ou les évitant, suivant leurs choix. La paix est revenu mais la tension existe toujours entre les différentes familles existent toujours.



Dans ce tome nous suivons une maison, appelée la Maison aux Flèches d'Argent, qui occupe toute l'ile de la Cité (ou ce qu'il en reste). Elle est sur le déclin, car à l'origine elle était la maison mère, la première qui a été créée, par le Déchu original. Mais ce déchu a disparu, laissant sa maison gérée par ses héritiers qui ont bien du mal à la faire tenir debout.



C'est un récit ou il n'y a pas vraiment de "gentil" mais ou tout le monde à un coté sombre, du coup c'est vrai qu'on se pose pas mal de question sur quel coté on doit soutenir.

On pourrait croire qu'il est évident qu'on doit favoriser la Maison aux Flèches d'Argent, mais elle a aussi de gros cotés injustes et mauvais quand on la voit par les yeux des autres protagonistes, son passé est sans doute un des plus noirs de l'histoire. Sans parler qu'on commence l'histoire dans les yeux de personnages qui ne l'aiment pas du tout, du coup c'est difficile de s'attacher à elle. Pendant un long moment je ne ne savais pas vraiment si je devais la considérer comme la victime ou l’oppresseur, si je devais me réjouir de ses problèmes ou compatir.



C'est ce coté la qui m'a laissé un petit peu de coté car du coup je n'avais pas d'attachement particulier à la Maison, et c'est vrai qu'a certains moments, surtout au début, je n'étais pas vraiment intéressée par ce qui allait lui arriver. Heureusement ce sentiment à progressivement disparu mais plus par l'interet de l'histoire et par curiosité que par émotion.

Il y avait aussi le fait que j'avais bien plus envie de connaitre le passé de ces personnages que de découvrir ce qui se cachait dans les magouilles du présent. En fait ce qui nous tiens le plus c'est vraiment de découvrir le passé et l'Histoire de la Maison et du monde, du coup on a un peu l'impression que tout le monde vit dans le passé, dans l'ombre de leur gloire, tout pour ne pas voir les horreurs du quotidien.

Et ce coté la a fait que j'avais un peu de mal à vraiment m'attacher sentimentalement aux personnages. Ils étaient certes intéressant mais toujours plus du coté curiosité que émotion, un problème récurant.



Pour ce qui est des points plus positifs, l'imaginaire est bien original, que ça soit la façon de traiter les anges (qui n'en sont pas vraiment mais plus des mages en fait), que les autres surnaturels présents (mythologie vietnamienne par exemple). C'est un des points qui m'a le plus plu dans ce livre en fait. Parce qu'en dehors de leur nom et de ce qu'on s'imagine qu'ils sont, on n'a pas vraiment affaire à des anges, ils n'ont pas d'ailes, ils n'ont aucun rapport avec dieu ou autre.

Un autre point que j'ai adoré c'est l’atmosphère du livre. On est vraiment en mode survie ici, la vie est dure, et ça se sent. Malgré les efforts des "dirigeants" on sent les ressentiments et les haines diverses entre les différents personnages et les Maisons. En fait elles se dévoilent petit à petit.

Je pense que c'est cette atmosphère qui me donnait vraiment envie d'en savoir plus aussi, on sent qu'il y a tellement de secrets cachés et des vielles rancunes enfouies.



Au final un livre qui m'a vraiment intéressé, mais qui m'a aussi un peu laissé sur le coté, je ne me suis pas vraiment sentie impliquée dans l'histoire. Bon on ne peux pas non plus dire que ce défaut m'a gâché ma lecture mais j'ai quand même eu l'impression de ne pas l'apprécier autant que j'aurais pu vu l’intérêt du reste.



16/20
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Gentlemen Mécaniques

Le steampunk est un genre que j’aime beaucoup de part son esthétique, son mélange des genres et l’époque où il se situe. Ce courant est assez représenté dans divers médias. Cette anthologie regroupe des nouvelles du genre et on y retrouve des auteurs de différentes nationalités, ce qui permet de faire connaitre des auteurs peu connus. La préface de Patrick Dechesne est très bien faite, il définit assez bien le steampunk en se penchant sur plusieurs descriptions et sur ce que le courant reflète, il explique aussi que ce recueil a la volonté de s’éloigner de ce que l’on a l’habitude de voir dans le genre en nous faisant voyager ailleurs que dans le Londres de l’époque Victorienne. Cette approche permet de voir différentes facettes de ce courant. Si une définition plus précise du genre vous intéresse, je vous renvoie à un article d’ Apophis très complet sur le sujet.



