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Critiques de Azar Nafisi (49)
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La République de l'imagination

Une très, très belle découverte de ce début de semaine avec cet essai d'Azar Nafisi, auteure iranienne dont je fais la connaissance avec moult bonheur... en prenant également note d'un autre texte antérieur , "Lire Lolita à Téhéran", que je m'empresserai de lire après cette extraordinaire "République de l'imagination".



Un hommage exceptionnel aux livres, à la lecture, et à la force de réappropriation de chaque lecteur aux quatre coins du monde... Un partage universel sans équivalent !

L'auteur débute son essai par la très touchante histoire de son père bien-aimé, lui lisant, enfant, "Le Petit Prince", oeuvre universelle qui a accompagné, accompagne encore des millions de lecteurs... et continuera à illuminer les générations futures et à venir !



L'auteure relie à sa façon, engagements politique, humain et amour de la littérature...

Elle y parle avec talent de déracinement, de l'exil, et de la lecture des grands textes (principalement américains, en expliquant , en argumentant cette préférence...)

Grands textes qui rassemblent...Des outils uniques de construction individuelle, comme de résistance !



"Vivre sous le système en noir et blanc du régime islamique m'avait appris à développer des vues plus complexes, plus nuancées. Je me suis rapprochée de la fiction que j'aimais tant, où chacun avait le droit de se faire entendre, même les méchants. Les étudiants qui désapprouvaient mes idées

politiques- et qui, étant du côté du pouvoir, auraient pu me dénoncer (...)- venaient dans mon bureau parler de Bellow ou de Nabokov, d'Ibsen ou bien d'Austen. J'avais sans le vouloir trouvé une façon de communiquer avec des gens qui ne m'auraient autrement jamais adressé la parole. Cela a changé ma vie, et mon attitude envers la vie. (...)

J'en suis arrivée à considérer mon amour des livres et de la lecture comme intimement lié à mes responsabilités de citoyenne, de professeur et d'écrivain. "(p. 57)
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La République de l'imagination

Il s’agit d’un essai d’une spécialiste de littérature américaine qui revient sur quatre écrivains qu’elle chérit particulièrement : Mark Twain avec Les Aventures de Huckleberry Finn, Sinclair Lewis avec Babitt, Carson McCullers avec Le Coeur est un chasseur solitaire, James Baldwin avec La Conversion. Azar Nafisi est iranienne de naissance, elle a été naturalisé américaine en 2008 après plusieurs allers-retours entre l’Iran et les Etats-Unis. Elle entremêle l’analyse de ces œuvres à sa vie personnelle, des réflexions sur son pays de naissance et son pays d’adoption. C’est un hommage à la littérature, une ode à la lecture, activité si importante non pour gagner de l’argent ou des amis imaginaires mais pour se forger en tant qu’être humain, pour confronter ses idées à celles des autres, pour comprendre le monde qui nous entoure.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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La République de l'imagination

Iranienne ou américaine ? La romancière exilée opte pour une troisième citoyenneté, celle des amoureux de la fiction... et de la libre-pensée.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Lire Lolita à Téhéran

Un étonnant et passionnant document, j'avoue n'avoir jamais rien lu de comparable à ce récit ! C'est celui d'une professeure d'université de Téhéran, spécialiste de la littérature anglo-saxonne, qui se retrouve contrainte, parce que femme, de démissionner de son poste sous le régime des ayatollah. Elle réunit alors secrètement chez elle ses meilleures étudiantes, pour continuer à étudier de grandes oeuvres littéraires.



Il s'agit d'un livre qui réussit le tour de force, en même temps, de :

- analyser la relation du lecteur au livre et nous faire réfléchir à ce qui distingue un roman réussi des autres



- offrir une analyse littéraire fascinante de quelques romans



- être un témoignage précis, psychologique et sociologique, poignant sans être jamais pathétique, de la vie quotidienne sous un régime totalitaire.



