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Critiques de Arnaud Modat (30)
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La démence sera mon dernier slow

Nouvelles d’un avenir sans avenir



Arnaud Modat aurait pu emprunter à Michel Audiard le titre de son nouveau recueil de nouvelles «Comment réussir quand on est con et pleurnichard», car lui aussi aime dézinguer en faisant rire.



Arnaud Modat récidive. Après nous avoir régalé en 2017 avec Arrêt non demandé, un premier recueil de nouvelles, le voici de retour avec La démence sera mon dernier slow. Mais avant d'en arriver à la nouvelle qui donne son titre au recueil, procédons par ordre chronologique.

La première nouvelle s'intitule Les limites de la philosophie chinoise et met aux prises un jeune homme qui se décide enfin à rendre ses ouvrages empruntés à la médiathèque et Sophie, une belle jeune fille qui s'effondre dans ses bras, victime d'une crise d'épilepsie. En voyant partir l'ambulance qui la conduit à l'hôpital, il voit aussi ses rêves s'envoler…

Un chef d'œuvre d'humour juif est l'histoire d'un lycéen acnéique qui aimerait baiser et imagine les stratagèmes – foireux – pour y parvenir.

C'est là qu'arrive La démence sera mon dernier slow qui, contrairement à ce que vous pourriez imaginer raconte le premier jour de classe de Masturbin. Oui, je sais, ce prénom peut faire sourire. Mais le but de son père est atteint: on n’oublie pas son fils. En revanche lui pourra oublier sa rentrée, car elle n'a pas vraiment eu lieu. À peine arrivé en classe, son père s'est embrouillé avant de repartir furieux avec son fils. Et alors qu'il se détend avec une pute décatie, Masturbin est aux bons soins de Mélanie à la médiathèque. Un endroit très prisé dans ce recueil, vous vous en rendez compte.

Vient ensuite un interlude dialogué qui nous propose un échange savoureux entre un organisateur d'enlèvements qui généralement obtient une rançon et un homme dont la découverte d'un orteil de son épouse dans son réfrigérateur laisse… froid. Disons encore un mot à propos de Death on two legs, l'histoire d'un paraplégique parti découvrir la mer et qui se retrouve assez loin du rivage, surpris par la marée. Suivront un match de rugby fatal, un second interlude dialogué, deux portraits de femmes bien différentes mais qui toutes deux vont se retrouver seules, sans mari et sans chien, avant de finir sur le récit bien déjanté d'une chute à vélo aux conséquences funestes.

On l'aura compris, l'imagination débridée d'Arnaud Modat continue à faire merveille, soutenue par un humour qui s'appuie sur des comparaisons farfelues et le télescopages d'images à priori sans rapport. Si on s'amuse beaucoup, on sent toutefois la politesse du désespoir poindre ici. Celle d'un avenir incertain, d'une société en proie au doute. D’ailleurs à la fin du livre, il meurt sous le regard de Christine Angot, convoquée à Strasbourg pour apporter son commentaire éclairé.

Déjà dans ma première chronique j’émettais le vœu que le nouvelliste se lance dans un roman, suivant par exemple les pas de Florent Oiseau. J’aimerais beaucoup l’entendre dire Je vais m’y mettre car je reste persuadé que sur la longueur, son dernier slow pourrait se transformer en valse!




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La démence sera mon dernier slow

Exceptionnellement, je vais déroger à la règle que je me suis assigné à moi-même de faire des notes de lecture concises, afin de ne pas accaparer le temps précieux de babéliotes pressés. Celle-ci sera donc un peu plus longue qu'à l'ordinaire, d'avance je m'en excuse.

Arnaud Modat n'est pas un grand romancier, comme le sont Guillaume Lévy ou Marc Musso, et j'en veux pour preuve que jamais je n'ai trouvé une de ses oeuvres en tête de gondole de l'allée centrale de Carrefour (juste avant celle du papier hygiénique triple épaisseurs en pack de 48). Et en plus Arnaud Modat n'est pas un grand romancier, tout bêtement, parce qu'il écrit des NOUVELLES, il est donc un grand nouvelliste doublé d'un écrivain talentueux, mais hélas confidentiel comme on dit dans le milieu journalistico-littéraire. Car en France, la nouvelle n'est pas un genre reconnu à sa juste valeur et c'est bien dommage, comme disait ma grand-mère, qui, elle lisait plutôt Henri Troyat, mais c'était au 20ème siècle.

