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4.12/5 (sur 260 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sainte-Geneviève-sur-Argence , le 19/11/1930
Mort(e) à : Paris , le 13/04/2021
Biographie :

Bernard Noël est un poète, essayiste, critique d'art et romancier.

Il est également connu sous le nom de plume d'Urbain d'Orlhac. Il a vécu en Aubrac jusqu'à l'âge de 20 ans.

Remarqué en 1958, dès la parution de son premier livre de poésie "Extraits du corps", il attend neuf années avant de publier son deuxième ouvrage "La Face de silence" (1967).

En 1969, "Le Château de Cène" lui occasionne un procès pour outrage aux bonnes mœurs.

Son amitié pour les peintres et son goût pour la peinture le conduisent à collaborer à la réalisation de nombreux livres d'artistes.

Saluée par Louis Aragon, André Pieyre de Mandiargues et Maurice Blanchot, l'œuvre de Bernard Noël donne à la poésie un rôle capital et unificateur, car elle en détermine l'espace et la nécessité.

En 1992, il est lauréat du Grand Prix national de la poésie, en 2011 il obtient le Prix international de poésie Gabriele d’Annunzio.
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Source : Le Monde
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Jean Frémon La Blancheur de la baleine éditions P.O.L où Jean Frémon tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre "La Blancheur de la baleine" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L et où il est notamment question de Michel Leiris, David Hockney, Emmanuel Hocquard, Bernard Noël, Alain Veinstein, Etel Adnan, Louise Bourgeois, Jannis Kounelis, Jacques Dupin, Claude Esteban, Samuel Beckett, Marcel Cohen, Jean- Claude Hemery, Jean- Louis Schefer, David Sylvester, Edmond Jabès à Paris le 2 février 2023 "Ce sont des écrivains, des peintres, des sculpteurs. Aventuriers de l'impossible. Ce sont des bribes de leurs vies. Tous des chercheurs davantage que des trouveurs. J'ai eu le privilège de les côtoyer. Ce qu'ils poursuivent est ce qui toujours se dérobe. La grâce est une fieffée baleine blanche."

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Citations et extraits (282) Voir plus Ajouter une citation
Bernard Noël
tu cherches tes yeux

dans ce corps sorti du corps
peut-être une femme à rebours

l’un est soi et l’autre
est qui vient qui part

à moins que tout cela
un creux dans la tête

une pensée debout
devant son ombre
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Quand l'ampleur du paysage donne l'impression d'aller à perte de vue, le regard éprouve l'infini...
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On naît homme, puis on le devient.
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Bernard Noël
GRAND ARBRE BLANC
     
à André Pieyre de Mandiargues
     
à l’Orient vieilli
la ruche est morte
le ciel n’est plus que cire sèche
     
sous la paille noircie
l’or s’est couvert de mousse
     
les dieux mourants
ont mangé leur regard
puis la clef
     
il a fait froid
     
il a fait froid
et sur le temps droit comme un j
un œil rond a gelé
     
grand arbre
nous n’avons plus de branches
ni de Levant ni de Couchant
le sommeil s’est tué à l’Ouest
avec l’idée de jour grand arbre
nous voici verticaux sous l’étoile
     
et la beauté nous a blanchis
     
mais si creuse est la nuit
que l’on voudrait grandir
grandir
jusqu’à remplir ce regard
     
sans paupière grand arbre
l’espace est rond
et nous sommes
Nord-Sud
l’éventail replié des saisons
le cri sans bouche
la pile de vertèbres grand arbre
le temps n’a plus de feuilles
la mort a mis un baiser blanc
sur chaque souvenir
mais notre chair
est aussi pierre qui pousse
et sève de la roue
     
grand arbre
l’ombre a séché au pied du sel
l’écorce n’a plus d’âge
et notre cour est nu
grand arbre
     
l’œil est sur notre front
nous avons mangé la mousse
et jeté l’or pourtant
le chant des signes
ranime au fond de l’air
     
d’atroces armes blanches qui tue
qui parle le sang
le sang n’est que sens de l’absence
et il fait froid grand arbre
il fait froid
et c’est la vanité du vent
     
morte l’abeille
sa pensée nous fait ruche
les mots
les mots déjà
butinent dans la gorge
     
grand arbre
blanc debout
nos feuilles sont dedans
et la mort nous lèche
est la seule bouche du savoir
     
     
« La Face de silence » (éd. Flammarion, 1967 / P.o.l., 2002)
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– Que cherchez-vous ?
– Je voudrais pouvoir vous le dire sans mots.
– Comme on oublie ?
– Oui, comme parle l’oubli.
     

Je suis immobile. Un merle approche, me regarde, picore quelques miettes, puis se retire, très lentement. L’espace qu’il a d’abord rétréci, qu’il approfondit maintenant à mesure qu’il s’éloigne, cet espace est greffé à un autre, en moi : un volume d’attente, qui est aussi la confiance de l’oiseau. L’attente est une écoute : je suis tout prêt d’entendre une langue oubliée…Tout à coup, des mots, et, distinctement :
     
– J’ai perdu l’alphabet.
     
