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Critiques de Anne Golon (132)
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

"L'homme que j'aime n'a jamais trahi!" S'écria Angélique.

Merveilleuse "Angélique, marquise des anges" indomptable dans un monde où les femmes étaient soumises aux hommes.



On appelait "sorcière", celle qui guérissait par les plantes et le titre de "médecin" était réservé aux hommes.



Angélique poursuivie, agressée, violée, vendue à des Maures concupiscents... Anne Golon, l'auteure (avec Serge Golon) s'offusqua de la misogynie réservée à son héroïne, lors du tournage de la série, au cinéma.

Les films étaient destinés à un grand public et le réalisateur ne voulait pas d'une Angélique féministe, mais d'une Angélique séductrice et soumise à la violence des hommes...



L'actrice Michèle Mercier déclara se sentir vraiment agressée lors du viol collectif sur le bateau du corsaire Escrainville....



Pourtant "Angélique" est une saga remplie de fureur, d'amour et d'aventures. Un monde de passion (100 millions de livres vendus) avec des anecdotes historiques, sur la Fronde, la cour des miracles, le Nouveau monde, (les Hurons et les Iroquois...)



Inoubliable Angélique amoureuse de Joffrey de Peyrac, rayonnante aux "yeux verts comme la mer et à la chevelure semblable à celle des fées..."
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..



Non Angélique ce n’est pas un harlequin ; quand j’ai dit à une connaissance que la série des angéliques je l’emporterai sur une ile déserte on s’est foutu de ma gueule.

Evidement si vous vous fiez aux couvertures et aux films, votre confiance est entachée. Mais l’habit ne fait pas le moine.



La saga (car c’en est une), a deux trames passionnantes.

Angélique l'héroïne charismatique loin des clichés gna gna et l'Histoire avec un grand H.

On est loin d’un récit classique et léger à la Benzoni on se rapproche plus de catherine hermary vieille ou isaure de st pierre.



L’HISTOIRE.

Je vais essayer d’aller à l’essentiel car elle s'étire sur plus de 50 ans...

XVIIeme siècle. Angelique jeune noble sans le sou est «vendue» à un noble toulousain riche, laid et qui traine une sale réputation. On la suit de son enfance poitevine à son fastueux mariage jusqu'à ses déboires avec le roi, à Versailles.

Angélique découvre l’amour en la personne de Joffrey de Peyrac, mais leur bonheur, leur richesse excite les jalousies. Du jour au lendemain, Angelique perd tout.

Il lui faudra se battre pas à pas pour regagner sa dignité. A la force du poignet et du cerveau Angelique reparaitra riche et courtisée à Versailles. Mais elle n’oublie pas que le roi lui a pris son Amour...

Un affrontement entre deux têtes, deux personnalités.

Mais qui s’oppose au roi se brise. Angelique va l’apprendre à ses dépend et c’est à nouveau la fuite.

Heureusement un homme, un pirate va venir à son secours ; le Rescator. C’est lui qui va lui donner la force de passer outre ses blessures. Lui qui va la mener à tomber amoureuse d’une terre ; les Amériques.



Passionnée par le grand siècle j’ai trouvé dans cette oeuvre la quintessence du roman parfait (à mes yeux).

L’Amour sous toutes ses formes y est exploré sans jamais s'attarder sur des détails futiles. L’Aventure et ses revers.

L’Histoire. Avec des anecdotes et des détails. Le grand siècle ce n’est pas seulement louis XIV, sa cour...



Avec 12 tomes (et c’est pas fini) il y a énormément à apprendre.

Pele mêle je me lance, on apprend sur :

le poitou

les parures vestimentaires

La science des métaux

le roi (majestueux mais soumis à des sentiments terriblement humains)

les courtisans

les services de police (la reynie, desgrez)

Paris, la cour des miracles

le commerce du chocolat

Versailles, ses merveilles et sa noirceur

Moulay ismael roi du maroc

ses esclaves chrétiens

Les dragonnades, le sort des protestants

la piraterie, les bateaux

la colonisation des Amériques

la coté nord ouest des usa au temps des indiens

le fanatisme religieux

la démonologie

Québec

la survie dans une nature exigeante



Coté personnage, la saga possède un énorme atout avec bien sur son héroïne.

On suit le cheminement de sa personnalité à partir de l'âge de huit ans.

Sensuelle et combative.

On souffre dans la pauvreté avec une Angelique la faim au ventre. On compatit, on s'émeut des souffrances qu’elle endure et on partage ses triomphes.

Elle est bien éloignée de la pimbêche et de l’oiseau sans cervelle. Son instinct de survie, ses abattements et ses sursauts de combativité nous prend aux tripes.

Elle me fait penser à ces mères célibataires qui doivent se battre pour nourrir leurs enfants, à ces femmes trompées qui relève la tête par fierté, à ces colons qui doivent amadouer une nature capricieuse.



Puis Joffrey de Peyrac. On croit au début à une romance facile un peu fleur bleue. Mais le couple va etre mis à rude épreuve et passe par toute les phases de l’amour. A la fin on n'espère qu’une chose rencontrer nous aussi un Joffrey de Peyrac. Certes il est virilisé, très macho mais au fil des pages on découvre sa blessure béante. Sa hantise. La perdre, Elle.



Il y a aussi une flopée de personnages historiques tous traités avec finesse.



J'espère vous avoir donné une autre vision de cette série qui reste pour moi un modèle de romance historique.



The End
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Moment nostalgie ! Voici le livre qui 10 ans auparavant m'a fait naître cette passion dévorante pour la littérature !



En effet, le premier roman que j'ai lu était «  Angélique : Marquise des anges », j'avais 11 ans. J'ai grandi avec les films au combien kitch des années 60 mais qui se laissent regarder avec un plaisir coupable. En réalité, or le fait que ce roman m'a fait naître une passion pour la littérature, il m'a fait aussi naître ma passion pour l'histoire de France.



Ayant découvert que les romans avaient été republié dans leur intégralité par pocket, j'ai décidé de me replonger dans cet univers. Je n'ai lu que les quatre premiers tomes puisque la suite n'avait jamais été republiée.



Ma relecture fut une redécouverte totale. du haut de mes 11 ans, j'ai raté plusieurs aspects importants du roman notamment celui de l'obscurantisme chrétien. L'obscurantisme chrétien a une place à part dans le roman car sans lui le comte de Peyrac ne serait pas condamner pour sorcellerie. de plus cela n'aurait pas permis à Serge et Anne Golon d'écrire encore 12 romans ! Nous sommes plongés dans une époque très superstitieuse. L'inexplicable est tout de suite liée à des rites sataniques, des sortilèges etc. Et pourtant, la plupart des expériences dites sataniques sont totalement explicables par des formules scientifiques aujourd'hui. D'ailleurs, l'avocat Desgrez le relève durant sa plaidoirie que l'inexplicable au fil du temps sera expliquée.



