AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.95/5 (sur 42 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1962
Biographie :

Il a été rédacteur en chef d’Actuel de 1989 à 1993. D’abord homme de plume mais aussi co-fondateur en 1987 d’une petite entreprise au nom de "Moderne Multimédias." Il a été jusqu’en août 2002 chroniqueur à France Culture.
Il est l’auteur deTechno Rebelle, Un Siècle de musiques électroniques, juin 2002 Denoël.
Ariel Kyrou enseigne l'histoire critique des cultures actuelles à l'Institut d'études supérieures des arts.

Il a préfacé et orchestré la réédition en 2005 du livre de son père Ado Kyrou, Le Surréalisme au Cinéma (Ramsay).


Source : http://multitudes.samizdat.net et Flammarion
Ajouter des informations
Bibliographie de Ariel Kyrou   (11)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

(Attention, cette vidéo contient des spoilers !) La série "For All Mankind" de Ronald D. Moore réécrit l'histoire de la course à l'espace, en partant d'un point de divergence temporel par rapport à l'histoire réelle : et si, en 1969, le premier homme à poser le pied sur la Lune avait été soviétique ? Pour explorer cette passionnante uchronie spatiale, historique et géopolitique, Natacha Triou reçoit : Roland Lehoucq, astrophysicien au CEA, enseignant à Sciences Po et à Université Paris-Cité Emilie Querbalec, novelliste et romancière de science-fiction Ariel Kyrou, auteur de l'essai “Dans les imaginaires du futur” et directeur de l'anthologie “Nos futurs solidaires” Vignette : "For All Mankind", affiche de la saison 1 #forallmankind #sf #lune __________ Retrouvez d'autres grands entretiens scientifiques par ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrr_Kd-8Hzj20Jo6qwhHOKI7 Écoutez l'ensemble des émissions de la science, CQFD https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd Suivez La science, CQFD sur Twitter https://twitter.com/ScienceCQFD Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
J'aime créer des univers qui tombent vraiment en morceaux au bout de deux jours. J'aime les voir se désagréger, et j'aime voir ce que font les personnages du roman lorsqu'ils sont confrontés à un tel problème. J'ai comme une secrète prédilection pour le chaos.
Commenter  J’apprécie          70
On parle encore d'une époque où la mise en mesure du monde avait créé une réalité chiffrée, optimisable du réel. Une époque où l'on s'extasiait de la victoire des diagnostics des Intelligences Artificielles sur ceux des docteurs. Où l'on encourageait, forçait, finançait la collaboration entre humains et IA en oubliant tout de la collaboration entre humains, ce concept obsolète jeté aux chiens de la compétition, abandonné dans la fausse jungle en plastique du darwinisme social.

