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Critiques de Aurélia Ringard (32)
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Jour bleu

« Venir dans cette gare est une étrange idée. Je ne peux pas décrire la puissance de cet élan qui me porte jusqu'à toi. Comment te dire ce qui résonne dans mes temps ? J'aimerais trouver une phrase, juste une, même minuscule, et contraindre mon langage à nommer ce qu'il ne sait pas, quel événement intense a eu lieu depuis que nos peaux se sont effleurées, cette sensation qui a m'a l'air de durer pour toujours. Il a suffi d'un clin d'oeil à la dérobée. Il a suffi de la douceur de tes mains, de ta bouche pleine de sagesse et d'histories extraordinaires, pour que, trois mois plus tard, je me souvienne passionnément de ta présence.

(...) Ce matin, j'ai couru dans les rues de Paris, mon pull instable sur les épaules et des démangeaisons dans les jambes. J'ai couru sans m'arrêter, ne gardant rien en réserve. La fraîcheur couvrait mon visage d'un froid vivifiant, j'ai respiré chaque odeur, la ville était belle, j'ai ralenti, l'air de rien, je l'ai regardée autrement, c'était bon signe. J'ai tout observé : le ciel, le sol et puis les autres, et je suis entrée dans cette gare avec mon désir comme bagage et du feu dans les mains. J'ai pensé : il n'y a rien de plus urgent que d'aller vers toi, d'aller vers plus loin. Le reste du monde m'est devenu illisible. »



La narratrice, trentenaire mystérieuse et solitaire, a rendez-vous, gare de Lyon, avec un homme rencontré trois mois auparavant lors d’un vernissage et qu’elle n’a pas revu depuis. Un coup de foudre, nous dit-elle. Elle est arrivée très en avance et attend cet homme. Très rapidement, avec peu de moyens spectaculaires, juste par la force des mots, Aurélia Ringard parvient à instaurer un quasi suspense qui pousse le lecteur vers le dénouement : l'homme viendra-t-il ? existe-t-il seulement ? l’histoire amoureuse est-elle réelle ou la narratrice juste érotomane ? On ne le saura que dans les dernières pages, très belles, très justes.



Mais avant, il y a l’attente. Occasion pour la jeune femme de se transformer en machine à observer  , « en captation permanente », à l’affût du moindre signe de vie. La Gare de Lyon est décrite comme un personnage à part entière, peuplée d’êtres en mouvement. Occasion surtout de revisiter son passé.



En fait, plus qu’un roman sur le désir et la rencontre amoureuse, Jour bleu est un roman sur le temps. Il s’étire, s’allonge, s’accélère, revient en arrière, se projette. Le temps de l’inventaire d’une vie, d’une vie qui basculera peut-être après la rencontre. La mémoire s’emballe et c’est avec une évidente fluidité que ce sont les aller-retours temporels, avec une porosité passé / présent bien installée qui relie des chapelets de moments. Même si je suis peu portée vers les romans très introspectifs aux intrigues peu épaisses, j’ai été bercée tout durant le récit par la qualité de l’écriture de cette primo-romancière, les phrases courtes, ciselées, élégantes, traduisent parfaitement le bouillonnement intérieur de la narratrice et le flux de ses émois.



Lu dans le cadre de la sélection des 68 Premières fois #11
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Jour bleu

Gare de Lyon. Elle attend le train de 13h17, assise à une table de restaurant. Autour d’elle, la foule déambule ou s’arrête, offrant des bribes d’existences qui resteront secrètes. Cette passivité qui guette la ramène à d’autres trains, d’autres gares, d’autres séparations ou retrouvailles. L’anonymat se dissipe parfois le temps d‘un sourire échangé ou d’une connivence rêvée, égrenant les minutes qui la rapprochent de ce rendez-vous tant espéré, et que le soupçon d’incertitude pimente d’une angoisse latente.



Peu adepte des récits introspectifs, j’ai cependant été immédiatement happée par cette écriture qui dit si bien l’universalité de nos ressentis. L’on se reconnait dans chaque paragraphe, dans l’enfance évoquée, dans les souvenirs parfois incertains. On se prend à attendre aussi cet homme croisé trois mois plutôt et qui n’a laissé qu’un horaire de train sur un bout de papier. Sera-t-il présent ? Comblera -t-il l’attente et la promesse d’un partage futur?



Les champs/contre-champs qui alternent dans le monologue de la narratrice et une mise à distance du personnage qui devient l’observée, donnent un rythme et du relief au texte, comme le fait l’alternance du présent et du passé.





Très beau premier roman, à l’écriture envoutante, à lire et même relire.





186 pages Frison-Roche 15 juin 2021

68 premières fois 2022
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Jour bleu

Le train en provenance d'Annecy entrera en gare sur le quai numéro...

Combien de fois avons-nous entendu cette phrase lors d’une attente d’un train en gare ? Quelles sont les nombreuses sensations que nous avons ressenties lorsque celui-ci était le nôtre ?



