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3.98/5 (sur 66 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Plouguernével, Côtes-d'Armor , le 12/01/1912
Mort(e) à : Paris , le 30/03/1961
Biographie :

Armand Robin est un écrivain français, également traducteur, journaliste, et homme de radio.

Il naquit dans une famille d’agriculteurs et sa langue maternelle était le breton. Il se passionna pour l’étude des langues et en comprenait une vingtaine.

Il employa ces connaissances pour traduire des poètes (après guerre, il dirigea des émissions de radios bilingues sur les poètes du monde entier), et aussi pour faire des écoutes de radios en langues étrangères.

Il publia de ses propres écrits à la NRF au début de la guerre : "Ma vie sans moi" (1940) (où ses propres poèmes apparaissaient aux côtés de ses "non-traductions"), et "Le Temps qu’il fait" (1942), une épopée lyrique dans le paysage de son enfance.

Il continua à écrire durant la guerre, mais ce fut pour signer un adieu à la littérature. Il ne publia pas ces œuvres. Elle seront en partie éditées après sa mort.

Sa fin est tragique : à la suite d'une série de fâcheux événements, il est embarqué par la police, et meurt le 30 mars 1961, dans des conditions mal élucidées, à l'infirmerie spéciale du dépôt de la préfecture de police.
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Source : www.florilege.free.fr
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Vidéo de

Armand ROBIN – L’anarchiste de la grâce (France Culture, 1989) Une compilation de cinq émissiosn de radio des « Chemins de la conaissance », par Roger Dadoun, diffusée du lundi 2 octobre au vendredi 6 octobre 1989 sur France Culture. Invités : Gérard Meudal, Antoine Berman, Mireille Guillet, Alain Bourdon et Georges Monti. L’émission « Surpris par la nuit », par Frédéric Acquaviva, diffusée le 22 mars 2007 sur France Culture.

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Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
Armand Robin
L'illettré

Devant les bois, les blés j'étais béat benêt :
Je lisais ce qui ne se lit pas :

Les nuages, les vents, les rochers, les ébats
De la lune dans les bois.
Et le ciel avec son grand étang courbé
Où le soleil tout le jour accroît son caillou,
Onde par onde, et le déferlement changeant
Des nuages disposaient de moi.
Les arbres tournaient lentement en moi
Leurs pages tantôt bruyantes, tantôt muettes,
Tantôt épaisses et jaunies, les saisons
Me donnaient des leçons.
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« Le processus qui mène au langage obsessionnel, c’est-à-dire en fin de compte à la suppression du sens des mots, a quelque chose de fascinant, d’ensorcelant ; dans ce surgissement d’un non-langage, il y a comme la promesse d’une nouvelle façon d’être, laquelle, tel le vide, attire et fait chuter ; si affreux que cela puisse paraître, nous irions jusqu’à dire qu’à des millions et des millions d’hommes, cette biblique extermination du langage peut paraître comme un repos inespéré, comme la Terre Promise ; le silence totalitaire, parfaitement réalisé sous forme de fausse parole imposée à toutes les lèvres, a ses chances de réussir à hypnotiser une humanité harassée ; un tel silence est promesse, non plus de mort au sens que les religions ont donné à ce terme mais d’une mort encore innomée où chaque homme serait mué en objet glacé ; dans les eaux de la parole totalitaire, l’humanité voguerait à l’aise en goûtant aux plaisirs des poissons silencieux ; bien plus, ces pseudo-humains auraient besoin à chaque instant de ces géantes vagues de paroles insensibilisantes et ne pourraient plus supporter d’en être retirés, encore moins d’être mis dans le cas d’avoir eux-mêmes à parler. »
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Le programme en quelques siècles

On supprimera la Foi
Au nom de la Lumière,
Puis on supprimera la lumière.
On supprimera l'Âme
Au nom de la Raison,
Puis on supprimera la raison.

On supprimera la Charité
Au nom de la Justice
Puis on supprimera la justice.
On supprimera l’Amour
Au nom de la Fraternité,
Puis on supprimera la fraternité.

On supprimera l’Esprit de Vérité
Au nom de l’Esprit critique,
Puis on supprimera l’esprit critique.
On supprimera le Sens du Mot
Au nom du sens des mots,
Puis on supprimera le sens des mots

On supprimera le Sublime
Au nom de l'Art,
Puis on supprimera l'art.
On supprimera les Écrits
Au nom des Commentaires,
Puis on supprimera les commentaires.

On supprimera le Saint
Au nom du Génie,
Puis on supprimera le génie.

On supprimera le Prophète
Au nom du poète,
Puis on supprimera le poète.

On supprimera l’Esprit,
Au nom de la Matière,
Puis on supprimera la matière.

AU NOM DE RIEN ON SUPPRIMERA L'HOMME
ON SUPPRIMERA LE NOM DE L'HOMME
IL N'Y AURA PLUS DE NOM
NOUS Y SOMMES.