Angélique est un personnage mythique que j'apprécie beaucoup. Elle est forte, têtue, tête brûlée et surtout belle. Sa beauté est un cadeau empoisonnée (nous le verrons dans la suite des romans). Je ne dirais pas qu'Angélique est une féministe. Certes elle est indépendante d'esprit, elle ne se laisse pas faire mais de là à dire qu'elle est féministe … En faites, elle est plutôt dans le courant des femmes d'esprit comme Mme de Montespan ou Mme de Sévigné. J'aime également Joffrey de Peyrac surtout lorsqu'il remet en place les ignares (un trait de caractère que je partage). J'ai beaucoup aimé les apparitions de réels personnages historiques comme le duc de Lauzun, la Grande Mademoiselle, Monsieur frère du roi etc.



J'ai énormément adoré les intrigues de cour. L'apparat de la noblesse est somptueuse mais derrière se cache de nombreuses pourritures complotant contre ceux qui leurs font trop d'ombre.



La documentation du roman est impressionnante ! Pour une personne ne connaissant rien à Louis XIV, au XVIIème siècle, ce roman est une bonne base.



J'aurais encore énormément de choses à dire mais je m'arrête là. En conclusion, une relecture coup de coeur qui m'a plongé dans les complots de la cour de Louis XIV avec un personnage féminin attachant qui est prête à tous les sacrifices pour sauver l'homme qu'elle aime !
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

L’histoire commence en 1638, Angélique de Sancé issue d’une famille noble mais pauvre du Poitou a alors sept ans. À quinze ans elle sauve un Louis XIV encore adolescent d’une tentative d’assassinat fomentée par des frondeurs, le Prince de Condé à leur tête. Le premier tome s’achève quand âgée de dix-sept ans, elle épouse le Comte de Peyrac de douze ans son aîné.



Il m’a fallu deux jours pour terminer ce premier tome. La Marquise des Anges, contrairement à Cendrillon a autre chose à faire que d’attendre son Prince Charmant en faisant le ménage. Elle parcourt le monde, n’en fait qu’à sa tête, sauve le roi, son mari et bien d’autres. Les frondeurs, les comploteurs, les pirates et autres agitateurs n’ont qu’à bien se tenir. En tant que lectrice, impossible de ne pas aimer l’héroïne qui n’a rien à envier à une Scarlett O’hara ou une Katniss Everdeen et qui méritait mieux pour l’incarner que Michèle Mercier dans les films, certes un peu niais, réalisés par Bernard Borderie.
Lien : http://fan-de-chicklit.com/2..
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Récemment, j'ai eu la chance de tomber sur les dix premiers volumes de cette longue saga dans une bourse aux livres. Je les ai donc achetés d'un coup alors qu'ils sont presque introuvables maintenant. Je précise que je n'ai jamais vu les films donc je n'ai aucun point de comparaison mais j'ai beaucoup entendu dire qu'Angélique était une saga à l'eau de rose et très mièvre ! Que les choses soient claires, ce n'est absolument pas le cas !



Premièrement, l'époque décrite dans ce roman m'a toujours fascinée. J'aime l'Histoire et le règne de Louis XIV aussi flamboyant et passionnant est très bien rendu dans ce livre. Les auteurs ont réellement accompli un formidable travail de documentation et j'ai appris beaucoup d'anecdotes sur la Cour du Roi-Soleil.



Ensuite, je trouve que ce roman est très bien écrit. le vocabulaire est très varié et le style élégant, précis sans être lourd. Il y a pourtant des longueurs, notamment vers la fin, qui sont peut-être moins utiles. Mais dans l'ensemble, j'ai trouvé ce roman très agréable à lire.



L'intrigue est bien ficelée. Sur une bonne partie du roman s'étale l'enfance d'Angélique dans la province française du milieu du XVIIè siècle. Angélique est une héroïne attachante, déconcertante parfois par ses choix mais qui n'est pas parfaite ! Elle est belle, certes, et intelligente mais les splendeurs de la cour ne vont pas la corrompre et elle reste égale à elle-même.



Les personnages secondaires sont nombreux et très divers ! J'ai beaucoup aimé son cousin bien qu'il n'apparaisse pas comme un personnage très sympathique dans ce volume, j'ai hâte de le retrouver par la suite. Le personnage de Joffrey de Peyrac est aussi un personnage intéressant et passionné. Son caractère est fouillé et j'ai appris beaucoup de choses sur l'alchimie !



Enfin, j'ai hâte de lire la suite car nous laissons Angélique en pleine tourmente à la fin de ce volume ! Une belle découverte donc que je vous conseille fortement si vous aimez les romans ayant un cadre historique.

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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Je ne remercierais jamais assez la Babelionaute - dont j'ai malheureusement oublié le nom - qui, il y a de cela quelques semaines, a publié une critique élogieuse d' Angélique, Marquise des anges, en soulignant que, contrairement à ce que beaucoup de personnes pourraient croire (induites en erreur notamment par les différentes couvertures du livre) il ne s'agit pas du tout d'un roman à l'eau de rose.



En effet, jusqu'ici, je pensais qu'Angélique, Marquise des anges était un livre gnangnan, destiné à un public amateur de bluettes, du genre de celles publiées par la collection Harlequin.



Il n'en n'est absolument rien. Angélique est un passionnant roman historique, écrit dans un style enlevé au service d'une intrigue pleine de rebondissements et de péripéties.



Même si on y trouve quelques anachronismes (contrairement à ce qu'indique l'auteur (Anne Golon) au moment où elle débute son roman - les années 1640 - il n'y a pas encore d'arbres à pain aux Antilles ; ils n'ont été introduits dans la Caraïbe que vers les années 1790, soit un siècle et demi plus tard), le cadre historique est fidèlement rendu et les personnages principaux - Angélique et son mari Joffrey de Peyrac notamment - sont attachants.



Je n'ai plus qu'une envie : lire le deuxième volume, en espérant qu'il sera aussi bien écrit et palpitant que le premier (pour les volumes suivants, on verra, car l'auteur s'essouffle souvent parfois dans ces récits à rallonge).



Alors, si vous aimez les page turner, oubliez vos a priori sur ce livre, et foncez le récupérer en bibliothèque ou chez votre libraire préféré !
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Angélique, tome 13 : La victoire d'Angélique

Enfin, le voilà ce tome tant attendu ! le dernier mais pas le moindre, le grand final, l'apogée de cette incroyable saga romanesque aux accents historiques, "La victoire d'Angélique"…

Les années passent et ne se ressemblent pas au Nouveau-Monde. L'indomptable révoltée du Poitou, Angélique de Peyrac de Morens d'Iristru, a vécu mille vies avant de trouver enfin sa place dans ce monde tout neuf et sauvage qu'est l'Amérique du Nord.