Dans le premier roman d'Aurélia Ringard nous accompagnons une jeune femme qui attend l'arrivée en gare de Lyon d'un homme rencontré quelques mois plus tôt et dont elle n'a pas eu de nouvelles depuis. 



Des milliers d’interrogations se bousculent dans sa tête… Est-ce que celui-ci a bien conservé son billet?  Est-ce qu'il se souviendra d'elle? Sera-t-il content de la retrouver?



Pendant son attente, la jeune femme s'attarde sur les voyageurs qu’elle croise qui lui rappelleront d'anciens souvenirs...occasion pour nous aussi de nous évader et de partir dans nos réflexions.



Cet ouvrage est une véritable invitation au voyage que ce soit en prenant un billet de train pour une destination inconnue ou de manière spirituelle. J'ai trouvé le récit vivant et dès les premières pages je me suis retrouvée en gare de Lyon pressée de découvrir si l'être tant attendu serait au rendez-vous... Merci pour cet aparté immersif qui m’a poussé à la rêverie et au voyage le temps de sa lecture...
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Jour bleu

Je t’attendrai à la gare



Dans un premier roman qui fait la part belle à l’introspection, Aurélia Ringard imagine les heures qui séparent une jeune femme de l’arrivée de son amoureux à la Gare de Lyon. Une attente riche de souvenirs et d’espoirs.



«C’est le grand jour. Le jour sans filet. L’ultime partie. J'ai le sentiment de la jouer serré, mais pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs. Je me dis même que je pourrais rester ici toute ma vie. Je ne suis qu’une ombre en transit, pourtant. J'aime les gares, j'aime les trains et je viens te voir. Je glisse à fleur du temps, des choses, des autres et de moi-même, et je laisse l'imagination faire sa part. Je fais semblant de narguer les heures, mais je me sens parfois désarçonnée. Une douleur tenue. J’ai la trouille, quoi. J’étouffe si je fais semblant. Cela fait trois mois que nous nous sommes rencontrés. Cela fait trois mois que nous ne nous sommes pas vus. Trois mois, c'est mille ans, trois mois, c’est jamais.» Pour la narratrice, qui attend l’homme qu’elle aime à la Gare de Lyon, le temps a soudain pris une densité très particulière.

Elle a d’abord observé les voyageurs, essayé d’imaginer leur quotidien, un travail qui les stresse, l’impatience qui les gagne, un groupe d’étudiants partant en vacances. Face à cette ruche qui bourdonne, à ce concentré de vies qui ne font que passer, elle choisit de se poser, de prendre son temps. Elle commande un café au Train bleu et sort son carnet de notes, se remémore sa rencontre avec celui qu’elle attend, le photographe qui «traque les dernières terres vierges». Comme lui, elle aime la liberté absolue, celle qu’il parvient si bien à rendre dans ses clichés: «ses photos tout en nuances de couleurs parlent de l’ennui et de l’ailleurs, de vivre maintenant et de fuir l'ordinaire, de tout ce qui n'a pas de sens et qui peut mener au chaos.»

Les trains et les voyageurs lui rappellent son enfance, après le divorce de ses parents, quand il fallait se rendre à la gare pour rejoindre son père pour le week-end, quand les adieux étaient déchirants, quand le voyage était mêlé d’appréhension. Oui, il lui aura fallu du temps pour apprivoiser ses peurs, aidée en cela par une boulimie de lectures. Car comme le lui écrira quelques années plus tard Christian Bobin «Lire, c’est toujours venir en aide à quelqu'un. Soi-même, les autres ou tous ces fantômes qui nous sont chers et sans lesquels notre vie paraîtrait moins réelle.»

Lire, mais aussi écrire, se rapprocher de sa vérité. «Je gratte mes souvenirs comme on écorche la roche lors de fouilles archéologiques. Tout me revient dans une accélération impossible à maîtriser. À quel âge cesse-t-on de s’interroger sur le sens de sa venue au monde? Je voudrais en sortir quelque chose qui ressemble à quelque chose. Comme on distille un parfum, en recueillir le meilleur.»

Une mission qu’Aurélia Ringard accomplit avec beaucoup de sensibilité pour nous offrir un premier roman où la quête existentielle se teinte de nostalgie, ou l’espoir fou se heurte à la peur d’un rendez-vous manqué. Et si la vie est un rêve, alors pourquoi s’empêcherait-on de rêver?




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Jour bleu

Un premier roman qui nous emmène au café du Train bleu à la gare de Lyon. Une femme a rendez-vous avec un homme qu'elle n'a pas vu depuis trois mois. Elle arrive en avance. Elle connaît l'horaire de son train. Son esprit va divagué. Elle va rêvasser et ses souvenirs vont remonter à la surface. Les descriptions s'enchaînent.

Les voyageurs évoquent ses voyages avec son frère pour rejoindre leur père suite au divorce de leurs parents. Un pan de vie nous est dévoilé au fur à mesure que l'on avance dans ce roman. Elle sort son carnet et observe les gens. Elle aime écrire et lire dans les cafés. Le temps passe et les tranches de vie défilent.

