Citations de Amanda Sthers (625)
Seul un être brisé peut en réparer un autre. On ne comprend la douleur que si on l’a fréquentée.
Il n'était pas homosexuel comme les bruits le laissaient entendre ni même asexué, il voulait juste être en paix, rêver chez lui, boire du thé, se déchausser, ne pas expliquer si sa journée avait été bonne, ni s'intéresser à quelqu'un. Il ne comprenait pas cette obsession des gens à vivre en couple. Quand il avait besoin de rire ou de sociabiliser, alors il invitait ses vieux amis de lycée au bar et ils rentraient ivres chacun de leur côté, lui vers un lit frais qui l'attendait, eux vers des reproches et des explications à donner.
N’est-ce pas toujours de cela qu’est faite la vie ? De masques que l’on emprunte et qui finissent par devenir notre visage, plus vrai que le véritable.
Dans la langue italienne, on emploie peu le futur. Les choses qui vont arriver sont déjà inscrites, on les formule au présent. Les outils d'expression des Italiens expliquent fort bien leur tempérament ; ils usent d'un passé formulé dans une syntaxe empreinte de nostalgie aiguë, d'un conditionnel baigné de belles promesses et d’un temps qui même présent reste hypothétique et flottant.
Je marche dans l’aéroport glacial. Les gens sont masqués et ne se regardent pas. Tous semblent en transit dans un monde étroit, le cou baissé sur un écran qui feint un rapport aux autres. Nous sommes devenus des abstractions sans relief. Alors je suis seul, à nouveau, comme je suis arrivé. Je n’ai plus rien à écrire, plus rien à dessiner que des paupières fermées, des visages cachés pour nous sauver la vie. Mais avec la fin des liens, la mort est entrée dans le monde moderne bien avant le virus. Il ne fait que nous achever. J’avance en ligne, je montre mes papiers, mon test, ma déclaration de santé. Les voyages ont perdu leur romantisme, le monde est une boutique de souvenirs suggérés, de moments qu’on n’a jamais vécus.
Il y a les gens heureux et ceux qui créent. Je n'ai pas eu la vie que j'imaginais mais mon cœur s’est senti à sa place au fond de ce café, penché sur mon carnet. Alors, si vous en avez les moyens, je vous encourage à laisser ce récit dans une chambre d'hôtel, un wagon de train ou un banc pour qui ne pourrait pas s'offrir un livre. Un roman suspendu.
Les personnes âgées se regardaient les unes les autres, l’air de dire « qui sera Ie prochain ?», cramponnées à leurs moitiés. Je ne sais pas si je trouve les vieux couples si charmants, cette association de peaux flétries, de bruits de ventre auxquels ils se sont habitués, cela ressemble à un caveau familial où les chairs commencent à pourrir mêlées.
Les hommes ne sont jamais tendres avec celles qui le sont trop.
Dans la langue italienne, on emploie peu le futur. Les choses qui vont arriver sont déjà inscrites, on les formule au présent.
"Tu sais, Keith, ce qu'il y a de joli dans la musique, c'est qu'elle ne peut te surprendre que si tu la connait vraiment bien; c'est étrange à exprimer mais c'est ainsi.
Il en est de même pour la femme qu'on aime.C'est ce qui fait les couples heureux".
Mon père s'allume des cigarettes. Il ne regarde rien. Moi, parfois, quand je passe devant lui. Il est contremaitre dans une usine d'ampoules. Pas vraiment comme dans les dessins animés. Il n'a jamais eu d'idées. Même pas celle de m'aimer.
Et je m‘aperçois aujourd’hui que j’étais un fonctionnaire au service de ma liberté. Que nous sommes tous en prison quelle que soit celle qu’on se choisit.
Et puis, je n'ai plus trop regardé vers la mer, la ville m'a enveloppé, je me suis résigné certainement, sans me le formuler, mon corps a renoncé à la fuite. Est-ce comme cela qu'on élit domicile ? En abdiquant devant l'immobilisme, en ne laissant plus s'agiter en nous l'enfant que l'on fut ?
Les principes sont faits pour être accommodés à la sauce de chacun.
Il m'a fallu du temps pour comprendre que le monde des impressions dépasse de beaucoup celui que l'on considère comme réel. Il y a dans ce qu'on appelle l'intuition, la part essentielle de la vie.
... on choisit toujours la vérité qui nous arrange.
« Quand vous posez les mains sur moi, j’ai la sensation que vous me comprenez. Cet habit de peau et d’os cesse d’être un poids et devient un moyen de vous dire mes douleurs, mon passé, mes désirs. La sensualité qui émanait de moi jadis se délie, se délivre sous vos doigts. Certaines choses se passent de mots. Ce que je ressens c’est une langue qui flotte, que nous pouvons comprendre sans même nous regarder, car il y a dans la salle une atmosphère qui naît de nous et nous dépasse tout à la fois. p. 112-113
Toutes les grandes amitiés sont toxiques. Elles en sont le fondement. On est attiré par ce qui nous fascine et ce qui nous fascine nous met en danger. Tous les rapports humains sont des rapports de force.
"L'année de mes 12 ans j'étais encore gros mais pas très grand, une sorte de boule d'enfant charmante, une brioche de petit garçon"
Quand on chuchote les souvenirs de l'intérieur, on se fait du chagrin.