Dans la première (1) nouvelle qui compose cet inénarrable recueil, le narrateur se voit contraint de porter secours à une jeune femme atteinte d'une crise d'épilepsie, alors qu'il se rendait à la médiathèque de Strasbourg pour y restituer le non-moins inénarrable album de B.D. : Destins Yaourt d'Edika. Et c'est ici précisément que je vous le dis sans sourciller : Arnaud Modat est à Edika ce que Guillaume Lévy et Marc Musso sont à Mickey Parade (je tenais absolument à placer cette phrase et je pense que l'endroit est adéquat). Car, partant d'une aussi banale situation, le nouvelliste nous emmène en une vingtaine de pages vers des contrées littéraires inexplorées, avec un humour et une maestria qui lui sont propres, quand nos deux grantécrivains nous auraient bassiné des inepties ramollies sur trois cent cinquante pages (entre parenthèses ; pourquoi suis-je si méchant avec ces deux là, que je n'ai jamais lu ? Qui sont-ils pour mériter gratuitement mon sarcasme vachard (mais modeste), plutôt que mon indifférence flegmatique ? Et bien pour répondre à ta question schizophrène ; c'est pour équilibrer toutes les choses sympas que j'ai à dire à propos de l'objet de cette chronique).

D'autres nouvelles de ce recueil désopilant, ont aussi pour sujet des épisodes du quotidien : Un ado qui tombe amoureux de sa monitrice d'auto-école, ou plus prosaïquement, qui a une furieuse envie de la baiser (2) ; Un chiard qui fout la merde entre ses parents sous prétexte qu'il n'aime pas les frites (8) ou la disparition inexpliquée du ballon lors d'un match de rugby (6).

Certes, la nouvelle qui donne son titre au recueil (3) est un tantinet « politiquement incorrecte », et ne plaira pas aux lecteurs de ... Non, elle ne plaira pas à tout le monde c'est sûr ; mais il faut dire aussi que cette notion de « politiquement incorrecte » est passablement subjective. « La démence sera mon dernier slow » est littérairement très correcte et c'est là l'essentiel. Ce titre d'ailleurs, n'était pas, à mon humble avis, le meilleur choix, j'eusse préféré par exemple « Un plongeur né » (7), plus représentatif de l'ensemble, plus cohérent aussi, mais je chipote.

Je dois maintenant le confesser, j'ai choisi ce bouquin lors de la dernière Masse Critique parce qu'il y a quelques années j'avais rencontré son auteur, et qu'il m'avait dédicacé un autre de ses recueils de nouvelles intitulé La Fée Amphète, tout aussi épatant que celui-ci. C'était à l'ombre des tours du château de Chamerolles dans le Loiret, lors de la Fête de la Nouvelle ; Ce type sympathique m'avais semblé sain de corps et d'esprit, visiblement sportif et néanmoins fumeur (ne voyez là aucun jugement de valeur, je suis moi-même assez sportif). En fait Arnaud Modat ne « ressemble » pas à ses écrits, sinon il serait vêtu d'un uniforme de pompier arlequinesque et coiffé d'un entonnoir ... et serait sous acide dès le petit-déjeuner.

Mon texte préféré de cette compilation raconte une merveilleuse histoire d'amour entre un tétraplégique et une pute slovaque qui n'avait (jusque là) jamais vu la mer (5), et après ça vous pouvez oublier Intouchables ; parce que précisément c'est un texte touchant d'où émane une grande tendresse ... Si, si.

Dans le dernier texte (11), que l'on peut qualifier d'onirique, Arnaud Modat se met en scène, on comprend qu'en effet, il n'a pas d'entonnoir sur la tête mais qu'il roule en bicyclette comme vous et moi. On apprend aussi qu'il chérit John Fante (+1 bon point) et Thom Yorke (-1 point (je n'ai jamais aimé Radiohead, ils me foutent le cafard ; je préfère Francky Vincent car la joie l'habite). Christine Angot apparaît aussi dans cette histoire, elle y tient le second rôle qu'elle mérite (C. A. ... Vous voyez de qui je veux parler ; Cette « femme de télévision » ... mais si ... elle est passée à Fort Boyard, là, je la vois encore ... avec sa tête dans un bocal, des mouches à merde bombinant autour de son visage ... Quoi, c'était pas elle ? Mea culpa, ma culture télévisuelle, c'est vrai, laisse à désirer).

Pour finir, car toutes les bonnes choses ont une fin, je vous direz que ce recueil est fait d'une prose impeccable et souple, dont on ne voit pas les ficelles. Qu'un désespoir joyeux et une saine ironie poudroient sous la rigueur du propos d'où on sent poindre le vécu. Voila, 5*, donc. Allez, salut.

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Arrêt non demandé

Je n’aime pas les recueils de nouvelles, surtout quand ils sont bons. Et celui-ci est très bon. À tel point qu’en le lisant j’ai quelquefois pensé à Annie Saumont – qui vient de nous quitter – et qui était considérée comme la sœur française de Raymond Carver, ainsi qu’à J. D. Salinger, autre nouvelliste hors-pair. J’imagine du reste que dans l’autoportrait qui clôt ce recueil, la citation tirée de L’Attrape-cœurs est un clin d’œil à une source d’inspiration de ce jeune nordiste installé à Strasbourg.

Non, si je n’aime pas les recueils de nouvelles, c’est que ma frustration croît au fur et à mesure que j’entre dans les histoires, que je comprends les personnages, que je suis leur parcours. Prenez La Mer dans le ventre qui ouvre ce recueil.