Comme souvent dans une anthologie, tous les textes ne se valent pas et c’est le cas ici. Cependant, ici, l’intérêt des textes va en s’améliorant, et la dernière nouvelle Steam Girl est vraiment excellente, justifiant presque à elle seule la lecture de ce recueil. Même si celle-ci est ma préférée, d’autres ont su me séduire et m’ont fait découvrir le genre sous un nouveau jour en situant leur histoire en Inde ou à Singapour.



En attendant le numéro 5 de Tom Crosshill : un homme appelé maître fait des créations d’automates, le texte s’intéresse à la n°4 qui est danseuse, la nouvelle n’est pas assez longue pour vraiment rentrer dedans.

La malédiction de chimère de Tony Pi: enquête sur une étrange malédiction suite au visionnage de 3 films, univers sympathique avec le début du cinéma, mélange policier et occulte dans un univers steampunk est bien fait.

Hope de Kathleen Strivay-Luyckx: nouvelle assez sombre sur un gamin des rues, la nouvelle s’interroge sur le hasard des naissances et ce qu’il engendre pour la future vie des personnes. Le questionnement est intéressant et la nouvelle est bien écrite.

La commande pour l’amour de Nick T. Chan: le monde est très steampunk avec des homocules et des golems, un golem est amoureux d’une femme et cherche désespérément la commande pour l’amour. Le thème de la différence entre l’humain et la machine est au cœur du récit.

Visez les tripes de Jesús Cañadas: nouvelle uchronique se déroulant pendant la guerre d’Espagne, les golems et la magie côtoient l’horreur de la guerre. Bien fait et bien écrit.

Les hommes de la compagnie de Vivian Caethe: ambiance western pour cette nouvelle dont le personnage principal est une femme dont les jambes sont des machines, une malédiction transforme les gens en espèce de monstre. Assez bien fait et se lit très bien.

Mémoires de bronze, de plumes et de sang de Aliette de Bodard: un guerrier créé des oiseaux machines, il a tué beaucoup de monde et c’est une manière d’exorciser ces morts. Le thème est intéressant mais c’est assez confus.

Un ouvrage de femme de Olivia Ho: l’action se déroule à Singapour où diverses personnes veulent récupérer une femme étrange qui s’avère être un genre d’automate. Une ambiance de guerre des gangs est mêlée aux destins de plusieurs femmes. C’est très bien fait et intéressant.

La petite Begum de Indrapramit Das: en Inde, une petite fille ne pouvant pas marcher mais ayant un don de télékinésie a un appareillage sur elle pour marcher. Très bien fait, le thème de l’injustice raciale envers les colons est au cœur du récit, sans doute une des plus belles nouvelles du recueil.

Ngurumpii de Sylvain Lamur: en Australie, histoire d’un aborigène et de vengeance avec de la magie. La nouvelle se lit bien et l’histoire est sympathique mais elle n’est pas vraiment dans le thème.

Fly me to the moon d’Emmanuel Chastellière: nouvelle se déroulant dans l’univers de Célestopol (chroniqué ici). Elle permet de se faire un aperçu de cet excellent univers et de style de l’auteur dans un texte qui parle d’automates et de maisons closes. Très réussie, une des nouvelles qui donne le plus envie de prolonger l’univers.

Steam Girl de Dylan Horrocks : excellente nouvelle se situant dans notre monde de nos jours, où un jeune lycéen rencontre une fille étrange qui vit dans son univers steampunk et décalé. La nouvelle mélange habilement le réel et l’imaginaire. Le style est très fluide et la nouvelle peut plaire à un large public. La nouvelle que j’ai préférée pour son thème et l’hésitation sur l’interprétation qu’on peut en avoir.



Même si les nouvelles sont inégales dans cette anthologie, elle permet de montrer un autre aspect du steampunk en incluant des textes se déroulant dans des pays peu habitués au genre. Certaines nouvelles valent vraiment le coup pour leur originalité et l’émotion qu’elles suscitent. La qualité des textes allant en s’améliorant, la lecture vaut à être prolongée et je me pencherai certainement sur les écrits d’auteurs que cette anthologie m’a fait découvrir.
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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Livre lu en VO.



En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous offre une Fantasy Urbaine avec une intrigue de jeux de pouvoirs efficace, entraînante et complexe sans non plus se perdre dans trop d’intrigues. On plonge ainsi avec envie dans un jeu de faux-semblants qui dévoile la vérité lentement pour mieux nous happer. L’univers est le gros point fort du récit nous emmenant dans un Paris uchronique contrôlé par des anges déchus sur terres qui se battent pour le pouvoir. Un univers dense, travaillé, passionnant dont on aurait aimé en apprendre encore plus. Les personnages ne sont pas non plus en reste, se révélant humains, captivants et surtout complexes, chacun d’entre eux ayant ses forces, ses faiblesses, qui fait qu’on comprend leurs réactions et leurs actions. On est loin du héros au sens premier du terme, mais plus dans des personnages qui doivent avancer, évoluer, face aux évènements. On pourrait regretter un léger manque d’empathie et de force par moment, mais rien de vraiment gênant. On pourrait aussi ressentir une légère « lenteur » vers la fin, mais rien de marquant tant j’ai été emporté, le tout avec une plume agréable, soignée et vivante. Je lirai la suite sans soucis et avec grand plaisir.





