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Critiques de Annie Cohen-Solal (26)
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Picasso, l'étranger

Une somme, un choc

Voici un livre qui m'a laissé sans voix. D'abord j'ai été très impressionné par l'ampleur du travail d'Annie-Cohen Solal (regardez la bibliographie et les remerciements et vous serez comme moi sidérés, d'autant que l'on retrouve ensuite ces références tout au long du livre).

le livre interroge les relations entre Picasso et la France, entre l'Etat et ce grand génie. Il étudie la façon dont les autorités l'ont considéré, la façon dont ses oeuvres ont été accueillies par la critique française, ont été acquises par les collectionneurs . Il répond à des questions passionnantes : pourquoi si peu de tableaux de certaines périodes de Picasso dans les collections françaises ? Pourquoi cette tension autour d'une potentielle naturalisation ?

le livre est bien écrit, dense, littéraire. Il cite souvent Picasso lui-même (pourvu que Bernard Pivot ne tombe pas sur ce livre un stylo rouge à la main !) ses amis...Les chapitres sont relativement courts, les titres mystérieux. Il y a là quelque chose d'original à mille lieues d'une biographie classique.

Et d'ailleurs voilà sans doute ce qu'il faut dire en premier, ce livre n'est en rien une biographie traditionnelle de Picasso, ni même sans doute une biographie "pas classique", c'est une étude subtile et littéraire des relations entre Picasso et la France, "son pays" d'adoption (?).

Deux autres choses m'ont frappé, tout d'abord j'ai été un peu gêné par l'implication de l'autrice dans le livre qui raconte son enquête. "Je suis dans le métro", "je discute à New York avec...". Et puis j'ai réalisé que cela témoignait de la relation intime du sujet avec Annie Cohen-Solal.

Et puis au début du livre je me suis dit que c'était un peu reparti pour l'autoflagellation. "La France qui a accueilli Picasso serait encore une fois pointée du doigt alors que...". Et puis finalement j'ai compris au fur et à mesure, cela peut faire mal, mais c'est comme cela Mme Cohen-Solal a raison, elle le démontre sources à l'appui. C'est donc un peu douloureux, mais c'est ainsi (que ceux qui doutent lisent les mêmes sources et livres - mais bon il y en a pour 5 ou dix ans !). Raison pour laquelle ce livre accompagne sans en être le catalogue l'exposition qui a actuellement lieu à Paris sur Picasso, l'étranger.

Un livre qui m'a enfin donné à penser car je sortais il y a peu de la biographie à charge de Sophie Chauveau. Et là c'est un tout autre récit. Manière de montrer la complexité d'un être humain de manière générale, mais d'un tel monstre en particulier !!
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La valeur de l'art contemporain

« A croire que l'art, comme la psychanalyse, est sans prix...» (p. 66).



En apprenant la vente des « Danseuses » pour 435000 francs en 1912, Degas s'exclame : « C'est curieux, des tableaux que j'ai vendu 500 francs ! (Daniel Halévy, Degas parle..., 1960, cité p. 64). Surprise ironique de Degas. Et la nôtre alors, un siècle plus tard, devant cette enchère de 58,4 millions de dollars atteinte chez Christie's (nov. 2013, citée p. 37) par Balloon Dog Magenta de Jeff Koons. De quoi jeter sinon le trouble sinon le doute sur l'art contemporain, capable de brouiller toutes les pistes jusqu'à l'absurde. Faut-il pour autant regretter le système d'étalonnage en vigueur, pendant les temps glorieux de l'Académie, qui servait de référence en terme de valeur artistique depuis le XVIIIe siècle ? Car il a en effet laissé la place depuis longtemps à d'autres processus de légitimation de la valeur qui sont parfaitement analysés dans cet opuscule construit autour de cinq articles de spécialistes. Et l'on comprend bien mieux après leur lecture comment des logiques financières et spéculatives ont pu s'immiscer à grande échelle dans le monde de l'art depuis quelques années et provoquer ces décrochages d'une ampleur jamais égalée auparavant entre valeur artistique et valeur marchande, signant la confusion entre les deux. Voir à ce sujet l'article de Nathalie Moureau, "Tout ce qui brille n'est pas or", très explicite sur le décryptage de cette maladie d'envolée délirante des prix qui affecte en particulier l'art contemporain depuis les années 1990.



Quand l'argent s'impose autant parler d'art devient périlleux. L'augmentation du nombre des milliardaires, dix fois supérieur en 2014 à ce qu'il était en 1987, selon Forbes (p.42), laisse songeur en la matière. Qu'est-ce que l'art contemporain ? d'où vient cette notion ? que peut-il dire d'authentique quand les débordements spéculatifs entachent sa réputation ? Telles sont les questions abordées par Cristelle Terroni sans préjugé dans un texte très utile ("Comment définir l'art contemporain"). Coordinatrice de cet opuscule, elle donne aussi une lecture éclairante d'un autre livre de Nathalie Heinich « Le paradigme de l'art contemporain » (2014), qui permet d'en mieux cerner les contours et d'analyser plus sereinement ses relations avec l'argent à la lumière de critères extrêmement précis.