Dans ce monologue, l'auteure nous livre sa sensibilité et la délicatesse de son écriture. C'est à de vrais scènes de théâtre que l'on assiste dans ce huis-clos.

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Jour bleu

****



Chloé est seule à une table du café Le train bleu de la Gare de Lyon. Elle espère retrouver l’homme qu’elle a croisé trois mois plus tôt. Ils n’ont partagé qu’une seule soirée mais elle a remplie toutes ses nuits, ses jours. Elle est venue très en avance et elle se laisse porter par ce qui l’entoure, prêtant des histoires aux visages qu’elle croise. Elle revient aussi sur des souvenirs, ceux qui l’ont fait grandir, ceux qui ont été douloureux, ceux qui lui réchauffe encore aujourd’hui le cœur…



Le premier roman d’Aurélia Ringard est rempli de douceur, de nostalgie, et de jolis mots.



Assise à sa table, Chloé regarde le monde et elle nous fait cadeau de ses souvenirs d’enfance. Avec tout l’amour qu’elle porte à ce passé, elle revoit les quais de gare, les yeux embués, les cœurs qui se serrent. Mais l’attente des jours à venir lui rappelle aussi tous ces instants précieux entre le rire de sa mère et les attentions de son père. Qu’il s’agisse d’un air sur lequel elle a dansé, ou d’un bol de chocolat qu’elle a dégusté, cette jeune femme se perd dans ses pensées.



J’ai trouvé qu’à travers la très belle écriture d’Aurélia Ringard se dégage une grande sensibilité, une tendresse particulière, pour ces jours d’enfance et pour ceux qui les font vivre. Un frère, une mère, un père… Ces êtres chers qui nous accompagnent sur notre chemin, tout en suivant le leur, parfois chaotique…



Cet attachement à sa famille résonne comme en écho à l’amour naissant. Une rencontre qu’on n’attendait pas, ou plus. Ce cœur qui bat et les pulsations qui redonnent l’envie d’avancer, la force de continuer et l’énergie d’espérer…



Merci une fois de plus aux 68 premières fois pour cette douce découverte…
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Jour bleu

"On ne parle pas assez de tout ce qu'il se passe dans les corps lorsqu'on rencontre quelqu'un, lorsqu'on le rencontre vraiment. On ne dit pas assez tout ce qu'il y a d'étourdissant, d'entier, d'immense."



Ils se sont rencontrés le temps d'une soirée,  à un vernissage, une seule fois.

Elle est médecin, elle a décidé de changer de vie. Elle est à la croisée des chemins.

Il est photographe et doit partir pour un reportage. Il lui a donné rendez-vous à son retour trois mois plus tard à la gare de Lyon.

Le jour dit, elle est très en avance et s'installe au mythique Train bleu pour le temps délicieux de l'attente. Elle écrit. Elle observe les gens qui vont et viennent autour d'elle. Elle imagine leurs vies et part dans une rêverie mélancolique qui la projette jusque dans son enfance. Enfant du divorce ( " Il n'y a pas d'évidence plus déchirante que d'être,  dans l'enfance,  le témoin impuissant d'un tel délitement."), elle a l'impression d'avoir passé sa vie dans les gares, les trains. Que le photographe lui ait donné rendez-vous dans une gare est troublant pour elle,  son passé et son avenir se sont donné rendez-vous.



C'est un très beau roman intimiste, porté par une plume de grande qualité, fine, précise. Il nous fait partager avec tendresse quelques heures de la vie d'une femme, à un moment de sa vie où elle a conscience d'être peut-être à un tournant, qu'elle espère de toutes ses forces tout en gardant une espèce de lucidité émouvante. Elle passe de l'observation fine et bienveillante des gens qui l'entourent à une introspection mélancolique avec une grâce désarmante et attachante.

Pour différentes raisons toutes personnelles, j'ai lu ce roman de façon hachée, ce qui aurait pu fausser mon ressenti. Or chaque fois que je le reprenais, je retombais aussitôt sous le charme  de ce monologue singulier. Un premier roman très réussi, une plume à suivre !
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Jour bleu

J'adore cette nouvelle collection de chez Frison roche. Les couvertures y sont très réussies et les histoires sensibles. Chez le même éditeur, j'ai déjà lu Cafés crème de Charles Lancar que j'ai également beaucoup aimé. Ici, nous sommes encore une fois dans un café, mais gare de Lyon, à attendre auprès d'une femme l'heure de son rendez-vous. Celui qui l'a invitée à venir l'attendre ne sait pas ce que signifie pour elle les trains et les gares. le rendez-vous a été pris trois mois plus tôt, lors d'une soirée pendant laquelle ce photographe et la jeune-femme se sont plus. Trois mois d'attente. Elle est venue un peu plus tôt, très en avance, et elle attend dans ce café tout en repassant pour nous le film de ses souvenirs. le présent, les clients du café, les passants, lui font revivre plein de moments précieux, parfois douloureux, surtout ceux passés à voyager entre son père et sa mère, couple divorcé. A l'époque, cette séparation n'était pas encore très répandue, alors voyager en train ressemblait à afficher sa stigmatisation. La jeune femme est en plein changement, en pleine reconversion. Beaucoup de choses ont eu lieu pendant ces trois mois. Et si le photographe ne venait pas ? Elle a ouvert son carnet sur la petite table où s'enchainent les consommations, sous l'oeil intéressé du serveur. Et elle écrit, sans relâche, pour conjurer le sort peut-être et capter l'instant… Aurélie Ringard nous offre dans son premier roman un très beau moment poétique qui parle de la magie des rencontres, de la beauté de l'attente, mais aussi de cette force qui devrait tout le temps nous pousser à cueillir l'imprévu, car s'y niche sans doute tout ce qui fait le sel de notre vie. Elle a créé ici un personnage qui, malgré ses souvenirs, forte de l'amour qui en reste, a su embrasser l'instant.
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Jour bleu