Après quatre années de diplomatie, de traités pacifiques avec les Indiens, d'arrangements avec les Français, et de bonne volonté avec les Anglais, la tribu Peyrac, agrandie de deux nouveaux enfants nés à Salem (voir Angélique et la route de l'espoir), aspire à un peu de tranquillité.

Au sortir d'un nouvel hiver "tranquille" au petit fort de Wapassou (voir Angélique et le Nouveau-Monde), caché dans la région des lacs, au coeur des profondes forêts d'érables du Maine, Angélique s'était vue réclamer par Honorine, son intrépide petit fille rousse, d'aller en pension à Montréal chez les soeurs du couvent de Notre-Dame.

On avait profité du printemps pour l'y mener. Puis une année avait déjà passé, un autre hiver à Wapassou, et revoilà le printemps et le moment des visites diverses vers les colonies françaises et anglaises.

Après ce voyage, Angélique et le comte de Peyrac reprennent la route maritime de Gouldsboro, leur colonie côtière, dernière halte avant le retour vers Wapassou.

Sur le chemin, on se dirige vers Québec pour se rendre à Montréal, visiter Honorine. On mouille alors à Tidmagouche, qui avait vu se dérouler les derniers instants, violents, de la Duchesse de Maudribourg des années plus tôt. Cela semble si loin et si proche à la fois, ce cauchemar… (Voir Angélique et la Démone.)

Quatre années ont passées depuis la mort horrible de la Démone, cette "bienfaitrice" venue de France avec ses filles à colons, qui avait semé le trouble et la mort sur son passage, et qui était en lien étroit et diabolique avec ce jésuite halluciné, Sébastien d'Orgeval, mort aux Iroquois depuis, celui-là même qui lança son anathème contre les Peyrac, accusant Angélique d'être cette démone qui mettrait l'Acadie à feu et à sang, selon la vision de la nonne de Montréal.

Depuis ce temps, une enquête avait été ouverte sur demande anonyme venant de France, et l'histoire semblait tombée dans l'oubli…

Mais soudain, les choses s'accélèrent : le gouverneur Frontenac, qui avait oeuvré pour la réhabilitation des Peyrac et pour leur assurer le soutien de la France, ainsi que Monsieur de Ville-d'Avray, gentilhomme puissant, bon ami des Peyrac, sont rappelés en France par le Roi. Un nouveau gouverneur a été nommé pour Québec, un certain Monsieur de Gorrestat, qui arrive de France, avec sa femme.

Frontenac et Ville-d'Avray conseillent aux Peyrac de se méfier : le vent tourne, des complots, des médisances sont à l'oeuvre, et le Roi pourrait bien tourner casaque en ce qui concerne les Peyrac. Preuve en est la venue de ce nouveau gouverneur. Une seule solution s'offre à eux s'ils veulent continuer à vivre libre au grand-jour, sans crainte de se voir spolier ou attaquer par des hordes d'Indiens baptisés : retourner en France pour parler au Roi en face à face.

Angélique refuse tout d'abord. Hors de question de retourner en France, au risque de perdre tout ce qu'ils ont bâti en Amérique. Mais la raison faisant son office, elle cède, et c'est le comte de Peyrac, seul, qui ira défendre leur nom auprès du Roi. Et puis Peyrac ne sera pas seul, il retrouvera ses fils, Cantor et Florimond, partis faire leurs armes dans les salons de Versailles, avec succès d'ailleurs.

Ainsi, Angélique s'en retourne seule à Gouldsboro, avec ses deux enfançons. Là, elle voit débarquer Delphine du Rosoy, une des anciennes filles à colons venue avec la duchesse de Maudribourg, qui débarque de Québec, dont elle s'est enfuie, terrorisée… La duchesse serait de retour ! Elle ne serait pas morte : Angélique sentait quelque chose comme ça…

Angélique est glacée d'horreur : si la Démone ne peut venir vers elle depuis Québec car la saison des froids arrive, elle peut quand même s'en prendre à Honorine restée à Montréal… Que faire ?! Comment sauver l'enfant des griffes de cette folle dangereuse ?



En attendant, il est plus raisonnable pour Angélique et les enfants de rejoindre Wapassou, à l'intérieur des terres, éloigné des querelles Indiennes et Anglaises, dans l'écrin des lacs et forêts profondes des Appalaches.

Après un long voyage sans encombre, voilà la petite troupe arrivée à bon port. Mais là encore, le destin en marche fait voler en éclats tout ce qu'on croyait acquis, le Nouveau-Monde n'en finit pas de surprendre, et redistribue les cartes : Loménie-Chambord, le preux chevalier ami intime du Jésuite d'Orgeval (voir Angélique et le Nouveau-Monde), dont le coeur sensible avait cédé devant la grâce de Mme de Peyrac, jusqu'à en devenir son tendre confident, son allié de coeur, revient, accompagné d'une poignée d'Indiens Abénakis baptisés, tenter la prise du fort de Wapassou, en mémoire de son frère mort aux Iroquois, le jésuite maudit…

Mais Angélique ne se laisse pas faire : le chevalier a oublié qu'elle fût chef de guerre, et qu'elle manie le mousquet comme d'autres font de la broderie. Retranchée dans un petit poste de garde devenu armurerie, elle se défend, elle défend ses enfants, et finit par vaincre, et ses ennemis finissent par s'enfuir après la mort de leur chef… Mais non sans avoir au préalable brûler le fort et toutes les réserves d'hiver, qui de plus, arrive tôt cette année, bien trop tôt…

Voilà Angélique coincée par la neige dans ce minuscule poste de garde, celui-là même qui les avait accueillis elle et les huguenots fugitifs de la Rochelle, lors de leur premier hiver en Amérique (Angélique et le Nouveau-Monde) : 3 pièces, du bois de chauffage, un peu de nourriture, et trois enfants âgés de 7 et 3 ans… Seul un des hommes de Peyrac, un Anglais muet, est avec eux. Tous les autres habitants du fort ont été soit tués, soit emmenés captifs à Québec pour être revendus aux catholiques.

Lemon White, l'anglais muet, décide de tenter sa chance et de partir chercher des secours avant que l'hiver ne soit complètement installé, laissant seule Angélique…

Un dur et incroyable combat va commencer pour elle et ses enfants, lutte contre la faim, le froid, l'hiver meurtrier, la solitude, la peur pour Honorine…

Mais la force d'Angélique durement acquise au long de toutes ces années d'errance et de combats, ainsi que sa détermination à vivre pour celui qu'elle aime et pour ses enfants, la feront se surpasser. Et un invité des plus inattendus fera irruption dans cet hivernage forcé, réclusion d'où naitront des miracles ; les morts marcheront et le pardon étendra son voile lumineux sur les coeurs et les esprits vengeurs.