C'est au tour d'Annie Cohen-Solal d'examiner ensuite l'ambiguïté même de certains positionnements « orientés marchés », revendiqués par des créateurs directement reliés à la corbeille (en Amérique Jeff Koons ou, au pays du Soleil levant, Murakami Takashi), comme élément du processus artistique. On s'étonne au passage du sentimentalisme pittoresque de quelques artistes français aux prises avec les règles d'un marché régi dans le cadre d'une scène mondialisée ! Le texte est une très bonne synthèse de la situation française sur la scène artistique contemporaine où la France, "belle endormie" des années soixante, a fini par entrer dans le jeu du marché de l'art. En desserrant son corset institutionnel elle attire maintenant aussi des « Méga collectionneurs » et « méga-dealers » capables d'influer par leurs stratégies diverses sur le cours de la valeur de l'art (Annie Cohen-Solal, « Heurs et malheurs de la France face au marché de l'art contemporain »).



Ce recueil très lisible, très bien pensé, très bien pesé, aborde de manière ouverte et pluridisciplinaire les questions gênantes, sonnantes et trébuchantes, liées aux relations entre l'art contemporain et son marché dont les voies ne sont finalement pas si impénétrables que cela. Les informations, économique et statistique, avec l'appui de l'histoire et les lumières de la sociologie, croisent la parole donnée aux principaux acteurs de terrain qui ne sont pas oubliés non plus : artistes, galeristes ou collectionneurs (Anne Martin-Fugier, « L'art contemporain à la française »).

Edition couplée au site de Pierre Rosanvallon, laviedesidees.fr















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Un étranger nommé Picasso

Aucune exposition, aucune étude n’avait abordé l’angle qu’à choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l’homme Picasso au prise avec son statut d’artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l’artiste et son œuvre, concernant aussi sa situation avec l’administration française.

Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d’artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l’époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.

Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d’Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre.

Ils y restent suffisamment de temps pour s’enivrer aux plaisirs de l’alcool et du sexe, en bref, s’exalter de tous les excès qu’offrent la capitale. Après quelques mois, ils rentrent à Barcelone. Casagemas revient seul à Paris en février 1901 pour revoir une jeune femme qu’il aime passionnément. Mais, il se suicide devant le refus de celle-ci.

Annie Cohen-Solal donne vie à son enquête en partageant ses recherches au fil de ses questions, de ses trouvailles et de ses intuitions auprès des différents lieux d’archives, par exemple celles du Musée Picasso de Paris, celles de la Préfecture de police, archives nationales, etc.

Dès 1901, Picasso fait l’objet d’une surveillance par des individus attachés à suivre les agissements du groupe anarchiste catalan (et notamment, l’obscur Manach, son premier marchand). Ils enquêtent pour le compte du commissariat de la police locale. Du coup, le commissaire André Rouquier conclut » …de ce qui précède, il résulte que Picasso partage les idées de son compatriote Manach qui lui donne asile. En conséquence, il y a lieu de le considérer comme anarchiste. « , même si rien de tangible n’est trouvé !

Finot, Foureur, Bornibus et Giroflé, ces pieds nickelés délateurs, réussissent à ouvrir sur l’artiste un dossier à la Préfecture de Police de Paris, dossier qui le suivra toute sa vie !

Une enquête d’historienne ...

A partir du travail de recherche expliqué pas à pas, Annie Cohen-Solal apporte de nombreux détails concernant les réserves que ne cessent de mettre en place l’administration française pour considérer cet artiste précurseur comme un génie inégalé.

A partir de cette situation, c’est toute la politique française face à l’immigration qui est décodée. Après avoir exploité la main d’œuvre étrangère, la France n’a de cesse de développer la xénophobie et multiplie les renvois arbitraires.

Picasso n’échappe pas à cet ostracisme. Sa carrière décolle en Russie, comme l’a montrée la présentation de la collection Sergueï Chtchoukine à la fondation Vuitton et aux États-Unis de 1929 à 1939 en quadruplant sa côte. Son tableau Guernica présenté en 1937 est de renommée internationale. Et, pourtant, son dossier de naturalisation déposé en 1940 est refusé !

Annie Cohen-Solal démontre, toujours à partir de diverses archives, comment Picasso, en stratège appliqué, se constitue, à chaque étape de son essai d’intégration, un réseau sur lequel il s’appuie pour accomplir la mission qu’il s’est fixé, celle de révolutionner l’art mondial et d’être reconnu de tous.

