Citations de Benjamin Whitmer (449)
Cette sensation que l'univers s'est fait mettre cul par-dessus tête et entièrement vider par les choix que vous avez faits. Qu'il ne reste plus rien qu'un vide sans fin dans lequel il n'y a que vous, et vous êtes minuscule.
Je ne vais pas mentir, les riches me faisaient peur , à l'époque. Parce qu'aucun des choix qu'ils pouvaient faire ne risquait de les empêcher d'avoir de quoi manger. Je me disais qu'avec ce genre de liberté, ils ne devaient se sentir responsable de rien.
— Exact, dit Bad News. On peut pas défaire ce qui est fait. Une fois qu'un truc se produit, c'est fini. Le monde serait meilleur si les gens gardaient tous bien ça en tête.
Désormais, elle n'a plus besoin d'une journée entière pour s'occuper de tout, mais elle aime bien se débarrasser de ses corvées le matin pour pouvoir lire l'après-midi. Elle a tout ce qu'il lui faut sans avoir besoin d'en faire plus maintenant qu'elle n'a plus à s'occuper de personne d'autre qu'elle-même. Elle n'a pas l'intention d'y changer quoi que ce soit.
Toutes ces choses que vous vous dites que vous ne revivrez jamais. Ces trous dans lesquels vous vous jurez de ne plus jamais tomber. Mais il y a plus de trous dans lesquels tomber qu'on ne peut en compter, et seuls ceux qui passent leur vie entière en terrain sûr peuvent les éviter tous. Pour le reste d'entre nous la vie consiste à y tomber et à en ressortir.
Putain de ville de merde. Il n'y a peut-être qu'une chose que je fais bien, mais je la fais mieux que personne.
C’est Bad News qui frappe à la porte du bâtiment principal de la ferme de la prison. Il trouve que, des deux, avec son costume marron, c’est lui qui a l’air le plus respectable, malgré le visage de banquier de Warrington.
Vivre dans cette ville, c'est comme se faire étrangler, mais très lentement. Le genre de mort lente et suffocante à laquelle on met une vie entière à s'habituer. Et puis on meurt.
- T’es resté debout à écouter la radio ? demande Jim
- J’ai pas école demain, dit Wayne.
- L’école, je m’en fiche. T’es resté debout à écouter la radio ?
- Ouais. Je voulais savoir qui tuait qui. C’est notre divertissement dans cette ville.
- […] quelle raison ils auraient de les abattre ?
- La même qui te fait abattre un chien qui vient de bouffer un de tes poulets. Pour pas qu’il y prenne goût.
Un truc qui ressemble à du regret passe sur le visage de Garrett.
Le regret c’est plus fatigant que l’enthousiasme.
Ils se sont éloignés de la route et marchent vers le sud-ouest en direction des montagnes fouettées par la neige, sans rien pour freiner la tempête que quelques trembles et pins tordus ça et là. Le vent remonte par les ourlets de son pantalon, lui glace les os, lui perfore le visage.
Par la fenêtre, les montagnes scintillent, hirsutes et grises derrière la neige qui tombe, sous un soleil comme une lanterne qu'on abaisserait entre les pics.
Dayton roule. Quand on trouve rien d’autre à faire, on roule. C’est ça, la vie, dans cette ville. On roule pour se laisser croire qu’on peut partir. On se dit qu’on pourrait juste faire tourner la grande roue et filer vers Denver, Cheyenne ou Las Vegas à n’importe quel moment. Personne ne le fait jamais. Et même si vous le faisiez, vous finirez par revenir de toute façon.
Des fois, les mots dépassent notre pensée.
Ça faisait peine à voir, la merde où ils étaient. Il y avait une pile de vaisselle sale dans l’évier et on voyait bien qu’ils n’avaient pas payé leurs factures de chauffage. Elle et le bambin étaient emmitouflés dans des vieilles couvertures râpées. […] Y avait de quoi donner à Stanley l’envie d’aller coller sa bouche contre un pot d’échappement.
Tous ces Crânes de Noeud essayaient de se convaincre qu'ils étaient la personne qu'ils se croyaient être. Le pigeon parfait mène déjà une arnaque, une arnaque qu'il déploie contre lui-même. Elle se joue dans l'écart entre l'homme qu'il veut que le monde voit et l'homme qu'il se sait être. Et si vous pouvez repérer cette arnaque, alors vous le possédez.
-Un visage comme celui-là, ça a de quoi faire cailler le lait, dit-il.
Le pasteur Tom n’était pas un pacifiste. Il portait un Colt partout où il allait, et il ne répugnait pas à distribuer quelques coups de crosse aux macs qu’il surprenait à prospecter dans son église.
Je croyais Cole parce que j’avais envie de le croire. Vous avez envie de croire qu’ils savent ce qu’ils font. Qu’ils ont un peu de maîtrise sur les choses. Cole et Goodnight paradaient dans le Monde des Crânes de Nœud comme s’ils l’avaient construit eux-mêmes. Comme s’il n’y avait pas un seul morceau de ce monde qu’ils ne pourraient pas s’approprier. Et vous avez envie de croire que c’est possible. Parce que ça voudrait dire qu’il existe un moyen pour grandir et entrer dans le Monde des Crânes de Nœud sans devenir un Crâne de Nœud soi-même. Mais il n’en existe pas.
Leurs parents leur ont légué une ferme. C'est un joli bout de terrain, mais ni l'un ni l'autre n'a reçu l'intelligence que Dieu confia aux poteaux de clôture.