Il vous suffira de quelques lignes pour vous sentir bien, pour vous imaginer aux côtés de ce petit garçon dans cette réunion de famille houleuse. Racontée par l’enfant, ce drame va vite prendre la dimension d’une épopée déjà esquissée lors du voyage effectué au volant d’une Fiat Tipo : « Papa conduit comme si demain n’existait pas et il double dans les ronds-points, pris de colère ancestrale. Il passe les vitesses sans arrêt. Il a des problèmes dans ses rapports. Papa pilote comme un chien enragé parce qu’on doit se pointer sans faute à un apéro. »

On se régale de cette altercation verbale, puis physique qui prend des allures d’opéra et qui culmine sur le grand air de la rupture. Je ne peux m’empêcher d’imaginer le plaisir que nous autres lecteurs aurions eu à suivre cette famille et à voir ce garçon grandir. Laisser ainsi le lecteur en plan est bien cruel. D’autant que je soupçonne la préméditation. Rappelons que ce recueil s’intitule Arrêt non demandé et qu’en effet nous n’avons pas demandé que l’histoire s’arrête au bout de 28 pages !

Plus grave encore : le cas d’Arnaud Modat s’aggrave avec les nouvelles suivantes, tout aussi brillantes. Raoul raconte l’étape cruciale pour de nombreux couples, celui du premier enfant. Pour Aurore et Quentin, cet épisode survient « après trois ans de vie commune, la perte de nos amis respectifs, l’adoption d’un chat de merde, un mariage clef en mains et un crédit immobilier mal négocié ». Au baby-blues viendront s’ajouter tous les tue-l’amour inhérents à la post-grossesse. Quand Raoul aura montré le bout de son nez, il faudra faire preuve d’imagination pour retrouver une vie amoureuse épanouie. Faites confiance à l’auteur et à son double (le narrateur s’essaie au roman) pour trouver le truc. Une seconde fois, cet embryon de roman devient formidablement addictif et nous laisse sur notre faim.

Et que dire de Tapage nocturne et neige précoce ? De J’existe (je ne fais que ça) ?, de La dernière nuit du hibou ? et de La fourchette à poisson ? Que ces quatre autres nouvelles sont de la même veine. Qu’on s’y amuse beaucoup, que l’on a sans doute tous déjà rencontré des voisins bruyants qu’il a fallu calmer, que l’on adore le côté transgressif de cet employé d’agence intérimaire chargé de répondre au courrier adressé au père Noël, que l’on se délecte du dialogue entre le candidat au suicide et la mort (après l’appel quasi surréaliste à SOS amitié) et qu’enfin on «voit» déjà sur grand écran le joli film proposé dans l’ultime nouvelle, avec tous les extraits de films référencés ici.

Non, décidément, je ne pardonnerai ce crime de lèse-lecteur à Arnaud Modat que le jour où paraîtra son premier roman. Le plus vite sera le mieux!


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La démence sera mon dernier slow

Ce recueil de nouvelles met en scène des personnages plus singuliers les uns que les autres – originaux, anticonformistes, quelque peu dérangés parfois aussi ou subissant le dérangement momentané ou définitif d'autrui. Ainsi ce pauvre homme victime d'une odieuse tentative de chantage (non je ne spoilerai pas). Ainsi ce petit gars délicieusement prénommé Masturbin (n'insistez pas). Ainsi ce pauvre Arnaud Modat décédant finalement sous le regard bienveillant de Christine Angot à cause d'une banale double crevaison à vélo (oups, j'ai spoilé). Ainsi cette brave dame vendue par son mari sur Ebay (de toute façon c'est écrit sur la quatrième de couverture).

Ah là là, l'est pas joli-joli l'univers d'Arnaud Modat (tiens, encore lui), mais si on le découvre avec des yeux émerveillés de second degré et pétillants de subversion, on s'amusera comme une épileptique sur le parvis de la médiathèque Olympe de Gouges (à Strasbourg, bande d'ignares).

Alors moi je dis : « D4, touché coulé ». Et merci Arnaud Modat. Ah non il ne peut pas me lire, il est mort à la fin. Où avais-je la tête ?



(Merci à Masse Critique et aux Editions Paul & Mike de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.)
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La démence sera mon dernier slow

Déjanté, dérangeant, limite délirant, sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit concernant ce recueil de 11 nouvelles, reçu par le biais d'une Masse Critique Littérature (merci Babelio et les Editions Paul et Mike, dont j'ignorais l'existence avant). Bon, le résumé me laissait entrevoir quelque chose qui sortirait des sentiers battus, mais là quand même, j'en suis restée comme deux ronds de flan...