Le premier cercle composé d’Apollinaire, Max Jacob, Braque, Daniel-Henry Kahnweiler, etc. explose avec la première guerre mondiale, la saisie des biens des étrangers et la non intervention de l’Espagne dans le conflit. Picasso reste « avec les femmes, les retraités et les expatriés ».

De même, pendant la seconde guerre mondiale, Picasso passe au travers de cette France occupée et sait composer avec les collaborateurs, même si son œuvre est qualifiée d’art dégénéré.

Des essais d’explication ...

Comme le suggère Annie Cohen-Solal, ce statut précaire et incertain a entretenu sa duplicité le faisant souvent louvoyer entre les différents bords tout en sachant s’entourer de soutiens nécessaires devenus indispensables. Seulement, les périodes sont troubles et peu sûres, même pour un tacticien qui a appris de ses erreurs !

Comment expliquer autrement son attitude au moment de la déportation à Drancy de son ami Max Jacob, son premier ami à Paris. Solliciter par Cocteau, Picasso n’a rien fait ! De façon prémonitoire, Picasso avait écrit dans une lettre le 11 avril 1913 à son marchand Kahnweiler » je me conduis très mal avec tous mes amis je ne ecris à personne mais je travaille je fais des projets et je ne oublié personne et vous ». !

Après la seconde guerre mondiale, lorsque ses idées politiques rejoignent, avec l’aide d’Aragon et d’Eluard, le parti communiste français, Picasso l’utilise à la fois comme tremplin (sa fameuse colombe est connue de beaucoup), comme bouclier (l’artiste donne a de nombreuses communes des dessins), et comme passeport (impossible dans ses conditions, d’envisager que l’administration le marginalise comme un immigré).

Une enquête exceptionnelle !

Présenter cette enquête en si peu de mots est pour moi frustrant, tant Un étranger nommé Picasso m’a éblouie de précisions sur la vie de cet artiste exceptionnel. Annie Cohen-Solal détaille son travail d’historienne complété par sa connaissance des arts et la vision sociale de ses recherches dans un souci constant de simplicité et de documentation argumentée.

Annie Cohen-Solal dédie son travail A l’artiste qui, pour construire sa carrière, est entrain de traverser l’Afrique à pied ou la Méditerranée sur un canot de fortune. Car évidemment, l’histoire de Picasso renvoie vers notre présent et au futur dont nous devrons, un jour, rendre compte !

A la lecture des mots, puis des poèmes de l’artiste, la solitude de l’émigré se montre nue et le contraint à la réussite par rapport à sa famille ou sinon c’est l’immense oubli. Par contre, ressenti comme étranger par ceux qui l’accueillent, son isolement est encore plus criant, jamais totalement un parmi d’autres ! L’administration ne fait que refléter le climat sociétal. Et, aujourd’hui, il faut rappeler encore et encore notre humanité. Alors, cet essai et l’exposition présentée au Musée de l’Immigration à l’automne pourra peut-être en convaincre quelques uns !

En conclusion

Faut-il aimer les vieux papiers pour découvrir cet essai ? Faut-il aimer l’histoire moderne et particulièrement celle de l’art ? Faut-il aimer les secrets, les non dits, etc ? Oui, triple oui, bien sûr ! Sauf que Annie Cohen-Solal raconte l’histoire d’un étranger dans la France du XIXè siècle, si peu éloignée de celle d’aujourd’hui. La notoriété de Picasso montre qu’un dossier arbitraire peut être constitué dès l’arrivée dans notre pays, comme un fichier S, arbitrairement désigné, qui pourrait en plus aujourd’hui être soumis à la vindicte des réseaux !

Sur le blog

https://vagabondageautourdesoi.com/2021/07/14/annie-cohen-solal/
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Un étranger nommé Picasso

Je m’interrogeais parfois sur le sort qu’avait réservé une partie des intellectuels français à ce peintre célèbre en oubliant de le citer ou en discréditant son travail, laissant se répandre parmi une grande partie de la population une image négative à son sujet.

J' admire Mme Cohen-Solal d’avoir pris un parti pris résolument favorable à l’homme dans sa globalité, sans appuyer sur le côté que certaines personnes aimeraient tant mettre en avant comme si cela reflétait réellement cet artiste, notre contemporain pris dans la tourmente de ce XXe siècle qui a vu alterner les périodes d’euphorie collective et les périodes sombres et terribles pour les familles.