Je ne sais comment, par quelles muses illuminées, venait l'inspiration d'Anne Golon…( Je dis Anne, car Serge n'était ni l'instigateur, ni la tête pensante de cette riche saga, tout au plus le documentaliste et l'historien.) Elle n'a cessé de m'étonner tout au long de ses romans, les premiers tomes, romantiques, joliment cruels, mais essentiellement axés sur Angélique et ses turpitudes amoureuses, ont évolués vers une histoire plus profonde, plus sombre et plus solaire à la fois, l'Histoire s'y mêlant habilement, donnant encore plus de densité aux personnages évoqués.

Certains tomes sont plus puissamment restés gravés dans ma mémoire, Angélique se révolte - A. et le Nouveau-Monde - A. et la Démone - A. à Québec – et celui-ci, La victoire d'Angélique.

Après un démarrage un peu lent, la deuxième partie du roman s'accélère, laissant place à des surprises de taille. Une maturité, une maitrise scénaristique magistrale. Des images, des dialogues, des situations dignes des meilleurs scénarios de films d'aventures, avec du sang, des larmes, des tripes, du « bad-ass » pour cet opus limite gore par moment… Des thèmes comme le cannibalisme sont même abordés. J'ai été littéralement bouche bée devant l'audace d'Anne et Serge Golon sur cette deuxième partie. Certaines scènes d'Angélique à Québec m'avait aussi inspirée cet enthousiasme.

Et ce qui est bon avec ce genre de littérature, riche, dense mais aisée à lire, c'est qu'on peut y replonger régulièrement, sans ennui, avec un plaisir certain et non boudé, pour s'évader, partir courir le monde dans la peau de la plus célèbre amoureuse aventurière, cette satanée Angélique… Et pourquoi pas, se broder une suite, avec les aventures d'Honorine, de Cantor, et des jumeaux… ?



697 pages - Challenge pavés 2015-16 -
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Angélique, tome 12 : La route de l'espoir

Le Révérend Père Sébastien d’Orgeval n’est plus… Torturé à mort par les Iroquois.

Malgré ce fait d’importance, Angélique doute encore : et si la vindicte du jésuite ne s’éteignait pas avec lui ?

Comme pour lui donner raison, un autre jésuite, le Père Marville, fait le voyage jusqu’à Salem afin de lui porter les dernières paroles du martyre : Angélique est la démone, sa présence auprès du sorcier Peyrac l’atteste. C’est à cause d’elle que d’Orgeval a été renvoyé en Iroquoisie. Et il n’oubliera jamais les dernières paroles de son ami sur le bûcher, agonisant, les yeux crevés : « C’est elle ! C’est elle ! C’est par sa faute que je meurs ! » Marville accuse, et jette son anathème : il dénoncera Angélique coûte que coûte aux autorités, il a pour se faire, les derniers écrits du R.P. d’Orgeval.

De plus, qu’est-il advenu de la Duchesse de Maudribourg, du chevalier de St Elme et du comte de Varange ? Eux et leurs navires ont disparus. Angélique devra rendre des comptes, et Peyrac aussi : il fraye avec les Anglais hérétiques, se ligue avec les Iroquois, et commerce avec les Français et les Anglais… Leur présence à Salem en atteste.

Angélique, à peine remise de ses couches, encaisse le coup. Mais cela attise chez elle cette crainte indéfinissable qui la suit depuis Québec : ils ne seront jamais tranquilles. La duchesse, même morte, continue de faire parler d’elle, et les hante jusque dans leur sommeil, donnant des cauchemars à la petite Honorine, qui n’était pourtant pas présente au moment des faits. Et l’ombre implacable du jésuite illuminé continuera de les poursuivre, même en enfer…

Ce tome dédié à la famille, fait aussi l’état des lieux : avec un recul de deux ans, Angélique se rappelle les terribles évènements qui l’ont menée jusqu’à Salem où, par la force des choses, elle dut mettre au monde prématurément ses deux derniers enfants, des jumeaux, Gloriandre et Raymondeau de Peyrac. Délivrance qui fût terrible, pour elle et les nouveau-nés, tellement fragiles. Angélique frôle la mort, et revient, forte d’une expérience extra-corporelle. Deux femmes quakeresses, un peu sorcières, surtout amantes et guérisseuses, la soutiendront durant cette terrible épreuve. Ces deux femmes hors-norme accompagneront un temps Angélique, lui redonnant force et courage.

Car toute la troupe quittera Salem, pour retourner à Gouldsboro, puis se rendre en hivernage au fort de Wapassou, où là, enfin, la famille sera en paix, pour l’hiver au moins. Mais au printemps Honorine réclamera de pouvoir rejoindre ses petites camarades au pensionnat de Ville-Marie, petite ville près de Montréal, où furent fonder les premières colonies françaises, avec sœur Marguerite Bourgeoys.

Cela sera l’occasion pour Angélique de retourner visiter ses amis de Québec, et au comte de Peyrac d’aller aider les Français à contenir les partis Iroquois sur le pied de guerre aux embouchures du St. Laurent. Iroquois qui sont en guerre, rappelons-le, à cause des attaques contre eux, des Hurons et Abénakis soulevés par d’Orgeval sur les ordres de Colbert…

Tome aussi dédié à la famille donc, car avec la naissance des jumeaux, vient aussi une bonne nouvelle : Angélique a retrouvé la trace de son frère Josselin, partit à 16 ans de France pour le Nouveau-Monde. Il est maintenant un gentilhomme marié à une acadienne, et a fondé famille et foyer à Ville-Marie.

Mais ce qui prime dans cet opus, c’est qu’on semble enfin apercevoir le dénouement de ce complot infernal, dont on ne sait toujours pas qui l’a fomenté ni qui en est le commanditaire… pour retomber ensuite dans le mystère le plus épais…

Qui en veut ainsi à Angélique si ce n’est pas le Roi ? Pourquoi cet acharnement ? Car à présent, c’est la menace d’être accusée de toutes ces disparitions (Maudribourg, Varange, St Elme... et maintenant d’Orgeval) qui pèse sur Angélique malgré l’assurance de l’amitié du Roi...

Un opus dense et intense à nouveau, où tout est résumé, et où la douceur de la famille semble n’être là que pour mieux souligner la férocité du Nouveau-Monde, car Angélique a encore fort à faire pour pouvoir vivre en paix avec les siens.

Lui faudra-t-il encore affronter l’implacable et tortueuse machine judiciaire ? Lui faudra-t-il encore affronter le Roi ?

Et qui, mais qui à la fin, est cet espion du Roi, qui brouille les pistes, lance des rumeurs, et informe sans relâche les ennemis des Peyrac ?

