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2.95/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06/02/1612
Mort(e) à : Bruxelles , le 08/08/1694
Biographie :

Antoine Arnauld surnommé le Grand Arnauld par ses contemporains pour le distinguer de son père, est un prêtre, théologien, philosophe et mathématicien français, l'un des principaux chefs de file des jansénistes et un opposant des jésuites au XVIIe siècle.

Vingtième et plus jeune enfant d’Antoine Arnauld (1560-1619), d'une famille de magistrats parisiens, il était le frère d'Angélique (1591-1661) et d'Agnès Arnauld (1593-1672), abbesses de Port-Royal des Champs.

Avec Pierre Nicole, il fut l'auteur de "La logique ou l'art de penser" (1683). Ce traité, ouvrage fondamental dans l'histoire de cette discipline, deviendra vite un classique destiné à remplacer les compilations indigestes héritées de la scolastique. Il fut utilisé comme manuel élémentaire jusqu'au XXe siècle.

En ce qui concerne la "Grammaire générale et raisonnée" (1660), signée Arnauld et Claude Lancelot, il n'y prit part que par ses conseils.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
On peut donc entreprendre de coriger l'usage, du moins par degrés, & non pas en le heurtant de front, quoique la raison en ut le droit ; mais la raison même s'en interdit l'exercice trop éclatant, parce qu'en matière d'usage, ce n'est que par des ménagemens qu'on parvient au succès. Il faut plus d'égards que de mépris, pour les préjugés qu'on veut guérir.
Le corps d'une Nation a seul droit sur la langue parlée, & les Écrivains ont droit sur la langue écrite. Le peuple, disait Varron, n'est pas le maître de l'écriture come de la parole.
En effet, les Écrivains ont le droit, ou plutôt sont dans l'obligation de coriger ce qu'ils ont corompu. C'est une vaine ostentation d'érudition qui a gâté l'ortografe : ce sont des savans & non pas des filosofes qui l'ont altérée ; le peuple n'y a u aucune part. L'ortografe des fames, que les savans trouvent si ridicule, est plus raisonable que la leur. Quelques-unes veulent aprendre l'orthografe des savans ; il vaudroit bien mieus que les savans adoptassent cèle des fames, en y corigeant ce qu'une demi éducation y a mis de défectueus, c'est-à-dire, de savant. Pour conoitre qui doit décider d'un usage, il faut voir qui en est l'auteur.
C'est un peuple en corps qui fait une langue ; c'est par le concours d'une infinité de besoins, d'idées, & de causes fisiques & morales, variées & combinées durant une succession de siècles, sans qu'il soit possible de reconoitre l'époque des changemens, des altérations ou des progrès. Souvent le caprice décide, quelquefois c'est la métafisique la plus subtile, qui échape a la réflexion & a la conoissance de ceus mêmes qui en sont les auteurs. Un peuple est donc le maître absolu de la langue parlée, & c'est un empire qu'il exerce sans s'en apercevoir.
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Dans la présentation de Jean-Marc Mandioso (1997) :
Le siècle des Lumières a cependant montré que l'athéisme n'était pas incompatible avec l'usage de la raison. Quant à celui qui s'achève sous nos yeux, il a donné maintes fois la preuve qu'avec ou sans Dieu, les représentants du genre humains ne sont que trop enclins à se laisser berner par le premier sophiste venu; il n'est donc peut-être pas inutile de rappeler que la raison n'a pas disparu du registre des facultés humaines et que, de ce fait, le succès des manipulateurs d'opinion n'est jamais assuré.
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Il faut avouer que s'il y en a à qui la logique sert, il y en a beaucoup à qui elle nuit ; et il faut reconnaître, en même temps, qu'il n'y en a point à qui elle nuise davantage qu'à ceux qui s'en piquent le plus, et qui affectent avec plus de vanité de paraître bons logiciens : car cette affectation même étant la marque d'un esprit bas et peu solide , il arrive que, s'attachant plus à l’écorce des règles qu'au bon sens, qui en est l'âme, ils se portent facilement à rejeter comme mauvais des raisonnements qui sont très bons ; parce qu'ils n'ont pas assez de lumière pour les ajuster aux règles, qui ne servent qu'à les tromper, à cause qu'ils ne les comprennent qu'imparfaitement.
Pour éviter ce défaut, qui ressent beaucoup cet air de pédanterie si indigne d'un honnête homme, nous devons plutôt examiner la solidité d'un raisonnement par la lumière naturelle que par les formes ; et un des moyens d'y réussir, quand nous y trouvons quelque difficulté, est d'en faire d'autres semblables en différentes matières ; et lorsqu'il nous paraît clairement qu'il conclut bien, à ne considérer que le bon sens, si nous trouvons en même temps qu'il contienne quelque chose qui ne nous semble pas conforme aux règles, nous devons plutôt croire que c'est faute de bien le démêler, que non pas qu'il y soit contraire en effet.
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Qu'un homme ait une idée fausse ou véritable, claire ou obscure, de la pesanteur, des qualités sensibles et des actions des sens, il n'en est ni plus heureux ni plus malheureux ; s'il en est un peu plus ou un peu moins savant, il n'en est ni plus homme de bien ni plus méchant. Quelque opinion que nous ayons de toutes ces choses, elles ne changeront pas pour nous. Leur être est indépendant de notre science, et la conduite de notre vie est indépendante de la connaissance de leur être : ainsi, il est permis à tout le monde de s'en remettre à ce que nous en connaîtrons dans l'autre vie, et de se reposer généralement de l'ordre du monde sur la bonté et sur la sagesse de celui qui le gouverne.
