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Critiques de August Derleth (30)
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L'ombre venue de l'espace

Ce recueil n'est probablement pas ce que l'on a publié de meilleur sous le nom de Lovecraft, pas le pire non plus !



Il s'agit en fait de textes complétés par Derleth, car laissés inachevés ou fragmentaires par le maître.



Ces nouvelles, n'ont donc pas la profondeur vertigineuse qui pousse si fréquemment les protagonistes à la démence, et l'horreur n'a pas toujours cette dimension cosmique chère à Lovecraft.



Nous sommes plus en présence de textes typiques de l'esprit "pulps", souvent conclus par une chute, plus ou moins prévisible, hélas.





Ceci dit, d'un point de vue personnel, ce livre a une valeur particulière pour moi, puisqu'il est un des tous premiers livres que j'ai acheté, (en 1983).



Je le conserve car, il reste malgré ses faiblesses, à mes yeux, le départ d'une passion pour la littérature fantastique.

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L'amulette tibétaine

Sir Hilary James craint de perdre la raison ?

Il est étreint par la peur de voir apparaître l'ombre du gibet ?

Une vieille malédiction le menace.

Il est le dernier descendant de sa famille ...

Luke Adam a enterré le corps d'un oncle au pied des vignes sauvages qui bornent son domaine ...

Un étudiant en médecine a croisé, à la porte du laboratoire, un petit homme au visage terreux, vêtu à l'ancienne d'une longue redingote noire, d'un cache-col et d'un chapeau en poil de castor ...

Ce recueil d'une quinzaine de nouvelles fantastiques s'annonçait plein de promesses !

La préface ... où François Truchaud souhaite une bonne lecture, semblait confirmer cette première impression.

Malheureusement cette lecture est rendue difficile par une mise en page lourde et tassée.

Le style de l'écriture est long et verbeux, sans posséder toutefois les jolies tournures qui en auraient fait un bel ouvrage.

Le meuble est massif mais n'est orné d'aucune arabesque.

De plus une sourde et persistante impression de déjà vu, de déjà lu accompagne l'ensemble de la lecture, d'une nouvelle à l'autre.

Le frisson promis dans la découverte de cette anthologie se dissipe très vite dans un morne ennui.

Et l'ouvrage finit par être survolé sans plaisir ...
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Légendes du mythe de Cthulhu

D'après plusieurs de mes amis, les écrits d'Howard Lovecraft et le mythe de Cthulhu figurent parmi les classiques de la culture nerd. Cela fait des années qu'ils m'en parlent et voilà que je suis tombée sur ce livre chez un bouquiniste le mois dernier.

Aux côtés de L'appel de Cthulhu et de L'habitué des ténèbres, de Lovecraft, August Delerth a réuni des nouvelles d'autres auteurs qui sont venus étoffer le mythe des Grands Anciens. Ce recueil date de 1968 et certaines des nouvelles de Lovecraft avaient déjà quarante ans !

Nous sommes là dans le domaine du fantastique. L'ambiance m'a rappelé Edgar Allan Poe. Cela frise parfois l'horreur et le lugubre, on y parle de magie noire, de sacrifices humains, de puissances malfaisantes... Cela intrigue, cela angoisse, mais le tout reste largement lisible, même pour moi qui n'ai jamais pu finir le horla tant je me sentais oppressée par le récit de ce pauvre Maupassant ! Néanmoins, cette lecture ne me laissera pas un souvenir impérissable. Seulement, maintenant, je saurai de quoi parlent mes copains geek quand ils évoqueront certaines légendes.



Challenge XXème siècle 2021
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Huit histoires de Cthulhu

Une anthologie de nouvelles qui exploite le mythe des grands anciens de Lovecraft et son représentant le plus connu : Cthulhu.



Ah ! Ctulhu ! Une des plus grandes créations de Lovecraft duquel plusieurs auteurs s'inspirent pour en tirer des histoires frissonnantes. L'horreur palpable nous entoure et nous fait frémir.



Plusieurs des auteurs sont des correspondants et des amis de Lovecraft, d'autres ont repris le flambeau comme Brian Lumley.



Pour les amateurs de fantastique, dont je suis.

Une réussite.
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Le masque de Cthulhu

Ce recueil regroupe 6 nouvelles, écrites par Lovecraft mais achevées par August Derleth, considéré comme le meilleur, ou du moins dont le style fut le plus proche de celui du maître, parmi ses "héritiers". Il fut en tous cas l'éxécuteur testamentaire de Lovecraft et en cette qualité, et grâce à cela, il nous est parvenu pas mal d'écrits de Lovecraft qui seraient tombés dans l'oubli.

Si j'ai mis une note plutôt moyenne à ce recueil, c'est parce que je lui trouve certes des qualités mais également des lourdeurs. Qualité des histoires proposées qui permettent de continuer à faire vivre le mythe et à l'enrichir. Les ajouts et développements personnels de l'auteur amènent une profondeur certaine qui permettent de poursuivre l'expérience Lovecraft, mais avec le style de Derleth. La différence de style se fait d'ailleurs cruellement sentir. Derleth ne possède pas le talent de Lovecraft, son écriture ne contient pas son pouvoir évocateur, poétique et sombre si spécifique. Non qu'elle soit mauvaise, loin de là, mais il lui manque clairement les clés qui, chez Lovecraft, provoque l'épouvante, l'horreur ou la terreur.

De plus, August Derleth place sans cesse les mêmes références, que ce soit dans le rappel des noms des Grands Anciens, de leurs lieux d'emprisonnement, du nom de leurs serviteurs, ou de la fameuse invocation qui nous rappelle que le Grand Cthulhu attend son heure en rêvant dans sa fameuse cité. Il ne va pas plus loin que la simple citation, se contentant d'une redite insupportable et fastidieuse d'éléments que Lovecraft avait déjà bien ressassé, là où ils auraient mérités un approfondissement, un développement. tant qu'à poursuivre l'expérience, autant y aller franchement! Mais force est de constater qu'il préfère la répétition inutile à la nouveauté.