Difficile de résumer des nouvelles, surtout aussi insolites et variées, mais elles ont en commun de mettre en scène des personnages et des situations qui, sous des dehors de banalité parfaite, partent rapidement et totalement en vrille. Exemple : dans "Frais de porc (inclus)" la n°10 et la plus courte, ça démarre sur une banale dispute de couple, la femme s'enferme dans sa chambre pour y pleurer tranquillement, mais au bout de quelque temps l'époux affamé souhaiterait qu'elle en sorte pour lui faire à manger. Rien de très original, tout ça, sauf que...quand la femme claque la porte et s'en va, on découvre l'origine de la dispute, et on est plié de rire (enfin moi en tout cas). En 4 pages, Arnaud Modat nous invite à franchir la frontière entre le quotidien et son monde totalement incorrect où il se permet tout ce qui ne saurait être dit et fait dans la vraie vie. Cet humour grinçant et sans filtre se retrouve dans chacune des histoires, surtout dans "La rançon" (n°4), où monsieur G. est appelé par un démarcheur téléphonique de la société "un seul être vous manque" qui va tenter de lui extorquer une rançon, ou plutôt une "soustraction à enjeu lucratif" comme il préfère l'exprimer, pour récupérer sa femme. Un orteil de celle-ci a été placé dans le frigo de monsieur G., à titre de preuve de l'enlèvement, ce qui perturbe quelque peu son repas. Le problème, c'est qu'il ne tient pas vraiment à ce que Diane G., 47 ans, 58 kilos, bipolaire, revienne, ce qui n'arrange pas les affaires de cette société un brin particulière ! Ou encore dans "Pendant ce temps-là, au Darfour" (n° 8), où l'on assiste, hilare, à un dialogue surréaliste entre Papa, Maman et Jean-Timéo le fiston qui ne veut pas manger ses frites :"tu ferais mieux de la manger, Jean-Tim. Ça se fume pas, une McCain ! Il est couillon quand même...". Il finira par manger, mais pas sa frite, pendant que Maman se bourre la gueule en essayant de lui enseigner le conditionnel et que Papa tente de lui inculquer des rudiments de culpabilité judéo-chrétienne.

Voilà pour les plus brèves, mais il y a également des textes plus développés, comme "Les limites de la philosophie chinoise" (n°1) où l'auteur décrit, à la 1ère personne, le sauvetage de Sophie, en proie à une crise d'épilepsie sur les marches de la médiathèque Olympe-de-Gouges, bien connue des strasbourgeois et de moi-même. N'écoutant que son courage et son brevet de secouriste, il vole au secours de la malheureuse, soutenu par les conseils et les commentaires des passants, qui ont chacun leur idée de ce qu'il convient de faire. Heureusement, il est là pour distribuer les tâches et coordonner la délicate opération. Parviendra-t-il finalement à restituer "Destins yaourt", célèbre oeuvre d'Edika, à la médiathèque ? Si tu veux le savoir, lis l'histoire ! Idem si tu veux découvrir si Arnaud qui "aime le rock mongoloïde désespéré", va perdre sa virginité avec Sabine, sa monitrice d'auto-école, ou avec Tiffany, page 48 et 49 du catalogue des 3Suisses, dans "Un chef-d'oeuvre d'humour juif " (n°2). Si tu préfères les ambiances plus tragiques, va faire un tour en bord d'océan avec un jeune homme atteint de sclérose en plaques, qui se réveille en plein lendemain de cuite au moment où la marée monte, déjà à moitié immergé. Suspense : Luna, sa sex-thérapeute, l'a-t-elle abandonné à son triste sort ? on suit l'affaire dans "Death on two legs" (n°5, le titre est un morceau de Queen).

Et pour finir en fanfare, dans "Continuer ou non à se laver les dents" (n°11) nous retournons à Strasbourg où tout avait commencé, mais cette fois près de sa superbe cathédrale (désolée, je suis un peu chauvine). Les rues y sont pavées et souvent encombrées de touristes, ce qui va causer l'accident du narrateur cycliste. Accident fatal pour le vélo, mais qui va entraîner toute une série de conséquences ubuesques pour son propriétaire, ponctuées par des rencontres avec : Her Keller, son ancien prof d'allemand de 4ème, un garçon de café en rollers, un orateur prophète de l'apocalypse qui n'est pas un inconnu, des personnages de roman, un militaire de l'Opération Sentinelle qui se sent sous-employé, Cyril, ex-responsable de plate-forme téléphonique reconverti en présentateur-animateur de fusillade et pour finir en beauté (!), la romancière-chroniqueuse Christine Angot. Je n'en dirais pas plus, n'insistez pas !

Un conseil : ne vous cassez pas la tête à chercher le rapport entre les titres et les histoires, à mon avis il faudrait creuser dans le cerveau de l'auteur pour le trouver, mais laisser-vous emporter sans complexes dans son univers loufoque et borderline. Tout ne m'y a pas plu sans réserve, mais je ne regrette franchement pas le voyage, même si j'ai du le faire en plusieurs étapes, entrecoupées d'autres lectures histoire de m'aérer un peu les neurones entre deux nouvelles. Une chose est sûre, quand j'ai coché ce titre, je ne m'attendais pas à cette découverte plus que surprenante.
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L'intégrale One Shot #1

C'est un bon recueil de nouvelles à l'ambiance noire et urbaine. Mes préférées sont :

@ "Comic Strip" de Arnaud Modat, une nouvelle à l'humour noir et grinçant. Boulevard Desproges, les putes ont laissé la place aux comiques de tout bord. Les passes deviennent des crises de rire.