Je m’explique sur mon enthousiasme envers cet ouvrage. J’ai lu, il y a quelque temps maintenant, un livre sur la vie de Che Guévara intitulé « Che, une vie révolutionnaire » écrit par Jon Lee Anderson publié chez La librairie Vuibert fin 2020 illustré par José Hernandez et je n’ai pas aimé le parti pris de l’auteur et sa façon de travailler son récit. Je ne comprends pas comment on peut écrire une biographie en n’aimant pas son personnage. Avoir de l’empathie pour lui, procure certainement une envie d’en savoir plus sur sa vie, mais apparemment avoir de l’antipathie aussi. Dans ce récit illustré remarquablement (il est vrai), la vie du personnage est racontée à l’aune de documents issus uniquement des archives de sa famille et surtout d’après les archives de la C.I.A. Et c’est ce point de vue de policier et de parti pris « marcarthysant » qui est mis en avant. Non seulement ce livre a écorné les beaux espoirs de ma jeunesse, mais il me montre que les méthodes de recherches universitaires de ce côté de l’Atlantique ne sont pas les mêmes.

Alors quand je vois que la masse de documentations sur laquelle vous vous appuyez pour raconter la vie et l’œuvre de Picasso votre ouvrage est beaucoup plus riche que les deux pauvres sources de cet Anderson.

De même, quand François Bon raconte l’histoire du groupe de rock Led Zeppelin (Albin Michel 2008),c’est avec passion pour la musique et les hommes. A sa lecture on ressent qu’il a aimé les musiciens et qu’il a pris plaisir à construire et écrire son récit.



J'ai envie de vous faire partager la joie que j’éprouve à la fin de chaque chapitre, en découvrant l’artiste, ce Léonard contemporain dans sa découverte de la vie parisienne au début du XXe siècle, de ses déconvenues, de ses rencontres capitales qui lui ont permis de vivre de son talent et surtout de son travail. Cette ode au travail du peintre est remarquable car il efface les « ragots populaires » que j’entends encore autour de moi quand un enfant peint maladroitement et que l’on dit alors qu’il fait du Picasso.

C’est vrai qu’il a été longtemps stigmatisé et pour sa peinture (incomprise par le public) et ses engagements politiques. Aujourd’hui il trouve sa place dans notre Panthéon intellectuel. Mais depuis quand ?

Je suis allé admirer l’exposition à Angoulême que le musée de la BD lui consacre cette année, ce qui traduit l’évolution de nos gouts depuis 100 ans, même si l’artiste n’est vu ici qu’à travers ses coups de crayon. Mais on y découvre son attachement à tout ce qui est dessiné quel que soit son origine géographique ou artistique.

Aussi je me dis que si Picasso est un génie en tant que peintre, il l’est aussi comme homme de bien.

Et puis, j’apprends à mieux connaitre son talent de peintre, d’artiste, je comprends comment il est devenu une figure incontournable de l’art contemporain.

Seul bémol le chapitre 3 qui m’a laissé sur ma faim concernant les anecdotes ou/et les rencontres qu’il a faites au cours de la période 1019-1939 et qui ne vont pas à leur terme, le lecteur étant censé connaitre l’issue de leur rencontre. Je pense aux demandes de Breton pour illustrer son œuvre… Je ne sais pas si l’artiste a consenti à lui faire son portrait comme il le demandait….

Les chapitres suivants sont passionnants et terminer ce récit, en apothéose sur la très grande générosité de Picasso pour ses « frères », ses amis, ses camarades connus et inconnus et tous les gens qui ont visité la Cote d’Azur en passant par Vallauris avant et après sa mort fait du bien au lecteur que je suis.

Jamais plus je ne regarderai ses tableaux ou ses reproductions sans penser à cet ouvrage et aux excellents commentaires que vous avez su aller chercher au bon endroit et les mettre ainsi à notre disposition, nous permettant de comprendre et d’admirer tout simplement le dessin, la sculpture ou la céramique.

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Sartre (1905-1980)

Une biographie sans complaisance qui met à vif l'homme et le personnage.
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Sartre (1905-1980)

incontournable
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Un jour, ils auront des peintres

Cet ouvrage encyclopédique retrace l'éclosion de la peinture américaine à partir de zéro jusqu'à l'aboutissement mondial que nous vivons aujourd'hui.



Longtemps banni par une société rurale et imprégnée d'une religiosité protestante bannissant la représentation humaine, l'art avait été négligé par la classe sociale dominante, au profit exclusif de l'art européen.



Cet art devenait l'instrument suprême pour affirmer son prestige mais, au fur et à mesure que s'amenuisait son sentiment d'infériorité, la nécessité de se référer à l'Europe diminua et la société américaine progressa, s'urbanisa. Et subit les mêmes variations de mouvements qui avaient traversé le vieux continent : absence d'institutions, puis pléthore, tensions entre valeurs financières et valeurs morales, entre capitalisme et philanthropie.



