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3.73/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) : 1951
Biographie :

Ami Bouganim est écrivain, philosophe et enseignant, installé en Israël depuis 1970. Il a publié une vingtaine d'ouvrages consacrés à la philosophie de la religion et du judaïsme. il a publié de nombreux ouvrages dont l'action se situe à Mogador-Essaouira, comme Récits du Mellah (Lattes, 1982), Le Charmeur des mouettes (La Chambre d'échos, 2005). Il est également l'auteur de plusieurs essais, parmi lesquels Walter Benjamin, le rêve de vivre (Albin Michel, 2007) et Tel-Aviv sans répit (Autrement, 2009).

Source : http://www.rue-des-livres.com
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Bibliographie de Ami Bouganim   (18)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui m'est clair c'est que de traiter les Allemands de barbares ne veut rien dire. Cela élude les questions les plus troublantes sur la criminalité congénitale de l'homme ou, comme l'a dit Arendt, la banalité du mal. Je suis un criminel en puissance. Je le sais, je le sens.
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On ne doit pas laisser le désir s'embourber et s'encrouter dans la routine. Sinon, on ne montrerait plus autant d'entrain à le débrouiller. C'est lui qui ranime l'entaille où la vie se reprend, se déprend et se reprend. Il présente la vertu de ne point être exaucé ou assouvi et c'est pour cela que la vie rebondit sur lui. Il creuse le sillon où l'on sème le sens et que l'on colmate de prétextes, de textes et de sur-textes. Sans désir, on dépérit de désarroi dans le non-sens; débordé de désir on se perd dans tous les sens. Le désir est le ressort essentiel de la vie.
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Entre-temps, je suivais la dérisoire parade de ce pauvre ramassis d’immigrants se prenant pour un peuple et se comportant comme autant de parvenus à je ne sais toujours pas quelle désastreuse souveraineté. (…) Ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent, mais les plus roués. Ce ne sont pas les plus sages qui gouvernent, mais les plus impudents. Ce ne sont pas les plus doués qui recueillent les lauriers, mais les plus entreprenants. Ce ne sont pas les plus studieux et ingénieux qui bénéficient du régime des largesses de l’Université, mais les mieux introduits. Ce ne sont pas les plus talentueux qui s’imposent dans les arts, mais les plus imposteurs. Je n’ai rencontré pires immoralistes que parmi ceux qui se posent en parangons de la vertu ; pires parasites que parmi ceux qui clament haut et fort leur patriotisme et versent devant les caméras leurs larmes sur les victimes des attentats.


*

La vie n’a de sens qu’en relation avec Dieu. Or Dieu n’existe pas. Donc la vie est insensée.

*

On était censé nous acheminer à la Terre promise, on nous a largués dans un désert rocailleux et ingrat.

*

- Je ne sais que retourner la terre et pour tout dire, je ne me soucie pas de ce que je plante. C’est ma manière de philosopher. Retourner la terre pour chercher le sens et semer le sens.

*

Il lisait pour se batir un univers. Je lisais pour raturer le mien.

*

La mort est toujours impromptue. Mais elle est bonne. Plus de hantises ; plus de cauchemars. Ni guerres ni massacres. Ni Dieu ni Diable. Ni la dilution de la terre ni sa glaciation. Ni douleurs ni sueurs. Ni orgueil ni humiliation. La mort est belle. C’est rentrer chez soi et en plus se réveiller. C’est la paix des sables. C’est l’absence éternelle. C’est la mélodie du silence.