J’espère avoir toutes les réponses dans le prochain et dernier tome de cette incroyable saga, un peu trop vite classée « romance » par le grand public suite aux films, mais qui, ostensiblement, s'est dirigé vers le roman historique de qualité grâce au don d'Anne Golon pour les histoires et l'Histoire.

A suivre…



Challenge pavés 2015-16 - 635 pages.
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Angélique, tome 4 : Indomptable Angélique

indomptable angélique ne l, a jamais été autant.une course folle semée d, embûches l, entraîne jusqu'au rivages de la Méditerranée. elle prend la mer, pour retrouver son mari Joffrey de Peyrac. une galère la prend a son bord.

mais la voilà bientôt au mains d'un capitaine pirates. qui tente de la séduire. humilié par le refus de la jeune femme. il la jette en prison,

puis la vend au marché des esclaves. un homme mystérieux l, achète a prix d, or. action suspense, sont au rendez-vous.on retrouve avec plaisir angélique et Joffrey les personnages d, Anne golon.💞
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Prendrais-je la peine de résumer l'histoire de la célèbre Angélique ? Même les moins de vingt ans doivent la connaître s'ils ont des mères sentimentales. Contentons-nous de cette formule lapidaire : un portrait de femme peu orthodoxe dans un Grand Siècle sur lequel se pose à peine la férule du Roi-Soleil.



Je n'ai pas pour habitude de lire des romans lorsque j'ai déjà vu les adaptations télévisées ou cinématographiques mais mon intérêt a été éveillé après un reportage dans lequel Anne Golon, l'auteur, déplorait ce qu'on avait fait de son Angélique dans le téléfilm des années 1960. Intriguée et même alléchée, je m'y suis plongée et grand bien m'en a fait : le livre a en effet tout à gagner à être relu. Comme souvent dans ce genre de cas, trop de simplifications ont été opérées lors du passage au petit écran et on a plaisir à découvrir, au fil des pages, quelle fut l'enfance de l'héroïne et comment elle modela son caractère, ainsi que tous les membres de sa famille, très étendue. La société de l'époque est décrite avec beaucoup de soin, sans jamais tomber dans le documentaire rébarbatif ; au contraire, le charme préside à toutes les scènes. L'écriture est aisée sans manquer d'élégance et les personnages même brossés rapidement ont leur caractère et sont loin d'être stéréotypés. L'Angélique du roman, dont on partage les états d'âme et dont on découvre de l'intérieur la force de caractère, est beaucoup plus attachante que l'autre ; quant à Joffrey, il est dans le livre tout simplement époustouflant et véritablement superbe (presque trop !). Auprès de lui, Robert Hossein m'a paru fade...



Evidemment, connaître l'intrigue et son dénouement à l'avance ôte à l'oeuvre l'émerveillement de la découverte mais il faut tout de même saluer la complexité de la trame. Laisser vous emporter par ce roman d'amour et de cape et d'épées, lisez-le avec des yeux neufs : malgré mes craintes, pas une seule fois je n'ai eu l'impression de lire un copier-coller des aventures de Michèle Mercier.

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Angélique, tome 10 : Angélique et le complot de..

Faisant suite au sulfureux et inquiétant "Angélique et la Démone", dans lequel on voyait Angélique aux prises avec une belle et dangereuse Duchesse venue de France, ce nouvel opus «Angélique et le complot des ombres», s'avère plutôt être un récit de transition.

Au fil de l'imposant fleuve Saint-Laurent qui les mène vers Québec, les Peyrac, forts de leurs cinq vaisseaux de guerre et de leur amour indestructible, naviguent paisiblement, faisant des haltes diplomatiques ; on se rend à Québec pour s’y faire connaitre et pour faire la paix, en chemin, on dispose ses pièces sur l’échiquier du pouvoir et des bonnes relations, on pactise, on fait alliance, on éclaircit des situations épineuses… et on festoie !

Pourtant, si le comte de Peyrac vient en paix, il a tout de même un vieux contentieux à régler avec le Roi de France. Ce dernier lui envoie d'ailleurs un émissaire venant du vieux continent, M. de Bardagne, une vieille connaissance d'Angélique... (Voir Angélique se révolte). Il est chargé de faire enquête sur les Peyrac et de les ramener en France le cas échéant.(bein oui, rien que ça…)

[Ce diplomate est envoyé par le Roi, mais c'est un autre ancien ami d'Angélique qui l'a choisi délibérément pour ce poste... Desgrez ! Le policier au chien, devenu chef de la police du Roi, envoie par ce biais un message à Angélique, un message porteur d'espoir en la personne de Bardagne. Car Bardagne est du côté d'Angélique, tombé sous son charme à l'époque de la Rochelle, il ne se prononcera pas contre elle, et son avis sera de poids dans la balance de la justice royale ; Angélique n'est autre que la célèbre "Révoltée du Poitou", et sa tête est mise à prix...]

A nouveau, la menace royale plane au-dessus des Peyrac… Le comte, qui a retrouvé sa puissance d’antan, avec des territoires de plus en plus vastes, a su également s'attacher l'admiration et la crainte des Indiens, et sa colonie de Gouldsboro est un magnifique melting-pot de religions et de races où règne l’harmonie. Tout cela fait ombre à la Nouvelle-France, au Roi… Comme il y a 20 ans, quand le jeune Louis avait été ébloui jusqu’à la jalousie par le style de vie de Peyrac… Et puis il y a bien sûr, en filigrane, l’amour du Roi pour Angélique, celle qui lui a échappé par deux fois, celle qui a renié son amour royale…

Les ombres du passé rejoignent celles de l’avenir. Derrière eux, la France et ses fantômes, devant eux, Québec et cette trame de complot semblant venir de partout et de nulle part, mais où toujours plane l’ombre du mystérieux jésuite, Sébastien d’Orgeval.

Un opus étrangement calme après toutes les mésaventures des tomes précédents, et malgré tout dense d’informations cruciales pour la suite de l’histoire… Un tome de transition donc, de mise en place des forces en présence… Une accalmie avant l’arrivée peut-être tumultueuse, mais en tout cas très attendue, en cette mythique ville de Québec.

A suivre donc, Angélique à Québec.



Challenge pavés 2015-16.

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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

J'ai lu la saga toute entière. Rien à voir avec les films, c'est beaucoup plus profond et bien plus recherché. J'ai appris à connaître le siècle du roi soleil grâce à l'oeuvre absolument merveilleuse de Serge et Anne Golon. Un de mes plus beaux moments d'évasion. Je relirais volontier tous les tomes si j'en ai l'occasion. Toute ma jeunesse !
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Angélique, tome 11.1 : Angélique à Québec

Fort de ses 826 pages en petits caractères, cet opus de la saga des « Angélique » se laisse cependant lire aisément. La difficulté pour moi, viendra au moment de résumer ce livre… Car dans ce tome, Anne et Serge Golon ont fourni un travail colossal de recherches pour nous faire partager comme si on y était, un hiver à Québec sous Louis XIV, aux côtés de nos chers héros, Angélique et Nicolas de Peyrac.

