AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Antoine Silber (8)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le silence de ma mère

Un livre tout simple mais qui révèle combien le silence peut être à la fois destructeur et laisser des traces dans une vie. J’ai été touchée par ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
Les Cyprès de Patmos

Placé sous les auspices de Jacques Lacarrière et de Lawrence Durrell, ce récit plein de spiritualité nous entraîne vers le bonheur indicible découvert à Patmos. J'ai rencontré un jour un amoureux de Patmos qui faisait le pèlerinage une fois l'an. Je n'aurai pas eu le temps de l'accompagner puisqu'il s'est éteint l'an dernier. Mais cet ouvrage m'a permis de comprendre son énamoration pour ce lieu où la vie prend tout son sens. Antoine Silber nous donne à voir son rêve, un rêve merveilleux où le bleu est une couleur chaude.
Commenter  J’apprécie          60
Les Cyprès de Patmos

Pour une amoureux fou de la Grèce quelle est la plus belle chose qui peut arriver ? Trouver une maison à acheter. Pas n’importe où, non, à Patmos. Et pas n’importe quelle maison, un « rêve de maison », une petite maison, un spitaki pour être précis.

Elle n’est pas très vaste cette maison, mais elle a une vue sur la mer, et la grotte où Saint Jean est censé avoir écrit l’Apocalypse, est toute proche.

Déjà là je sens que vous êtes sous le soleil et la lumière de Patmos...

Quelques travaux sont nécessaires, salle de bain et m2 supplémentaires, et puis aussi des plantations, cyprès et oliviers, amandiers que les chèvres du berger local vont trouver tout à fait à leur goût.

Je dois dire que je me suis laissée totalement emportée par ce petit récit, le temps passe vite truelle en main, à la condition de pouvoir boire un petit ouzo de temps à autre. En toile de fond la crise grecque et les jugements hâtifs sur le pays « la gabegie, la paresse grecque » mettent en rogne Antoine Silber.

Car il change notre écrivain « On voyage toute sa vie, on écrit, on commente l’actualité, on est simple spectateur. Et puis, un jour, on devient horticulteur ! On plante des arbres, on découvre qu’on peut être utile, la vie prend tout son sens. »

Ses travaux ne sont pas toujours couronnés de succès mais cela ne l’empêche pas de profiter de l’odeur du jasmin, des figues et des eucalyptus.

Ah oui j’allais oublier, Patmos est une île un peu mystique et Antoine Silber peu à peu se laisse gagner par une certitude, ce n’est pas dans une grotte mais carrément dans cette petite maison que l’apôtre à écrit ....



Si vous voulez prendre un petit bain de Méditerranée, lire un livre tout en délicatesse alors glissez ce livre dans votre valise




Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          30
Tout cet hier à l'intérieur de moi

L'auteur part avec sa compagne à la recherche de ses origines à Cracovie.

On découvre la riche histoire de ses aïeux (arrière grands parents, grands parents, parents, oncles et grand oncles et cousins) entre grande pauvreté et richesse, fâcheries et fuites, jusqu'à leur sort lors de la Shoah.

Parfois compliqué de s'y retrouver parmi toutes ses figures familiales mais le récit est très court et j'ai trouvé la fin très émouvante...

Commenter  J’apprécie          20
Tout cet hier à l'intérieur de moi

Pour se connaître soi-même, il faut savoir d’où l’on vient. Et c’est ce que ce si joli titre nous dit parfaitement.



Si nous sommes issus de deux parents, nous portons pourtant en nous la kyrielle d’ancêtres qui nous ont précédé. Pourtant que connaissons-nous de leurs vies, de leurs histoires ?



C’est ce qu’Antoine Silber a décidé un jour de faire : partir à Cracovie, ville d’origine de sa famille paternelle et, accompagné de la femme qu’il aime, tenter de mettre ses pas dans ceux de son grand-père, de ses arrières-grands-parents ; voir les rues et les maisons où ils ont vécu ainsi que le camp de Plaszow où certains d’entre eux sont morts en déportation..



Si remonter le temps peut être parfois douloureux, lorsque nous le faisons en conscience, il peut nous apporter une complétude qui nous permet de continuer d’avancer sur notre route. C’est ce qu’Antoine Silber nous démontre avec une grande justesse.



Commenter  J’apprécie          10
Les Cyprès de Patmos

Il s'agit davantage d'un reportage que d'un roman. Intéressant et dépaysant.
Commenter  J’apprécie          10
Les Cyprès de Patmos

Pseudo authentique, pleine de clichés
Commenter  J’apprécie          00
Ton père pour la vie

Commençons par la fin du livre, après l’enterrement de Jacques Silberfeld le père d’Antoine Silber.



C’est à ce moment-là que j’ai commencé à écrire ce livre. Oui, j’allais le raconter dans sa générosité et son exubérance, sa complexité et sa truculence. En parlant de sa vie quotidienne, de ce qu’il était, de la manière dont il vivait.



Ce livre imposé par le deuil comme une nécessité, ce livre d’une écriture d’eau claire, est tout autre chose que le simple exercice de style d’un fils aimant, c’est de la littérature. Mais laquelle, par-delà l’hommage au père disparu ? Autofiction ? Biographie ? Témoignage ? Un peu tout cela à la fois. Les textes concernant la vieillesse et l’approche de la mort abondent dans la littérature, mais beaucoup moins ceux des enfants qui ont accompagné leurs parents le dernier bout du chemin.



