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Critiques de Azar Nafisi (49)
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Lire Lolita à Téhéran

Nafisi organise son livre autour de quatre grands romans de la littérature anglo-saxonne, qu'elle donne à étudier à ses élèves à l'université. Elle décrit avec beaucoup d'intelligence et autant de rage la tyrannie des ayatollahs.

En marge de ses cours, où les accrochages sont incessants, elle organise un séminaire privé pour ses étudiantes préférées.

Et c'est à travers elles, les discussions qu'elle anime, que l'auteur nous montre un portrait magnifique et touchant de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui.

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Lire Lolita à Téhéran

« She rubbed her hands obsessively and refrained from looking at me directly. This was Nassrin, or to be honest, this was the two of us together: sharing the most intimate moments with a shrug, pretending they were not intimate. It wasn't courage that motivated this casual, impersonal manner of treating so much pain; it was a special

brand of cowardice, a destructive defense mechanism, forcing others to listen to the most horrendous experiences and yet denying them

the moment of empathy: don't feel sorry for me; nothing is too big for me to handle. This is nothing, nothing really. »



« For so many years now I had acted as their confessor. They'd poured out their heartaches, their troubles, as if I never had any troubles of my own to cope with, as if I lived under a magical spell that allowed me to avoid all the pitfalls and hardships not just of life in the Islamic Republic but of life in general. And now they wanted me to

carry the burden of their choices as well. People's choices were their own. The only way you could help them was if you knew what they

wanted. How could you tell someone what she should want? (Nima would call later that night. "Manna is afraid you don't like her anymore," he said half jokingly. "She asked me to call.")

Other people's sorrows and joys have a way of reminding us of our own; we partly empathize with them because we ask ourselves:

What about me? What does that say about my life, my pains, my an-

guish?







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Lire Lolita à Téhéran

L'auteure, après avoir démissionné de son poste d'enseignante à l'université, (contrainte par les autorités iraniennes), lance un séminaire pour quelques étudiants autour d' auteurs phares de la littérature : Nabokov, Fitzgerald ou encore Jane Austen...Le quotidien de ces étudiants et de l'auteure croise l'histoire de l'Iran des années 1980. Mais surtout, Azar Nafisi nous délivre un message fondamental sur le sens de la littérature."Ressentez, ressentez de toutes vos forces, même si cela doit vous tuer, car c'est la seule façon de vivre et de survivre à cette terrible épreuve..."Cette citation recopiée par l'auteure pour une de ses étudiantes et écrite par James, pourrait avoir été une des pensées de l'auteure. Ce livre est un hommage au sens de la littérature et à son rôle dans la construction de l'Humain.
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Lire Lolita à Téhéran

J’ai lu récemment « Reading Lolita in Tehran » (« Lire Lolita à Téhéran ») d’Azar Nafisi, qui a fait beaucoup de bruit aux USA et qui est très bon. C’est l’histoire d’une professeur de littérature qui enseigne les classiques de littérature anglaise (Nabokov, James, Fitzgerald) à ses élèves à l’Université de Téhéran pendant la Révolution Islamique et qui continue avec un groupe de jeunes filles une fois qu’elle est expulsée de la faculté. Ce club de lecture devient aussi une occasion de discuter de leurs mariages –prévus ou réalisés- ou de leurs plans pour quitter le pays où la censure islamique se fait de plus en plus oppressante.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Lire Lolita à Téhéran

Ce roman aborde une multitude de thèmes : une réflexion sur le rôle de la littérature, ses apports et son impact dans notre vie quotidienne. Il en profite également pour apporter un témoigner et apporter un nouveau point de vue sur la révolution iranienne. Un point de vue interne et non d’un quelconque journaliste ou medium.



Ce livre est un roman dans plusieurs autres romans. Comment ne pas lire par la suite Lolita de Nabokov, Daisy Miller de Henry James, Gatsby de Fitzgérald ou encore Orgeuil et préjugés de Jane Austen ? Pour Azar Nafisi, le roman est démocratique car il permet à quiconque de s’exprimer librement.



Lire Lolita à Téhéran est un hommage à tous les amoureux des livres et de la littérature, et à toutes les jeunes femmes iraniennes. Comment ne pas se reconnaître en elle, dans leurs rêves, et leurs aspirations ? Comment ne pas être émue par leurs vies et partager avec elles leurs souffrances et désillusions.



Un style fluide et limpide n’entrave jamais cette lecture dense mais jamais ennuyante.
Lien : http://salon-litteraire.fr/l..
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Lire Lolita à Téhéran

C'est en partant de la fin qu'Azar Nafisi commence à nous raconter son histoire : alors qu'elle a vidé son appartement pour émigrer avec sa famille aux Etats-Unis, elle regarde les photos qu'elle a prises de ses étudiantes, celles qu'elle voit tous les jeudi depuis deux ans que dure leur séminaire de littérature :



"Sur l'une, sept femmes se tiennent debout contre un mur blanc. Comme le veut la loi du pays, elles portent toutes de longues robes noires et des foulards qui ne laissent apparaitre que leurs mains et l'ovale de leur visage. On les retrouve sur l'autre dans la même position, le même groupe de femmes devant le même mur blanc. Mais elles ont enlevé ce qui les cachait. Des éclats de couleur les séparent les unes des autres. Chacune d'entre elles se distingue par la façon particulière dont elle est habillée et coiffée, et même celles qui ont gardé la tête couverte semblent avoir changé."