En ce qui concerne les analyses littéraires, j'ai découvert grâce à cette lecture que "Lolita" de Nabokov n'est pas que la confession d'un "vieux pervers qui viole une fille de douze ans", mais aussi une fable sur les régimes totalitaires qui confisquent la vie des individus, tout comme Humbert confisque celle de Lolita. Les Iraniens se comportant comme cette dernière en essayant de trouver leur "poche de liberté", avec une marge de manoeuvre des plus réduites.

L'analyse du traitement des femmes dans les "Contes des Mille et une Nuits" est aussi remarquablement originale.

Quant à l'examen de la structure narrative d'"Orgueil et Préjugés", comparée à une danse de cette époque, et à celui des différents points de vue de la narratrice/auteure (comportement des personnages dans différents lieux, zooms sur les relations, polyphonie...), il est jubilatoire...



Enfin, la lecture d'A. Nafisi m'a fait réaliser que "1984" d'Orwell (roman non étudié dans cet ouvrage) restitue sans la forcer l'ambiance d'un régime totalitaire, à quelques détails technologiques près. Oui, on peut pénétrer A CE POINT l'intimité des gens et les contraindre à un comportement -voire à une pensée- unique dans la réalité quotidienne.
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Lire Lolita à Téhéran

Azar Nafisi est d'origine Iranienne.

Avant de fuir l'Iran pour les Etats Unis, elle a longtemps enseigné la littérature anglo saxonne à l'université de Téhéran, et a vécu l'avant/pendant/après Révolution.

Madame Nafisi nous raconte donc la Révolution Islamique Iranienne au travers de son métier de professeur.



Ce livre est bouleversant.

Extrêmement bien écrit (et traduit), j'y ai énormément appris.



Tout d'abord sur des livres que j'avais déjà lu sans approfondir (notamment Orgueil et Préjugés de Jane Austen) grâce aux extraits de cours retranscrits dans le livre.

Mme Nafisi nous parle ainsi de Lolita de Nabokov (que je n'avais pas lu mais pour le coup, le thème est tellement terrible que je ne le lirai pas!), de Daisy Miller de Henry James, de Gatsby de Francis Scott Fitzgerald et d'Orgueil et Préjugés.



Enfin et c'est ce que j'ai préféré, sur l'histoire de la révolution islamique en Iran.

Je ne savais que très peu de choses sur le sujet et ce livre nous raconte étape par étape ce qui s'est passé. Avec la page Wikipedia dédiée au sujet à côté, on recolle tous les morceaux et on suit bien la chronologie.

J'ai vraiment pris conscience de l'horreur de ce régime à ses débuts (et pas qu'à ses débuts), particulièrement envers les femmes.

Madame Nafisi lutte tout d'abord, refuse de se plier à ce gouvernement et continue d'enseigner cette littérature occidentale décadente.

Puis devant les menaces, et suite à son renvoi de l'université elle abandonne et se consacre à la lecture.

Une émissaire de l'université Tabatai de Téhéran, supposée libérale, vient la chercher afin qu'elle reprenne l'enseignement de la littérature anglo-saxonne. Mme Nafisi hésite, puis accepte, décidant de ne pas se laisser intimider par le régime islamique alors en place.

Elle rencontre lors de ses cours des jeunes femmes issues de tous les milieux et d'histoires différentes, et décide de les réunir tous les jeudis lors de séminaires.

Mme Nafisi nous raconte leurs histoires, leurs réunions, leurs chagrins d'amour, leurs frustrations vis à vis du régime. On plonge alors totalement dans la vie de ces femmes.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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Lire Lolita à Téhéran

Un parallèle passionnant et tout en finesse entre la littérature et la révolution islamique en Iran. Des analyses d'une justesse et d'une clairvoyance à couper le souffle, rythmées en quatre grandes parties : Nabokov, Gatsby, Henri James et Jane Austen, au travers d'une multitude évènements dans la vie de l'auteure et de son entourage. Une très légère déception à l'arrivée : peut-être aurais-je aimé plus encore d'analyses, de comparaisons, tant elles sont brillantes et avisées. Mais passer à côté des "anecdotes" de l'auteure, peut-être pas toutes à proprement parler captivantes, aurait été le risque de passer à côté de toutes les couleurs et des questionnements de l'Iran en ces temps épineux.
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Lire Lolita à Téhéran

L'auteur, une universitaire iranienne spécialiste de la littérature anglo-saxonne, nous fait partager son expérience en tant que femme et et tant que professeur sous le régime de la république islamique. Le récit est parfois poignant et toujours source de réflexion. À ce titre, j'ai particulièrement apprécié la partie relative à Henry James. Mais j'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages. Ne connaissant pas tous les ouvrages cités je n'ai pas pu profiter de toutes les analyses.