Voici un premier roman tout doux.

Celui d’Aurélia Ringard aux éditions Frison Roche / Belleslettres.



📖 𝗖𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗮 𝗿𝗲𝗻𝗱𝗲𝘇-𝘃𝗼𝘂𝘀.

𝗔𝘃𝗲𝗰 𝘂𝗻 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲, 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘀𝘁𝗶𝗻, 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗴𝗿𝗼𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗮𝘂 𝗰𝗼𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗴𝗮𝗿𝗲.

Elle a trois heures d’avance. Elle voulait prendre le temps. 
Du temps pour elle, pour saisir l’instant.

Le rendez-vous a été pris trois mois plus tôt, avec cet homme qu’elle n’a vu qu’une fois.

Il est photographe, il saisi le vide, c’est original.

Elle, est médecin et s’apprête à changer de vie.

Depuis le vernissage, lieu de leur unique rencontre, silence radio.

𝘝𝘪𝘦𝘯𝘥𝘳𝘢-𝘵-𝘪𝘭 ? 𝘌𝘴𝘵-𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘶𝘪 𝘢𝘶𝘴𝘴𝘪 𝘢 𝘳𝘦𝘴𝘴𝘦𝘯𝘵𝘪 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘢𝘭𝘤𝘩𝘪𝘮𝘪𝘦 ?

Elle occupe un table au café « Le Train Bleu » et elle observe les clients, les familles, les personnes pressées…

Elle se perd dans ses rêveries. Elle tente d’imaginer leur vie.



Le rendez-vous est fixé ici, à la gare de Lyon.

Lieu de départ et d’arrivée de nouvelles histoires.

Les gares elle connait bien, elle a prit des trains toute son enfance.

Des scènes, elle en a vécue dans ses wagons et des paysages, elle en a vu défiler.



𝗔𝘂𝗿𝗲́𝗹𝗶𝗮 𝗥𝗶𝗻𝗴𝗮𝗿𝗱, 𝗮̀ 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝘁𝗿𝗲̀𝘀 𝗶𝗻𝘁𝗶𝗺𝗲, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱𝘂 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁. Des ravages que peut procurer l’attente vers l’inconnu, mais aussi de la beauté de cet instant.



Cette femme, nous parle de son enfance, de ses rêves, de sa vie.

Mais cette histoire, c’est surtout celle d’une femme qui rêve d’être aimée.

Elle est là, à la croisée des chemins, dans l’attente de cet homme qui ne viendra peut-être jamais.

On a envie d’y croire pour elle.

Et puis la plume ! 𝗟’𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘁𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗼𝘂𝗰𝗲 𝗾𝘂’𝗼𝗻 𝗱𝗶𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗾𝘂’𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗰𝗵𝘂𝗰𝗵𝗼𝘁𝗲́𝗲.



Malgré quelques longueurs, j’ai apprécié cette lecture découverte grâce aux "68 premieres fois".
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Jour bleu

C'est l'histoire d'une femme qui a rendez-vous avec un homme à la gare de Lyon à Paris. Ce rendez-vous a été fixé 3 mois auparavant, lors de leur 1ère et unique rencontre.

La femme arrive des heures en avance, s'installe dans le train bleu, célèbre restaurant de la gare. Ce dernier ainsi que le hall de la gare deviennent à travers les personnages rencontrés, une boîte à souvenirs.



Ce roman est écrit de façon narrative par 2 personnes différentes. Les chapitres alternent d'un côté avec le point de vue de la femme et de l'autre un point de vue totalement extérieur.

Personnellement, j'ai été un peu déstabilisé au début de ma lecture. Je n'ai pas cerné que ce sont 2 narrateurs différents qui écrivaient l'histoire. Une fois compris, la lecture était plus fluide.

Malgré une belle écriture et une belle histoire, je n'ai pas réussi à m'accrocher au personnage principal qui, au vu des souvenirs remontés, n'a pas eu une vie facile. Cette femme a vécu des moments douloureux.

Par contre, j'ai été touché par la fin.