Il est difficile d'évaluer la part de chaque auteur dans l'écriture de ces 6 nouvelles, même le style si particulier de Lovecraft ne transparaît clairement pas.

Seule la dernière nouvelle intitulée "les sceau de R'lyeh" sort légèrement du lot en apportant une avancée nouvelle dans la connaissance du mythe, et promettant ainsi de forts intéressants développements. je me permet même d'espérer une suite directe à celle ci tant la conclusion le laisse penser.
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L'amulette tibétaine

Souvent cantonné au simple rang d’imitateur variablement inspiré de Lovecraft, Derleth est aujourd’hui davantage respecté pour son acharnement à éditer des textes peu connus (via Arkham House) que pour ses propres écrits. L’AMULETTE TIBETAINE constitue donc l’occasion pour le lecteur de découvrir des récits ayant peu à voir avec Lovecraft mais qui reprennent les thématiques classiques de l’épouvante rétro.

L’auteur explore ainsi les thèmes de la malédiction, des zombies (« Ils ressusciteront »), des mains maléfiques (« la main de gloire »), de l’écriture automatique teintée de hantise (« L’obsession de McGovern »), des fantômes revanchards (« le retour de Sarah »),…Des thèmes classiques mais bien traités.

Derleth se tourne parfois vers un fantastique plus feutré, une certaine épouvante « tranquille » non dénué de poésie et de tendresse pour les « créatures de la nuit ». On citera, dans ce domaine et en particulier, « le petit garçon perdu » avec son jeune fantôme revenant (oups !) à l’école ou encore « Mademoiselle Esperon » dans laquelle la sorcellerie et les poupées vaudous viennent en aide à un enfant martyrisé par sa belle- mère. Ou même « la couverture à damier » et sa chambre hantée dans laquelle se glisse le soir un jeune spectre pressé de se recroqueviller sous la couverture du titre.

La plupart des nouvelles sont efficaces et courtes, témoignant d’une époque où l’écrivain allait droit à l’essentiel, une approche très pulp qui ne s’embarrasse pas du superflu mais dégraisse à l’extrême le récit jusqu’à n’en garder qu’un squelette d’éléments signifiants. Peu de développement, de background ou de fioritures stylistiques mais l’envie de brosser une situation étrange en une dizaine de pages avant de conclure par une chute plus ou moins inspirée. Dans ce registre, la dernière histoire, « Diner de têtes », apparait comme un petit modèle de concision saupoudré d’un humour noir féroce qui culmine dans une chute en une ligne à la simplicité digne des meilleurs E.C. Comics.

Une seule nouvelle, la plus longue (30 pages) se réfère explicitement à Lovecraft : « La chambre aux volets clos » sorte de suite à « L’abomination de Dunwich ». Ecrite en 1959, elle constitue un exemple honnête mais peu original de récit « à la manière de ». Derleth y reprend les conventions de Lovecraft pour en tirer une intrigue correcte à la progression cependant linéaire et à la chute trop attendue pour pleinement convaincre. Une lecteur néanmoins plus agréable que la vision de la médiocre adaptation qui en fut tirée dans les sixties sous le titre « La malédiction des Whateley ».

Dans l’ensemble ce recueil solide propose des nouvelles de bonne tenue et sans texte réellement faibles. Voici donc une bonne découverte et une occasion d’explorer les récits non liés au Mythe rédigés par un écrivain encore peu connu chez nous à l’exception de ses pastiches lovecraftiens ou à la façon de Conan Doyle.


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L'ombre venue de l'espace

Ce recueil de nouvelles issus de l'univers de Lovecraft, toutes écrites pour partie par lui, et ré écrites par Derleth, m'a beaucoup plus convaincu que celui intitulé "le masque de Cthulhu", pour plusieurs raisons.

D'abord il m'a semblé que le style de Derleth s'était amélioré, se confondant presque avec celui de Lovecraft au point de différencier les deux avec difficultés. Sans doute August Derleth, avec le temps et l'expérience, réussit il mieux à recréer le style de Lovecraft. Quelques passages manquent cruellement de profondeur ou d'évocation mais ce n'est pas aussi important que dans "le masque de Cthulhu". Ainsi je me suis laissé porter et prendre par les 7 nouvelles ici présentées, avec un réel plaisir, partagé entre la frustration positive et la découverte de l'authenticité d'un auteur. Après tout, pour apprécier le style certes moins puissant de Derleth, faut il parvenir à se détacher de celui de Lovecraft...!

Les nouvelles sont intéressantes chacunes à leur manière, certaines s'inscrivant directement dans la mythologie, d'autres ni faisant que minces références ou allusions. D'autres ne font que référence à l'univers de Lovecraft que par les émotions qu'elles suscitent. La très courte nouvelle intitulée "La lampe d'Alhazred", faisant directement référence au présumé auteur du Necronomicon, autobiographique, m'est apparu très dispensable alors que "le jour à Wentworth" ou "la fenêtre à pignon", bien qu'éloignées du mythe, apportent une richesse évidente à l'ensemble.

La dernière nouvelle, qui donne son titre à ce recueil, en est le point culminant puisque je la place aux côté des "montagnes hallucinées", tant les révélations qui y sont faites vont plus loin que les simples allusions, indications, informations ou répétitions, qui apparaissent bien trop souvent dans l'oeuvre de Lovecraft sans apporter de réel avancement. Les éclaircissements apportés ( il n'est pas possible de savoir si Derleth a tout inventé ou seulement développé à partir de notes de Lovecraft) proposent un élargissement concret de la mythologie. L'auteur en développe des pans entiers, levant le voile sur de nombreuses interrogations, et se permet même le luxe d'établir le lien entre les événements importants relatés dans les nouvelles les plus prolifiques de Lovecraft.