Mais personne ne se peut dispenser de former des jugements sur les choses bonnes ou mauvaises, puisque c'est par ces jugements qu'on doit conduire sa vie, régler ses actions, et se rendre heureux ou malheureux éternellement ; et comme les fausses idées que l'on a de toutes ces choses sont les sources des mauvais jugements que l'on en fait, il serait infiniment plus important de s'appliquer à les connaître et à les corriger, que non pas à réformer celles que la précipitation de nos jugements ou les préjugés de notre enfance nous font concevoir des choses de la nature qui ne sont l'objet que d'une spéculation stérile.
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Il est de la nature des choses finies de pouvoir être surpassées, quelque grandes qu'elles soient, par les plus petites, si on les multiplie souvent, ou que ces petites choses surpassent plus les grandes en vraisemblance de l'événement qu'elles n'en sont surpassées en grandeur. Ainsi, le moindre petit gain peut surpasser le plus grand qu'on puisse s'imaginer, si le petit est souvent réitéré, ou si ce grand bien est tellement difficile à obtenir, qu'il surpasse moins le petit en grandeur que le petit ne le surpasse en facilité; et il en est de même des maux que l'on appréhende, c'est-à-dire que le moindre petit mal peut être plus considérable que le plus grand mal qui n'est pas infini, s'il le surpasse par cette proportion.
Il n'y a que les choses infinies, comme l'éternité et le salut, qui ne peuvent être égalées par aucun avantage temporel, et ainsi on ne doit jamais les mettre en balance avec aucune des choses du monde. C'est pourquoi le moindre degré de facilité pour se sauver vaut mieux que tous les biens du monde joints ensemble ; et le moindre péril de se perdre est plus considérable que tous les maux temporels, considérés seulement comme maux. Ce qui suffit à toutes les personnes raisonnables pour leur faire tirer celte conclusion, par laquelle nous finirons cette logique, que la plus grande de toutes les imprudences est d'employer son temps et sa vie à autre chose qu'à ce qui peut servir à en acquérir une qui ne finira jamais, puisque tous les biens et les maux de cette vie ne sont rien en comparaison de ceux de l'autre, et que le danger de tomber dans ces maux est très-grand, aussi bien que la difficulté d'acquérir ces biens.
Ceux qui tirent cette conclusion, et qui la suivent dans la conduite de leur vie, sont prudents et sages, fussent-ils peu justes dans tous les raisonnements qu’ils font sur les matières de science ; et ceux qui ne la tirent pas, fussent-ils justes dans tout le reste, sont traités dans l’Ecriture de fous et d’insensés, et font un mauvais usage de la logique, de la raison et de la vie.
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Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? c'est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent.
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on a toutes les peines du monde de tirer de la bouche des hommes cette confession si juste et si conforme à leur condition naturelle : Je me trompe, & je n'en sai [sic] rien.
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"On voit, par exemple, comment une tradition herméneutique trouve généralement son origine dans une interprétation radicale appuyée sur les thèses originales d'un penseur (ici Th. Reid) ; comment aussi au gré de lectures contestables des thèses de l'adversaire (ici, Descartes et plus largement "l'idéalisme") et des stratégies polémiques, un auteur somme toute mineur et théologien avant toutes choses a fini par être promu chef de file d'un courant essentiel en philosophie de la connaissance moderne et contemporaine ; comment petit à petit les universitaires ont remplacé les philosophes dans les discussions ; et enfin comment, même lorsqu'il s'agit d'un auteur français et francophone, ce sont désormais les universitaires anglo-saxons, et en particulier américains, qui donnent le ton".

Denis Moreau.
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il n'y a point d'absurdités si insupportables qui ne trouvent des approbateurs. Quiconque a dessein de piper le monde, est assuré de trouver des personnes qui seront bien aises d'être pipées ; et les plus ridicules sottises rencontrent toujours des esprits auxquels elles sont proportionnées.
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on ne voit pas que l'étude de ces sciences speculatives, comme de la Geometrie, de l'Astronomie, & de la Physique, soit autre chose qu'un amusment assez vain, ni qu'elles soient beaucoup plus estimables que l'ignorance de toutes ces choses, qui a au-moins cet avantage qu'elle est moins penible, & qu'elle ne donne pas lieu la sotte vanité que l'on tire souvent de ces connoissances steries & infructueuses.
Non seulement ces sciences ont des recoins & des enfoncements fort peu utils : mais elles sont toutes inutiles, si on les considere en elles-mêmes & pour elles-mêmes. Les hommes ne sont pas nés pour employer leur temps à mesurer des lignes, examiner les rapports des angles, à considérer les divers mouvements de la matiere. Leur esprit est trop grand, leur vie trop courte, ler temps trop précieux...
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