Une lecture mitigée pour ma part mais je comprends que cette histoire ait pu en toucher d'autres.
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Jour bleu

Elle, dans ce café attendant l’amour en devenir, attendant l’indicible et l’impalpable. Assisse, elle observe, elle se souvient. De son enfance, de son adolescence, de ses rêves, de ses peurs, de ces trains qu’elle a pris de nombreuses fois, de ses voyages, de ses aspirations, de son frère, de sa mère, de son père. Une douce parenthèse, une pause, au cœur de la vie trépidante, folle. Elle note, elle divague, elle digresse. Elle rit, elle pleure, elle sourit.





Et puis il y a Lui. L’artiste au doux sourire. La flamme dans les yeux, celle qui consume les assoiffés, les affamés, les créatifs. Elle y voit la vie ardente, passionnée, douce, protectrice.





Triste et mélancolique, la plume d’Aurélia Ringard explore la vie avec grand fracas. « Narratrice chaotique » elle entame une rétrospective. Vacillant entre passé et présent, l’auteure emprunte le chemin délicat de l’introspection. Une narration à double temps qui use du « je » et du « elle » conférant ainsi au récit une dimension difficilement appréhensible.





L’alchimie n’a tout simplement pas fonctionné, à mon grand désarroi. J’ai eu beaucoup de mal à plonger dans le récit. L’alternance de la narration y est pour grand-chose. Et puis c’est tellement triste. Alors qu’à l’heure actuelle j’ai besoin de lectures chaleureuses, exubérantes.





En bref :

* une plume poétique et chargée en émotions

* une histoire chaotique à l’image du style narratif

Ma première rencontre avec les livres de la sélection 2022 des 68 première fois n’a pas été aussi idyllique que je l’espérais.





Un roman qui pourra vous séduire, enfin je l’espère vivement.
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Jour bleu

Jour bleu est le premier roman d’Aurélia Ringard. Son héroïne, une trentenaire, attend un homme au célèbre café de la gare de Lyon, Le train Bleu. La jeune femme est venue très en avance pour se préparer aux retrouvailles avec un homme. Elle profite de cette attente pour se remémorer les moments clé de sa vie et laisser son esprit vagabonder. L’auteure utilise le "je" pour le moment présent et alterne avec le "elle" pour raconter l’unique rencontre avec cet homme, trois mois plus tôt.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce récit et néanmoins j’ai été prise par le suspense. J’ai attendu avec la jeune femme sans vraiment y croire. J’étais près d’elle lorsqu’elle imaginait la vie des gens qui entrent et sortent du café. D’ailleurs, qui ne l’a pas fait, seul à attendre dans un lieu public ?

L’écriture de ce premier roman est élégante, précise. La femme est mystérieuse, il se pourrait que tout ne soit que le fruit de son imagination. J’aurais aimé qu’elle m’inspire un peu plus d’empathie. Une primo romancière à suivre.

Sélection 2022 des 68 Premières Fois
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Jour bleu

Jour bleu en référence au café « Le train bleu » emblématique de la Gare de Lyon. Pendant quelques heures la narratrice s’y installe, attendant l’arrivée de l’homme rencontré trois mois plus tôt et dont elle est tombée amoureuse.

Jour bleu de la couleur des banquettes du célèbre établissement depuis lesquelles elle observe des inconnus, des couples et des familles.

Jour « blues » où au fil des heures elle se plonge dans ses souvenirs retrouvant dans les inconnus observés depuis les dites banquettes un peu de l’enfant, de l’adolescente et de la jeune femme qu’elle était.

Elle a 35 ans, est au milieu de sa vie, et ces heures d’attente, ces instants suspendus sont comme un sas entre celle qu’elle était et celle qu’elle rêve d’être. Entre l’enfant un peu triste, ballottée entre des parents qu’elle aimait plus que tout mais qui ne s’aimaient plus et la femme en devenir qui projette son avenir avec l’homme attendu. Dans ce café « elle flotte comme une ombre entre un passe revisité et un présent provisoire », dans cette gare, lieu de transitions entre départs et retrouvailles, entre espoir et séparations. Viendra? Viendra pas? Les heures s’égrènent dans le doute entre crainte et excitation, et le passé peu à peu remonte le fil de la mémoire laissant deviner une petite fille triste, une jeune femme mélancolique.



C’est un court roman nostalgique et tendre où l’on accompagne Chloé dans ses souvenirs incertains et son attente magnifiée. Un huis clos plein de délicatesse sur l’espoir d’un amour naissant et la puissance des liens familiaux. Un regard tendre et sensible qui je dois l’avouer m’a touchée pour des raisons très personnelles, faisant remonter des souvenirs d’enfance, des peines enfouies. A découvrir!´
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Jour bleu