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Lire Lolita à Téhéran

Je garde peu de livres que j'ai lus. Il y a tant de découvertes à faire... et finalement pas autant de temps disponible pour la relecture...

Mais celui-ci est un de ceux qui resteront dans ma bibliothèque et qui fera l'objet d'une relecture.

Quand on aime lire, qu'on est un gros lecteur, je fais le constat que peu de livres nous restent finalement cheviller au coeur et au ventre: celui-ci, pour moi, fait parti de ces "élus. Merci à Nabolita pour me l'avoir fait découvrir sur sa chaîne you tube.

je souhaite sincèrement que d'autres lecteurs sur Babelio s'en empareront à leur tour!

A propos du livre...

Ce livre reste d'actualité ( date de parution 2003 ), très malheureusement, sur la condition féminine en Iran et sur l'obscurantisme qui touche notamment la littérature dans ce pays, alors que par ailleurs, ce pays a une histoire d'une grande richesse et un peuple qui aspire à la liberté avec beaucoup de courage ( récents événements suite au décès de Mahsa Amini ).

A travers le parcours de Aznar Nafisi, son parcours de femme, son parcours d'enseignante de lettres en université, j'ai découvert au plus près la condition de vie dans un pays oppresseur et combien la réflexion à travers la littérature était un moyen de résister, de s'élever.

J'ai aimé être auprès de ces jeunes étudiantes, qui une fois leur voile et leur long habit qui les recouvrent retirés, montrent leur envie, leur joie de vivre malgré la peur, les contraintes liées à leur statut de femme.

La (re)lecture des oeuvres proposées aux étudiants en amphithéâtre ou lors de son club de lecture avec les étudiantes m'a donné envie de me replonger dans ces livres.

Cette critique est peu exhaustive. Je ne sais pas faire ainsi. Mais j'espère que vous ressentirez mon engouement et l'émotion que ce récit m'a procuré.



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Lire Lolita à Téhéran

Lire Lolita à Téhéran de Aznar Nafisi, née à Téhéran diplômée de l'université des États-Unis, enseignante en littérature n'est pas véritablement un roman mais une sorte de récits documentaires. Ils portent essentiellement sur la maltraitance des femmes en Iran suite à l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeini en 1979 puis des mollahs. Ils expliquent aussi l'utilisation de l'islam comme instruments de pourvoir, devenu "un business comme le pétrole pour Texaco, avec le meilleur emballage" comme nous le déclare une opposante au régime. Ils portent également sur l'analyse d'oeuvres littéraires dont Lolita de Nabokov. Il s'agit pour ce professeur de littérature d'utiliser les personnages de fiction de ces oeuvres et de comparer leurs destins aux situations vécues essentiellement par de jeunes femmes étudiantes de 1979 à 1997 mais plus généralement par toute la société iranienne. En trame de fond l'auteur nous fait revivre les événements historiques dont la guerre avec l'Irak et la répression des gardiens de la révolution, notamment sur les femmes, les intellectuels et les opposants. C'est une oeuvre originale par ce parallèle entre ces oeuvres de fictions et la réalité vécue. Les oeuvres permettent de mieux qualifier les vécus avec plus d'aisances que des analyses sociologiques et politiques en limitant les implications des acteurs. C'est une sorte de critiques, d'oppositions indirectes au réel -le regime, la société, les situations individuelles- par des critiques de situations analogues d'oeuvres de fictions. On réalise que les oeuvres de fictions sont d'excellents outils pour analyser toutes sortes de situations comme si ces fictions avaient anticipé de réels destins ou situations historiques. C'est un chef d'oeuvre de par cette originalité mais aussi par l'universalité des analyses qui conviennent parfaitement pour ce pays à cette époque mais plus généralement pour toutes les dérives de l'islam dans tout pays et toute époque. On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec les gouvernements islamistes, les rivalités et guerres civiles entre frères musulmans suite “au printemps arabe“ avec peut-être des situations en pire...
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Lire Lolita à Téhéran

Comment parler de littérature en pleine dictature islamique, quand tout est suspect, y compris des romans d'amour ? Comment sont reçus et analysés les œuvres de fiction ?