Alors, comment résumer sans trop de longueur une telle somme d’informations ? Je vous avoue que je n'ai pas vraiment trouvé le truc... Allez, un peu de courage, c'est pas si long...

Après un voyage tout en diplomatie en naviguant du Maine vers la Nouvelle-France (Angélique et le complot des ombres), la flottille des Peyrac voit enfin se profiler sur les falaises du St Laurent la belle et jeune Québec…

C’est un moment crucial pour le Comte et la Comtesse de Peyrac de Morens d’Iristru. Ces deux réprouvés du Roi qui ont su tracer leur route avec honneur et noblesse malgré l’adversité et les complots qui se dressaient entre et contre eux, ce couple maudit et apatride maintes fois pourchassé, peut et doit se montrer plus uni que jamais, car avec ce débarquement en Nouvelle-France, c’est leur vie et leur liberté que jouent Angélique et Nicolas de Peyrac :

Angélique, l’ancienne « révoltée du Poitou » dont la tête a été mise à prix par le Roi lui-même, (voir Angélique se révolte) voit peser sur elle un puissant et dangereux complot. Car c’est surtout elle qui fût la cible des nombreuses attaques récentes : Mme de Maudribourg et ses sombres desseins ont failli la briser définitivement, envoyée probablement par ce jésuite fanatique, Sébastien d’Orgeval, dont l’aura maléfique semble toujours liée aux événements dramatiques qui surgissent (voir Angélique et la Démone). Et plus récemment, elle a su déjoué le meurtre qu’allait perpétrer sur son mari un sombre personnage venu de Québec, pour soi-disant les accueillir…

Ce mari tant chérit, son Amour, perdu puis retrouvé, Nicolas de Peyrac, dont l’effigie fût brulée en place de Grève, et dont la fortune, les titres et les terres furent saisies par ordre du Roi, et qui devint le plus puissant corsaire de Méditerranée ennemi de la France et du Roi, n’a dorénavant plus à prouver sa puissance et sa renommée sur les côtes du Nouveau-Monde. La réussite de ses entreprises, son sens de la diplomatie avec les Indiens et les Anglais, en font maintenant un redoutable adversaire pour le Roi de France et de Nouvelle-France…

Mais le temps des hésitations et des questionnements est terminé ; c’est maintenant et ici, à Québec la belle, que la partie s’engage vraiment.

Après un accostage plutôt chaotique qui faillit tourner au pugilat sur un malentendu, Angélique n’a qu’à paraitre pour gagner le cœur des Québécois : le gouverneur Frontenac semble conquis par ces nouveaux arrivants dont le renom fastueux les a précédés.

Et puis dans la place, déjà, des visages connus, des amis sont aussi présents, et fidèles aux époux renégats. -Des visages parfois venus du passé, celui, bien lointain, du temps de Paris et de la Cour des Miracles ressurgissent, inattendus, improbables… sous ses frusques de bonne bourgeoise aubergiste de la basse-ville, se cache une vieille amie… La Polak ! Intense réjouissance personnelle quand j’ai vu resurgir ce personnage du passé… Anne Golon a vraiment su tisser une grande complicité entre le lecteur et son héroïne…-

Mais d’autres faces moins avenantes refont également surface, et avec elles l’ombre du complot, des meurtres, du mensonge, pèse d’avantage sur Angélique. Surtout que l’hiver arrive vite, et que toute retraite, toute fuite est maintenant inenvisageable. Pas d’autre choix que d’affronter les tempêtes et les ennemies qui commencent à se dévoiler.

Ainsi, il faudra attendre que l’hiver passe pour avoir nouvelles du Roi et de sa décision quant aux époux Peyrac, il faudra attendre que les navires puissent retraverser l’océan et le fleuve, impraticable par grands froids, pour que les courriers envoyés cet automne aient une réponse. Il faudra attendre le printemps... Là, les destins seront scellés.

Angélique et le comte ont fort à faire pour consolider leurs amitiés et protéger leurs arrières, car même si le père Sébastien d’Orgeval a été mis de côté, et le jésuite renvoyé pour un temps à son enfer personnel, en Iroquoisie, là d’où il échappa déjà à la mort, mais pas aux tortures, son emprise est encore forte. Il est chargé de retourner vers les Iroquois, amener la bonne parole… mais eux ne l’entendent pas de cette oreille… Il a aussi pour rôle de prêcher la bonne parole aux Abénakis, acquis aux catholiques, mais qui ont du mal à appliquer les préceptes chrétiens. Mais le rôle du jésuite apparait sous un jour nouveau, quand sa correspondance est mise à jour : il a reçu pour mission de Colbert, d’attiser la haine des Indiens Abénakis envers les Anglais, et ce malgré le traité de paix signé entre Français et Anglais. Tout doit être mis en œuvre pour que les guerres fratricides reprennent entre Indiens catholiques et Iroquois, et contre les hérétiques Anglais, tout cela sans avoir à rompre le traité de paix hypocrite… Et accessoirement, les époux Peyrac doivent être écartés, peu importe la manière.

Mais Québec sera aussi l’occasion de s’amuser, de se poser un peu après tous ces périples, et de savourer l’art de vivre à la française… Car à Québec l’hiver, on ne s’ennuie pas ! Tout un tas de mondanités, de visites à faire aux uns et aux autres, puis les fêtes de Noël et de la St Sylvestre. Alors on vivra Québec en automne, Québec sous la tempête, Québec en liesse, ou emmitouflée, Québec en paix, ou sur le pied de guerre.

Ce tome dédié à Québec est une œuvre à part dans la saga : Histoire et histoires s’y mêlent, incroyablement détaillées, fluides et denses d’images, d’émotions, de surprises. Certains passages se montrent carrément oniriques, presque fantastiques… Comme cette traversée du fleuve St-Laurent de nuit sous la lune, au printemps, quand la glace du fleuve est à moitié fondue et charrie d’énormes blocs en mouvement, qui ralentissent la nuit à cause du froid, et que les plus courageux osent franchir, soit en sautant de blocs en plaques, au risque de mourir englouti à chaque faux pas, d’où le fait de devoir « courir », « voler » sur cette glace mouvante et meurtrière.

Ou encore cette scène épique et hallucinante, qui a vraiment eu lieu à l’époque, où une nuit, des milliers d’Iroquois se déversèrent en canoës sur le St-Laurent et passèrent sous Québec tremblante, toutes lumières éteintes et volets clos, en vociférant et hurlant des insultes et des provocations.