Armand Robin (1912-1961) – Poèmes indésirables (1945)
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On supprimera l’Âme
Au nom de la Raison
Puis on supprimera la raison .

On supprimera la Charité
Au nom de la Justice
Puis on supprimera la justice .

On supprimera l'Esprit
Au nom de la Matière
Puis on supprimera la matière .

Au nom de rien on supprimera L'Homme ;
On supprimera le nom de l'Homme ;
Il n'y aura plus de nom .

Nous y sommes .
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Je serai dans le monde à partir de minuit
Avec les ronces et le travail de la rosée.

À partir de minuit je serai dans le monde
Avec le grand travail de la rosée dans les ronces!
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Fin de la lettre du 18 juillet 1935 à Guéhenno :

Je vous adresse un poème de joie, d'espoir. De celui-ci je suis cette fois assez content.

[Texte du poème inédit: Marche sans halte: voir ci-dessous]

Pardonnez-moi la tristesse qu'a dû vous apporter cette lettre. J'aimerais avoir un mot de vous, mais vous avez bien autre chose à faire.

Avec mes pensées affectueuses,

Armand Robin



Marche sans halte

Surgiront-ils les jours aussi purs que les joues
Et que les poings vengeurs du plus simple des hommes?
Autour de nous croupis les siècles sourds renouent
Leurs sandales de serfs et s'esquivent. Nous sommes
Restés seuls ce matin devant des trous d'aurore.

Nous sommes restés seuls devant des trous d'espoir
Laissant à nos habits flotter en loques sales
Nos mains et nos désirs. Tordu dans les vents noirs,
Dieu chômeur cloué nu aux murs des capitales,
Notre bel avenir râle et meurt dans l'aurore.

Pitié! Nous sommes l'infortune!
Frères courbés , frères fourbus,
Longtemps nous avons sous la lune
Remué tous un peu d'écume,
Blanche, claire et nette parure
Pour les nuits du monde futur.
Le temps passe, vif obus:
Toute écume est encore impure.

Alerte! Voyez dans l'espace
Pourrit un zéro colossal:
C'est notre terre, camarades!
Alerte! Secouons nos âmes,
Frères battus, frères tenaces,
Tassés dans l'ombre des murailles.
S'il est lassé, coupe ce doigt!
L'aurore attend notre victoire.

Camarades partons éclaboussant de joie
La tête des rosées riant à nos fusils!
Debout mains et désirs! Ame en loques, flamboie!
Nous bercerons la terre du chant de nos outils
Et de notre sueur nous laverons l'aurore.

Serrant notre univers dans nos crânes menus,
Nous avons tous marché la marche patiente.
Serrant nos volontés dans nos poings têtus
Nous voici tous vainqueurs. Le temps, éveillé, chante.
Les pas des travailleurs ont rajeuni l'aurore.

Juin 1935
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NOUS SAVONS...

Nous savons que nous ne sommes pas sauvés,
Nous chantons sous la nuit sans espérance,
Sous les étoiles silencieuses,
Avec l'inutile splendeur de la conscience.
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Pour me distraire, je convoquai chez moi la machine à voir. Elle vint, luisante et avenante. Jeunette encore, elle se tenait modestement. Elle commit pourtant sans tarder quelques imprudences qui m’instruisirent.

L’engin à images ne fait, pour l’instant, que plaire ; mais, si peu qu’on y réfléchisse et qu’on ait en l’esprit le conditionnement d’ensemble de cette époque, il est logiquement appelé à servir de redoutables opérations de domination mentale à distance ; il ne se peut qu’à travers lui ne soient tentés des travaux visant à dompter, à magnétiser de loin des millions et des millions d’hommes ; par lui une chape d’hypnose pourrait être télédescendue sur des peuples entiers de cerveaux, et cela subrepticement, sans que les victimes cessent de se sentir devant d’agréables spectacles.
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Armand Robin
Bergerie
     
Avec une lenteur où bouge un paysage,
Les clochettes à brebis du songe
Prétendent descendre des montagnes.
     
Et l'âme, animale et sereine,
Sous les cyprès que la brume amenuise,
Rumine une voix dans sa laine.
     
Une voix d'eau blessée pour épines,
Une voix de fruits pour l'eau des plaines,
Une voix d'eau tendre pour Beethoven.
     
Même si j'étais mort
La voix serait toujours
En tout bosquet bienfaitrice mutine.
     
Je me suis depuis lors
Fait mendiant d'images.
Nul noisetier, nul trèfle ne me refuse.
     
     
Revue Rose des Temps no 10 - Eté 2012.
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Comment se comprendre ?

Comment se comprendre par un sourire sans parler?
Je n’aurai pas de disciple pour comprendre
Mon silence
Je resterai pour toujours un trèfle béant
Qui n’a pas dit ce qu’il voulait dire

Et se balance lentement
Entouré de toutes les fêtes du printemps,
Mais qui se sent inhumainement
Né vainement.
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