On imagine mal aujourd'hui la fascination qu'exerçaient sur les aspirants-peintres américains les artistes « classiques » français et l'école des Beaux-Arts (Paul Baudry, William Bouguereau, Thomas Couture, Carolus-Duran, Meissonier, ... et surout Jean-Léon Gérôme), les académies privées fleurissant à Montparnasse, les colonies de peintres fauchés poussant à Barbizon, Giverny, Pont-Aven et autres villages pittoresques. Avec un cursus honoris obligé : avoir un tableau exposé au Salon, y recevoir une médaille, se faire acheter par l'Etat et exposé au musée du Luxembourg, et enfin l'apogée : la croix de la Légion d'honneur comme Whistler ou Sargent Singer.



Longtemps toutefois, les peintres les plus novateurs en Amérique ont toujours une révolution de retard par rapport à l'Europe et à la France. L'Impressionnisme avait pénétré aux Etats-Unis avec un retard esthétique de 10 à 15 ans, à travers les collectionneurs privés et malgré les réticences des musées. Mais sitôt installés, il fallut faire face au renouveau esthétique de Gauguin, Seurat, Van Gogh, Cezanne, Matisse, Picasso, Rodin.



Deux tendances s'affrontent en Amérique : les réalistes autour de Thomas Benton, et les modernistes avec Stuart Davis. L'ouvrage cite l'ensemble des acteurs de cette période : artistes, mécènes, galéristes, conseillers – et surtout conseillères – en constitution de collections, conservateurs et curateurs de musées, marchands opérant sur les deux rives de l'Atlantique tels Paul Guillaume, Durand-Ruel, Ambroise Vollard, Kahnweiler, Bernheim jeune, Pierre Matisse.



Un événement majeur dans l'explosion de la peinture américaine : l'exposition organisée en février 1913 à New York « Armory Show » qui montra 1250 oeuvres dont 400 peintures et 21 sculptures européennes.



Autre action remarquable des pouvoirs publics pour faire face à la grande dépression : la politique de soutien financier direct aux artistes dans la cadre du New Deal inventée par Biddle et Cahill (la WPA), qui permit l'épanouissement de peintres comme Ad Reinhardt, Jacob Lawrence, Stuart Davis, Jackson Pollock et Wilhelm de Kooning.



A lire avec à portée de main une tablette pour visualiser, à côté des noms des artistes cités, une partie de leur production.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Sartre (1905-1980)

Cette auteure écrit très bien et son récit est bien mené. Très complet malgré la remarque singulière du propriétaire du livre précédent (une erreur trouvée sur les 650 pages) il m’a appris de mieux connaitre l’homme, l’écrivain, le philosophe, le dramaturge et l’ homme de combat, patron de plusieurs revues (Temps Modernes). Qualifié de communiste par les éminences grises de la CIA, il a été l’homme qui a marqué la deuxième partie du XXe siècle parmi les intellectuels en s’opposant au néo colonialisme français et occidental (soutien au FLN africain et asiatique) en Algérie et au Vietnam. S’enthousiasmant pour la jeunesse et ses revendications, il a terminé sa vie simplement comme tous les humains sans rechercher les honneurs (a refusé la Légion d’Honneur, le prix Nobel) mais en ayant le souci de mettre sa plume au service de ceux qui luttent pour un monde meilleur et pacifique, en écoutant les plus démunis face aux prédateurs et autres « colons », toujours prompts à faire parler la poudre quand leurs vils intérêts sont en jeu. J’avais lu son ouvrage sur la question juive et j’avais trouvé que sa position était juste, que cette justesse de jugement est à la base de toute sa conception de la vie sociale. Je regrette simplement une chose, c’est de ne pas avoir été initié à la philosophie sartrienne.

Plus connu à l’étranger qu’en France, aujourd’hui on ne parle plus de Jean Paul Sartre semble-t-il.



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Mark Rothko

Annie Cohen-Solal retrace le parcours personnel et professionnel de l'artiste Mark Rothko, ouvrant des pistes pour l'interprétation de sa peinture abstraite.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Un étranger nommé Picasso

Être exhaustif sur Picasso est impossible tant sa vie fut longue , mouvementée et son œuvre proliférante . Dans son passionnant essai Annie Cohen-Solal a choisi l’angle particulier du statut social :de l’immigré marginalisé et vaguement subversif à l’idole mondialisée le parcours fut chaotique , scandé par les soubresauts du monde ( 1ère et deuxième guerre mondiale , guerre froide) .Sous le signe du paradoxe : artiste consacré aux USA et en Europe , ignoré en France son lieu de résidence. Débouté de sa demande de naturalisation , puis la refusant quand elle est offerte. L’essayiste se livre à une enquête minutieuse et nous en expose les étapes , les sources ; il est beaucoup question d’argent , de femmes , de peinture et plus curieusement d’une certaine culture policière « à la française » qui semble bien être encore d’actualité.
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Un étranger nommé Picasso

Dans une enquête fouillée, Annie Cohen-Solal raconte comment le peintre de génie a été surveillé, espionné et longtemps classé dans une liste de suspects en tant qu’anarchiste. Un livre majeur, autant sur Picasso que sur la France en général.