Niché comme dans une alcôve sous ses plafonds richement décorés, le buffet de La Gare de Lyon, pieusement restauré dans son très joli jus, a gagné son titre de noblesse en devenant restaurant gastronomique sous le doux nom de « Train Bleu », en hommage à celui qui emportait les Parisiens vers les azuréens ciels d’Italie, à grand renfort de vapeur et d’huile de coude. Banquettes, moquette, plafond, cette couleur y est restée reine, offrant la sensation, à qui viendrait y passer de longues heures d’attente, de passer un « Jour bleu », une parenthèse hors du temps dans un cocon de luxe qui inviterait au rêve, un voyage immobile entre mémoire et espoir. C’est précisément ce que va vivre la narratrice du premier roman d’Aurélia Ringard, sous la très bleue et très douce couverture qui porte ce titre, bien décidée à répondre « présente » à un improbable rendez-vous, fixé il y a trois mois par un homme, un photographe, à l’issue du vernissage de son expo de photos. Entre ces deux-là, ce fut comme un éclair dans un ciel limpide d’été, un courant électrique jailli d’on ne sait où, un besoin impératif de se revoir à son retour, lorsqu’il rentrerait, dans trois mois, de sa chasse à l’image. Lui parti, il ne lui reste à elle qu’un petit morceau de papier sur lequel il a écrit l’heure d’arrivée de son train retour, gare de Lyon, et la certitude de vouloir être là, quoi qu’il lui en coûte d’attente et de doute.

Mais quel délice que ce premier roman tout d’équilibre et de finesse…De la construction narrative-alternance d’une voix qui dit « je » pour le présent et les souvenirs lointains, d’une autre qui dit « elle » pour relater la rencontre entre « elle » et « lui » - à la joliesse de la plume pleine de nuances, en passant par ces réminiscences de la mémoire d’une petite fille d’entre deux trains si poignantes, j’ai tout aimé, tout savouré, malgré quelques incongruités lexicales disséminées çà et là et l’un ou l’autre « cliché de gare » un peu éculé. J’aurais pu rester encore plus longtemps, confortablement installée sur ma banquette bleu roi, à siroter thé ou café, aux côtés de cette drôle de fille qui savait si joliment raconter des histoires, à commencer par la sienne.

Aurélia Ringard, avec « Jour Bleu », a obtenu le Prix Coup de cœur du jury du concours d’écriture auquel elle avait participé…voilà qui ne m’étonne guère !

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Jour bleu

Jour bleu d’Aurélia Ringard

Frison ROCHE Editeur



Ils se sont rencontrés lors d’un vernissage. Il est photographe, elle est médecin.

Ils ont discuté, ri, ensemble ils ont prolongé leur soirée, une rencontre comme une évidence. Puis ils se sont quittés, il a promis de revenir après son reportage.

Gare de Lyon, Le train bleu. C’est l’heure du rendez-vous. Les gares elle les connait, des trains elle en a pris souvent. Elle aime ces endroits, ces entre-deux, où on se croisent, la tête pleine de rêves, d’espoirs, d’illusions.

La gare alors, pour seconde évidence, mais viendra-t-il seulement ? Il peut se passer beaucoup de choses en trois semaines. Pour profiter de ce moment, pleinement, elle y arrive trois heures plus tôt. Elle sort son carnet et son stylo. Elle observe son entourage, les familles alentours, recomposées, les femmes seules, elle note, elle analyse, elle s’émeut, s’attendrit. Pendant ce petit intermède, les souvenirs affluent, elle revisite, l’enfance et la jeunesse perdues.

Sans mélancolie, une pointe de nostalgie tout au plus, mais beaucoup de candeur et de lucidité :

Peut-être ne viendra-t-il pas ?

Dans ce court roman hautement introspectif, Aurélie Ringard décrit l’attente, le temps que l’on saisit dans son immédiateté et en pleine conscience et surtout l’espoir que l’on investit dans un amour naissant.

Un agréable premier roman empreint de douceur et de délicatesse que l’on a plaisir à faire durer.

De très jolies extraits comme cette page sur la lecture :

« J’ai passé une partie de mon temps à lire des livres pour mettre les choses en place, les déplier et les consigner à l’endroit. Je ne connaissais rien au sens de la beauté, mais la beauté me parlait et me suffisait. Je lisais au-dessus du vide, du fond de mon cœur vulnérable et honnête.

J’ai lu des livres et j’ai appris des pages par cœur, j’en ai fait des résumés, des suites, j’ai accordé de nouveaux dialogues aux personnages, vécu mille aventures avec eux, des énigmes, des spectacles, des caresses, des amours merveilleuses et impossibles, sans doute le versant le plus original de ma vie. »









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Jour bleu

Il lui a donné rendez-vous dans une gare. Le soir de leur rencontre, il lui a dit qu’il reviendrait dans trois mois et il lui a indiqué l’horaire de son train. Volontairement, la jeune femme arrive très en avance. Pendant trois heures, elle vit le plaisir de l’attente, les espoirs mêlés à l’inquiétude. Trois heures, trois mois, alors qu’elle attend son photographe, le temps se mélange. Elle observe le présent, revit le passé et anticipe le futur. Assise à une table de café, elle regarde les voyageurs, essaie de deviner la raison de leur présence dans ce lieu où les départs croisent les arrivées, où les possibles et les regrets se côtoient.