Ce sont 2 questions, parmi les nombreuses qui se posent dans ce récit. Que se soit parmi les étudiantes du groupe du jeudi ou lors des cours à l'université, la fiction et la complexité des personnages ne laissent personne indifférent. Et permet de comprendre pourquoi elles sont interdites et/ou très contrôlées par les régimes totalitaires : elles sont porteuses d'incertitude, alors que ces régimes ont besoin de certitude, même si pour cela il faut créer des êtres binaires.

C'est ce que Nafisi montre bien dans son récit de 18 ans en République islamique d'Iran. Heureusement, le passage par la fiction lui permet de démontrer également que même des jeunes femmes issues de milieux traditionalistes ne se sentent pas à leur place dans une théocratie imposée, et qui s'impose partout. la fiction lui permet d'aborder des sujets tabous, comme l'amour et la sexualité, si occultés qu'aucune des jeunes femmes non mariées ne sait ce qui peut se passer entre un homme et une femme.

C'est souvent poignant, révoltant, mais comme Marjane Satrapi avec Persépolis, Nafisi démontre que se couvrir des pieds à la tête pour sortir dans l'espace public, accepter de mettre un voile pour faire cours ne signifie pas que l'on accepte la politique gouvernementale. Mais à la différence de Satrapi, où la plupart des actes "séditieux" sont commis en famille, ici le risque est plus grand : des femmes issues de toutes les couches de la société, autant de risques de se faire dénoncer. Pourtant, aucune d'elles ne peut accepter de vivre dans la vie imaginée pour elle par un autre, sans avoir un seul espace de liberté.

La littérature leur a offert cet espace de liberté, pour respirer mais aussi pour enfin oser se découvrir, se penser en tant qu'être humain ayant le droit d'existence.
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Lire Lolita à Téhéran

Azar Nafisi revient sur son histoire. Iranienne issue d'un milieu favorisé (son père a été maire de Téhéran), elle a quitté l'Iran quand elle avait 13 ans, a été en pension en Angleterre et en Suisse avant d'aller aux Etats-Unis. Après 17 ans passés à l'étranger, elle revient avec son mari Iranien en 1979, après la destitution du Shah. Elle trouve rapidement un poste d'enseignante en littérature au département d'Anglais. La révolution en est à ses débuts.



Quelques années plus tard, quand les lois islamiques sont proclamées, elle est renvoyée de l'université pour refus de mettre son voile, va la réintégrer quelques années plus tard avant de démissionner.



En 1995, après avoir donné sa démission de l'université de Téhéran où elle enseigne la littérature moderne, l'auteure décide de réunir chez elle, une fois par semaine, sept jeunes filles/femmes, dans l'optique d'analyser des textes littéraires et de discuter du pouvoir critique de la littérature.



Cela va donner lieu à des discussions sur la littérature mais aussi sur la condition de la femme, la famille, les traditions, l'émancipation ...



Des thèmes très intéressants sont abordés : le contexte de la révolution en Iran et la place des élites intellectuelles dites de gauche, le pouvoir de la littérature, le choix d'accepter ou de refuser un travail s'il est assujetti au port du voile, les principes de liberté ...