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Dominion of the Fallen, tome 1 : La chute d..

Cette jeune auteure, franco-américaine écrivant en langue anglaise, signe un premier roman de haute tenue, et fort prometteur pour la suite.

Les anges déchus tombent du ciel dans un Paris dévasté, et le lecteur découvre peu à peu que leur rôle est bien plus central dans les catastrophes passées qu'on pourrait le croire. Et si un humain venu des colonies est le point butoir de cette fresque, son statut marginal et hors-contrôle, habité de légendes et de folklore sud-asiatique, le rend aussi attachant qu'intriguant.

Un texte fascinant et passionné, par une plume à suivre avec attention !
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Les Chroniques Aztèques, tome 1 : D'obsidienn..

La prêtresse Eleuia est assassinée. Ceyascochitl demande au grand prêtre des morts Alcatl-Tzin de mener l'enquête. Neutemoc, le propre frère d'Alcatl est le principal suspect. Il était sur les lieux lors du crime. Alcatl va devoir faire appel à la magie pour résoudre ce crime. Il va même devoir visiter les royaumes des dieux pour comprendre d'où viennent les créatures qui s'en prennent à Neutemoc et sa famille. Alcatl va sauver le cinquième monde et gagner une plus grande renommée. Un récit de fantasy situé chez las aztèques. Un bon premier opus, on attend la suite des aventures d'Alcatl avec impatience.
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Les Chroniques Aztèques, tome 3 : Master of t..

Amérique centrale, quelques années avant l’arrivée des Européens. L’empire de Mexica est prospère et les relations entre les Humains et les Dieux se règlent avec des sacrifices et des rituels nombreux. Le grand prêtre des Morts, Acatl, est l’un des gardiens de l’empire, chargé de présider aux funérailles, de déterminer les causes de la mort et surtout de garder les frontières entre notre monde et celui d’en-dessous, pour qu’aucun monstre ne s’échappe des Enfers et ne fasse des ravages dans la population de Tenochtitlan. Et le pauvre n’a pas la tâche facile. Dans Obsidian and Blood, Aliette de Bodard nous présente trois de ses enquêtes à quelques mois d’intervalles les unes des autres. Dans la première, Servant of the Underworld, tout part de la disparition d’une prêtresse courtisane : un guerrier hagard ensanglanté est retrouvé sur les lieux et l’esprit d’un jaguar pourrait avoir enlevé la disparue. Dans la deuxième, Harbinger of the Storm, Acatl va devoir protéger l’empire alors que la succession pour le trône est incertaine. Enfin, dans la troisième, Master of the House of Darts, une mystérieuse épidémie menace la capitale.

L’autrice part du principe que les dieux aztèques sont réels et que les prêtres, les hauts dignitaires et d’autres habitants de l’Empire ont des capacités magiques permettant de communiquer avec les différents au-delà et de les utiliser pour tenter d’influencer le cours de leur vie. Dans cet univers, Acatl, fils de paysan ayant accédé aux plus hautes fonctions de la prêtrise contre son gré, fait bon gré, mal gré office de détective de l’occulte. Et chacune de ses enquêtes va le forcer à démêler les intrigues de puissances nettement supérieures à la sienne : qu’ils s’agissent de dieux voulant renverser le statu quo actuel ou de lutte de pouvoirs au sommet de la Triple Alliance dirigeant l’empire. Sans oublier d’y ajouter ses proches : son frère étant le premier suspect dans Servant of the Underworld et sa jeune sœur va se retrouver dans une position de pouvoir, finalement assez peu enviable également.

Si la mythologie mésoaméricaine est souvent présente en fantastique et en fantasy, c’est généralement par le biais d’une incursion dans notre monde moderne, par une métaphore de la conquête espagnole ou par celui d’une version totalement fictive des lieux. L’originalité première d’Obsidian and Blood est de nous plonger dans ce qui aurait pu être le quotidien des Mexica, la magie en plus. Aliette de Bodard se cale sur des événements réels, même si elle avoue parfois jouer avec les dates et les noms dans ses postfaces, et cela donne du corps à son récit (à moins que ce ne soit les multiples tortillas, tamales et autres tritons avalés par les personnages en guise de repas). L’autre originalité et de nous procurer à chaque fois un pur polar : avec une enquête à mener de bout en bout, des femmes fatales, des témoins non fiables, des péripéties dangereuses, des ennemis et amis retournant leurs vestes, etc. Imaginez-vous dans un croisement entre Sherlock Holmes et les polars de Dashiell Hammett, mais quelques siècles plus tôt et nettement plus au sud de Los Angeles, et vous aurez la bonne atmosphère. Attention, si les trois histoires (et les 3 nouvelles disponibles gratuitement sur le site de l’autrice) sont indépendantes les unes des autres, mieux vaut néanmoins les lire dans l’ordre pour comprendre la progression de certains personnages comme Teomitl, l’apprenti d’Acatl. Les versions papier étant presque toutes épuisées, vous pouvez retrouver les livres en versions numériques principalement (personnellement, ils faisaient partie d’un Humble Bundle de trilogies autour de l’imaginaire). A noter également que si vous ne lisez pas en anglais, Mnémos ressortira le premier en français sous le titre Serviteur des Enfers en mars.