Elle a grandi avec les trains. Elle a « vécu le même vendredi soir pendant plus de dix ans » (p. 28) : elle voyageait avec son frère et ils rejoignaient leur père. Ses parents étaient divorcés et, en 1990, ce n’était pas fréquent. Avec elle, j’ai revécu les trajets qui, dans le sens de l’aller, étaient un vrai bonheur, puisque j’allais voir mon père, que je ne voyais que la moitié des vacances. Elle parle de son sentiment d’être différente. Elle « les reconnaît, maintenant, ces gamins qui voyagent seuls pour passer d’une maison à l’autre » (p. 62). « Dans leurs yeux, cette lumière identifiable parmi toutes, qui brille de toutes les forces d’une vulnérabilité masquée pour adoucir les peines » (p. 62). Adulte, elle comprend que ces parenthèses ont laissé une empreinte en elle. Pendant qu’elle se projette dans les retrouvailles, qu’elle attend fébrilement, elle s’attarde sur les stigmates de ces week-ends. Avec poésie et mélancolie, elle plonge en elle. Elle livre ses souvenirs et les émotions qui en découlent.





Les scènes qui défilent devant ses yeux lui évoquent un moment de son existence. Une femme avec un enfant, un couple séparé, une vieille dame, des vieux messieurs, le serveur, etc. : ce qu’elle voit et interprète entraîne son esprit vers ce qu’elle a, elle-même, traversé. Elle livre des tranches de vie. Elle en chérit certaines et d’autres sont douloureuses. Elle partage ses pensées, avec élégance et retenue. Comme un mouvement de balancier, ses rêveries alternent entre la nostalgie de l’enfance et l’exaltation de ses espérances. Alors que l’heure du rendez-vous approche, elle s’interroge. Sera-t-il là ?





Jour bleu est un livre empli de féminité et d’intimité. J’ai énormément aimé ce voyage dans le cœur de Chloé, cependant, lorsque j’ai lu la dernière page, mon sentiment est devenu plus fort. La conclusion répond à un élément qui m’interpellait. Le texte est sublimé par cette révélation et j’ai eu envie de relire de nombreux passages qui m’avaient touchée. En lisant la fin, j’ai eu une sensation de magie et les confidences de la jeune femme ont défilé dans ma mémoire. J’ai adoré.




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Jour bleu

Chloé a rendez vous avec une homme rencontré trois mois plus tôt lors d'un vernissage d'une expo photo.  Cet homme qui n'est autre que le photographe lui a, en fin de soirée, glissé un mot avec le jour et l'heure de son train de retour à Paris.



Le jour venu venu, Chloé se rend à la gare de Lyon pour attendre le train qui lui ramènera celui qu'elle espère. Elle s'installe au Train bleu et laisse son esprit vagabonder entre ce qu'elle pense des gens qui passent dans son champ de vision, ce qui fait sa vie et ses attentes quant à son avenir. Pour se donner une contenance, elle écrit quelques notes dans un petit carnet.



Observer les gens et s'imaginer leur vie et les raisons qui font qu'ils sont là à ce moment précis donne au récit un côté voyeuriste passif qui n'est que la façon dont Chloé perçoit les choses et cela peut être très loin de la réalité ou alors tout proche. Ainsi certains évènements du passé vont remonter à la surface et nous aider à comprendre qui est Chloé mais aussi lui permettre de rendre l'attente moins anxiogène. 



Ce récit introspectif m'a complètement happée même si on se doute de ce qui va en découler. L'écriture intimiste appelle à une plongée dans les sentiments, à l'appel du large avec cette envie de lâcher prise et de partir mais non sans possibilité de retour.



J'ai apprécié l'écriture tout en retenue, en délicatesse, en douceur. J'ai accompagné Chloé dans son attente, partageant les pérégrinations de ses pensées et la manière qu'elle a de lutter contre la crainte d'un rendez-vous raté. 



Ce roman, lu dans le cadre des 68 premières fois 2022, est une réussite et on ne peut que souhaiter à Aurelia Ringard une longue carrière dans le monde de l'écriture.
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Jour bleu

« Je me demande si, par la convocation de ce lieu, c’est mon avenir que je suis venue chercher ou mon passé que je suis en train de retrouver ».

Dans ce très joli premier roman il est question de peurs, de désirs, d’espoirs, de craintes.

19 septembre, gare de Lyon, au café du train bleu, lieu emblématique, une jeune femme attend celui qu’elle a rencontré lors d’un vernissage quelques mois auparavant. Une promesse qu’elle tiendra.

Elle profite de cette douce parenthèse pour observer les déambulations des voyageurs, « en coulisse de l’ordre du monde », les arrivées, les départs, les séparations, les retrouvailles.

« Les mots sont trop étroits pour décrire ce qui est plus grand que soi ».

« Tous ces êtres chargés de désirs forment le décor de ma vie ».

Bruits, odeurs, autant de sens qui feront appel à l’introspection et feront ressurgir les réminiscences de son enfance au cours de laquelle elle a du voyager en train au côté de son frère. Elle épanche ainsi dans son carnet, derrière sa fenêtre embuée, ces petites scénettes observées dans ce huit clos.

Aurélie Ringard joue subtilement avec les pronoms et alterne le « Je » pour évoquer le présent et les souvenirs d’une petite fille et le « elle » pour nous immerger dans cette rencontre avec « lui ».