Dans "Reliance" de Sabrina Calvo
Commenter  J’apprécie          32
La démesure technologique et l’apocalypse environnementale se conjuguent pour susciter une sidération, une sorte de court-circuit qui fonctionne dans le long métrage [Blade Runner 2049, cité en introduction] exactement comme dans notre esprit de citoyen du troisième millénaire. Dans les imaginaires du futur est né du désir de sortir de ce paradoxe violent, de trouver des parades au sentiment d’être coincé entre ces deux imaginaires de polarité opposée. Son pari est d’abord de refuser une première voie sans issue : la technologie comme unique réponse aux effondrements écologiques – dont la crise du Covid-19, catastrophe virale, pourrait être une modalité. Croire qu’il n’y aurait d’autre possibilité que de laisser les technologies les plus sophistiquées de demain réparer les destructions de celles du capitalisme industriel d’hier a quelque chose d’aberrant. Mais au-delà du refus d’un usage aliénant des techniques contemporaines, entre contrôle des individus et aveuglement vis-à-vis de la planète, cet essai cherche à repérer les ruelles pouvant permettre d’éviter une seconde impasse : l’idée qu’il faudrait choisir l’écologie contre toute technologie, l’une et l’autre devant rester totalement séparées, condamnées à une irréversible incompatibilité…
La prospective pourrait contribuer à nous extirper de ces culs-de-sac. Son défi serait dès lors non seulement d’intégrer les enjeux environnementaux, comme elle le fait déjà, mais aussi de marier les apports de son volet traditionnel, inspiré de sciences sociales, à ceux de ses variantes plus « technoscientifiques ». La promesse est belle. J’ai pourtant l’impression que ses scénarios pour le futur peinent à prendre la mesure des conflits et ambivalences qui aboutissent aux impasses à la source de cet essai. Raisonnable, retenant les leçons de l’histoire et à l’écoute des signes forts ou faibles de notre actualité, la prospective éclaire des routes pour demain sans changer les règles du jeu de nos sociétés. Elle aide à la réflexion pour définir des stratégies, puis pour agir sur le réel. Mais elle ne rebat pas suffisamment les cartes pour creuser des chemins de traverse, perçus au départ comme impossibles et pourtant in fine plausibles. Elle a du mal à remettre en cause les hypothèses qui fondent l’économie capitaliste telle que nous la subissons aujourd’hui. Bref, elle s’interdit de transformer un jeu de Monopoly en une partie de marelle. Est-ce la subjectivité qui lui manque pour échapper aux paradigmes dominants de son époque ? Pour porter son regard loin, de façon aussi libre, diverse et irrévérencieuse que les meilleures œuvres de science-fiction ? Nourris comme elle d’enquêtes méticuleuses, les mondes de la série Black Mirror ou des romans de Kim Stanley Robinson, pour ne citer qu’eux, radiographient nos sociétés au filtre de la discordance, de l’imprévisibilité humaine et non humaine, sociale ou climatique. Les enjeux croisés et contradictoires des technosciences et de l’effondrement de nos écosystèmes vibrent depuis longtemps au coeur de la science-fiction la plus affûtée, mais aussi la plus engagée politiquement. Repérer et analyser en profondeur nos imaginaires de demain me semble essentiel à toute démarche de prospective radicale, et sur un autre registre, à toute action sur le long terme de transformation du monde. Ainsi s’explique le parti pris de ce livre : considérer les séries et les films de cinéma, les nouvelles, les romans, les BD d’hier et d’aujourd’hui mettant notre futur en fiction comme un corpus de pistes et de savoirs non seulement pour comprendre les impasses contemporaines de l’écologie et des technologies, mais pour en entrouvrir des voies alternatives. Ce parti pris ne positionne pas Dans les imaginaires du futur à rebours de la prospective traditionnelle ou technologique, mais en complément critique et engagé de son travail. Histoire d’ajouter de la subjectivité à son objectivité, des récits dissonants à ses scénarios aux critères multiples, de l’imagination débordante à ses explorations bordées d’avenirs potentiels.
Dans les imaginaires du futur cherche à répondre à une question, en creux des deux Blade Runner de 1982 et de 2017 : comment tracer les chemins d’autres futurs, refusant l’inféodation de l’écologie aux pouvoirs du numérique, mais rejetant aussi l’opposition entre l’imaginaire technologique de transgression des limites et l’imaginaire environnemental d’affirmation des limites d’un système-Terre enchevêtré aux êtres vivants, végétaux et minéraux ? Autrement dit : n’y a-t-il pas moyen, en puisant dans les imaginaires de science-fiction, de refuser de choisir entre, d’un côté, l’abolition des limites de l’humain et de la Terre par la technoscience et, de l’autre, le retour pur et simple à ces mêmes limites telles que les trace un certain type d’écologie ?
Commenter  J’apprécie          00
« Retour au réel par la case désastre ».
Ces sept mots pourraient être un résumé lapidaire de l’œuvre de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, ainsi que des films et des séries télé qu’il a inspirés, de Blade Runner peu avant son décès en mars 1982 aux quatre saisons du Maître du Haut Château de janvier 2015 à novembre 2019.
Mais ce n’est que le titre de l’éditorial d’un numéro du Monde d’octobre 2008, alors qu’au coeur de nos sociétés occidentales explosent les bombes spéculatives des subprimes et autres crédits véreux, déposés auparavant dans les banques et les temples boursiers de la Terre.

« Confinement : un douloureux retour au réel ».
Tel est le titre d’un nouvel éditorial du Monde, daté de mars 2021 alors que se profile en France un troisième confinement… Cette accroche, telle tant d’autres dans les médias, rejoue encore et toujours le couplet du « retour au réel ». Avec cette fois, dans le rôle du désastre suscitant un réveil épouvantable, un virus aux très grandes facultés de mutation, source d’une épidémie planétaire aux conséquences inédites.

