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3.28/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Tunisie
Né(e) : 1981
Biographie :

Aymen Gharbi est un romancier francophone tunisien.

Après des études de lettres à l'Université de La Manouba près de Tunis, et parallèlement à l'obtention d'un doctorat à l'université Paris-Nanterre, il publie chez Asphalte éditions son premier roman, "Magma Tunis", coup de cœur du Monde Afrique de la rentrée littéraire 2018.

Revendiquant l'influence d'Albert Cossery et de la littérature baroque hispanique, il bénéficie en 2019 de la résidence d'écriture Lattara de la ville de Montpellier pour écrire son deuxième roman.

En octobre 2019, il est membre du jury documentaire du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier. Depuis 2018, il effectue régulièrement des rencontres et des ateliers d'écriture, notamment à la Comédie du livre et aux Cafés littéraires de Montélimar.

"Magma Tunis" obtient en 2019 le prix littéraire des grandes écoles décerné à la Maison de Balzac à Paris ; il est sélectionné pour le Prix Écrire la ville de l'Université Toulouse-Jean-Jaurès.

Dans "La ville des impasses" (2021), son deuxième roman, Aymen Gharbi nous entraîne dans une curieuse construction narrative et urbanistique, peuplée d’énergumènes sublimes et de magouilleurs grimaçants, où l’absurde et la démesure règnent.

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Source : Asphalte Editions
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Rencontre avec Aymen Gharbi autour de « MAGMA TUNIS »


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Le réchauffement climatique, c'est Allah qui l'a voulu grâce au pétrole, pour que le monde entier soit enfin à l'image de l'Arabie saoudite : un désert !"
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Un chameau tué dans l’explosion d’une mine : un troupeau de chameaux s’est introduit mardi matin sur un terrain près des montagnes de Ouergha, dans les environs de la ville du Kef, où sont encore enfouies des mines posées par des terroristes, a indiqué le ministère de l’Intérieur », avait-il fini par lire, au stade terminal de ses rêveries bercées par des chansons de Chadli Hajji, lorsqu’un bruit sec avait résonné. Lui avaient succédé des martèlements mécaniques dans lesquels Ghaylène avait reconnu une catastrophe imminente : un chantier démarrait près de ses oreilles, tout ce qu’il redoutait en somme ! L’équilibre de sa vie menaçait de se rompre parce qu’un voisin avait eu l’idée saugrenue de faire des travaux chez lui.
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En contemplant le désordre de son appartement, il lui vint l’idée d’écrire une lettre d’adieu qui commencerait ainsi : « Chaque fois qu’il entamait une chose, il ne la finissait pas. » Même s’il reconnaissait la stérilité d’un tel courrier, il tenait à expliquer sa propre énigme comme on clôt un roman noir basique et sans prétention. La lettre devait contenir un démêlage de sa situation assez alambiquée : d’abord il fallait expliquer pourquoi les enquêteurs allaient trouver chez lui le corps d’une étudiante en sociologie de vingt-huit ans. Ensuite, éclaircir les raisons qui l’avaient conduit à se pendre à l’une des solives du plafond de sa salle de bain.
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LA rue Charles-de-Gaulle, où Ghaylène louait depuis début 2010 à trois cents dinars le mois un deux-pièces au cinquième étage d’un vieil immeuble au style architectural aussi hétérogène que ses habitants, est limitée par l’avenue Habib-Bourguiba au nord et la rue d’Algérie au sud. C’est une artère où le passant peut contempler une variété de commerces populaires, tels que ces vieilles boutiques de vêtements aux noms si énigmatiques : Cadence, Est-elle ?, Que fait-on ?, Triangle Makni. Ou bien le marché central d’alimentation, ventre monumental aux multiples entrées, dont le perpétuel gargouillement de clameurs est hautement divertissant.
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Et il ressentait le besoin de guetter la moindre chute de ces projectiles, tout en s’attendant passivement au pire. Ainsi s’asseyait-il parfois durant des heures sur la cuvette des toilettes, les yeux rivés au plafond, résolu à détecter le moment fatidique de leur détachement. Parfois, il se réveillait la nuit en nage et retournait à son poste d’observation une heure ou deux, glacé par les nuits d’hiver et martyrisé par une bise que la large fente de la fenêtre laissait passer. Mais jamais il n’était présent au bon moment.
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Hypnotique, ce mouvement le calma plus que l’air rance de la rue commerçante surbondée. Le cours de ses pensées fut dérangé par les cris aigus d’un marchand ambulant qui agrippait un passant, l’accusant de lui avoir volé une paire de chaussures.
Ghaylène se détourna de la scène, peu curieux d’en connaître la suite. Contrairement à ses voisins d’en face – des clients de l’hôtel de l’Agriculture accourus à leurs fenêtres –, il rentra et tira ses rideaux noirs gonflés par le vent.
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Il avait alors fulminé car encore une fois la chose s’était passée en son absence, comme un enterrement dont il n’aurait pas été informé. Si ces écroulements infimes le préoccupaient autant, c’était peut-être parce qu’en tant qu’urbaniste il nourrissait une sensibilité maladive pour cette désarmante détérioration de la pierre. Ou bien la raison était-elle plus obscure encore, terrée au fond de ses pensées en débâcle qu’il n’arrivait pas à déchiffrer.
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Sa salle de bain… il y pensait toujours, même là, au bord du précipice. Sept mois plus tôt, le plafond de cette pièce avait commencé à se lézarder d’une façon singulière. On aurait dit qu’un dessinateur invisible s’était amusé à y tracer la carte d’une contrée imaginaire. Il remarquait tous les matins, lorsqu’il allait se laver le visage, que des morceaux de ciment de plus en plus consistants gisaient sur le carrelage en damier.
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Très vite, la carte géographique avait pris la forme d’un visage humain qui ressemblait à s’y méprendre à celui de son grand-père, mort en 2001 dans un accident de voiture. Au bout de deux semaines, ce portrait s’était abîmé dans un effondrement sans précédent et Ghaylène avait aperçu la couleur orange de l’armature rouillée du plafond, qui lui paraissait aussi horripilante que les os visibles d’un accidenté.
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En contrebas, des passants aplatis par la perspective s’affairaient dans tous les sens : des écoliers s’agglutinaient devant l’échoppe de chapati{1}, deux vendeurs ambulants traînaient par terre un homme en haillons qui collait à son oreille un poste de radio d’où sortait la chanson « Somebody’s Watching Me » de Michael Jackson, des voitures se frayaient un chemin dans la foule avec difficulté.
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