Ce délicat monologue aborde à la fois, par le biais d’un procédé délectable tant par l’écriture que par la construction, la notion d’instant présent, l’importance de s’emparer de l’imprévisible, mais aussi la nécessité de poser, faire un arrêt sur image sur sa vie, sur le monde.

J’ai aimé attendre au côté de cette jeune femme, et je fus même impatiente de me retrouver à la dernière page (mais je n’en dirai pas plus !)

Un premier roman à découvrir.

Merci aux fées des 68 premières fois.


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Jour bleu

Assise au restaurant Le Tain Bleu gare de Lyon, elle attend. Elle attend un homme qu’elle n’a vu qu’une fois, et n’a pas revu depuis trois mois. Sera-t-il là ? Lui est artiste peintre, rencontré lors d’un vernissage. Elle est médecin mais veut changer de vie.



Elle est toute entière portée par cette attente. Elle est venue quelques heures en avance, sereine mais impatiente. Ici, tout lui rappelle l’enfance et l’adolescence, les souvenirs de départ et d’arrivée, d’un père et d’une mère divorcés que frère et sœur allaient retrouver le temps d’un week-end ou pour les vacances. Elle est jeune et pourtant c’est sa vie qui défile au contact de cette multitude qui se croise, s’évite, se quitte, se retrouve, s’embrasse ou pleure, se bagarre ou s’enlace, ces vies multiples que l’on rencontre sans les voir dans toutes les gares du monde.



Bien sûr, il y a aussi le serveur séduit, le numéro de téléphone griffonné sur l’addition, les regards, mais aussi les voyageurs assis près d’elle, leurs instants de vie qu’elle partage sans y être invitée. Bien sûr les déchirures, les exaspérations, les élans, les départs, définitifs, la solitude, les quais de gare, les regards, les pleurs, les rires, les chagrins.



Elle attend et elle sait déjà que sa vie est à une charnière, qu’il n’y aura pas de retour en arrière et que demain sera autre, différent, inconnu mais comme elle le souhaite, à deux sans doute, heureux peut-être. Ce retour vers l’enfance, vers les rêves qui ne se sont pas réalisés et tous ceux qui pourraient être, vers la vie passée, est aussi un nouveau départ vers l’inconnu, vers celui qui doit arriver, celui qui sera là et qu’elle espère.



Le roman alterne les chapitres, tantôt à la première personne lorsqu’il revient au temps de l’attente, au temps présent, tantôt à la troisième personne, comme pour donner une distance à la rencontre, au passé, aux souvenirs, même si à chaque fois c’est de cette jeune femme qu’il nous parle.

Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/05/13/jour-bleu-aurelia-ringard/
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Jour bleu

Elle a rendez-vous avec un homme.

Ce rendez-vous elle l'attend depuis longtemps, depuis qu'elle l'a rencontré à son expo photos.

Il est photographe et a dû effectuer un déplacement de plusieurs mois, alors qu'ils venaient de se rencontrer.

Elle est installée au Train bleu, le bar de la gare. Elle est arrivée en avance, très en avance, et prend alors le temps d'observer les gens : ceux qui courent, ceux qui se séparent, ceux qui attendent, ceux qui s'échangent un enfant pour le week-end ou les vacances. Et tous ces épisodes vont la mener dans une sorte de rêverie, d'introspection, de nostalgie.

Elle repense à ses parents, son enfance, des moments de vie se rappellent à elle et elle fait alors une pause, dans cette course effrénée qu'est la vie. Elle prend le temps, parmi tous ces gens qui boivent leur café rapidement, courent d'un quai à l'autre, se bousculent...

Elle observe les gens attablés dans le même café qu'elle.

Ils passent rapidement et ne s'attardent, ne se parlent pas, ne se regardent pas...

"𝐽𝑒 𝑚𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑒𝑛𝑠 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑛'𝑎𝑣𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 [...] 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑎𝑣𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑟𝑒𝑔𝑎𝑟𝑑𝑒𝑟 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑦𝑒𝑢𝑥, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑎𝑢 𝑓𝑜𝑛𝑑 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑑 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑖."

Elle écrit, elle lit, elle rêve, elle prend le temps.

"𝐿𝑒 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒́𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠. 𝐶𝑒 𝑛'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑚𝑜𝑛 𝑐𝑎𝑠. 𝐴𝑢 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑟𝑒, 𝑗𝑒 𝑙𝑒 𝑔𝑢𝑒𝑡𝑡𝑒"

Elle s'interroge aussi sur cet homme qu'elle a rencontré il y a trois mois. Sera-t-il au rendez-vous?

L'aimera-t-il? Ce rendez-vous était-il des mots en l'air? Peu importe pour le moment, elle est là et elle l'attend, se remémorant leur rencontre et les mots échangés.

J'ai aimé cette lecture, même si je lui ai trouvée quelques petites longueurs.

L'écriture est belle et douce, très sensible.

C''est une lecture qui fait du bien à l'âme, qui repose et apaise. Une jolie lecture!

Merci aux @68premieresfois pour cette découverte!




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