Je reproche par contre à ce livre d'être trop professorale. L'auteur, émigrée aux Etats-Unis, a été longtemps professeure de littérature puis conférencière. Cela se ressent dans l'écriture ou on a souvent l'impression de suivre un cours sur Nabokov ou Gatsby le magnifique. J'aurais préféré avoir plus de ressenti sur les jeunes femmes qui ont suivi les cours que des pages entières d'analyse de textes.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Lire Lolita à Téhéran

L'auteure, après avoir démissionné de son poste d'enseignante à l'université, (contrainte par les autorités iraniennes), lance un séminaire pour quelques étudiants autour d' auteurs phares de la littérature : Nabokov, Fitzgerald ou encore Jane Austen...Le quotidien de ces étudiants et de l'auteure croise l'histoire de l'Iran des années 1980. Mais surtout, Azar Nafisi nous délivre un message fondamental sur le sens de la littérature."Ressentez, ressentez de toutes vos forces, même si cela doit vous tuer, car c'est la seule façon de vivre et de survivre à cette terrible épreuve..."Cette citation recopiée par l'auteure pour une de ses étudiantes et écrite par James, pourrait avoir été une des pensées de l'auteure. Ce livre est un hommage au sens de la littérature et à son rôle dans la construction de l'Humain.
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Lire Lolita à Téhéran

Ce livre a crée un déclic chez moi, depuis j'ai lu plusieurs ouvrages surtout par des auteures.

Quelle vie,quel courage.
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Lire Lolita à Téhéran

Ouvrage riche en enseignements et éclairant pour la période actuelle.
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Lire Lolita à Téhéran

Azar Nafisi, professeur de littérature anglo-saxonne en Iran, est interdite de cours par les autorités. Elle décide alors de réunir chez elle sept de ses étudiantes: pendant deux ans, elle organiseront un séminaire clandestin de littérature.



Je croyais ne pas pouvoir lire ce type de livre. Trop dense, trop ardu. Et pas du tout! c'est une révélation. J'ai passé un vrai bon moment avec Mme Nafisi. C'est pour moi une découverte littéraire et humaine. Sur fond d'actualité brûlante, l'Iran m'a semblé plus accessible, moins incompréhensible.



On suit pas à pas cette femme, ces femmes luttant pour ne pas sombrer, ne pas devenir ces ombres muettes auxquelles les autorités veulent les réduire. Mais il y a de l'humour aussi, de la littérature, de la grande littérature qui les aide à tenir, à croire en la liberté, en ces années de peurs et d'oppression.

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Lire Lolita à Téhéran

"Lire Lolita à Téhéran" ou De l'Importance de la Littérature.



Je transcris l'avis de Margaret Atwood (romancière, poétesse et critique littéraire canadienne) : "Un livre captivant. Il explore avec ferveur et conviction le pacte tacite existant entre l'écrivain, le livre et le lecteur. Tous les lecteurs devraient lire ce livre."



Importance de la littérature lorsque lire devient source de dangers, objet d'interdits. Importance du livre lorsque la vie est bafouée, l'existence réduite à ce que d'autres décident sans vous laisser la moindre chance d'y échapper.



Livre liberté où l'on se connaît soi-même, où l'on apprend que "compassion et empathie" sont ce qui permet d'entendre l'autre dans ce qu'il est profondément, d'accepter les différences.



Livre qui ouvre les portes de la vie à ceux qui sont brimés parce que d'autres ont connu ces brimades et les ont révélées grâce à l'oeuvre fiction.



Livre espoir pour ce qu'il contient de rêves, d'existences, de pensées, de prises de conscience, d'amour.



Livre document, livre témoignage que celui de Azar Nafisi. Sa voix s'élève nous entraînant "chez nous, hors de chez nous", nous faisant mesurer l'ampleur de la tyrannie et de ses blessures, nous amenant à relativiser nos faits quotidiens et dérisoires d'occidentale privilégiée. Une giffle... Une réflexion... Une remise en question... Un regard différent sur certaines de nos lectures...



Hommes et femmes déchirés. Livre, littérature, oeuvre, auteur, écrivain, plume, analyse littéraire,analyse littéraire sociétal, analyse littéraire politique, analyse littéraire psychologique, libre pensée,... Hommes et femmes vainqueurs.



Livre Brûlant. Livre Percutant.