De la magie, de la sorcellerie, la beauté de la nature encore vierge et sauvage, les Indiens, les colons, de l’amour, du mystère, de la violence… Un cocktail très moderne pour cette histoire d’un autre temps…

Dans ce tome également, les époux Peyrac, et surtout Angélique,- car les deux amoureux ayant pour habitude de ne pas être en permanence « l’un sur l’autre », on ne verra pas beaucoup le comte, toujours occupé « ailleurs »-, sera confrontée à de bien dangereuses péripéties, mais aussi à elle-même, à sa passion dévorante pour son mari, et aux choses de l’amour… – on découvrira ainsi un couple bien libertin…- De remises en question en prises de conscience, Angélique grandit et s’assagit (un peu), mais son énergie ne faiblit pas.

Ayant déjoué les pièges et démasqué leurs ennemis, vainqueurs encore une fois, enfin pardonnés par le Roi, les époux rebelles relèveront-ils le défi de retourner auprès de leur souverain ?

Une écriture riche et documentée, sert cette fresque gigantesque qu’est la saga des Angélique, et avec cet opus, Anne Golon montre aussi qu’elle a grandi et mûri… son écriture s’affine, ses personnages aussi, et l’intrigue atteint là des sommets de maitrise. Ces 826 pages sont passées comme un rêve, un grand film épique et chatoyant sur les bords du St-Laurent sous Louis XIV... Cette année j’ai passé Noël à Québec, et c’était magique…



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Angélique, tome 8 : La Tentation d'Angélique

A la fin du long hiver passé dans les Appalaches les Peyrac et leur petite troupe prennent la route de Gouldsboro, la colonie qu’a fondée le comte sur les côtes du Maine.

Angélique a laissé sa fille Honorine aux bons soins de ses amis huguenots restés à Wapassou, et accompagne son charismatique mari, avec qui elle a pu renouer des liens solides et indéfectibles durant cet hiver mouvementé et riche en surprises.

Lors de cet étrange hiver, ils ont pu sauver une petite anglaise capturée avec toute sa famille par des Indiens. Ils ont maintenant l’intention de la ramener auprès de ses grands-parents dans un petit village côtier anglais.

Mais c’est l’époque des guerres entre Indiens et Anglais sur les côtes de l’Acadie, toujours ces guerres de territoires et de religions mêlées : protestants Anglais contre Indiens catholiques, Français catholiques contre Indiens hérétiques, voire même Français contre Français… -Voir Angélique et le Nouveau-Monde, lien ci-dessous -

Et c’est dans cette atmosphère délétère que choisissent d’attaquer les ennemis invisibles des Peyrac, afin de semer le trouble et le désordre au sein de ce couple indestructible.

A la faveur d’une halte de plusieurs jours, dont le comte profite pour régler des problèmes de diplomatie inhérents à ses territoires, Angélique est sommée par un bref message de son mari de se rendre immédiatement au village anglais où doit être confiée la petite rescapée à ses grands-parents.

Sans se méfier, Angélique, accompagnée de son fils Cantor et d’un soldat français égaré, se rend donc dans ce village, pour le voir attaqué par les Indiens, et ses habitants massacrés sous ses yeux. Elle n’en réchappe que de justesse avec son fils et quelques autres anglais.

Commencent pour eux un étrange et chaotique périple pour retourner à la côte où est sensé l’attendre le navire de Peyrac, le Gouldsboro. Mais en lieu et place, une embuscade, et après une lutte acharnée, Angélique se retrouve prisonnière du pirate Barbe-d’Or, corsaire mandaté par la France pour s’emparer de la colonie de Gouldsboro, en éliminant purement et simplement les Peyrac.

Mais ce que ne savait pas Barbe-d’Or en acceptant cette mission, c’est que la comtesse de Peyrac n’était autre que la « Captive évadée de Candy », avec qui Barbe-d’Or s’était enfui par le passé des geôles du sultan Moulay Ismaël … Car ce pirate n’est autre que Colin, l’ancien roi des esclaves grâce à qui Angélique avait pu regagner la France. – Voir Indomptable Angélique -

Ces deux-là ont bien des souvenirs en commun, et se tombent dans les bras l’un de l’autre sous les yeux ébahis des témoins qui s’attendaient à un affrontement.

Relâchée par Colin après avoir failli sombrer dans l’adultère, Angélique reprend sa route, consciente maintenant qu’une lourde conspiration est à l’oeuvre afin de détruire tout ce que son mari et elle ont réussi à construire si difficilement, afin de les détruire eux, tout simplement.

Toujours la même ombre, le même personnage énigmatique derrière toutes ces sombres machinations, le père d’Orgeval, puissant jésuite manipulateur, qui n’hésitera pas à employer le meurtre si nécessaire pour arriver à ses fins.

De Charybde en Scylla, Angélique est bien malmenée dans cet épisode où la nature joue encore un grand rôle, surtout l’océan, car beaucoup de navigation et de périples à pied et à cheval. On est encore baigné dans l’Histoire de l’Amérique, avec les guerres fratricides d’Indiens, de Français et d’Anglais, et l’Histoire des colons s’inscrit tout naturellement dans ce récit d’aventures au charme un peu désuet. Je regrette juste dans ce tome, la soumission d’Angélique parfois, qui semble peu féministe sur ce coup-là, elle qui d’habitude prône l’indépendance des femmes libérées du joug de l’autorité masculine… Mais c’est pour mieux nous faire sentir sa faiblesse face à la chaire… Sacrée Angélique, va !

A suivre, Angélique et la Démone.



Challenge pavés 2015-16
Lien : http://www.babelio.com/livre..
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Impossible de lire ces livres sans avoir à l'esprit Michèle MERCIER, merveilleuse Angélique et robert HOSSEIN, beau et ténébreux Joffrey de Peyrac...

Mais le roman va bien au delà des films qui, il faut bien l'avouer, étaient un peu mièvres. Plus qu'une histoire d'amour, c'est un roman historique et social très bien documenté. Le siècle de Louis XIV est bien décrit ainsi que toutes les couches qui composaient la société de l'époque: les nobles désargentés du Poitou, les riches bourgeois parisiens, les bandits, les gens de cour, les nobles rebelles et bons vivants du Languedoc, les miséreux, etc.

C'est aussi un roman d'aventures bien rythmé où se succèdent enlèvements, meurtres, viols, intrigues politiques.

Je ne regrette pas ma lecture même si j'ai tout de même un petit bémol à formuler. Lors d'une visite au Louvre, Angélique se fait violer par un noble courtisan et elle en éprouve du plaisir! A mon avis, ce passage là a dû être écrit par serge GOLON parce qu'il faut vraiment être un homme pour imaginer qu'on trouve du plaisir dans un viol!
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Angélique, tome 4 : Indomptable Angélique



Indomptable Angélique- tome 4 d’Anne et Serge Golon ( Trévise - 430 Pages )



Oubliez le film "Angélique et le Sultan" et plongez vous plutôt dans les livres d’Anne et Serge Golon.