Dans ses plus de cent vingt nouvelles et quarante-cinq romans, Philip K. Dick n’a prédit ni la crise des subprimes ni celle du Covid-19. Littéralement, il n’a pas non plus « deviné » l’irruption de la notion d’Anthropocène depuis la toute fin du siècle dernier, puis la collapsologie et les théories de l’effondrement, largement partagées en France depuis l’essai de Pablo Servigne et de Raphaël Stevens en 2015. Dick, pourtant, aurait pu faire sien le titre de leur livre : Comment tout peut s’effondrer. Pour preuve : dès 1978, il a commis une conférence intitulée : « Comment construire un univers qui ne tombe pas en morceaux au bout de deux jours ». Il y avouait, comme en écho à sa capacité à raconter depuis déjà longtemps des histoires de collapse : « J’aime créer des univers qui tombent vraiment en morceaux au bout de deux jours. J’aime les voir se désagréger, et j’aime voir ce que font les personnages du roman lorsqu’ils sont confrontés à un tel problème. J’ai comme une secrète prédilection pour le chaos. » Dans la plupart de ses textes, les effondrements s’apparentent moins à des événements appréhendables rationnellement, évitables même, qu’à des décors permanents désormais impossibles à nier. Ils forment le contexte, nécessairement chaotique, avec lequel les êtres n’ont plus d’autre solution que de composer. Les causes de la catastrophe en ressortent neutralisées, oubliées donc, car mille fois moins cruciales que ses conséquences, vécues au quotidien par les personnages des textes de Dick, comme aujourd’hui nous vivons les effets du réchauffement climatique ou de la pandémie de Covid-19. Le roman ou la nouvelle qui mettent en scène le désastre deviennent alors des fables de toutes nos apocalypses, passées, en cours ou à venir. D’où ce sentiment, pour le lecteur de Dick, du caractère intemporel voire très actuel de ses descriptions du réel.
Commenter  J’apprécie          00
Les fictions de Nos futurs solidaires ne sont pas des utopies, ou du moins jamais totalement. « L’affection » de Régis Antoine Jaulin pourrait certes faire figure de curieuse farce utopique, mais ce serait pour le coup la conséquence d’un clin d’oeil de l’histoire : son scénario de propagation d’un virus, non pas du covid-19, mais d’empathie, est paru dans sa première version en novembre 2018 dans le troisième numéro de la revue Visions solidaires pour demain. Et son utopie, pour peu qu’on puisse qualifier ainsi son récit en cinq témoignages aussi drôles que contrastés, sonne parfois de façon grinçante.
Y a-t-il en revanche des dystopies parmi les quatorze nouvelles de l’anthologie ? Pas vraiment non plus. Les scènes d’interrogatoire de « Reliance », la nouvelle de Sabrina Calvo, ont certes quelque chose de glaçant. L’atmosphère y est pesante. C’est pourtant de l’hôpital un peu cassé qu’elle décrit et grâce à d’étranges « nanites », bio-puces issues de la nanotechnologie qui ont été implantées dans les yeux de son personnage Tirésias, que naît la magie collective et elle aussi mystérieuse des « Jours Heureux ».
Ces deux nouvelles de Régis Antoine Jeulin et de Sabrina Calvo, et sans doute plus encore celle de Ketty Steward qui clôt le volume, « Six faces d’un même cube », montrent à quel point l’utopie et son ombre la dystopie se dissolvent pour le meilleur dans ce que l’on pourrait appeler selon le terme du chercheur Yannick Rumpala des « prototopies » du futur. Des exercices de narration et de pensée où le lecteur se projette comme pour explorer des possibles pour demain, naviguant sans cesse entre les deux polarités de l’utopie et de la dystopie. Les quatorze fictions de Nos futurs solidaires prennent acte d’un contexte écologique, social et politique aux humeurs de catastrophe, mais non sans clés de réinvention d’un autre type de société, basée peut-être sur des valeurs moins productivistes, plus proches de l’économie sociale et solidaire. Quoi qu’il en soit, leurs histoires portent des imaginaires non pas détachés mais profondément intriqués dans notre réel, même lorsqu’elles s’appuient sur des révolutions technologiques ou vitales qui nous semblent pour le moment impensables, inconcevables. Par les folies d’une empathie virale, d’une capacité subite de guérir par le regard ou d’identités numériques aussi vivantes et reliées que certains humains rencontrés parfois sur le terrain des initiatives de solidarité, ces oeuvres de fiction nous offrent d’autres façons de regarder et d’agir sur notre monde dès à présent.