Lien : https://www.nouvelobs.com/cr..
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Un jour ils auront des peintres. L'avènement ..

Les cousins d’outre-Atlantique ont compris que pour dominer le monde, il fallait révolutionner aussi les gestes, les formes, les couleurs, les marges et leurs inspirations - banco ! C’est à ce basculement-là, artistique autant que géopolitique, que l’historienne Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et du marchand d’art Leo Castelli, a consacré une étude très précieuse pour qui veut saisir la genèse de la scène artistique d’aujourd’hui «Un jour, ils auront des peintres», c’est son titre, utilement republiée en poche cet automne. Car cette épopée des peintres américains, qui nous mène de Giverny à Chicago et de Pont-Aven au Nouveau-Mexique, explique aussi ce qui les a conduits des gradins au-devant de scène, de la vexation à l’hégémonie, de la ringardise à la réinvention, via la puissance d’un espace sans bornes, d’une autre échelle de paysages, d’un bulldozer économique et d’un enthousiasme technologique tels que l’histoire moderne n’en avaient pas connu. De quoi méditer, entre les aplats et les drippings, les épaisseurs ocre et les feux d’artifice de couleurs, sur ce lien indirect, paradoxal et dialectique, mais non moins attesté, rapprochant art et impérialisme, inventivité formelle et suprématie politico-économique.

Demandez aux leaders chinois de 2017, qui, en emprisonnant leurs penseurs et en faisant fuir leurs cinéastes, limitent du même coup leur force de frappe globale. Américain ou chinois on ne sait pas, religieux ou politique on verra, mais le XXIe siècle, comme les précédents, sera artistique ou ne sera pas.



François Cusset –Beaux Arts magazine n°399 Sept.2017

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Un étranger nommé Picasso

Cet ouvrage est le résultat d’une enquête minutieuse qui présente les diverses étapes de la création de l’œuvre et de l’évolution de la situation sociale de Picasso.

La thèse que soutient l’auteur est la précarité de la situation (sociale, psychologique, administrative…) de Picasso dans la France du XXème siècle stigmatisante à l’égard de « l’étranger ». Le point d’orgue de cette démonstration est le refus infligé à Picasso lors de sa demande de naturalisation en 1939 !

L’ouvrage d’Annie Cohen-Solal est remarquable de détails et précisions. Il permet de s’approcher au plus près de l’état d’esprit de Picasso tout en suivant la création et la diffusion de son œuvre.

Au-delà du cas Picasso, cet ouvrage conduit une fois de plus à s’interroger sur le lien entre l’artiste et son œuvre.

Si la thèse soutenue par Annie Cohen-Solal est convaincante au regard du statut social de Picasso, elle n’embrasse pas pour autant toute la personnalité de l’artiste. D’autres auteurs, d’autres témoignages ont déjà apporté bien des nuances à ce portrait pour le moins contrasté.

Pour autant est-ce au regard de la personnalité de l’artiste que l’on doit apprécier son œuvre ? La réponse doit elle aussi s’accompagner de multiples précautions.

Dans le cas de Picasso, mais c’est vrai de certains autres artistes, il n’est pas interdit de penser que l’œuvre produite dépasse la personnalité de l’artiste. Cette œuvre sera encore étudiée, commentée, elle servira d’étape, d’inspiration …. quand celui qui l’a créée sera vaguement situé dans un lieu, une époque dont le contexte paraîtra un peu flou.
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Album Jean-Paul Sartre

Sartre fut un immense intellectuel qui s'est immensément trompé. Cette biographie iconographique est datée de 1991, ce qui lui évite un jugement trop sévère. Annie Cohen-Solal axe plus son récit sur l'intellectuel engagé que sur l'écrivain, sans doute en raison de son profil d'historienne. C'est dommage, car il faut sans doute plus sauver l'oeuvre (que je connais mal il est vrai) que le bonhomme et ses positions. Il y a sans doute un peu de complaisance dans le récit, mais faut-il lui en faire grief? Car c'est aussi l'admiration de l'auteur pour son sujet qui donne une âme à cette biographie.

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Un jour, ils auront des peintres

En 1933, alors qu'il est aux Etats-Unis, Henri Matisse transmit son enthousiasme sur l'art américain à son ami André Masson par cette phrase «Un jour, ils auront des peintres». Ce livre d'Annie Cohen-Solal, retrace le parcours des artistes américains depuis le début du XIX siècle jusqu'à "La danse héroïque de Jackson Pollock et les œuvres expressionnistes abstraites d'Agnès Martin, de Paris à New York, de Philadelphie à Giverny, de Pont-Aven à Chicago en passant par le Nouveau-Mexique.