@ "Cinquante balles pour la peau" de Éric Le Forestier. Là on est dans du pur noir. Cette nouvelle m'a fait penser à "Rafael, derniers jours" de Gregory Mcdonald. C'est sombre et sans concession.

J'ai assez aimé "Un psychopathe et demi" de Elias Jabre. Ou comment le hasard fait bien les choses quand l'on n'arrive pas à annoncer une séparation.
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Arrêt non demandé

C'est derrière une couverture austère, un titre ascétique, et une étiquette "roman" erronée, qu'Arnaud Modat a caché ses pépites. Force est de constater que la nouvelle peut trouver, elle aussi, ses titres de noblesse et que même une langue éborgnée peut créer la ferveur.



Car notre auteur a bien plus d'une corde à son arc. S'il manie l'ironie comme personne, la verve et la causticité ne lui font pas défaut... Mais c'est dans l'art de la distorsion qu'il excelle, là où tant ont pu échouer. A révéler sans dissimulation nos pensées les plus enfouies, il nous tend, à bout de bras, le reflet fidèle (un tantinet provocant) de notre indigne psyché.

Récréatif, donc, mais pas que, il porte un petit quelque chose de dérangeant, de décalé et d'une fraîcheur inespérée !
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La fée Amphète

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Arnaud Modat possède de l’humour. Décalé, féroce ou tendre ! Dès la première nouvelle le ton est donné. Déjanté et la suite l’est autant ! Derrière ce qui prête à sourire ou à rire, il y a les non-dits, le désespoir, la non communication et la souffrance. Un avertissement pour les âmes sensibles, l’écriture est parfois crue. Mais la sensibilité est bien là. Palpable, à fleur de peau et les situations sont le reflet du cynisme, de la lâcheté de l’âme humaine. Entre poésie, clins d’œil malicieux, (j’ai passé la première semaine à toucher le fond de la piscine dans mon pull bleu marine), l’auteur met à vif ce qui fait mal. Des récits où l’on croise entre autres un tueur d’un genre particulier, des pères de famille scotchés dans leur canapé ou à la buvette, des jeunes hommes ou des adolescents qui découvrent l’amour, un joueur d’échec ou encore une fillette qui se prend pour une fée, …



L’écriture donne une sensation de liberté totale et de fraîcheur !



Des nouvelles qui ne vous lâchent pas ( et qu'on ne lâche pas) et dont je me suis régalée !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Arrêt non demandé

Arrêt non demandé est un très bon livre. Je l'ai attaqué dès que je l'ai reçu et l'ai lu d'une traite en un après-midi.

Ce sont des morceaux de vies choisis parmi les étapes importantes de l'existence et dans l'ordre chronologique: l'enfance, la paternité, les responsabilités du chef de famille, la mort.

Tous ses moments choisis, de vies différentes, ont en commun de montrer le côté sombre de l'existence, les peurs, les doutes, le poids du temps qui passe, tout en apportant de l'espoir voire une certaine morale anti-nombriliste. Arrêtez de vous lamenter, voyez plutôt ce que vous avez! Votre vie est-elle aussi nulle que vous vous complaisez à le croire? NON!

Voilà ce que dit l'auteur. Une sorte d'avertissement, sur lequel fini ce livre: Ne gâchez pas votre temps à vous plaindre et vous morfondre, vivez!

Un thème et une façon de voir les choses auxquels j'adhère particulièrement, mais ce ne sont pas les seules choses qui m'ont fait aimer ce livre. Il est bourré d'humour.

J'en ai fait la lecture à ma grande fille et nous avons beaucoup ri. Elle a particulièrement aimé le chapitre sur l'homme dont le travail consiste à écrire les réponses aux lettres au Père Noël.

Il est difficile de parler de thèmes aussi sombres que la mort et la dépression en faisant rire sans les tourner en ridicule et pourtant, l'auteur y réussit sans problème.

Un livre à lire, sans aucun doute.
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La fée Amphète

J'ai découvert Arnaud Modat au travers de sa nouvelle "Comic Strip" paru chez Story Lab. Un mélange d'humour, de noir. J'ai donc voulu approfondir ma connaissance de cet auteur.

C'est un recueil de nouvelles qui garde principalement le même univers sombre et parfois avec une pointe d'humour qui est souvent noir.

Trois nouvelles ont retenu mon attention sur les onze.

@ "Au pied des grands volcans (éteints). Une relation Père/ Fils, où l'enfant à l'outrage de mal parler à son père, qui est un robot devant sa télévision, et qui utilise le changement de chaîne pour communiquer avec son fils.

@ "Sa Majesté fulgurante", ou comment un joueur d'échec entend ses pièces s'engueuler entre elles.

