Il est judicieux pour une femme d’apprendre le silence, lui disait-elle toujours. Une femme aura beau ne posséder aucune connaissance, elle saura au moins se taire. » (P. 12)
Le ton est posé…seuls ont droit à la parole, les hommes et une femme, un vieille femme qui dirige de main de maître tout son petit monde.
Et qui surtout fera tout pour écarter Noriko sa petite fille de huit ans…une petite fille dont elle a honte…Une tache qui dénote dans ce Japon pure race, un Japon qui était inspiré, alors par les mêmes « valeurs » que son allié nazi…dont le roman ne parle pas toutefois.
La maman de la gamine ne voulait pas non plus se charger de ce fardeau, elle s’en est débarrassée en abandonnant la petite sur le pas de la porte de ses beaux-parents…C’est un occupant, un Noir Américain qui est fautif… Depuis bien longtemps il est parti, en laissant cette trace indélébile de son passage et de son aventure avec cette « putain », comme le dit la grand-mère .
«Je sais qu’il y a eu une guerre avant ma naissance…quand j’étais petite. Je sais….que c’est en partie pour cette raison que je suis comme ça. J’ai un lien avec cette guerre. Mais je suis une gentille fille en général. » dira la petite
Indélébile ? Non car la grand-mère fait tout pour blanchir la peau de la gamine et lisser ces cheveux qui lui font honte…Avez-vous vu des japonais frisés?
Alors la gamine doit prendre des bains d’eau de Javel, sa peau est frotté à la pierre-ponce et tous les moyens sont bons pour défriser ses cheveux. La grand-mère quant à elle va séquestrer la gamine, cette honte pour sa famille, au grenier. Là, les livres et un coin de jardin aperçu en grimpant vers une lucarne vont la distraire.
La Famille, avec un grand F est quant à elle une famille honorable, puisque de lignée impériale ! Mais qui n’hésite pas, un temps, à envisager l’entrée de la gamine en maison de passe. Aux grands maux les grands remèdes !
Jusqu’à présent, Nori, la gamine est cachée et vit au grenier! Mais, elle a oublié d’être bête! Elle a « des yeux étonnants, d’une couleur chaude, claire, pleine de vie, d’une couleur d’ambre rare au Japon ». des « yeux pétillants, qui, trahissent la moindre de ses pensées. »
Nori va parvenir à quitter ce grenier, sans pour autant obtenir une once d’amour de cette grand-mère. En quittant ce grenier, elle découvre un gamin, Akira-sama, son demi-frère, musicien violoniste…..Akira-sama… devient plus qu’un frère, un complice ! Un gamin qui fera tout pour l’aider, pour lui donner une passion : le violon…une passion dont elle fera sa vie. Une passion qui lui donnera un nom. Un nom d’artiste internationalement reconnue : « Le violon c’est presque comme un oiseau, lui dit-il. Si tu appuies trop fort, tu étouffes le son. Mais si tu relâches un peu trop, il te file entre les doigts. La clé, c’est l’équilibre. » (P. 97)
Mais ce n’est que le début d’une histoire de famille, histoire qui nous permet d’approcher, pas suffisamment à mon goût la grande Histoire du Japon, ses relations internationales, sa politique, la vie de ses habitants. J’aurais aimé bien mieux encore connaître leur vie, leur environnement….Sortir du logement de cette famille.
Je suis donc resté en partie sur ma faim…l’alternance de chapitres captivants, et d’autres qui semblent ne pas apporter d’éléments nouveaux, un peu longuets, parfois, m’ont parfois presque ennuyé….
Mes états d’âme du moment, indépendants de cette lecture n’y sont pas étrangers sans doute
Un grand merci à Babelio et à Masse critique pour cette découverte… à relire avec d’autres états d’âme personnels
Lien :
https://mesbelleslectures.co..