« Dans tout combat, qu’il s’agisse d’une simple joute ou d’une bataille rangée entre l’armée que vous commanderez et son opposante, votre ennemi le plus redoutable restera toujours vous-même. Quoi qu’il arrive, ne luttez jamais contre cet ennemi-là ! Votre ego, vos craintes, votre ambition, vos doutes, vos remords… Si vous vous embarquez sur ce terrain, vous vous perdrez. Fiez-vous à votre instinct, à votre cœur autant qu’à votre esprit, et laissez l’immense diversité qui vous compose s’exprimer dans vos décisions. Ne luttez pas contre vous-mêmes ! »
[Extrait de Advenis - La Voie des Bâtisseurs]
À paraître...
Une impression cotonneuse, comme celle qui embrume subtilement mon esprit, s’empare de chacun de mes membres pour les maintenir à hauteur de tête, siège possible de l’inconscient au travail. Ainsi étendu à l’horizontale – bien que ce repère lui-même ait perdu de sa pertinence –, je tente de m'accommoder de postures peu naturelles, de me mouvoir en brassant l’air épais, comme le ferait un bébé nageur, davantage focalisé sur son instinct de survie que sur ses repères terrestres. L’élément onirique rejoint l’élément aqueux, symbiose parfaite du réel et de l’imaginaire. Tout est fluide, amorti, assourdi. Je me laisse porter autant que je lutte ; le lâcher-prise n’a jamais été aussi étranger à ma conviction d’être pensant.
[Extrait de [T]Rêve - Bastien Pantalé]
(...)
Quelque chose d'extrêmement perturbant le fit tressaillir, un mélange entre le bruit d'un tissu que l'on déchire et un grincement vibrant dans l'air. Un goutte-à-goutte, puis l'écoulement d'un liquide épais, et encore des cris. C'était des chairs que l'on malmenait, le corps d'un homme ou d'une femme subissait les pires sévices. Quelqu'un souffrait à quelques mètres de lui, agonisant entre les mains d'un inconnu, et il n'était même pas capable de se relever.
Le son horrifiant d'un os qui se rompt le saisit en pleine poitrine et lui arracha un cri de frayeur. (...) L'odeur de la peur, l'odeur de la mort l'atteignit pour la première fois.
Ça sentait la peur, la souffrance, et le désespoir, ça sentait le mal à plein nez.
La création brute. Jamais à partir de rien, mais toujours feuillement original ! Elle leur coûte cher en livres, l'animale, mais c'est un moindre mal pour me garder auprès d'eux. Si les pages viennent à manquer, ils savent que je migrerai.
Ça paraît con à dire comme ça, et je ne me vois pas partager ça avec les types que je fréquente au quotidien, mais j’crois bien que c’est la beauté que je recherche inconsciemment. Par cette attention et cette sensibilité, cet état de veille constant, c’est comme si je pouvais capter les ondes émanant des personnes, des objets, des animaux, des paroles, etc. ; une perception presque poétique de mon environnement.
Je fais preuve d’une grande empathie, a dit aussi le chauve barbu à lunettes. J’sais même pas ce que c’est, moi, l’empathie. Ça n’a pas l’air bien méchant en tout cas, et maman a souri, alors c’est cool.
Je suis vachement plus fasciné par les animaux, les clebs en particulier, que par mes semblables. J’sais pas, la communication semble tellement plus naturelle avec eux.
Je me plais à ressentir les arbres vibrer, communiquer entre eux. Les humains et leur réseau numérique n’ont finalement rien inventé. À chaque lune, le ventre bouillonnant de l’océan gonfle et arpente les terres. Alors, je pense à ma mère, dont la chaleur enveloppante n’était pas si éloignée de ce miracle sauvage. Des humeurs et des passions, un rythme, une vie, chaque jour respectés, renouvelés. Le ressac lisse le sable comme elle m’évitait les écueils de l’existence. La marche n’en est que plus sereine. Par moment cependant, je prends plaisir à mouiller mes orteils, à risquer le pas de côté, goûter l’écume apaisée, tant par frisson que par témérité.
[Extrait de « Contemplation » - Bastien Pantalé]
Le libre arbitre commençait là où s'arrêtait l'ignorance.
- Alors, c'est ça, un terrien ?
(...)
- Il me ressemble beaucoup, mais qu'est-ce qu'il a l'air sale...