@ "Western domestique", règlement de compte entre un fils et son père qui ne fait rien de ses journées, à part rester planté dans son canapé.
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La démence sera mon dernier slow

Quelle plaisir de retrouver l’auteur et la ville de Strasbourg pour son dernier recueil de nouvelles.



Des nouvelles, vraiment ? Je me suis posée la question tout au long de ma lecture.



J’ai aimé l’humour et le ton franchement décalé (un fils qui s’appelle Masturbin, un ballon de rugby qui ne redescend jamais du ciel, un plongeur coincé à 5 mètres).



Le livre s’ouvre devant la bibliothèque de Strasbourg et se clôt sur le parvis de la cathédrale.



Dès la première histoire, on est dans le ton du politiquement correct. Un régal !



Bref, si vous souhaitez voir nos concitoyens d’un point de vue neuf, ce livre est pour vous !



L’image que je retiendrai :



Celle de l’adolescent demandant à son père, le colonel de lui passer la moutarde.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-d..
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Arrêt non demandé

Un style, ça se sent généralement très vite, lorsqu’il est affirmé. C’est d’ailleurs peut-être le point commun de toutes les lectures que j’ai tellement appréciées chez cet éditeur : des plumes reconnaissables entre mille. Arnaud Modat est doté, quant à lui, d’une capacité étonnante à manier l’absurde et la noirceur, se jouant des limites du lecteur sans vergogne. On dirait qu’il s’amuse à nous provoquer : « ah bon, ça te fait rire, ça ? Mais c’est sordide, non ? »



Pour ma part je riais assez ouvertement dans le métro, au point de (presque) manquer ma station. Forcément, pour ne pas risquer le même incident le lendemain, j’ai été obligée de finir ce livre dans la journée, vous comprenez. Il est drôle, caustique, cynique, méchant, glauque, tendre aussi par instants, et impossible à lâcher avant la fin. En dépit du fait qu’on ne sache pas très bien ce qu’on lit. Un roman ? Impossible, les personnages changent de prénom à chaque chapitre. Des nouvelles ? Vraisemblablement, mais avec un vrai fil conducteur et un protagoniste masculin quasi identique. Une autofiction protéiforme ? Peut-être, même s’il semblerait que l’auteur s’en sorte mieux que certains de ses personnages.



Donc, c’est une réussite, sur un créneau pourtant pas si simple à défendre, celui de l’anti-héros masculin blanc hétéro si facile à détester, un peu maladroit, largement flemmard, qui se sent mal dans sa vie, loseur même pas spectaculaire dans l’échec, caractérisé par un problème évident avec toute la gent féminine, qui se traduit par des échecs sentimentaux et un machisme de protection assez insupportable. Vous avez sans doute déjà croisé ce type de personnage, qui me semble pousser comme des chardons dans la littérature française contemporaine (peut-être pas que française d’ailleurs). J’ai fugacement pensé lors de ma lecture à des livres qui ne m’avaient pas vraiment emballée, comme Je vais m’y mettre. Sauf que. Cette fois, quelque chose fonctionne, peut-être parce que l’enfant du premier chapitre nous a mis en condition pour accepter d’essayer de comprendre les personnages suivants. Peut-être parce qu’on se reconnaît un peu aussi dans la rébellion du lutin du Père Noël, et qu’on s’est déjà senti vieillir en hésitant à sonner chez des voisins bruyants en pleine nuit. Ou peut-être juste parce que c’est terriblement bien écrit.



Plus sur le blog et interview de l'auteur :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
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Arrêt non demandé

Dans son autoportrait qui clôt ce recueil, Arnaud Modat nous apprend qu'il est "beaucoup moins que la somme de ses personnages." il ajoute "physiquement, je me situe entre Roger Moore et un glissement de terrain. (...) Si j'étais une fleur, je serais bien embêté pour me servir des digicodes, mais sinon, un coquelicot." (p.139/140) Son portrait chinois qui continue sur deux pages est aussi barré que l'ensemble de ses histoires.



- La mer dans le ventre : les joies de la famille et plus particulièrement des fêtes de famille vues par un enfant qui n'hésite pas à digresser, à apporter sa pierre à l'édifice familial en pleine démolition.



- Raoul : Aurore, la femme du narrateur est enceinte et lui absolument pas prêt à être père. En plus, il ne veut plus faire l'amour à Aurore et vont consulter une sexologue.



- Tapage nocturne et neige précoce : le voisin de dessous met sa musique très forte et empêche Henry et Chloé de dormir, Chloé qui doit se lever tôt. Aussi demande-t-elle à Henry d'intervenir, ce qu'il a du mal à faire.



- J'existe (je ne fais que ça) : lorsqu'un gars diplômé ne trouve comme boulot qu'une mission courte consistant à répondre aux lettres envoyées au Père Noël, ses réponses ne sont pas très académiques.



- La dernière nuit du hibou : Cézar Garcia est au bout du rouleau. Avant de se suicider, il appelle tout son carnet d'adresses, même les gens perdus de vue depuis le CE2.



