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Citations de Bertrand Blier (32)


Bertrand Blier
« Ce qui me touche chez les acteurs ? Peut-on dire ce qui nous touche dans l’oxygène ? »
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Bertrand Blier
« Vous avez une tête à avoir des drôles d'idées. »

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Serrault à Depardieu dans 'Buffet froid' (1979)
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Bertrand Blier
Regarde-toi dans mes yeux, tu vas te trouver sublime.

( Film : Tenue de soirée)
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- J'ai envie de lire un livre, je lui ai dit.
- quel livre ?
- Je ne sais pas , n'importe quoi, quelque chose de délassant...
- Le corps d'une femme n'est pas un livre ?
- Si
- Eh ben alors feuillette !
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Un bon conseil : quand vous êtes bien malheureux, n'essayez pas de lutter contre votre tristesse. Au contraire : laissez-vous glisser, laissez-vous envahir, c'est comme un courant froid qui vous emporte vers le large. Mettez-vous, par exemple, une musique bien nostalgique, bien déprimante, pour vous enfoncer davantage, si possible, dans votre désespoir. Il faut aller jusqu'à plus soif, jusqu'à saturation du malheur, si vous voulez vous en sortir un jour.
C'était ce que je m' apprêtais à faire. J'avais trouvé, dans ma collection, le disque le plus apte à décupler mon bourdon. Il s'agissait, vous vous en doutez, d'un vieux Bud Powell imparable : "Willow Weep for me", avec George Duvivier à la basse et Art Taylor à la batterie. Déjà la platine tournait, les premiers sillons, pleins de poussière grésillaient, et j'attendais, confortablement installé, que le piano attaque, que la mélodie s'empare de moi, que les doigts du pauvre Bud me tricotent ce fameux cafard dont lui seul avait le secret... lorsque la sonnette a retenti.
C'était foutu. Fallait tout arrêter. On pouvait même pas crever en paix.
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Pas étonnant, c'est la cité des pipelets. Tout un peuple de bignoles nous entoure, menaçant. Ils ont de sacrées ouïes fines, ces nuisibles, et ils portent des appareils pour entendre encore mieux. Une vraie gestapo des sonotones. En plus, ils passent leur temps à s'inspecter les oreilles, les plus nickel du département ! Doigt, stylo, allumette, aiguille à tricoter, tout est bon pour traquer le cérumen. Leur hantise : le bouchon ! Tout ça pour mieux entendre, toujours à travers les cloisons minces ! Qu'est-ce qu'ils doivent ramasser comme premier choix dans leurs pavillons hypersensibles ! Une symphonie pour chuchotis, sanglots, gémissements inavouables. Une porte qui grince, des pieds nus dans la coursive, le craquement d'un blouson qui enlace, rien ne leur échappe. Ils font leur marché la nuit les grossistes du ragot.
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Ensuite… Y en a des « ensuite » et des « parce que »… Un vrai catalogue !… C’est effarant quand on s’analyse, quand la matière grise se met à bosser sur le passé… Qu’est-ce qu’on trouve comme trucs qu’on a pas contrôlés, comme pièges à cons dans lesquels on est tombé tout droit, sans même s’en rendre compte, et en disant merci encore !… On s’aperçoit qu’on a rien fait de ce qu’on voulait et que maintenant c’est trop tard, qu’on va crever et qu’on a beau pas vouloir, on peut pas aller contre, même si on a pas l’âge et que c’est un scandale parce qu’y en a des bien plus salauds qui restent après nous, et bien vivants, à hocher la tête en lisant leur journal ! Des coiffeurs, par exemple…
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Dans n’importe quelle ville qui se respecte y a le coin des voyous, des putains, des pédés crapoteux, comme un égout avec une grille pour les retenir. Si vous êtes un paumé, un cradingue, un total orphelin, de préférence avec les flics au cul, alors laissez-vous faire, pas besoin de plan Taride, même en rasant les murs vous y allez direct. Vous trouverez facilement, c’est au bout du chemin, quand vous en avez marre, quand vous en pouvez plus. Ouvrez les yeux, vous y voilà. Vous verrez, c’est plutôt plus sympa que des tas d’autres coins soi-disant élégants, à condition de pas avoir les narines délicates.
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La vérité c’est que toujours plein de gens vous attendent. Des gars, des filles, des pourris, des peaux de vache, mais aussi, quelquefois, la future amitié, le truc inespéré, ou bien la fille de rêve qui va vous en sortir, à moins que ce soit le magot, le blé de la dernière heure, qui vous tombe par hasard, sans effort. Un trésor, n’importe où, dans n’importe quelle poche, sac à main, portefeuille. Un dividende qu’on porterait pas aux objets trouvés. Qu’on puisse enfin se retirer, couler des jours paisibles. Seulement tout ça, c’est de l’hypothèse. La date et l’heure vous l’ignorez. Pas la peine de foncer, de vous presser le citron, vous précipiterez pas le destin.