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Lire Lolita à Téhéran

Seconde lecture pour cette session du club de lecture « Une chambre à nous » consacrée à des livres « témoignages », ici celui de Azar Nafisi sur sa vie et celle de ses étudiants en Iran lors de la révolution islamique. Comme le titre l’indique, le livre mêle intimement l’histoire de l’autrice avec la littérature, puisqu’elle enseigne cette dernière à l’université et échange à propos des livres de Nabokov, Fitzgerald, Austen et James avec ses étudiants. Les quatre auteurs forment d’ailleurs des sections du livre et ne sont pas seulement des titres illustratifs, l’œuvre de chaque auteur prend sens avec les expériences et la vie des personn(ag)es et inversement.



Pour autant, il n’est pas nécessaire d’avoir lu les livres dont il est question pour comprendre ; le livre introduit suffisamment les personnages et problématiques des romans étudiés pour que cela fasse sens. Bien entendu, je me suis sentie beaucoup plus impliquée quand le livre abordait Gatsby ou les œuvres d’Austen que j’ai déjà pu étudier, mais pour Lolita par exemple, connaître auparavant le sujet du roman m’a suffit pour suivre attentivement les raisonnements de l’autrice.



Lire Lolita à Téhéran est fascinant puisqu’il apprend beaucoup aux lecteurs sur le quotidien des Iraniens à la fin du siècle dernier, sur les changements qui ont secoué le pays et la façon dont les personnes ont pu réagir et vivre ces bouleversements. Comme l’on pouvait s’y attendre, il y a des récits très durs, mais aussi beaucoup d’histoires inspirantes, de luttes civiques pour les droits des femmes.



Si j’avais une complainte, ce serait le sentiment de désordre qui ressort du livre : la narration n’est pas linéaire, on saute d’une année à l’autre, d’un personnage à l’autre et il peut être compliqué de suivre certains passages… Mais globalement, ce fut une bonne lecture !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Lire Lolita à Téhéran

Le regard d’une intellectuelle sur son pays m’a permis d’apprendre de nombreuses choses sur l’Iran mais aussi de redécouvrir et d’envisager certains ouvrages sous un nouvel angle de réflexion comme pour Lolita de Nabokov.



Avec ce témoignage, j’ai découvert cette envie de changer de régime, de renverser le Shah pour les jeunes iraniens vers une transformation de la révolution avec la prise du pouvoir par les islamistes et la mise en place d’une République islamique. On découvre que les étudiants étaient extrêmement politisés et agissaient au sein des universités pour diffuser leurs idées. C’est aussi la découverte d’alliances surprenantes entre islamistes et communistes pour faire front aux libéraux liés aux Etats-Unis.



J’ai également découvert (car j’étais convaincue du contraire) et fut réellement surprise en apprenant que malgré la révolution, les violences commises (meurtres, assassinats, enlèvements, etc.) et le régime islamique, les universités ont continué à fonctionner, que même la littérature étrangère était enseignée non sans provoquer des conflits parmi les étudiants. Par exemple, dans la partie de Gatsby, Azar Nafisi met en place un tribunal afin de juger le roman. C’est ainsi l’occasion de découvrir que certains étudiants préfèrent ne pas exprimer leurs opinions afin de ne pas être considérés comme de mauvais éléments par des étudiants influents.







Lire Lolita à Téhéran c’est aussi parler de la place de la femme dans la société iranienne de plus en plus réduite. Cette thématique est extrêmement importante et la présence des 7 étudiantes permet de découvrir différentes visions de la religion et surtout de la pratique. Par exemple, l’imposition du voile aux femmes par le régime a provoqué un effet inattendu sur celles qui le portaient par conviction religieuse entrainant parfois l’installation du doute et la remise en question de leur foi.



Ce régime a aussi entrainé une transformation des jeunes femmes qui parfois se retrouvent sans identité propre mais plutôt avec des contours flous sans savoir qui elles sont véritablement. Car le voile les cache au monde, fait disparaitre leur individualité même si parfois elles expriment leurs rébellions dans des gestes simples comme du vernis, des cheveux qui dépassent du voile ou des chaussettes roses.