- La fourchette à poisson : un producteur hollywoodien est spécialisé dans les figurants, mais attention, pas n'importe lesquels, les meilleurs. Ceux qui font tellement bien leur boulot qu'on ne les remarque pas.



Attention, ce recueil de six nouvelles plus un autoportrait est hautement fréquentable, voire même indispensable. J'ai ri comme je ris rarement en lisant. D'abord franchement dans les deux premières nouvelles, avec une mention particulière pour Raoul dans laquelle j'ai frôlé le fou rire. Le style, les tournures de phrases, les mots rendent cette histoire irrésistible : "Avant qu'elle ne tombe gravement enceinte, Aurore et moi faisions l'amour chaque lundi soir. Le reste de la semaine, nous nous aimions sans les mains. Ce n'était pas toujours simple. Il m'arrivait de songer à la culbuter en dehors de la fenêtre de tir. Parfois j'avais envie d'une tendresse buccale au beau milieu d'un week-end, par exemple. J'étais même susceptible de bander un mercredi, journée consacrée traditionnellement à la course à pied et à la restitution des documents à la médiathèque." (p.29) Je pourrais la citer toute, tant j'ai aimé cette histoire on ne peut plus banale, la peur de la paternité qui approche, mais tellement délicieusement racontée.



J'existe parle de la difficulté à trouver du travail et de l'obligation de prendre ce qu'on trouve pour payer les factures et La dernière nuit du hibou de la séparation, de la mort, de la dépression. Icelles font état d'un humour noir, très noir, donc très drôle. A chaque fois, Arnaud Modat parle de thèmes banals : la rencontre, la solitude, l'amour, la séparation, la vie de couple, la mort, la famille, mais il le fait avec un angle de vue personnel qui rend les situations décalées, barrées. Toutes ses nouvelles sont excellentes -même si mon petit faible pour Raoul est bien présent, c'est dire qu'elle est encore mieux qu'excellente.



Certains lecteurs ont peur dès qu'on parle de nouvelles, je leur dis, n'ayez crainte, Arnaud Modat vous emmènera dans son monde, vous rirez franchement, parfois jaune mais vous rirez sur des situations que vous avez pu vivre ou vivez ou vivrez. Avec certains écrivains, on peut rire de tout, sans pour autant rester léger, Arnaud Modat pose de bonnes questions, y répond parfois mais laisse chacun libre d'y apporter ses propres réponses.
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Arrêt non demandé

Un roman construit sur plusieurs histoires qui font défiler les âges de la vie, voici ce que nous propose ce jeune auteur. Le regard d’un enfant sur un apéro d’été qui tourne mal, le voisin bruyant qu’il faut calmer, les angoisses sexuelles d’un futur père, l’intérimaire chargé de répondre aux lettres adressées au Père Noël, le gars au bout du rouleau et la Grande Faucheuse… Une construction originale, un style très personnel et beaucoup d’humour grinçant. Un premier roman réjouissant !
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Arrêt non demandé

En voilà encore une bien belle découverte que cet « Arrêt non demandé » d’Arnaud Modat. Bien qu’il soit qualifié de roman, nous avons affaire à un recueil de six nouvelles. La nouvelle est un genre littéraire trop peu publié en France (contrairement aux Etats-Unis par exemple) et je trouve cela bien dommage car c’est tout un art de créer en si peu de pages un univers avec une chute marquante.



Avec ses six nouvelles, Arnaud Modat nous embarque dans une rédaction d’un garçon de huit ans qui assiste à des scènes violentes de conflits familiaux, dans l’aventure de la grossesse vue du père, dans les conflits de voisinage, dans la lettre du faux père Noël complètement allumé pour Joan, cinq ans, trois mois (et demi !), dans une nuit où César Garcia rencontre la Mort herself et enfin dans un enterrement d’un artiste de complément à L.A.



J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur bien trash et hilarant pour évoquer des sujets sérieux, graves comme la précarité de l’emploi, les conflits de voisinage ou de famille, les différences sociales, les idées suicidaires, la violence, le bouleversement des vies à travers les expériences du couple et de la grossesse. Arnaud Modat a véritablement le sens de la formule qui fait mouche dans cette constellation de textes qui sont autant de fragments de vies désenchantées et cyniques, comme le monde sait l’être. La dérision et l’humour de l’auteur se retrouvent aussi dans l’autobiographie (l’auteur serait physiquement entre Roger Moore et un glissement de terrain) et les remerciements (il remercie pêle-mêle des personnes mais aussi Pôle Emploi, Kelly Service, le Vatican ou encore YouPorn).



Un très plaisant moment de lecture. Personnellement, j’ai une préférence pour la nouvelle La dernière nuit du hibou : le texte est plus sombre et on oscille entre le mythe, le fantastique voire le conte philosophique.



Je recommande.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Comic strip

Tout d'abord merci à babelio et leur masses critiques, et aux éditions Intervalles pour cette charmante découverte.