Au début du XIX siècle l'art américain se fait l'interprète de la nature, la nature étant l'interprète de Dieu. L'alliance entre l'art et la religion, entre l'artiste et le prête. Son développement se fait à partir de la reproduction de la nature, dans un face-à-face avec la nature la plus sauvage.

Puis dans la seconde moitié du XIX, nombre d' artistes américains traversèrent l'atlantique pour se confronter avec l'art de l'Ancien monde et plus particulièrement en France, l'endroit où il fallait être. L' auteure compare l'organisation de l'art américain, soutenu par les riches hommes d'affaires, à celle de la France, centralisée dans les salons officiels. Les peintres américains découvraient à Paris écoles et musées et ne cachaient pas leur admiration. Et pourtant, à cette époque les arts plastiques connaissaient une crise. Les peintres dits "modernes" de l' école de Barbizon, les peintres réalistes rencontraient beaucoup de difficultés à imposer leur style face à la peinture officiel. Rousseau et Millet reçurent la légion d'honneur en 1868, presque sur leur lit de mort. En 1861, certains élèves de l'Ecole des Beaux-Arts s'étaient regroupés pour protester contre l'art académique et demandèrent à Courbet, qui refusa, de devenir leur professeur. En 1863, Napoléon IIl autorisa le salon des refusés, contre l’avis de l’Académie. Dans le même temps, les artistes américains suivaient les cours dans les académies de Gérôme, Couture et Cabanel, les peintres officiels français. Puis, peu à peu, de nombreux peintres américains prirent des libertés avec l’académisme et colonisèrent Pont-aven avant de retourner aux Etats-Unis.

Ce livre est une véritable mine d'informations pour les passionnés d'art. On y retrouve l'influence d'un Durand-Ruel qui organisa sa première exposition de peintres impressionnistes Français à New York en 1886 où le public américain découvrit Pissaro, Monet, Degas, Manet, Seurat, Sisley, etc. L'auteure nous rappelle l'importance de Whistler, de John Singer Sargent, Robert Henri, Thomas Eakins, des femmes peintres américaines, comme Mary Cassat, et enfin le succès des Américains à l'exposition Universelle de 1889 (Deux grands prix, quatre médailles d'or, quatorze médailles d'argent et trente deux médailles de bronze).

Nous retrouvons au fil des pages Rosa Bonheur, Monet à Giverny, l'exposition universelle de Philadelphie en 1893, la ruée des riches collectionneurs Américains sur les peintres impressionnistes Français, au grand dam de certains peintres américains fréquentant les ateliers des professeurs les plus conventionnels : «Les tableaux impressionnistes sont le résultat de la théorie de Manet, peintre maladroit et sans éducation».

Lé 17 décembre 1897, Julian Weir et neuf de ses camarades quittaient la Société des Artistes américains devenue trop conservatrice à leur goût pour former le « groupe des dix » et entreprirent une croisade pour « éduquer »le public américain et le faire accéder à l'art véritable". Comme en France, bataille des artistes "modernes" contre l'art Académique.

Entre 1908 et 1913, les expositions de Rodin, Matisse, Cézanne, Picasso furent présentées pour la première fois au Nouveau Monde et attirèrent un tout nouveau public et, le 17 février 1913, l’Armory Show ouvrit ses portes à New-York. Mille trois cents œuvres y étaient présentées, dont un tiers venait d'Europe. On y trouvait, Cézanne, Picasso, Derain, Braque, Gauguin, Van gogh, Rousseau, Duchamp, Seurat, etc.

En 1915, New York devenait véritablement la capitale mondiale de l'art et en 1929 La MOMA présenta sa première exposition qui attira plus de quarante-sept mille personnes en quatre semaines. Après la « Grande Dépression » de 1929, Roosevelt, inspiré par la promesse de provoquer un renouveau dans l'art américain et convaincu de l'utilité des artistes, fonda en 1933 le Public Works of Art Project qui permit à 5000 artistes d'obtenir pendant dix ans, une aide de l'état pour continuer à créer et furent salariés du gouvernement. Des artistes comme De Kooning, Pollock profitèrent de cette aide ainsi que de nombreux artistes qui sont, aujourd'hui, mondialement reconnus, et c'est en 1948, à la Biennale de Venise que l'on présenta pour la première fois en Europe, huit toiles de Jackson Pollock, véritable premier maître américain. L’Amérique avait rattrapé son retard sur l'ancien monde et prenait le leadership sur l'art pictural mondial. Belle revanche pour ce pays dont Fernand Leger disait « L’Amérique, ce n'est pas un pays, c' est un monde».
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La valeur de l'art contemporain

Pour rester dans la terminologie propre au marché de l'art, on peut dire que ce livre relève du marché secondaire. Y sont exposées des idées qui ont déjà fait l'objet de publications par ailleurs et qui sont largement diffusées dans le milieu de l'art. Ce livre convient donc bien à un lectorat non initié mais laisse un peu sur sa faim le lecteur spécialiste.