Pour Babelio j’ai lu ce roman d’aventures , un défi réussi et un grand plaisir....lu il y a de nombreuses années et franchement je me souvenais beaucoup plus du film qui m’avait paru à l’époque trop à l’eau de rose.



Angélique quitte Paris en douce car elle croit que son mari est vivant.

A Marseille elle obtient l’aide du Duc de Vivonne de l’emmener à Candie sur la Royale.

La méditerranée était infestée par les pirates barbaresques au 17ème siècle. La vente des esclaves était une marchandise qui enrichissait.

Les chevaliers de l’ordre de Malte se battait contre les musulmans et arrivait de temps en temps en prenant leurs bateaux à délivrer quelques pauvres galériens chrétiens.

Beaucoup d’autres se retrouvaient esclaves en Algérie, Tunisie, Maroc.

Les femmes aussi, les plus jeunes et belles rentraient dans un harem pour jamais en ressortir



Ce roman historique nous emporte dans des naufrages, des batailles pour nous montrer la condition des esclaves et la vie dans un harem.

Combien de morts autour de notre héroïne avant une fuite éperdue dans le sud marocain...

A la fin du livre une mauvaise surprise pour Angélique qui annonce un 5eme tome tout aussi passionnant.
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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

Les films étaient auréolés du charisme de Robert Hossein-Joffrey de Peyrac et de la belle Michèle Mercier-Angélique...



Mais ces deux personnages sont très très loin de leurs originaux de la grande saga historique qu'à réalisé l'auteur superbe Anne Golon.

Angélique, perçue dans le film plutôt comme une belle écervelée qui joue de ses charmes est un personnage impressionnant, intelligente, se battant pour sa survie, pour ses enfants, pour l'homme qu'elle aime...

C'est un personnage fort, tout en finesse, qui réfléchit et combat des causes justes... c'est une héroïne superbe.

Quant à Anne Golon, elle a crée une saga historique aux détails impressionnants qui vous plonge au coeur de cette époque.



Je vous invite vraiment à découvrir cette femme merveilleuse qu'est Angélique, si vous ne la connaissez pas ou si vous ne la connaissez qu'au travers des films...
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Angélique, tome 4 : Indomptable Angélique

Après la déception du précédent volume qui présentait une héroïne avide d'honneurs et prête à tout pour réussir à se hisser au premier rang à la cour de Louis XIV donc en conséquence fort peu sympathique, voici que dans ce nouveau tome on retrouve la belle prête à se lancer dans les plus folles aventures pour retrouver son premier époux le mystérieux Joffrey de Peyrac qui finalement, aux dires mêmes du roi, n'aurait pas péri sur le bûcher...

Que j'adore ces retournements de situation qui évoquent incontestablement les feuilletonistes du 19ème siècle ! Et oui quand on plonge dans une telle lecture, il faut laisser de côté tout esprit critique et sauter à pieds joints dans un univers romanesque avec des péripéties débridées, des héros vaillants et intrépides, des méchants cruels, un parfum d'aventures qui fait oublier la grisaille d'un été trop pluvieux .

Atteindre la Crète but du voyage de la belle Angélique sur les traces de son mari disparu, ce ne sera pas un parcours de tout repos, c'est le moins qu'on puisse dire ! Razziée par des pirates, vendue comme esclave, proie du terrible Moulay Ismael sultan de son état, notre héroïne traverse tous ces dangers sans jamais perdre de sa superbe et ses malheurs ne font que la rendre encore plus attachante. Et pourtant c'est peu de dire qu'elle ne porte pas chance à ceux qui tombent sous le charme de ses yeux verts... Car elle sème sur son passage bien de la désolation ...Mais pourquoi diable n'est elle pas restée à bord du chébec du Rescator, le pirate audacieux qui a dépensé une fortune pour racheter la belle captive ? Angélique si perspicace d'habitude, fait preuve d'un aveuglement incompréhensible ...

Son seul soutien dans le harem du Sultan, Osman Ferradji est à deux doigts de la délivrer quand ...Bien sûr elle lui échappe risquant une fois de plus la mort dans le désert...

On ne peut pas dire que ses multiples aventures lui ont mis du plomb dans la cervelle mais quels délices de voyager à ses côtés dans les ïles grecques, à Malte, en Crète et aussi en Algérie et au Maroc.

Voici un vrai bon roman d'aventures bien documenté (on en apprend des choses sur la marine, les types de navires, les manœuvres à bord etc...) qui tient le lecteur en haleine tout au long de cette histoire qui finit bien entendu par un superbe cliffhanger ... Et oui, alors que je m'étais juré d'intercaler une autre lecture avant de poursuivre la saga, je n'ai pas pu résister ....
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Angélique, tome 2.2 : Le chemin de Versailles

Angelique qui ne connaît pas ce personnage?

Les aventures d'Angelique sont toujours aussi savoureuses

Un grand roman historique dont j'ai hâte de découvrir la suite ( le 23 de ce mois )

J'ai connu ce personnage grâce à ma grand-mère avec qui je prenais grand plaisir à regarder tous les épisodes.

Des années se sont écoulées et j'ai toujours le même plaisir

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Angélique, Marquise des anges, tome 1 : Marqu..

un été enfermée dans un village de campagne avec un grenier remplis de livres, j'ai découvert la série des angélique (à l'époque je ne connaissais que les films mais pas les romans qui en étaient la source)

après un choc face à la série (une étagère pleine), je me suis dit que çà pourrait être intéressant de voir tout ce qui n'était pas développé dans les films.

Le premier tome commence avec l'enfance d'Angélique et occupe près de la moitié du livre. Cela fait déjà beaucoup de chose en plus et c'est ainsi pendant toute la série, de plus les descriptions historiques sont fournies.

par contre pour aller au bout de la série, je souhaite beaucoup de courage ou alors être acharné parce que ça s’essouffle parfois, c'est à d'autres moments tiré par les cheveux amis j'ai quand même aimé la partie Angélique se révolte qui m'a permis à l'époque de découvrir les Dragonnades et les conséquences de la révocation de l'édit de Nantes. Quand à la fin de la série quand elle retrouve enfin Geoffrey (plusieurs tomes après la version cinéma) et la vie en Amérique avec les puritains, les jésuites fanatiques et les attaques de la soi-disant démone; celà donne un côté fantastique pas très réussi à mon goût. Un livre consacré à l'hiver dans une cabane au canada (ou facile) avec les préparations des provisions séchées et les soucis de la vie en communauté repliée sur elle-même est particulièrement fastidieux.

Bref une série fleuve avec des haut et des bas comme souvent dans ces cas là.

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