Avec cette perte de l’identité, une place réduite à l’image de l’épouse, l’amour et la relation au mariage n’est vu que d’un point de vue pratique afin d’être tranquille. Elles se marient mais sans savoir ce qu’aimer veut réellement dire car le régime les en empêche. Ainsi, la relation avec l’autre dans certaines circonstances peut devenir étrange, distante et cet amour est complètement dissocié de la sexualité. C’est un amour où l’on partage des affinités intellectuelles mais pas sexuelle car les discours proféraient ont fini par les persuader que le désir est péché.





Merci pour ce magnifique témoignage, encore un gros coup de coeur ❤ pour un ouvrage qui devrait être étudié et pour que l’on pense à ces femmes.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Lire Lolita à Téhéran

Impressions de lecture…



Lolita de Nabokov est un de mes livres préférés, le titre a donc immédiatement attiré mon attention. Et en tant que féministe et amoureuse de la littérature, l’histoire de ce groupe de femmes - réuni clandestinement autour de l’auteur elle-même, dans son salon, pendant la révolution islamique en Iran, pour lire de grandes œuvres occidentales – a éveillé mon intérêt. L’avis de Margaret Atwood, cité en quatrième de couverture, a fini de me décider : « Un livre captivant. Il explore avec ferveur et conviction le pacte tacite existant entre l’écrivain, le livre et le lecteur. Tous les lecteurs devraient lire ce livre ». Chose curieuse, quand j’ai acheté puis lu ce livre, je n’avais pas vraiment fait attention au nom de Margaret Atwood (dont je n’avais encore rien lu) et, hasard des pérégrinations et envie de lectures, après avoir terminé cet ouvrage de Nafisi, j’ai plongé dans La Servante écarlate d’Atwood. Et bien sûr, on ne peut s’empêcher de voir des résonnances entre les deux œuvres, notamment la description des sensations qu’on peut avoir quand on sort voilée, la contrainte physique de ne rien laisser dépasser, la négation du corps, le fait d’être ramené à un regard, la réduction du champs visuel…



Je reviens sur le livre d’Azar Nafisi. L’œuvre est inclassable : ni roman, ni reportage, il est à mi-chemin entre les deux. Azar Nafisi y raconte son expérience de professeur de littérature anglo-saxonne à l’université de Téhéran, puis chez elle quand elle se retrouve obligée de démissionner et qu’elle organise dans son salon des séminaires avec certaines de ces étudiantes. Le livre est donc le témoignage d’une intellectuelle dans un monde en guerre, où les libertés individuelles, notamment celle des femmes, se réduisent comme peau de chagrin. Mais il se rapproche du roman, car l’auteur a été obligée d’injecter une certaine dose de fiction. Comme elle l’indique dans une note préliminaire, pour des raisons de sécurité, pour protéger les gens concernés, elle a dû changer leurs noms et « certains traits des personnages et des évènements décrits dans ce récit ont été déformés ».



Bien que le livre m’ait déçue, ce fût pour moi une lecture très instructive. Je n’y ai pas trouvé ce que le titre et la quatrième de couverture m’avaient laissé présager et j’ai donc eu tout le long un goût de promesses non tenues. J’avais imaginé comment à travers les œuvres d’écrivains que j’affectionne moi-même énormément : Nabokov, Fitzgerald … (elle traite aussi d’Austen et de James), l’auteur nous montrerait le pouvoir de la littérature. Qu’elle resterait bien plus collé à l’analyse littéraire pour nous raconter ce qu’une lectrice de Téhéran, oppressée par les interdits pouvait ressentir et penser à la lecture de ces œuvres très mal vues par le pouvoir politique en place. Comment certains auteurs ont déjà en leur temps bravé la censure, comment les livres et l’imaginaire peuvent préserver des espaces de liberté. J’y ai trouvé cela, dans une certaine mesure (Mention spéciale à l’épisode du procès de Gatsby le Magnifique que Nafisi organise dans sa classe (à partir de la p.173)), mais l’auteur raconte surtout des éléments de sa vie personnelle et de celles de ses étudiantes. Comment elle a vécu la guerre, les bombardements, comment ces femmes et elles même ont vécu l’oppression et ont tenté de résister face à elle, en laissant par exemple dépasser une mèche de cheveux de leur voile, au péril de leur vie, dans un pays où tout geste était alors interprété comme « politique ». Elle nous montre ce que c’est de vivre dans un pays où la liberté d’expression est muselée, où l’on est surveillé, où la censure règne, en cela cette lecture m’a rappelé certains passage de Kundera. Pour nous occidentaux de ma génération, vivant en France, nous avons du mal à nous rendre compte de ça, c’est quelque chose que nous n’avons pas connu. Pas dans une telle mesure… car on aurait tort de penser que nous ne vivons dans une société où la censure n’existe pas et où les citoyens ne sont pas fichés, fliqués, rangés dans des cases (ne serait-ce qu’au nom des intérêts commerciaux), mais c’est un autre débat.