L'ouvrage est intéressant lorsqu'il traite de son sujet principal à savoir le découplage entre valeur artistique et valeur marchande des oeuvres d'art. Le chapitre écrit par Nathalie Moureau est à cet égard le plus intéressant. L'entretien avec l'historienne Anne Martin-Fugier donne également un bon éclairage du fonctionnement du marché français entre ses différentes composantes (artistes, galeristes, collectionneurs, institutionnels).

Je reproche néanmoins à ce livre de donner une image biaisée du monde de l'art contemporain parce que, comme bien souvent, le sujet de l'art contemporain est abordé uniquement sous l'angle économique. Mon reproche est peut-être injustifié parce que les auteurs ont délibérément circonscrit le sujet à cette thématique et ne prennent donc pas le lecteur par surprise. Et je reconnais que les enjeux commerciaux et économiques ont une grande importance dans le monde de l'art aujourd'hui.

Le chapitre consacré au livre de Nathalie Heinich (Le paradigme de l'art contemporain) est le moins séduisant. Cette tentative de définir l'art contemporain m'a laissé sur ma faim et ne correspond pas à ma propre expérience du monde de l'art que je fréquente assidument. La transgression permanente des frontières entre art et non-art est présentée comme étant la spécificité de l'art contemporain. Cette approche me semble peu solide car non spécifique à la période contemporaine. Elle sous-estime la continuité entre les différentes périodes artistiques. Les avant-gardes modernistes du début du XXème siècle se sont déjà largement avancées sur le terrain de la transgression.
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Un jour ils auront des peintres. L'avènement ..

C’est une fort belle étude que nous présente Annie Cohen-Solal avec « Un jour ils auront des peintres ».

En 1867 quelques rares peintres américains arrivent à Paris à l’Exposition Universelle, pour y exposer leurs œuvres. Hélas, les crtiques français sont durs, très durs avec eux (et avec d’autres).C’est la déception, presque l’humiliation.

Rentrés au pays, ils décident de se ressaisir et de montrer qu’un Etat qui est un modèle en matière d’industrie, finance et commerce, sait aussi faire quelque chose en Art.

A partir de là, la vapeur va tout doucement s’inverser, et petit à petit, les Américains vont donner au monde des artistes d’une carrure hors du commun.

C’est toute cette évolution, cette progression, que nous raconte et nous décrit brillamment A.Cohen-Solal.

Son étude est fouillée, précise, complète, …

Elle se lit presque comme un roman, alors que le sujet aurait pu nous ennuyer ou tout du moins nous sembler un peu indigeste, ce qui, à aucun moment n’est le cas.

C’est un excellent travail, de haute tenue et de grande valeur.

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Sartre (1905-1980)

Pour Annie, il faut prendre l'œuvre de Sartre de manière globale.

A l'école normale, il est subversif, rebelle à toute autorité (1925).

Il était fasciné par le cinéma et l'Amérique.

Sa captivité entraînera chez lui, "une bascule vers le social" sur le plan politique et un réveil à l'historicité sur le plan philosophique....

Très intéressant

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Mark Rothko

Cohen Solal, Annie, Mark Rothko Actes sud.



Un livre très complet sur Mark Rothko : sa vie bien sûr, mais surtout son itinéraire artistique, l'accueil des critiques américains, ses amis artistes, et un panorama évolutif de la peinture américaine. Cette dernière, à la remorque des artistes français. avant de forger sa propre originalité. Des reproductions des tableaux de Rothko et des photographies rendent le propos plus attrayant.

Les citations diverses figurent avec toutes les précisions nécessaires dans des index fournis. On comprend mieux la personnalité de cet artiste exigeant et complexe, confronté aux aléas de l'Histoire - et à un accueil parfois hostile

Un ouvrage savant, documenté, mais parfaitement accessible aux amateurs.
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Un étranger nommé Picasso

Un étranger nommé Picasso est une énième biographie sur Picasso dans laquelle on découvre peu de choses qui n'aient pas été publiées par ailleurs. D'autres biographies explorent l'artiste sous plus d'angles et enrichissent le portrait malheureusement trop romancé donné dans cet ouvrage. La biographie est un hommage à l'artiste plus qu'un travail sur sa vie, dès la première page, on a l'impression que l'artiste était un malpropre rejeté de partout et qu'il a accompli une prouesse rare en émigrant en France, alors que son père était professeur d'art. Certains passages comme la correspondance avec l'Espagne essaye de rajouter un ton larmoyant pour montrer une déchirure intérieure bien plus supposée que réelle. Si vous cherchez une biographie complaisante avec Picasso, je conseille cet ouvrage, malheureusement les temps ont changé.
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