(Ariel Kyrou, in Introduction de l’ouvrage)
Commenter  J’apprécie          00
L’auteur de science-fiction ne clôt pas le débat d’idées. S’il semble en phase avec les Terrestres de Bruno Latour pour affirmer qu’il n’y a guère à l’heure actuelle de Plan B pour la Terre, il ne fige pas ses personnages. Il ne bloque pas leurs yeux vers le sol et la lithosphère. Point selon moi essentiel : au contraire de James Gray dans Ad Astra, jamais il ne convoque Dieu dans le théâtre de ses réflexions. Même pas son ombre, que l’on perçoit par exemple, bien que discrète, dans les circonvolutions intellectuelles de Bruno Latour. Mieux : par la voix de l’un des procureurs du procès qu’il intente sans le dire dans Aurora aux apôtres furieux de la conquête de l’espace, aux obsédés de la fuite vers un salut factice à court ou moyen terme, Kim Stanley Robinson prend acte de l’existence potentielle de vies indigènes sur des planètes pour nous inatteignables. Il reconnaît même la crédibilité de l’hypothèse qu’il pourrait exister dans le très vaste univers des extraterrestres tels Starman et son double Newton, joué par David Bowie dans L’Homme qui venait d’ailleurs, ou plus probablement comme la créature de la lune Europe de 2010 : Odyssée deux d’Arthur C. Clarke, dont il continue à creuser le parcours intersidéral. Kim Stanley Robinson préserve ainsi une figure de l’altérité radicale, quelque part dans nos étoiles, sans la réduire au statut de divinité. Sa lucidité dans le temps long de l’espèce humaine, d’un pessimisme justifié et légitime d’ici le quatrième millénaire sur le devenir de la Terre comme sur nos perspectives vis-à-vis de l’espace, ouvre des pistes pour nous extirper de la double impasse des imaginaires de l’écologie et de la technologie : d’un côté, elle encourage la révolution « terrestre » qu’un Bruno Latour appelle de ses vœux ; de l’autre, à rebours des analyses de l’anthropologue et philosophe, elle maintient et alimente la possibilité, voire la nécessité d’une écologie « hors limites », c’est-à-dire hors de Gaïa, laissant la porte ouverte à nos futurs – aussi compliquées que risquent d’être les prochaines décennies. Chercheur d’utopies, nourri de sciences humaines autant que du système Terre, Kim Stanley Robinson doute… Et ne veut surtout pas gommer les horizons de nos imaginaires.
Commenter  J’apprécie          00
Dick renverse comme à son habitude les effets et les causes, les événements et leurs conséquences… Un texte de science-fiction décrit précisément une réalité à venir. En même temps, ce futur fait partie d’une fiction. Ce qui était réel devient fictif. Et ce qui était fictif devient réel. Si bien que la distinction entre réalité et fiction s’avère désormais impossible. N’est-ce qu’un jeu ? Ou qu’une façon d’annoncer un futur, le nôtre, d’où la réalité disparaîtra sous un déluge de fictions spectaculaires ? Le plumitif visionnaire comprend-il le sens de ses propres retournements d’intrigue ? Ce sont ses mots, tels ceux d’un Dieu omnipotent, qui créent la vérité de l’histoire, mais celle-ci est d’autant plus tarabiscotée qu’il s’y met lui-même en scène, tel un prophète religieux parlant de lui à la troisième personne… Sauf que ce prophète-là est un minable. C’est un prolétaire de l’écriture, un auteur avec un tout petit « a ». Il vole bas, à des lieues des cimes de « l’Auteur » romantique, à la Novalis ou à la Wagner, seul maître de son œuvre aux ambitions de totalité. Il en devient proche des millions de prétendus « pirates » qui samplent, téléchargent ou s’échangent en « pair à pair » des crottes et lingots de