Tout d'abord une aparté, je ne m'étais jamais approché des web nouvelles, tout simplement parce que je n'aime pas lire derrière un pc mais bien installer avec du papier dans les mains, et je félicite les éditeurs pour cette idées, et pour 5 euros avoir une nouvelle qui peut permettre à des auteurs totalement inconnu de sortir au grand jour, et de pouvoir se faire reconnaitre par le grand public, et au public de connaitre une expérience littéraire sortant des sentiers battus. Donc rien que pour ça chapeau bas.



Sinon vis à vis du livre à proprement parler. Une très bonne surprise.

Bon il se lit très vite, 50 pages à se format c'est un peu moins d'une heure. L'histoire hors norme, le rire est punis par la loi, plus de prostitué du sexe, mais de l'humour, plus de syphilis mais du cynisme.... heu surprenant mais très agréable à lire et drôle à ça façon.



Un style littéraire, simple drôle, grinçant, enfin très plaisant et qui mérite de sortir des sentier battu, et d'encourager cette auteur à sortir au grand public.

Bon après pour cette histoire en soit 50 pages sont amplement suffisante mais mérite d'être lu. Reste à voir si 5 euros pour 1/2 heure de lecture sont pas légèrement exagérer, après c'est pas moi qui vais me plaindre vu la gratuité du geste.

Encore merci pour cette découverte, et pour ceux qui veulent découvrir un nouveau genre n'hésiter pas.



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L'intégrale One Shot #1

J'avais découvert la collection One Shot avec Comic Strip, je me suis donc laissé tenter par ce coffret... et ne l'ai pas regretté ! L'ambiance des histoires est tendue mais très addictive. On les lit les unes après les autres avec beaucoup de plaisir ! De plus la qualité littéraire est au rendez-vous.
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L'intégrale One Shot #1

J'ai trouvé ce recueil très original. En effet, le format des polars est court sur le mode de la nouvelle. L'écriture est de grande qualité et les situations originales. Chaque nouvelle se lit d'une traite, on a envie de lire la suite tant les personnages et les histoires sont uniques. Bref, des thrillers au format et au ton originaux dans lesquels on se plonge avec plaisir.

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L'intégrale One Shot #1

Des nouvelles addictives qui se lisent d’une traite. Malgré leur taille réduite, des atmosphères inquiétantes se distinguent. On est happé par l'intrigue et le suspense dès les premiers mots.

J'ai particulièrement aimé Un psychopathe et demi, pour le suspense incroyable et l'effroi qu'il communique. Le lecteur est presque impliqué dans l'histoire et mis en face de sa propre noirceur. Il en est de même dans La gaîté démente du poulet triomphant, un texte qui étonne, des événements qui prennent par surprise et sidèrent.

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Arrêt non demandé

Trouvé à la bibliothèque, épinglé comme étant un coup de coeur bibliothécaire, je me suis emparée de ce livre publié par le même éditeur que "Les vérités provisoires" d'Arnaud Dudek que j'avais lu juste avant et bien apprécié.



Avec ce recueil de nouvelles, impossible de piquer du nez ! Des sujets inattendus, des bons mots, parfois un peu choquants. Je n'ai pas apprécié toutes les nouvelles de façon égale, certaines m'ont même assez déplu (la première par exemple, a failli me faire arrêter ma lecture). Mais j'ai été tellement enthousiasmée par certaines autres que je conseille vivement la lecture de ce livre !



Des situations du quotidien avec des personnages qui ne se comportent pas comme on aurait pu s'y attendre, s'expriment sans mâcher leurs mots : un savoureux cocktail, ascendant Molotov ! La joie de vivre n'émane pas spécialement de ces nouvelles, c'est le moins qu'on puisse dire... Les personnages sont assez souvent déprimés, pour ne pas dire dépressifs avec des tendances suicidaires assez prononcées parfois. Au bout du rouleau, on se demande comment cela va bien pouvoir finir et comment l'histoire va être racontée car l'auteur a un vrai talent narratif !



J'ai été touchée par l'histoire du père de famille qui a du mal à trouver des raisons de se lever le matin et qui retrouve goût à la vie, une petite étincelle d'espoir, en allant sonner chez son voisin du dessous qui met la musique trop fort...



J'ai été fascinée par l'histoire cet homme qui veut en finir, qui connaît tous les bénévoles de la ligne d'écoute destinée aux suicidaires, et dont l'histoire se termine de façon totalement inattendue !



L'homme qui travaille à la rédaction de réponses aux courriers envoyés au Père Noël m'a moins convaincue même si j'ai apprécié la mise en situation, une belle trouvaille.



Et alors ma favorite est sans conteste la dernière nouvelle, histoire de finir en apothéose ! Quelle excellente idée de mettre les figurants à l'honneur, un en particulier.



En fin de compte, j'ai ressenti des émotions assez variées à la lecture de ces nouvelles, un peu d'effroi, de la surprise, de l'empathie, j'ai souri et même parfois ri... Je suis presque conquise, à quelques détails près, et demande à en voir (lire) davantage !
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