« Ton père pour la vie », c’est ainsi que le père d’Antoine Silber terminait ses lettres à son fils, plus exactement il écrivait TPPLV, Jacques. Et il écrivait beaucoup, deux ou trois lettres par jour, et quelles lettres ! Bourrées d’humour, de notations érudites et de tendresse, ces lettres d’écrivain et de père aimant rythment le livre, lui donnent sa tonalité si particulière, son côté extrêmement vivant.



L’auteur remercie Annie Ernaux pour ses encouragements, pourtant il ne se situe pas dans l’axe universel qui sous-tend tout le travail de la grande romancière. Impossible. Son père n’était pas un archétype et ni la fin de sa vie ni sa personnalité ne sont transposables. Qui peut reconnaître son père dans le traducteur de Nabokov Jacques Silberfeld alias Michel Chrestien familier de tant d’écrivains célèbres comme Alexandre Vialatte, Jean Dutourd, Antoine Blondin, et de journalistes comme Bernard Pivot ? Jacques Silberfeld, le critique littéraire, le membre du comité de lecture de Gallimard et j’en passe ?



Cette célébrité trop forte masque la fragilité de la vieillesse et empêche son fils d’aboutir à l’universel. Un piège doré en somme.



Le vieil homme ne quittait pratiquement plus son lit d’où il accueillait beaucoup de visiteurs, ce fin lettré redonnant ironiquement vie à la « ruelle » où recevaient au XVIIe siècle mesdames de Sablé, de La Fayette, du Plessis-Guénégaud et consœurs. Comme ses illustres devancières, Michel Chrestien recevait ses visites allongé sur son lit. Michel Chrestien ?



André Féron, Pierre-Jacques Cazaux, André Gilbert… Il avait si souvent changé de nom pendant la guerre. Il y était habitué. Il s’en amusait. Mais ce pseudo, ce nom-là n’était pas anodin. En l’adoptant, il avait moins cherché à abdiquer son identité, à se dissimuler qu’à affirmer cette identité à sa manière, désinvolte et paradoxale. Il y avait dans ce choix une grande provocation et une assez extraordinaire ironie. Il était juif, ne se cachait jamais de l’être. Il le soulignait au contraire. En humoriste. Et c’était comme s’il voulait montrer à ceux qui ne professaient que haine et intolérance, qu’il ne les craignait pas.



Admiration du fils devant le résistant et l’homme de lettres, dans tous les sens du terme. Une culture encyclopédique et un amour de la chose écrite qui transparaît dans les missives qu’il écrit à son fils, à peine celui-ci l’a-t-il quitté. Antoine a conservé toutes les lettres de son père, et il y en a beaucoup. Quelles lettres ! Jubilatoires pour tout amoureux de la littérature : primesautières, érudites, à sauts et à gambades entre humour et tendresse…



Nous nous trouvons très loin de l’hagiographie ou du pieux souvenir, c’est une richesse d’avoir contourné les bons sentiments avec des notations qui surprennent et déstabilisent le lecteur :



Il avait tout lu !



Je le regardais se passer le rasoir au coin des lèvres, sous le menton. J’avais douze ans, quand, déjà, je le regardais dans la salle de bains de Neauphle. Il voulait toujours qu’on lui tienne compagnie pendant qu’il se lavait ou qu’il se rasait. Il était toujours tout nu, je ne pouvais détacher mon regard du bas de son corps, fasciné par le diamètre de son sexe circoncis, hypnotisé par ce gland plus gros qu’un gros marron d’Inde, ce si gros gland gris, vaguement violacé par endroits.



On ne se trouve pas très loin du père de Kafka, vous ne trouvez pas ? Cela peut virer au combat de coqs lorsqu’une jeune femme est dans les parages, au règlement de comptes ou aux notations finement cruelles :



Il avait retrouvé sa superbe et de mon côté je ne me sentais pas assez fort, je n’avais pas l’impression de réussir suffisamment ce que j’entreprenais pour pouvoir parler d’égal à égal avec lui. Ce n’était pas tant qu’il parlait beaucoup mais il prenait toute la place et m’empêchait de m’exprimer. Ce n’était pas qu’il ne me donnait pas la parole, mais que je n’arrivais pas à la lui prendre.



J’avais tant aimé nos tête-à-tête peu après la mort de ma mère. J’aurais préféré que nous continuions d’être tristes ensemble.



Époustouflant et universel, ce père qui prend toute la place, enfin l’universel pointe le bout de son nuage dans le ciel humain :



Mon père était mort, et je rêvais que j’étais mon père.



Durant toute la vie, vos parents vous obsèdent, vous emprisonnent, vous vampirisent, même. Et c’est pire encore après qu’ils ont disparu : leur amour vous envahit définitivement ; vous ne pouvez plus vous en débarrasser. Il vous habite pour l’éternité.



Les encouragements d’Annie Ernaux ? Antoine Silber n’en a pas besoin, il creuse son propre sillon après Le silence de ma mère et Les cyprès de Patmos.


Lien : http://nicole-giroud.fr
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antoine Silber (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Un quiz plein d'étoiles (titres en littérature)

Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}