*

Je ne regretterai rien. Ni les lueurs blêmes de l’aube ni celles cramoisies du soir. Ni le cortège des femmes dans la rue ni le manège des camelots au souk. Peut-être les arbres de mon jardin. Le grenadier en particulier. Mon seul véritable regret c’est qu’il n’y aura plus personne pour rêver de ma mère.
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Ces seigneurs de l'Alliance n'étaient pas de grands sionistes. Ils restaient attachés à la mission universelle de leur institution et à la dispersion juive. Malgré l'holocauste et ses six millions de morts. Israël était en Orient et eux étaient en Occident.
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A Casablanca, les visages des fidèles étaient transfigurés; dans cette bourgade, dont on ne connaissait pas le nom tant il changeait, ils étaient dévastés. Là-bas, ils étaient beaux malgré leur malheur; ici, ils étaient irrémédiablement hideux, décomposés par la chaleur et déssechés par le vent. Partout l'hébétude de pauvres gens auxquels on avait dérobé un rêve et une promesse millénaires. Ils n'attendaient plus; ils végétaient. Une bourgade d'assistés, de rebuts et de vieillards. Les prières étaient toutes exaucées ou toutes déboutées.
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Plus tard, quand il se mettra à prononcer des homélies, il ne reculera pas devant des constatations audacieuses qui séduiront ses disciples et lui aliéneront les rabbins rémunérés par les pouvoirs publics:
"S'il est un Dieu, il est dans le pli de la conscience de soi. Il est personnel et impersonnel. Il est muet, sourd et aveugle. Il est avec chacun et avec personne. Il est tout-puissant et impuissant. Il est mortel et immortel. Il est contant et inconstant. Tout autre Dieu ne serait qu'un mirage dans le non-sens cosmique."
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Ils ne comprennent pas, Si Mohand [poète algérien], que les ans accentuent le dépaysement plutôt qu’ils ne l’atténuent, que la nostalgie d’un autre destin, plus naturel, exacerbe chez l’immigré la dissonance entre son être le pus intime et le carcan de sa vie. De plus, on ne croit pas au vase monde quand on est né et qu’on a grandi dans une ville minuscule. On reste casanier, le visage voilé, cloitré derrière des murailles intérieures. On reste acquis au vent, ne voulant ni ne pouvant le dépasser. On continue de se vêtir de bleu pour conjurer le mauvais oeil qui perce entre les nuages. De tressaillir au son de l’horloge tintant sur l’air d’une cloche. De vaciller dans la houle. D’attendre le retour de l’hirondelle pour sortir s’assurer que la rumeur, de l’autre côté de l’univers, n’a pas changé.

*

On ne s’est jamais totalement départi de l’enfant que l’on fut. On le prend avec soi. Partout. Aussi longtemps que l’on vit, aussi loin que l’on s’aventure et aussi haut que l’on s’élève. On le retrouverait, immanquablement, sur son lit de mort.

*

Leurs haïks sont autant de linceuls de désirs, leurs voiles autant de masques sur des visages contusionnés. Elles [les femmes marocaines] ont leurs menstrues sur la conscience, elles se masturbent contre leurs maris, elles trahissent le Vent.

*

Comment voulez-vous que je rumine autre chose que du non-sens, moi qui ne broute que du Vent ? Pourquoi cette allergie au non-sens ? Pourquoi cette obsession du sens ? Pourquoi cette virulence de la vérité ? Pourquoi une vie de chien ne serait-elle pas préférable à une vie de marchand ? L’amour ne garde-t-il pas le chien éveillé ? La confiance ne lui interdit-elle pas d’accumuler les provisions ? L’insouciance ne le pousse-t-elle pas à errer dans les rues en quête de tout et de rien ? Ne voit-il pas plus loin que son maître, ne sent-il pas mieux que lui ?

*

J’ai toujours su que les désirs sont plus bénins que les passions, qu’il est plus dangereux de les contenir que de les satisfaire, que réduits au silence, ils ne réussissent qu’à caricaturer les vertus et à exacerber les vices.

*

L’extase n’est pas un luxe, c’est un besoin.

*

Les livres ont encore de beaux jours devant eux, nous devons nous attacher à enchanter le lecteur, non l’exténuer.
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"Il connaissait davantage Angelus Silesius et Tchouang-tseu que Rabbi Nahman. Il choisit de se taire pour ne pas s'attirer des reproches. Il reconnut d'une moue qu'il ne savait rien.
- C'est une bonne occasion de le découvrir, demain on t'apportera un de ses livres.
- Tu dois savourer chaque page, chaque phrase, chaque mot.
- On t'apportera également la calotte des Nahnahs.
Quand on lui demanda pourquoi il ne parlait pas, il répondit: "Je n'ai rien à dire."
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Je ne regretterai rien. Ni les lueurs blêmes de l'aube, ni celles cramoisies du soir. Ni le cortège des femmes dans la rue ni le manège des camelots au souk. Peut-être les arbres de mon jardin. Le grenadier en particulier. Mon seul véritable regret c'est qu'il n'y aura plus personne pour rêver de ma mère.
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André Azoulay : "Nous avons mis tout cela en perspective, nous avons rassemblé les valeurs, la musique, la peinture, la littérature et cela a donné une vraie stratégie de développement durable. Quand nous avons commencé, il y avait six hôtels à Essaouira, aujourd'hui il y a plus de deux cents hôtels et maisons d'hôtes. Voilà ce que la culture sait faire. Voilà ce que le patrimoine nous rapporte. Voilà ce que ces vieilles pierres nous ont permis de réaliser. Les travaux de restauration créent des emplois. Dans la construction, la charpentier, la marqueterie."
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