Un livre très poétique,raconté par une avocat international ,sur la recherche de ses origines ,de l'amour de sa patrie et de sa ville natale .
Après le décès de sa mère son fils veut qu'elle retrouve la terre qui la vu naître pour être enterrée au Maroc à Magador-Essaouira .
Il cherche aussi son histoire ,ses origines, sa mère ayant été répudié par son père et ayant du fuir son pays.
Une rencontre avec un personnage original un charmeur de mouettes et toute l'histoire de sa mère d'origine berbère va lui être dévoilée.
Je n'en dis pas plus .
C'est comme un récit très onirique qui nous séduit . Une écriture toute en finesse très poétique
L'amour de la mère et de la terre d'origine est le centre de ce conte ainsi que la recherche profonde de l'identité d'un peuple dépassé par la modernité
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Ils ne comprennent pas, Si Mohand [poète algérien], que les ans accentuent le dépaysement plutôt qu’ils ne l’atténuent, que la nostalgie d’un autre destin, plus naturel, exacerbe chez l’immigré la dissonance entre son être le pus intime et le carcan de sa vie. De plus, on ne croit pas au vase monde quand on est né et qu’on a grandi dans une ville minuscule. On reste casanier, le visage voilé, cloitré derrière des murailles intérieures. On reste acquis au vent, ne voulant ni ne pouvant le dépasser. On continue de se vêtir de bleu pour conjurer le mauvais oeil qui perce entre les nuages. De tressaillir au son de l’horloge tintant sur l’air d’une cloche. De vaciller dans la houle. D’attendre le retour de l’hirondelle pour sortir s’assurer que la rumeur, de l’autre côté de l’univers, n’a pas changé.
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On ne s’est jamais totalement départi de l’enfant que l’on fut. On le prend avec soi. Partout. Aussi longtemps que l’on vit, aussi loin que l’on s’aventure et aussi haut que l’on s’élève. On le retrouverait, immanquablement, sur son lit de mort.
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Leurs haïks sont autant de linceuls de désirs, leurs voiles autant de masques sur des visages contusionnés. Elles [les femmes marocaines] ont leurs menstrues sur la conscience, elles se masturbent contre leurs maris, elles trahissent le Vent.
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Comment voulez-vous que je rumine autre chose que du non-sens, moi qui ne broute que du Vent ? Pourquoi cette allergie au non-sens ? Pourquoi cette obsession du sens ? Pourquoi cette virulence de la vérité ? Pourquoi une vie de chien ne serait-elle pas préférable à une vie de marchand ? L’amour ne garde-t-il pas le chien éveillé ? La confiance ne lui interdit-elle pas d’accumuler les provisions ? L’insouciance ne le pousse-t-elle pas à errer dans les rues en quête de tout et de rien ? Ne voit-il pas plus loin que son maître, ne sent-il pas mieux que lui ?
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J’ai toujours su que les désirs sont plus bénins que les passions, qu’il est plus dangereux de les contenir que de les satisfaire, que réduits au silence, ils ne réussissent qu’à caricaturer les vertus et à exacerber les vices.
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L’extase n’est pas un luxe, c’est un besoin.
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Les livres ont encore de beaux jours devant eux, nous devons nous attacher à enchanter le lecteur, non l’exténuer.