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Citations de Amaury Barthet (57)


C'est pas vrai, encore du cabillaud ! [...] Vous savez que c'est le même poisson que la morue ? Le premier nom est plus distingué que le second, mais en fait, c'est pareil, c'est le même animal. Une belle entourloupe, tout à fait à l'image des ministères : on les enrobe d'intitulés et d'apparences prestigieux, mais dedans il n'y a rien, aucune puissance d'agir, aucun moyen; on n'a ni le temps, ni l'argent, ni le courage de changer quoi que ce soit.
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Écoute, ce que je te propose c’est de vivre la vie que tu aurais pu avoir si tu avais été mieux conseillée. Il ne s’agit pas de tricher, mais simplement de corriger la mauvaise décision que tu as prise dans ta jeunesse, de renouer avec la vie meilleure qui aurait dû être la tienne.
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L'exploitation politique des cadavres est une tradition républicaine, et il avait raison. Au fond, Hugo, toutes les élites s'en foutaient (...)
Il faut avouer que ça a bien fonctionné, deux millions de personnes ont descendu les Champs Elysées pour suivre le cortège funèbre, tu te rends compte? C'est plus qu'à la Coupe du monde 1998 ! Hugo est le Zidane du XIX è siècle.
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Des touristes timides se pressaient dans les boutiques de luxe pour rattraper un demi-siècle de pauvreté communiste, tandis que les jeunes filles de bonnes familles flânaient autour de Sciences Po, un MacBook sous le bras, prêtes à se tailler une place de choix dans un marché du travail conçu pour les faire triompher.
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Bon c'est un peu gadget, je vous l'accorde, mais ça aura le mérite de démasquer quelques imposteurs. Pardonnez-moi l'expression, mais j'en connais qui vont se chier dans le froc!
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Elle donna sa démission auprès de Zara avec un enthousiasme mêlé d'appréhension. "J'ai l'impression d'avoir vendu mon âme au diable", répétait-elle, angoissée.
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Un peu de bon sens et d’intelligence sociale avaient ensuite suffi à lui faire gravir les échelons.
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Sa bonne volonté me fatiguait un peu, à moins que ce ne fut la digestion des nouilles s'amorçant dans mon estomac. Pourquoi se souciait-il à ce point de nos élèves ? Eux ne nous faisaient pas de cadeaux, je ne voyais pas de raison de m'apitoyer à ce point sur leur avenir. Et puis, il se trompait dans les grandes largeurs : les diplômes ne constituaient plus une protection efficace contre la précarité car ils se dévalorisaient davantage chaque année.
(Page 80)
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La situation s'aggrave au milieu du 20e siècle lorsque l'état créé des organismes de recherche: CNRS, CEA, Inra, Inserm, Inria... Il devient alors évident que la recherche de pointe ne s'effectue plus dans les vieilles universités sous dotées, mais dans ces nouveaux organismes au moyen colossaux. Le coût de grâce intervient après mai 1968 lorsque, sous la pression des mouvements étudiants, le gouvernement renonce définitivement à instaurer une sélection à l'entrée en fac. Ouverte à tous, et donc au médiocre, l'université devient le ventre mou de l'enseignement supérieur, le service public gratuit que l'on aime défendre mais dans lequel on n'a pas envie que ses enfants se retrouvent. (Page 53/54)
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Non, Victor Hugo n'était pas« né à l'âge de 2 ans»; non, la Corée du Nord n'était pas dirigée par le terrible dictateur« King Kong Un»; et oui, le niveau de culture générale de mes élèves me donnait des envies de démission sans préavis. Professeur depuis 8 ans dans un lycée de Bobigny, j'avais depuis longtemps abandonné tout espoir de transmission du savoir.
(Page 9)
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Enfin, et c'était le clou du spectacle, on nous ouvrit les portes du cabinet du ministre du cabinet du ministre : une débauche de dorures, de cristal et de peintures classiques, le tout surchargé de sculptures taillées dans les matériaux les plus nobles.
C'était là, sous les ors de la république que la fine fleur de la nation statuait sur la finalité des poubelles jaunes.
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Pour elle, l'histoire était déjà écrite, elle enchaînerait des jobs abrutissants pendant 172 trimestres pour finalement toucher une retraite équivalente au smic de la Roumanie.
Mes collègues syndiqués y voyaient certainement à capitaliste inhumain, mon frère une inévitable sélection naturelle, et moi-même je ne savais plus très bien ce qu'il fallait en penser.
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Je m'étais imaginé pouvoir l'éblouir par l'ampleur de ma culture, l'épater par la profondeur de mes analyses, la fasciner par l'intelligence de mes bons mots, mais en réalité, c'est elle qui ne m'en mettait plein la vue.
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Nadia, parlant de ses parents :
En fait, leur volonté ultime, c'était mon assimilation complète dans le corps social français. L'intention était bonne, mais ça n'a jamais permis de compenser mon nom de famille et ma peau basanée.
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Le but d'une école de commerce est de former les élèves aux métiers de l'entreprise. On ne l'intègre pas pour questionner le système mais pour le faire tourner.
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On ne sait jamais que l'on est à un tournant de son existence, personne ne prévient, aucun prophète ne nous annonce l'imminence de la catastrophe, on ne peut qu'assister impuissant à l'effondrement de sa confortable routine.
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Je refermai l’ouvrage. Que fallait-il en conclure ? Tout simplement que pour Nadia et moi, il n’y avait rien à espérer. Toute notre vie, nous serions estampillés comme des étudiants de fac, et toute la sienne, Henri serait reconnu comme un brillant HEC. Le diplôme nous avait marqués au fer rouge.
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Ses perspectives d’avenir étaient peu enthousiasmantes, pourtant elle les acceptait car elle n’avait pas le choix. Son diplôme – ce document qui certifie moins les compétences que le milieu social d’origine – agissait comme un plafond de verre sur ses ambitions professionnelles. Pour elle, l’histoire était déjà écrite, elle enchaînerait les jobs abrutissants pendant 172 trimestres pour finalement toucher une retraite équivalente au Smic de la Roumanie. Mes collègues syndiqués y voyaient certainement un capitalisme inhumain, mon frère une inévitable sélection naturelle, et moi-même, je ne savais plus très bien ce qu’il fallait en penser.
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Incipit :
Au fond, j’avais hâte d’être à la retraite. Je me voyais déjà passer mes vieux jours sur une plage paradisiaque en Thaïlande, occupant l’infinité de mon temps libre à boire des mojitos, à me faire masser, et à nager au milieu des raies mantas. Cette nouvelle vie, tout entière consacrée à l’oisiveté et aux plaisirs simples, me délivrerait enfin de mon asservissement à l’Éducation nationale.
Je songeais à ces jours meilleurs en corrigeant les copies de ma classe de terminale. Non, Victor Hugo n’était pas « né à l’âge de deux ans » ; non, la Corée du Nord n’était pas dirigée par le terrible dictateur « King Kong Un » ; et oui, le niveau de culture générale de mes élèves me donnait des envies de démission sans préavis. Professeur depuis huit ans dans un lycée de Bobigny, j’avais depuis longtemps abandonné tout espoir de transmission du savoir.
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La loterie génétique et familiale avait déjà désigné les gagnants, et mes élèves n'en faisaient pas partie.
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