musique ou de cinéma. Dick a ceci de contemporain qu’il déshabille cette vieille lune du créateur absolu. Il descend l’auteur au niveau de l’internaute boutonneux, héritier du lecteur de pulps américains, ces magazines populaires où il a publié ses premiers textes au milieu des années 1950. Mais il y ajoute une notion qui, à l’inverse, risque de susciter moult maux de tête chez les zélateurs de la révolution Internet : c’est parce qu’il est plus bas que terre que le créateur au bas de l’échelle, ridicule et sans le sou, peut approcher l’universel. Le message involontaire de Dick, sur ce registre, rejoint les provocations du Merzbau de Kurt Schwitters et des suppôts de Dada il y a presque un siècle : seul l’art qui jamais ne prétend à la majuscule, imprégné des déchets du quotidien, conçu à partir de tickets usagés, de cheveux perdus ou encore de glapissements de caniches, a quelque chance de transcender son auteur. Et d’octroyer à sa création un zeste d’infini.
Commenter  J’apprécie          00
Dans sa postface à la réédition en 1997 du roman Stalker, dont le titre original était Pique-nique au bord du chemin, Boris Strougatski donne le sens de ce mot inventé, né de l’anglais to stalk, qui signifie « traquer », « rôder » et surtout, selon lui, « s’approcher furtivement », « marcher à pas de loup ». Le stalker est un voyageur, un chercheur incroyablement attentif au nouveau et dangereux terrain qu’il découvre peu à peu. Il est à l’écoute du bruissement des herbes et des feuilles, aux aguets des ombres, des signes venant des pierres et des arbres, en éveil face aux frémissements des limaces, des mouches et des moustiques. Bref, sans cesse, il met ses sens en interaction, en symbiose aux êtres, objets, mouvements et phénomènes vivants ou non, visibles ou invisibles. C’est un passeur du monde terrestre ou plutôt d’un territoire a priori apocalyptique, né de la fusion du terrestre et de l’extraterrestre. Sans lui, entrer dans « la Zone » revient à y mourir. Il est l’explorateur de l’inconnu, qui emmène à ses côtés d’autres personnes, prêtes comme lui à risquer leur vie, si ce n’est leur âme, dans un espace non pas mort tel celui de La Route, mais ouvert à tous les changements, que ceux-ci s’avèrent in fine positifs ou négatifs, destructeurs ou constructeurs, porteurs d’espoir ou de désespoir.
Commenter  J’apprécie          00
Les imaginaires de l’écologie et de la technologie ne s’opposent pas selon quelque loi à jamais figée dans le marbre. Leur antinomie théorique, entre retour pur et simple aux limites d’avant-hier et transgression absolue de ce que seraient les limites de l’humanité, est factice ou du moins circonstanciée et subjective. C’est ce que montre le détour par les imaginaires de l’espace, eux-mêmes contradictoires et immensément pluriels. De leur analyse, ainsi que de l’étude, via le meilleur de la science-fiction, des mythes et des représentations de l’intelligence artificielle et des scénarios d’effondrement sous le prisme post-apocalyptique, il ressort deux conditions indispensables pour réunir ces imaginaires de l’écologie et de la technologie dans une construction commune plutôt que de les laisser continuer à torpiller nos devenirs : d’une part la prise en compte du temps long des changements nécessaires, à l’échelle non pas de notre vie, mais de celle à venir de nos enfants, petits-enfants, arrières-petits-enfants et plus encore à échéance de plusieurs siècles ; d’autre part la nécessité de choix politiques tranchés, en amont et en cours de toute transition qui ne soit pas le leurre d’un retour au même.
Commenter  J’apprécie          00
La lecture est un prisme qui permet à chacun le décalage par rapport à la vérité de l'écrivain, à supposer que celui-ci en ait une.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Ariel Kyrou (93)Voir plus

Quiz Voir plus

Passer son galop 1

Quel est la 1er brosse utilisé pour le pansage ?

Le curt pied
Le bouchon
L'étrille
Le peigne

11 questions
207 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..