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L'amulette tibétaine

15 nouvelles rédigées entre 1932 et 1964, la grande majorité datant des années 30 et ayant été publiée dans des pulps tels que le mythique Weird Tales, ayant révélé entres autres Robert E. Howard et H.P. Lovecraft.

Lovecraft, justement, parlons en, puisque le nom d'August Derleth y est constamment associé. Si celui-ci à beaucoup oeuvré afin de faire connaître l'oeuvre du maître de Providence après sa mort en 1937 via sa maison d'édition Arkham House, il n'en reste pas moins une figure controversée en particulier pour avoir réinterprété à sa façon le Mythe de Cthulhu via de nombreuses réécritures et autres prolongements.

Ici, pour une fois, seul son nom orne la couverture de ce joli recueil édité par les défuntes éditions NéO et les nouvelles qu'il contient sont entièrement signées de sa plume, sans références à Lovecraft (sauf La Chambre aux volets clos, censée faire suite à L'Abomination de Dunwich), laissant entrevoir un univers macabre, avec fantômes et autres revenants, mais non pas dénué d'une certaine poésie voire de tendresse.



1 - le Tertre du gibet (1932)

2 - Vignes sauvages (1934)

3 - Ils ressusciteront (1936)

4 - le Retour de Sarah (1936)

5 - La Main de gloire (1937)

6 - le Vent de la rivière (1937)

7 - L'Obsession de McGovern (1937)

8 - Trois messieurs vêtus de noir (1938)

9 - Tourbillons de neige (1939)

10 - L'Amulette tibétaine (1941)

11 - le Petit garçon perdu (1957)

12 - La Chambre aux volets clos (1959)

13 - Mademoiselle Esperson (1962)

14 - La Couverture à damier (1964)

15 - Dîner de têtes (1939)
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Le masque de Cthulhu

Moins poétique, moins onirique que Lovecraft, le style de Derleth s’avère plus simple, plus direct, davantage dans l’esprit du « pulp » et ses récits sont également plus classiques, avec une construction traditionnelle terminée par une chute plus ou moins surprenante et horrible. Nous sommes vraiment dans le Weird Tales et les revues similaires, pour le pire et le meilleur (on se reportera d’ailleurs aux excellentes anthologies de Jacques Sadoul sur ces magazines mythiques de l’âge d’or). A vrai dire les histoires de Derleth se ressemblent toutes et il vaut mieux picorer dans les recueils que les lire d’une traite pour éviter l’indigestion. L’idéal est probablement de lire une ou deux nouvelles entre deux romans, en guise d’aimable récréation. Car on y aligne les mêmes litanies de citations, les mêmes références à des tas de grimoires obscures, les mêmes déités qui cherchent à recouvrir leur pouvoir sur l’humanité. Ces passages se retrouvent, quasiment inchangés, d’une nouvelle à l’autre, donnant l’impression que Derleth tire à la ligne ou cherche à coller à Lovecraft mais sans apporter beaucoup de nouveauté au mythe. Pourtant ces récits s’avèrent dans l’ensemble agréables, ils sont rythmés, plus faciles d’accès que ceux du maître et recourent souvent au dialogue pour faire avancer les intrigues. Bref, « ça se lit bien », sans doute pas avec un enthousiasme excessif mais généralement sans ennui.

La première nouvelle, « Le retour d’Hastur », constitue un des ajouts d’August Derleth à la mythologie lovecraftienne. Précédemment mentionné par Ambrose Bierce, Robert Chambers et HPL lui-même, Hastur se voit défini ici comme le demi-frère et rival de Cthulhu. Ce long récit établit les bases du « révisionnisme » de Derleth, ce-dernier imaginant un panthéon de « dieux » qui s’affrontent pour la suprématie de la Terre. Il unifie ainsi « le mythe » et lui donne davantage de cohérence, notamment en « annexant » des textes provenant d’autres écrivains dans le but louable de lui conférer une portée plus universelle. Dans ses récits, Derleth fait également souvent référence à Lovecraft lui-même (soit nommément soit en parlant d’un « auteur de récits fantastiques »), considéré non pas comme un écrivain de l’imaginaire mais comme un initié ayant, dans ses nouvelles, décrit un monde réel dissimulé aux profanes. Si l’auteur s’oppose au matérialisme athée développé par Lovecraft, « Le retour d’Hastur » reste un récit très réussi et efficace, peut-être un des meilleurs de Derleth. Créature de l’air, Hastur, « celui qui ne peut être nommé », affronte le tentaculaire Cthulhu, monstre aquatique. La rébellion de ces divinités cosmiques a été transposée par la suite dans le christianisme sous la forme du récit de la révolte des anges à l’encontre de Dieu nous apprend également Derleth. Une autre constance de son « révisionnisme », nettement plus marqué par le christianisme.

Les quatre récits suivants (« Les engoulevents de la colline », « quelque chose en bois », « le pacte des Sandwin » et « La maison dans la vallée ») sont similaires : de plaisants récits fantastiques dans lesquels se multiplient les références aux événements évoqués par Lovecraft et les classiques cultes innommables perpétués par les adorateurs de Cthulhu. Relativement prévisibles et souffrant parfois de lenteurs consécutives aux trop nombreuses citations et clins d’œil plaqués sur les récits, ils n’en demeurent pas moins globalement plaisants.