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Les Chroniques Aztèques, tome 2 : Le Cinquième ..

Amérique centrale, quelques années avant l’arrivée des Européens. L’empire de Mexica est prospère et les relations entre les Humains et les Dieux se règlent avec des sacrifices et des rituels nombreux. Le grand prêtre des Morts, Acatl, est l’un des gardiens de l’empire, chargé de présider aux funérailles, de déterminer les causes de la mort et surtout de garder les frontières entre notre monde et celui d’en-dessous, pour qu’aucun monstre ne s’échappe des Enfers et ne fasse des ravages dans la population de Tenochtitlan. Et le pauvre n’a pas la tâche facile. Dans Obsidian and Blood, Aliette de Bodard nous présente trois de ses enquêtes à quelques mois d’intervalles les unes des autres. Dans la première, Servant of the Underworld, tout part de la disparition d’une prêtresse courtisane : un guerrier hagard ensanglanté est retrouvé sur les lieux et l’esprit d’un jaguar pourrait avoir enlevé la disparue. Dans la deuxième, Harbinger of the Storm, Acatl va devoir protéger l’empire alors que la succession pour le trône est incertaine. Enfin, dans la troisième, Master of the House of Darts, une mystérieuse épidémie menace la capitale.

L’autrice part du principe que les dieux aztèques sont réels et que les prêtres, les hauts dignitaires et d’autres habitants de l’Empire ont des capacités magiques permettant de communiquer avec les différents au-delà et de les utiliser pour tenter d’influencer le cours de leur vie. Dans cet univers, Acatl, fils de paysan ayant accédé aux plus hautes fonctions de la prêtrise contre son gré, fait bon gré, mal gré office de détective de l’occulte. Et chacune de ses enquêtes va le forcer à démêler les intrigues de puissances nettement supérieures à la sienne : qu’ils s’agissent de dieux voulant renverser le statu quo actuel ou de lutte de pouvoirs au sommet de la Triple Alliance dirigeant l’empire. Sans oublier d’y ajouter ses proches : son frère étant le premier suspect dans Servant of the Underworld et sa jeune sœur va se retrouver dans une position de pouvoir, finalement assez peu enviable également.

Si la mythologie mésoaméricaine est souvent présente en fantastique et en fantasy, c’est généralement par le biais d’une incursion dans notre monde moderne, par une métaphore de la conquête espagnole ou par celui d’une version totalement fictive des lieux. L’originalité première d’Obsidian and Blood est de nous plonger dans ce qui aurait pu être le quotidien des Mexica, la magie en plus. Aliette de Bodard se cale sur des événements réels, même si elle avoue parfois jouer avec les dates et les noms dans ses postfaces, et cela donne du corps à son récit (à moins que ce ne soit les multiples tortillas, tamales et autres tritons avalés par les personnages en guise de repas). L’autre originalité et de nous procurer à chaque fois un pur polar : avec une enquête à mener de bout en bout, des femmes fatales, des témoins non fiables, des péripéties dangereuses, des ennemis et amis retournant leurs vestes, etc. Imaginez-vous dans un croisement entre Sherlock Holmes et les polars de Dashiell Hammett, mais quelques siècles plus tôt et nettement plus au sud de Los Angeles, et vous aurez la bonne atmosphère. Attention, si les trois histoires (et les 3 nouvelles disponibles gratuitement sur le site de l’autrice) sont indépendantes les unes des autres, mieux vaut néanmoins les lire dans l’ordre pour comprendre la progression de certains personnages comme Teomitl, l’apprenti d’Acatl. Les versions papier étant presque toutes épuisées, vous pouvez retrouver les livres en versions numériques principalement (personnellement, ils faisaient partie d’un Humble Bundle de trilogies autour de l’imaginaire). A noter également que si vous ne lisez pas en anglais, Mnémos ressortira le premier en français sous le titre Serviteur des Enfers en mars.


Lien : https://www.outrelivres.fr/o..
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