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- J'ai un couteau dans le ventre !
- Vous souffrez ?
- Bizarrement, non... Mais je ne me sens pas dans mon assiette.
- Quel effet ça fait ?
- Un peu comme un lavabo qui se vide.
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Je suis convoqué dans le bureau du directeur, c’est le soir. On domine la station et ses mille lumières. Le directeur me regarde au fond des yeux : c’est là où le mal va se nicher.
- Votre maman va rester un peu dans la station faire du ski ?
- Sans doute, je réponds.
- Vous allez vouloir passer le week-end avec elle ?
- Sans doute.
- Vous allez répondre « sans doute » à toutes les questions que je vais vous poser ?
- Sans doute.
Le directeur me met une grande tarte dans la gueule, immédiatement suivie d’une autre.
Je tombe de ma chaise. Sanglots.
- Vous vous foutez de ma gueule ou je rêve ?
- Sans doute.
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« Qu’est-ce qu’on ferait avec une femme si y avait pas cette trouille qu’elle se fasse la valise avec un autre ? Rien. On ferait rien. On se regarderait. On serait béats. Ca serait une histoire d’amour entre légumes. On aurait la tronche en survêtement. Y aurait même plus de soutifs. Pas besoin d’armes en temps de paix. Pas besoin de bouger son cul. »
Bertrand BLIER, Pensées et répliques, 2001, le cherche midi éditeur (p. 17).
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Ses nichons, par exemple : c’était un vrai désert, une absence totale de nichons, et pourtant ça me fascinait. Pourquoi ? Moi qui aimais tant les soutiens-gorge bien remplis et malaxer des grosses ballotines… J’en revenais pas moi-même… Qu’est-ce qui pouvait bien m’attirer dans ce torse de louveteau ?… L’impression de fragilité, peut-être, et même de détresse qui se dégageait de cette poitrine lisse… Que la peau sur les côtes elle avait !… Et deux rondelles brunes, spacieuses, mais d’une finesse extrême, presque transparentes, pour un peu on lui aurait vu le cœur au travers, avec des tétines perpétuellement dressées, courtes, mais trapues, comme des boutons de minuterie… Pas des seins, mais beaucoup plus que des seins !… Une discrétion sans précédent, une belle leçon de pudeur féminine !… Une fille qui pour rien au monde aurait voulu nous encombrer avec d’obscènes mamelles, lourdes, blanches, molles !… On se prenait, avec Marie-Ange, à détester les gorges opulentes. Ça nous donnait envie de la protéger, cette fragilité, ou alors de la briser, on savait pas très bien.
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Appeler un garagiste pour un faux dépannage et s’emparer de son camion-grue c’est complètement débile. Vous voyez, on en arrive à imaginer n’importe quoi dans le seul but de piquer une voiture en plein jour. Donc c’est con, faut pas le faire.
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La vraie mentalité de flic amateur, le témoin en puissance qui bondit au bigo pour composer le 17. C’est pas les bons citoyens qui manquent, je vous assure. Ça court les rues les braves gens prêts à sacrifier quelques années de votre belle jeunesse pour dire la vérité, rien que la vérité, cette putain de vérité dans sa totalité ! Ils demandent qu’à foncer raconter, déballer leur rapport, ils démarrent comme des fous, des obus, des fusées, y en a même qui démarrent aux startings pour gagner quelques secondes.
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On est en train de se faire oublier, c’est pas pour replonger dans les emmerdes. Qui dit gonzesse dit complications, tu devrais le savoir. Si on tend la main à la société, elle nous lâchera plus, jusqu’à ce qu’on soit à l’ombre.
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L’anxiété nous reprenait, je me demande vraiment pourquoi. On risquait rien de plus qu’avant. L’obstacle inattendu, sans doute, qui nous paniquait. La sensation de plus pouvoir avancer, d’être bloqués dans notre fuite. On avait l’impression d’étouffer bien que personne apparemment soit à nos trousses. Rien d’inquiétant dans le rétro, pas de sirène, le calme plat. On étouffait quand même. Pourtant, on manquait ni d’air ni d’espace.
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On était satisfaits de déranger tant de monde. Satisfaits et inquiets. On avait tué personne et pourtant ils nous cherchaient comme des fous.
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Ca doit être formidable, je me disais, d'être un mec stable, qui perd jamais son sang-froid, qui réfléchit avant d'agir et qui agit à bon escient, sans jamais faire de mal à personne. Pourquoi tous ces kilomètres ? Et comment font les autres pour vivre ?
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Ca doit être formidable, je me disais, d'être un mec stable, qui perd jamais son sang-froid, qui réfléchit avant d'agir et qui agit à bon escient, sans jamais faire de mal à personne.
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