Le dernier récit, « le sceau de R’lyeh » s’avère plus original tout en partant des prémices habituelles : un homme hérite de la maison de son oncle, lequel (refrain archi connu) s’intéresse aux créatures légendaires, possède une vaste bibliothèque « interdite » et se demande ce qui s’est réellement passé à Innsmouth en 1928. La construction se montre efficace et s’achemine vers une conclusion prévisible mais à la logique implacable. On soupçonne le récit d’avoir d’ailleurs grandement influencé l’excellent long-métrage « Dagon » de Stuart Gordon tant sa progression s’avère similaire et ce jusqu’à une conclusion identique.

Au final, Derleth ne démérite pas avec ce recueil qui satisfera les amateurs de Cthulhu. A l’époque certains ont fait la fine bouche mais devant tout ce qui a été publié comme âneries « inspirées par Lovecraft » les hommages respectueux ici rassemblés acquièrent une saveur nostalgique bien réelle.


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L'ombre venue de l'espace

Ce recueil reprend une série de textes écrits par August Derleth afin de prolonger l’univers de Lovecraft. C’est, en effet, en partie grâce à Derleth, loué soit-il, que le reclus de Providence connait aujourd’hui la célébrité et n’a pas sombré dans l’oubli qui a englouti la plupart de ses contemporains ayant œuvré pour Weird Tales et autres magasine « pulp ». Derleth a ainsi retrouvé de nombreuses esquisses plus ou moins complètes sur lesquelles il a brodé avec plus ou moins de réussite. Il a transformé le panthéon de Lovecraft en imaginant le champ de bataille cosmique des Anciens Dieux. Il a aussi inventé de nombreux nouveaux grimoires maléfiques à ranger aux côtés du Necronomicon, développant une véritable bibliothèque de l’étrange ensuite largement reprise par les continuateurs du mythe. Tous ces éléments, souvent seulement cités chez Lovecraft, ont ainsi pris de plus en plus d’ampleur avec Derleth et les autres disciples lovecraftien au point qu’ils paraissent aujourd’hui indissociables des histoires « dans le style de Lovecraft ».

De plus, Derleth reprend le style de Lovecraft, avec un souci de mimétisme rendant difficile de déterminer ce qui appartient au maitre et ce qui relève de son épigone. Le style se montre donc volontairement ampoulé, un brin daté, avec une multiplication d’adjectifs et d’adverbes qui surchargent les phrases. Tout y est « répugnant », « obscène », « abominable », « indicible », etc. On peut se gausser de ces hyperboles ou trouver qu’elles traduisent la folie dans laquelle sombrent les protagonistes de ces récits, pour la plupart racontés à la première personne et à la construction similaire.

La première histoire, « Le survivant », s’avère plaisante et efficace en dépit d’une chute aujourd’hui éculée. « Le jour à Wentworth » est tout aussi réussie, plus typiquement « pulp » : ce récit horrifique à base de mort sorti de sa tombe et de sorcellerie aurait très bien pu être illustré à la manière des « Tales from the crypt ». Plus conventionnel, plus banal, « L’héritage Peabody » traite de sorcellerie, de sacrifices d’enfants, etc. Classique, définitivement « pulp » mais plutôt plaisant. « La lampe d’Alhazred », court récit en forme de mise en abîme, présente un écrivain d’horreur nommé Ward Phillips qui, par l’intermédiaire d’une vieille lampe à huile, découvre un monde parallèle. Une idée similaire est développée dans « La fenêtre à pignons » qui fonctionne de belle manière en dépit d’une construction très convenue et d’une chute attendue. « L’ancêtre » constitue, pour sa part, une curiosité : Lovecraft avait rédigé un résumé du roman « The Dark chamber » de Leonard Cline, publié en 1927 et qu’il tenait en haute estime. Retrouvant ces notes, Derleth pensa qu’il s’agissait du plan d’une nouvelle inédite et rédigea ce texte, encore une fois très classique mais efficace jusqu’à sa conclusion prévisible. La dernière nouvelle, « L’ombre venue de l’espace » se montre ambitieuse : Derleth y développe (et trahit) la mythologie de son maître à penser en la teintant de christianisme, imaginant la terre comme un champ de bataille pour deux races extra-terrestres, l’une bienveillante, l’autre redoutable. On peut tiquer devant cette interprétation manichéenne du mythe mais aussi apprécier que, pour une fois, Derleth apporte une vision plus personnelle et moins empruntée à ses récits.

Les continuateurs de Lovecraft sont nombreux, à l’image des successeurs de Robert E. Howard ou Conan Doyle. Si nombreux, aujourd’hui, que leurs récits éclipsent complètement, du moins par la quantité, les authentiques nouvelles de Lovecraft. Il y a évidemment du bon et du moins bon (voire du très mauvais) dans ces continuations. Dans ce style de pastiche L’OMBRE VENUE DE L’ESPACE est loin d’être inintéressant et, dans l’ensemble, les histoires sont réussies et capturent bien l’esprit du maître.

D’agréables « à la manière de… » pour les nostalgiques.


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La Maison de Curwen Street

La Maison de Curwen Street (ou le Manuscrit d’Andrew Phelan) (1944, in BouquinsT3) d’August Derleth est un texte post lovecraftien de facture classique, mais plutôt plaisant à lire. Le jeune Andrew Phelan répond à une petite annonce du Dr Shrewsbury d’Arkham qui cherche un assistant pour l’aider dans ses recherches. Le Docteur est un érudit en philosophie, sciences occultes et mythologie et a commis Approche des structures mythiques des derniers primitifs en relation avec le Texte de R’Lyeh. Un texte complexe dont Phelan ne saisit pas le sens.