Après avoir étudié aux Etats-Unis, Azar Nafisi rentre en Iran, son pays natal. Elle enseigne la littérature anglaise à Téhéran lorsqu'éclate la révolution islamique en 1979. Parce qu'elle refuse de porter le voile, dont le port a été rendu obligatoire par le régime islamique, durant ses cours, et qu'elle ne supporte plus la baisse du niveau de l'université, Nafisi démissionne. Commence alors pour elle ce projet fou dont elle rêvait : créer un rendez-vous hebdomadaire avec des étudiantes triées sur le volet, et critiquer ensemble des œuvres significatives de la littérature anglaise.



Fini donc les étudiants qui se lèvent durant son cours pour dénoncer l'immoralité de personnages de fiction comme le Gatsby de Fitzgerald, finies les interdictions de courir en public, les interruptions intempestives dues aux manifestations des étudiants engagés politiquement dans la révolution. Dans le cadre sécurisant de son salon Nafisi réunit des étudiantes qu'elle ne connait pas encore personnellement mais avec lesquelles elle va nouer les liens forts d'une complicité clandestine.



Les oeuvres dont elles discutent, les entremêlant parfois d'histoires plus personnelles, sont d'autant plus significatives qu'elles éclairent leur captivité sous le régime islamique d'une lumière interdite. La culture occidentale étant dénoncée comme la source de nombreux maux sous le régime islamique, la littérature anglophone fait l'objet de peu d'intérêt. On lui préfère la propagande du régime qui contrôle télévision et presse pour promouvoir l'action des martyrs morts pour le pays.



"Nous vivions au sein d'une culture qui niait tout mérite autonome aux oeuvres littéraires, qui ne leur accordait de l'importance que lorsqu'elles servaient quelque chose d'apparemment plus fondamental, c'est-à-dire l'idéologie. C'était un pays où le moindre geste et même le plus intime, était interprété en termes politiques."



Or, ce que Nafisi illustre par de brillantes analyses c'est le pouvoir libérateur de la fiction. Alors que les plus endoctrinés de ses élèves ne voient qu'affabulations décadentes, symptômes d'un occident malade, Nafisi s'acharne à mettre en lumière les leçons qu'enseignent les romans sur le monde réel.



"Lolita appartient à la catégorie des victimes sans défense à qui aucune chance n'est jamais donnée de construire leur propre histoire. Elle est ainsi doublement spoliée, non seulement de sa vie, mais aussi de l'histoire de sa vie. Nous nous disions que ce séminaire devait nous aider à ne pas nous faire voler, nous aussi, l'histoire de notre vie."



Ce que Nafisi nous dit aussi, en marge de ses analyses littéraires subtilement intégrées au cours de son récit, c'est l'histoire plus générale de la guerre en Iran, contre l'Irak, de 1980 à 1988. En sus du changement radical imposé par l'accession au pouvoir des islamistes (restriction des droits des femmes), c'est aussi l'expérience de la guerre, des missiles qui tombent la nuit, des coupures d'électricité, de la peur que l'auteur retranscrit ici.



Lire Lolita à Téhéran fait d'ailleurs largement écho (ou inversement) à la bande-dessinée Persepolis, de Marjane Strapi. On y retrouve les mêmes anecdotes tour à tour tristes ou plus légères sur la vie en Iran sous le régime islamique et durant la guerre. Il est probable que tous les récits sur cette période de l'histoire, a fortiori si ils sont narrés par des femmes, se ressemblent. Il n'en demeure pas moins intéressant de les confronter et de tirer de chacun d'entre eux le côté unique. A Marjane Satrapi sa vision d'enfant, sa rébellion punk d'adolescente et ses dessins si expressifs, à Azar Nafisi sa vision de femme adulte et de mère, ses parallèles avec des oeuvres littéraires.



Ce qui reste finalement le plus frappant dans cet essai nous ramène à l'avertissement de l'auteur en première page :



"Les faits racontés ici sont vrais, dans la mesure où l'on peut se fier à une mémoire humaine. Mais j'ai fait tout ce que j'ai pu pour préserver mes amis et élèves en leur donnant d'autres noms que les leurs et en les travestissant, peut-être afin qu'eux-mêmes ne se reconnaissent pas, en transformant et en échangeant divers éléments de leurs vies et ainsi sauvegarder leurs secrets."



Pour protéger ses élèves l'auteur a travesti la réalité, et sous couvert de nous présenter un récit historique, elle est forcée de nous présenter un roman fait de personnages fictifs, dont elle a choisi les noms et inventé les traits de caractère. Aussi vrais soient les éléments qui composent son récit lorsqu'on les prend individuellement, le tout n'est pas plus vrai et réel qu'un roman créé de toute pièce par un auteur qui s'est inspiré de ses proches pour écrire. S'il faut retenir une chose de cette oeuvre, c'est la violence faite à la forme de l'oeuvre elle-même. Alors que son auteur dénonce la terreur et l'arbitraire qu'introduit dans sa vie le régime islamique, l'essai, lui, porte la marque de ce pouvoir arbitraire qui s'exerce dans la terreur. Si le message est clair, la forme de l'essai reste contrainte dans ses mouvements : il n'est pas question de révéler toute la vérité. Quel paradoxe, quand même, que de s'expatrier à l'autre bout du monde (les Etats-Unis) pour s'affranchir d'un régime qui malgré tout continue d'exercer son emprise, de travestir le souvenir et de s'approprier, par la force, la vérité de ceux qui ont osé le défier.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1877
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Lire Lolita à Téhéran

un livre à la fois critique sur sa situation en iran mais aussi un hymne à la lecture comme moyen de vie coup de cœur 2013
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Lire Lolita à Téhéran

Ouvrage riche en enseignements et éclairant pour la période actuelle.
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Lire Lolita à Téhéran

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