La question des générations est d’ailleurs un thème important qu’Azar Nafisi traite dans son œuvre. Car elle, elle fait partie d’une génération de femme qui a connu le pays autrement, qui a perdu des libertés, qui mesure donc cette perte et la différence entre la vie actuelle et la vie d’avant, « Nous avions des souvenirs, des images de ce qui nous avait été pris. Ces jeunes femmes n’avaient rien. Leur mémoire était celle d’un désir qu’elles ne pouvaient exprimer, de quelque chose qu’elle n’avait jamais eu. » p.115. Livre instructif et touchant donc dans le témoignage qu’il délivre sur une période particulière de l’histoire iranienne, plusieurs passages m’ont marqués. Mais je n’ai pas particulièrement apprécié le style, régulièrement j’ai du m’accrocher pour ne pas abandonner la lecture. Et j’ai été fâchée par le côté racoleur du titre, qui est aussi celui du premier chapitre, les autres chapitre portant tous le nom d’un auteur, jusqu’à l’épilogue. J’ai trouvé que cette construction était plutôt artificielle et ne convenait pas au propos. Donc oui, le côté racoleur du titre, on prend une œuvre sulfureuse (de loin la plus sulfureuse de celles traitée par Nafisi) et on l’accole à Téhéran (et donc à ce que la ville charrie dans les imaginaires collectifs, aidé par la couverture sur laquelle deux femmes voilées s’embrasse en souriant) pour créer un oxymore (jeu des contrastes oxymorique aussi sur le visuel de couverture voile/sourire et sensualité du touché et femmes voilée/ femme visage nue qui regarde droit dans l’objectif), une provocation. Provoc soulignée par le premier mot : l’emploi d’un verbe du premier groupe, vecteur dynamique (je lis, j’accomplie une action, c’est une forme de libération, de résistance, de lutte. Je lis, je pense, j’écris etc…). À noter que le titre français colle au titre original : Reading Lolita in Tehran (car Azar Nafisi a écrit le livre en anglais, elle est d’ailleurs citoyenne américaine depuis 2008 et vis aux Etats-Unis). Tout ça et le fait que ce titre soit trompeur par rapport au contenu, a sonné très « marketing » pour moi, ce qui m’a dérangé.


Lien : http://quelscaracteres.eklab..
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Lire Lolita à Téhéran

Ce roman aborde une multitude de thèmes : une réflexion sur le rôle de la littérature, ses apports et son impact dans notre vie quotidienne. Il en profite également pour apporter un témoigner et apporter un nouveau point de vue sur la révolution iranienne. Un point de vue interne et non d’un quelconque journaliste ou medium.



Ce livre est un roman dans plusieurs autres romans. Comment ne pas lire par la suite Lolita de Nabokov, Daisy Miller de Henry James, Gatsby de Fitzgérald ou encore Orgeuil et préjugés de Jane Austen ? Pour Azar Nafisi, le roman est démocratique car il permet à quiconque de s’exprimer librement.



Lire Lolita à Téhéran est un hommage à tous les amoureux des livres et de la littérature, et à toutes les jeunes femmes iraniennes. Comment ne pas se reconnaître en elle, dans leurs rêves, et leurs aspirations ? Comment ne pas être émue par leurs vies et partager avec elles leurs souffrances et désillusions.



Un style fluide et limpide n’entrave jamais cette lecture dense mais jamais ennuyante.
Lien : http://salon-litteraire.fr/l..
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