Son origine marine ne prête pas à controverse, car chaque description de Cthulhu se rapporte, directement ou indirectement, aux océans ; cela est aussi vrai pour telle manifestation supposée de Cthulhu que pour les récits des actions de ses adeptes. On ne peut être certain de la véracité de la légende de l’Atlantide ; cependant des ressemblances superficielles apparaissent que l’on ne peut écarter. Les centres d’activité que l’on peut localiser par la disposition de cercles concentriques sur divers planisphères sembleraient être au nombre de huit : 1) le Pacifique Sud avec approximativement pour centre Ponape dans les Carolines ; 2) l’Atlantique, au large de la côte des Etats-Unis, dont le centre se trouve au large d’Innsmouth, Massachusetts : 3) les eaux souterraines du Pérou, centré sur l’ancienne citadelle des Incas, Machupichu ; 4) le nord de l’Afrique et la bordure méditerranéenne, avec pour centre les alentours de l’oasis saharienne d’El Nigro ; 5) le Canada septentrional, centré au nord de Medecine Hat ; 6) l’Atlantique avec pour centre les Açores ; 7) la partie méridionale des Etats-Unis, y compris les îles, centré quelque part dans le golfe du Mexique ; 8) l’Asie du sud-est, dont le centre se trouve dans la zone désertique du Koweït (?) que l’on pense proche d’une cité ensevelie (Irem, la cité des colonnes ?).

Shrewsbury lui explique alors qu’il recherche certains pans de l’existence inconnus mais pressentis par des savants comme Einstein, Schrödinger ou l’écrivain Lovecraft.



L’érudit commence par recevoir un marin, le señor Fernandez, qui lui fait part d’une étrange découverte dans la région du Machupicchu : une grotte avec un lac et une créature monstrueuse qui sort de flots au son d’une musique jouée par des fifres : Cthulhu. Mais l’entretien est interrompu et le savant doit demander au marin de s’enfuir, suite à l’arrivée d’une parodie humaine sentant le poisson et recherchant le visiteur.

La suite se devine aisément. A l’aide d’une drogue contenue dans un breuvage à base d’hydromel – dont il a trouvé la recette lors d’un voyage sur Celaneo -, Shrewsbury est capable de briser les barrières de l’espace et du temps et emmènera son assistant à la recherche de la créature maudite afin de l’éliminer.



Les livres maudits sont activement sollicités pour préparer l’expédition, et notamment Le Culte des Goules, Les Manuscrits Pnakotiques, Le Liber Evorus, Les Unauspreclichen Kulten, Le Texte de R’Lyeh et bien sûr Le Necronomicon. Phelan recopie pour son patron l’extrait suivant :

Ubbo-Sathla est cette source inoubliée d'où vinrent ceux qui osèrent s'opposer aux Anciens Dieux qui régnaient depuis Bételgeuse, les Grands Anciens qui combattirent les Anciens Dieux ; et ces Grands Anciens étaient instruits par Azathoth, le dieu aveugle et idiot, et par Yog-Sothoth qui est Tout-En-Un et Un-En-Tout et pour qui les limites du temps et de l'espace n'existent pas et dont les aspects sur terre sont 'Umr-At-Tawil et les Anciens. Les Grands Anciens rêvent depuis toujours de ce temps à venir quand ils régneront à nouveau sur la Terre et sur tout cet Univers dont elle fait partie... Le Grand Cthulhu se lèvera de R'lyeh ; Hastur, Celui Qu'On Ne Doit Pas Nommer, reviendra de la sombre étoile qui est proche d'Aldébaran dans les Hyades ; Nyarlathotep mugira à jamais dans l'obscurité qui est son domaine ; Shub-Niggurath, le Bouc Noir aux Mille Chevreaux se multipliera encore et encore et recevra soumission de tous les satyres, nymphes et lutins des bois ainsi que du Petit Peuple ; Lloigor, Zhar et Ithaqua chevaucheront les espaces parmi les étoiles et ennobliront ceux qui les servent, les Tcho-Tcho ; Cthugha exercera son pouvoir sur Fomalhaut : Tsathoggua viendra de N'kai... Ils attendent depuis toujours aux Portails, car le temps se rapproche, l'heure est bientôt venue, tandis que les Anciens Dieux reposent, rêvant, ignorant qu'il y a ceux qui connaissent les envoûtements qui ont servi aux Anciens Dieux contre les Grands Anciens, et apprendront comment les rompre, alors que déjà ils savent ordonner aux servants qui attendent au-delà des portes du Dehors.

Le savant, pour compléter ses recherches, envoie ensuite son assistant à l’Université de Miskatonic, pour recopier la page 177 du livre de l’Arabe :

L’armure contre les sorciers et démons, contre Ceux du fond, les Dhols, les Voormis, les Tcho-Tcho, l’Abominable Mi-Go, les Shoggoth, les Ghast, les Valusiens et tous ces gens et êtres qui servant les Grands Anciens et leur descendance se trouve dans l’étoile à cinq branches gravée dans la pierre mise de l’antique Mnar, moins puissante contre les Grands Anciens eux-mêmes. Celui qui possède la pierre se trouvera à même de commander tous les êtres qui rampent, nagent, glissent, marchent ou volent, même la vers la source d’où on ne peut revenir. En Yhe comme en la grande R’lyeh, en Y’ha-Nthlei comme en Yoth, en Yuggoth comme en Zothique, en N’kai comme en K’n-yan, en Kadath comme dans la Lande Froide comme en Lac de Hali, en Carcosa comme en Ib, il gardera son pouvoir ; pourtant, de même que les étoiles s’affaiblissent et deviennent froides, de même que les soleils meurent et les espaces entre les étoiles deviennent plus vastes, ainsi s’affaiblit le pouvoir de toute chose – celui de la pierre à l’étoile aux cinq branches comme les envoûtements lancés contre les Anciens Dieux, et un temps viendra , de même qu’un temps était, ou il sera démontré que

N’est pas mort ce qui dort à jamais

Et au long des siècles peut mourir même la mort.