Une à une, j’entends les lettres dégringoler dans un lointain qui… Mais non, je m’aperçois que je suis toujours immobile, et que les mots, les bruits, sont un écho…Je me mets à écrire tout cela, en pensant remonter de l’écho à l’origine, mais il n’y a qu’un grand vide scintillant…et ma main, et mon désir, et mon ouverture à… à un espace vers lequel les mots devraient me porter, alors qu’ils n’en sont plus que l’oubli constaté…
     
L’oubli est la maison des dieux.
La mémoire est liée à la volonté ; l’oubli au seul regard, au regard pur. …
La mémoire s’éloigne de l’expérience, et déjà elle l’imagine…On ne crée pas avec la mémoire mais avec l’oubli.
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Le regard monte vers la crête que dentelle la cime des arbres. Et soudain, cette ligne brisée est une présence. J’en suis tout ému. Mais de quoi ? me dis-je bientôt.
Ce doute ramène le regard dans mes yeux. Pourtant, alors même qu’il se retrousse, voilà qu’il se prend aux branches nues d’un arbre tout proche : branches hérissées de fines brindilles.
Si peu de temps dure cela.
Et parmi les nervures, je vois le bleu du ciel.
     
Le bleu. Le bleu. Le bleu.
     
Le bleu est ce qui touche à tout.
En lui, chaque chose est à la fois dans son isolement et dans l’intimité de toutes les autres. …
     
Comme s’il y avait sous la peau le bleu du ciel.
Sous la peau, sa claire substance, et le monde au milieu, et le regard partout.
     
(La pensée des yeux)
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Bernard Noël
Le bât de la bouche


Fragments
À Jan Voss .

Extrait 3

Parfois
ouvert à ce qui s’ouvre
je suis ce que j’écris
mais l’ouvert est trop vaste
pour ma bouche
Parfois
j’écris contre moi
j’écris mon nom sur mon corps
et ma peau voudrait se retourner

Les dieux sont bêtes
ils gardent notre vieille maison
pendant que l’immédiat s’écroule
dans l’idée
Entre les choses et moi
je vois la venue
du là
qui n’est jamais tout à fait là
Chaque mot maintient la distance
et pourtant dans chaque mot
je la mange
Le présent n’a pas de lieu
La source n’est pas dans la source
Je me dénombre
pour dérouiller mes yeux


/Revue Les Lettres nouvelles février-mars 1977
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CONTRE-MORT

moi
qui chaque jour creuse sous ma peau
je n’ai soif
ni de vérité ni de bonheur ni de nom
mais de la source de cette soif
je ne promène pas mon petit démon bien policé
j’en ai dix mille me rongeant
et je leur souris
non pas comme une Joconde
non pas comme un bouddha satisfait de son détachement
non pas comme un yogi à l’âme soigneusement musclée
mais comme un homme
auquel tous les chemins ne sont pas bons
et
à mesure que le creux là-dessous va grandissant
d’étranges machines apparaissent dans mon corps
et d’abord cet oeil qui a percé à la racine du nez
et qui me fait douter de la valeur de mes yeux
condensation du regard
triangle à l’intérieur de mon crâne

triangle sans base
tel un entonnoir où s’engouffrent les cris
venus de la moelle épinière et du ventre
(du ventre dans lequel pousse
un énorme faisceau de racines flexibles
et dures comme des aiguilles d’acier)

triangle dont les parois incandescentes
tracent dans le cerveau une brûlure drainante
une brûlure qui est la présence même
la présence des choses
qui entrent en moi comme une décharge
une décharge brisant les écailles
brisant la paille et la poutre
brisant le filtre et les dents

il faudrait dire comment
dire la vision claire de cet oeil
qui n’a ni tendresse ni cynisme ni compassion
mais qui est vide et inexorable

tel un nuage d’abeilles au-dessus du gouffre
la présence approche
pattes de miel
douceur tiède
et
soudain
les mille piqûres des dards
il n’y a pas d’autre issue que le saut
mais

LE VIDE PORTE

les yeux regardent à travers le seul oeil
et dans l’épaisseur de midi
les choses entrent dans mon corps
l’espace se retrousse
dedans est immense
alors
tentation d’organiser aussitôt la conquête et d’en jouir
il fait soleil sous les épaules

[…]
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Tout au long du XIXe siècle, l'État a fait faillite sous les noms successifs d’Empire, de Royauté, de République et à nouveau d’Empire. Depuis la Révolution de 1789, l'État ne saurait, pour le peuple, avoir que trois principes : “Liberté, Égalité, Fraternité“, or chaque État ne fait que développer, aux dépens du peuple, un esclavage économique, pire peut-être que l'ancien pouvoir absolu. Donc l'État est mauvais, quel qu'il soient, à moins qu'il n'émane directement du peuple et ne reste sous son contrôle permanent. La Commune va essayer d'être cet État là : un gouvernement direct, responsable et révocable. 
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La Force des fédérés était dans leur élan révolutionnaire, et l’erreur fut sans doute de vouloir discipliner cet élan au lieu d'essayer d'en faire surgir une forme originale d’organisation.
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