[...] d'où vient donc le charme de ce livre atroce et comment expliquer que ceux-là mêmes qui le disent criminels et asphyxiant ne peuvent s'empêcher de le saluer du nom de chef d'œuvre ?
Un style heurté, vulgaire. Un parti pris d'écrire comme on parle entre copains [...]. Il vous choque, ce langage, dès le début. On s'en accommode assez vite, du reste, on s'habitue. Puis la gêne revient, tenace, quelques pages plus loin [...]. Autre choses : la haine féroce des hommes qui court tout au long du roman. Pas un ne trouve grâce. Pour le reste, c'est une révolte continuelle, une "hargne" d'aigri ou d'hépatique. Pas la moindre pitié, pas le moindre amour. On dirait une série de petites vengeances.
Elie Faure : la bonne éducation qui nous déshabitue de "montrer du doigt" consiste aussi à nous familiariser avec l'expression abstraite.