Phelan met ensuite en ordre, avant le départ, les notes du savant pour son second ouvrage, Cthulhu dans le Necronomicon :

L’homme d’une intelligence supérieure ne parvient jamais à admettre que d’inconcevables créatures mythiques puissent survivre encore de nos jours et, bien que cela ne semble pas du tout impossible, il est manifeste que les croyances sont centrées sur des êtres qui, pour la plupart, sont coexistants à toute temporalité et à toute spatialité. …… Bien plus, les propriétés extra-dimensionnelles ouvrent de plus larges horizons que les lois dimensionnelles de nos sciences. En niant ces faits, on nie également la possibilité de rechercher et de refermer systématiquement les ouvertures de cette frontière ; en effet, il a été démontré à plusieurs reprises que les Grands Anciens ne peuvent revenir sans être appelés par les mignons qui sont toujours prêts à les servir ici-bas comme dans les autres étoiles et planètes. Je renvoie les sceptiques aux événements qui se sont déroulés au Récif du Diable, au large d’Innsmouth, et j’attire leur attention sur l’étonnante survivance de ces batraciens que l’on peut rencontrer en des lieus écartés non loin d’Innsmouth et de Newburyport ; je les renvoie également au récit à peine déguisé qu’en a fait le regretté H.P. Lovecraft. Il faut aussi se référer à lui pour l’étude de certains rapprochements – une comparaison entre Ithaqua, le Vent Errant des anciens mythes et le Wendigo des Indiens des forêts septentrionales ; entre le Dévoreur, le dieu de la Guerre des Quechua-Ayars, et le mythique Cthulhu – pour ne mentionner que les deux dont nous devons nous préoccuper et auxquels j’ai quelque peu réfléchi. Les similitudes sont presqu’immédiatement évidentes.

Par ce refus persistant de certains aspects manifestes de ce qui se trouve au-delà de l’exploration scientifique, de ce que nous définissons aujourd’hui comme étant la science, les sceptiques rendent impossible ou presqu’impossible l’exploitation de l’animosité que l’on sait régner parmi les êtres maléfiques et inférieurs qui pourraient à nouveau régenter le cours des planètes et qui ne sont unis que dans l’incessante guerre menée contre les Anciens Dieux invincibles qui doivent se réveiller d’ici peu et renouveler les charmes qui enchainaient cette race démoniaque et qui déclinèrent comme déclinèrent les éternités depuis leur emprisonnement initial. Ils voudraient croire à la possibilité d’aggraver la tension existant entre ces partisans de Cthulhu tels que ces batraciens, Ceux des profondeurs, qui habitent la Cité aux mille colonnes, Y’ha-Nthlei, ancrée au plus profond de l’Atlantique au large du port en ruines d’Innsmouth, ainsi que R’lyeh l’engloutie, et les voyageurs interplanétaires aux ailes de chauve-souris qui sont mi-hommes, mi- bêtes et servent le demi-frère de Cthulhu, Celui qui ne peut être Nommé, Hastur, l’Indicible, de dresser les uns contre les autres les peuples amorphes qui servent Nyarlathotep, le fou sans visage et la Chèvre Noire des Forêts, Shub-Niggurath, et les Créatures Ignées de Cthugha au sein desquelles couve l’éternelle rivalité qui pourra se changer en folie dévastatrice. Laissez les serviteurs secourir quelque cerveau illuminé pour que les précurseurs de Cthulhu puissent être repoussés par ces êtres aériens qui servent Hastur et Lloigor ; laissez les mignons de Cthugha détruire les repères cachés dans les entrailles de la Terre où demeure Nyarlathotep et Shub-Niggurath en compagnie de leurs hideux descendants. La connaissance est pouvoir, mais la connaissance est également folie, et ce n’est pas aux faibles de prendre les armes contre ces êtres infernaux. Comme Lovecraft l’a écrit : « l’homme doit se préparer à accepter l’idée du cosmos comme celle de sa propre place dans le tourbillon écumant du temps dont la simple évocation est paralysante ».



Le final sera apocalyptique comme il se doit, une bonne charge de dynamite détruisant la grotte de Cthulhu. Shrewbury partira sur Celaeno grâce à sa drogue magique dont il laissera un flacon à Phelan au cas où ce dernier aimerait le rejoindre. Quant à Cthulhu, il se « restructure » rapidement !



Livres imaginaires



Approche des structures mythiques des derniers primitifs en relation avec le Texte de R’Lyeh, Dr Shrewsbury

Cthulhu dans le Neconomicon, id

Fragmenrs de Celaeno



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Le masque de Cthulhu

A vrai dire j'avais un vaque souvenir d'avoir lu une nouvelle de HP LOVECRAFT, et j'ai découvert avec A DELERTH, qui reprends des écrtts de son maître, tout l'univers fanstamagorique de démons et de créatures diaboliques, vous baissez la lumiére, vous vous fondez sous les couvertures, la nuit tombe et ce genre de lectures vous entraîne immédiatement dans cet univers sombre et inquiétant...c'était tout le talent de cet écrivain qui connut le succés aprés sa mort...
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Histoires d'occultisme - Anthologie

Le titre "occultisme" laisse une impression de secrets et de mystères un peu trompeur. Plus factuellement, c'est une compilation générale de nouvelles fantastiques où le surnaturel est apporté par des humains (et, dans un cas, un chat) qui pratiquent la magie.



Beaucoup de variations sur le thème de l'enchantement, pour tuer ou pour séduire, et finalement ça va assez vite sur le côté compréhension de l'univers en général et théories occultes. Je l'ai un peu regretté. Peut-être parce que si les auteurs expliquaient trop, cela tournerait en fantasy plutôt qu'en fantastique...



Il y en avait quand même des très bonnes. J'ai beaucoup aimé "L'elixir de longue vie" de Balzac (et personne ne m'avait jamais dit que c'était une réécriture de Dom Juan), la fin est terriblement frappante. Sinon, "Le château de Leixlip" de Maturin était un peu décousue mais écrivait les fées d'une façon qui me plait, et j'ai aussi aimé "Un bonbon pour une bonne petite" de Bloch, qui a un esprit très moderne et factuel et presque fantasy urbaine, pour le coup. Dans celles que j'avais déjà lues, j'adore "Le Miroir d'encre", mais j'aime tout ce que fait Borges.



Ceci dit, elles avaient toutes de bonnes idées, et ont été choisies pour cela en premier : pour offrir un large panorama et plusieurs variations du thème choisi.

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Le masque de Cthulhu

c'est un roman que j'ai lu en étant très jeune il y a une vingtaine d'année , alors que je lisais tous ce qui me passait par la main ! je me rappelle seulement qu'il s'agissait d'un château hanté . J'ai retrouvé le roman l'année passé , avec des traces de ma lecture , dates et mots soulignés , ce fut comme des retrouvailles , la relecture m'a plus éclairée , une demeure hantée , des esprits et un étrange métamorphose du cadavre !
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Le masque de Cthulhu

Les six nouvelles sont vraiment géniales, intéressantes, et même s'ils parlent tout le temps des mêmes livres, cela permet de faire un lien entre elles, et des autres livres de Lovecraft. Chaque histoire avait un rapport avec Innsmouth ou Arkam, il faut donc mieux avoir lu quelques uns des autres livres avant de lire celui ci, mais je le conseille vraiment pour l'originalité, et cela permet d'en savoir un peu plus sur Cthulhu, qui est au centre de toutes les histoires.
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L'Habitant de l'Ombre

Bonne nouvelle ou l'auteur commence à s'emparer et à s'éloigner du monde Lovecraftien
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Histoires d'outre-monde - Anthologie

Dans le domaine du roman, ou de la nouvelle fantastique, l’un des thèmes prédominants est bien celui du fantôme. Pour autant, il ne faut pas croire que tous les textes se ressemblent.



En effet, si l’horreur en est le ressort principal, l’épouvante et la frayeur sont également de mise, ainsi que l’insolite, la magie et parfois un brin d’humour saupoudre le tout.



Dans ce recueil composé et traduit par Jacques Papy, nous retrouvons toutes ces facettes dans des textes rédigés principalement par des Américains. Seul Leslie Pole Hartley est britannique. Ceci n’est pas étonnant sachant que l’esprit anglo-saxon accepte, recherche même, les situations d’origine fantastique tandis que les Français, cartésiens dans l’âme, rejettent cet aspect même si en province principalement les histoires de sorcellerie font florès.



Peu de romanciers ou nouvellistes de l’hexagone ont abordé le fantastique alors qu’Outre-manche et Outre-Atlantique ceci fait partie d’une certaine culture. Rappelons-nous Alice au pays des Merveilles, Peter Pan, et bien d’autres romans devenus cultes, voire classiques. Mais on aurait tort de dénigrer la littérature fantastique française avec des auteurs tels que Maurice Renard, Guy de Maupassant et quelques autres, mais ils ne sont pas légion. Alexandre Dumas et Erckmann-Chatrian ont semé leurs petites graines, qui ont poussé bon an mal an, sans faire de véritables émules. Et encore, Alexandre Dumas s’est surtout inspiré de contes, légendes et récits germaniques comme dans le volume Contes et légendes de grands chemins.



Ce recueil date de 1966, depuis la résurgence d’intérêt envers notamment Jean Ray ou encore Claude Seignolle a permis aux auteurs français de s’immiscer dans ce domaine littéraire, tel Brice Tarvel ou Pierre Pevel. Mais pour les auteurs émergeant, il s’agit surtout d’explorer l’Heroïc-Fantasy avec dragons à la clé que de véritables histoires de fantômes.







Donc, dans le recueil Histoires d’outre-monde, nous retrouvons sans surprise des maîtres de l’horreur et du fantastique mais également des auteurs moins connus dont la seule production réside la plupart du temps en quelques nouvelles. Il n’est donc pas étonnant de retrouver en tête d’affiche par le nombre de nouvelles le nom de H.P. Lovecraft et de son continuateur attitré, dépositaire des manuscrits inachevés et quelque peu fondé de pouvoir, August Derleth. D’ailleurs les textes cosignés Lovecraft et Derleth sont à créditer du seul Derleth.



Mais l’on retrouvera avec plaisir les noms de Robert Bloch, spécialiste du roman d’horreur dont le plus connu est bien évidemment Psychose, David H. Keller, un auteur peu prolifique mais intéressant comme le confirme le succès de son ouvrage Le désert des spectres publié au Fleuve Noir dans la collection Angoisse. Mais il ne faut pas confondre David H. Keller avec Dominique H. Keller, un pseudonyme de François Richard qui fut directeur de collection aux mêmes éditions Fleuve Noir.



Si une petite part est affectée aux grands anciens, des précurseurs, comme Nathaniel Hawthorne et Ambrose Bierce, nombreux sont ceux qui ne sont connus que des amateurs pour quelques nouvelles publiées dans des revues ou des anthologies.



Le décor de ces nouvelles, c’est le monde rural des Etats-Unis, mais parfois le lecteur est invité à se rendre dans des régions propices au retour des fantômes. La Prusse et ses forêts noires, ses châteaux médiévaux comme dans Le Camée de Carl Jacobi. Ce qui n’est guère étonnant puisque l’auteur est lui-même d’origine allemande. Tout comme son personnage principal qui se présente comme américain de naissance mais de descendance allemande. Désirant se rendre à Schlossberg, lors d’un voyage d’agrément, il prend une chambre dans une auberge isolée. Un homme est assis seul à une table et il est intrigué par sa vêture, un habit qui était à la mode dans cette région deux cents ans auparavant. Les deux hommes commencent à converser, l’homme narre une aventure qui s’est déroulée deux siècles auparavant et qui a un rapport avec la bague du voyageur.



Mais les décors exotiques ne sont pas exclus et naturellement l’Orient mystérieux s’invite dans ces nouvelles. Par un chemin détourné comme dans Le coffre des Indes de Joseph Payne Brennan mais aussi dans Scarabées de Robert Bloch dont la genèse de l’histoire se déroule en Egypte. Pour Dîner de têtes, August Derleth place le décor de sa nouvelle dans une possession britannique, probablement en Afrique, avec un sorcier qui collectionne les têtes séchées qui sont suspendues à des poteaux. Ni homme ni bête de Henry S. Whitehead, référence est faite entre autres au livres des Mille et une nuits.



Un petit tour d’horizon rapidement effectué qui se conclue par une citation :



Fort heureusement, l’inspecteur chargé de l’affaire était d’une intelligence au dessus de la moyenne : il n’eut pas recours au passage à tabac et n’essaya pas d’obtenir des aveux écrits.



David H. Keller : La Morte







Et je terminerai en vous livrant un petit conseil : méfiez-vous des engoulevents !







1 - Jacques PAPY : Préface.



2 - Joseph Payne BRENNAN : Le Coffre des Indes (The Calamander chest).



3 - Joseph Payne BRENNAN : L'Herbe du diable (Canavan's back yard).



4 - David H. KELLER : La Morte (The Dead Woman).



5 - August DERLETH : L'Échéance (Wentworth's Day).



6 - August DERLETH : La Chambre secrète (The Peabody Heritage).



7 - August DERLETH : Vignes sauvages (Wild Grapes).



8 - Carl JACOBI : Le Camée (The Coach on the Ring).



9 - August DERLETH : Le Tertre du Gibet (The Shadow on the Sky).



10 - John B. L. GOODWIN : Comme une froide pierre… (Stone still, stone cold).



11 - Leslie Poles HARTLEY : Les pieds devant (Feet Foremost)..



12 - Leslie Poles HARTLEY : Le cotillon (The cotillon).



13 - Robert E. HOWARD : Coup double (The Man on the Ground)



14 - David H. KELLER : La Bride magique (The Bridle).



15 - Henry S. WHITEHEAD : Ni homme ni bête (The Chadbourne Episode).



16 - Carl JACOBI : Celaeno (The Face in the Wind).



17 - Robert BLOCH : "Irma la douce" (Sweets to the Sweet).



18 - August DERLETH : Dîner de têtes (Logoda's Head).



19 - Robert BLOCH : Scarabées (Beetles).



20 - Nathaniel HAWTHORNE : Plumet (Feathertop).



21 - Ambrose BIERCE : Le Fantôme d'Elizabeth Mary (The Widower Turmore).



22 - Ambrose BIERCE : La Cité des disparus (The City of the Gone Away / The Gone Away: A Tale of Medical Science and Commercial Thrift).






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le Fantôme du lac

Dix nouvelles dans lesquelles l'auteur aborde le fantastique en demi-teinte, grisaille quotidienne et une sorte de familiarité avec le monde de l'au-delà. Parmi ces 10 nouvelles, "Monsieur Georges" et "Alannah" sortent un peu du lot par leur délicatesse.
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Le masque de Cthulhu

Comme beaucoup d’oeuvre signé H.P. Lovecraft, Le masque de Cthulhu n’est en fait pas du tout écrit par le bonhomme. Inspiré de ses écrits c’est sûr, et peut-être qu’une partie vient de lui, mais il est majoritairement l’oeuvre d’Auguste Derleth…

Et le bonhomme à beau singer le style de Lovecraft, il peine à en sortir des choses vraiment intéressantes. C’est simple ici : lire une ou 6 des nouvelles proposés revient plus ou moins au même. En effet, en plus des personnages qui se croisent constamment (comme pour donner de la consistance à un livre qui en manque singulièrement), l’histoire est plus ou moins toujours la même et revient sur les ambitions du grand dieu marin Cthulhu. Plus de 230 pages pour ça, ça fait un peu beaucoup d’autant qu’à force de coller au plus prés possible du maître, Derleth ne fait que le citer constamment.

Tout n’est pas à jeter pour autant et les premiers pas de ce recueil sont entraînant mais on finit par se lasser et se poser la question de l’intérêt de la chose. Une maison, des bruits, des disparitions curieuses, Lovecraft, c’est quand même bien plus que ça et c’est ici réduit à une équation facile et prévisible. On s’en passerait…
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L'ombre venue de l'espace

L’ombre venue de l’espace fait partie des nouvelles de Lovecraft qui ont été réécrites d’aprés ses notes par Auguste Derleth. La qualité est bien moindre mais cette fois, le résultat est cependant tout a fait honorable…

On retrouve ici 7 nouvelles, dont une qui est une version condensé d’un roman qu’aimait Lovecraft, et que Derleth a pris pour une nouvelle originale. Étonnant mais cela prouve à quel point la différence entre les œuvres pures et celles largement reprise ne sont pas du même niveau. Cependant, on trouve ici quelques nouvelles s’inscrivant parfaitement dans la mythologie créée par l’auteur, et d’autres qui s’en détachent assez tout en restant gardant un petit contact avec, comme on peut s’y attendre.

Le soucis de ce livre est cependant mentionné dés sa préface : En essayant de recréer le style de Lovecraft tout en restant fidèle à ses notes, Derleth a parfois du mal à faire un choix. Et ça donne des histoires un peu bancales et pas mal de répétitions. Ce qui ne nuit pas trop cette fois à ces histoires courtes voyant Les grands anciens régner en maîtres…
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