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Citations de Bertrand Redonnet (25)


Écrire une forme brève qui ait de l’allure et du style n’est pas chose facile.
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Que je te dise d'abord un mot sur les lieux, les climats et les paysages. Car ils ont tort les gens qui racontent en voulant faire l'économie du théâtre des choses. Ils ont tort parce lire et écouter c'est se transporter dans un ailleurs du monde qui n'est, à mon sens, transmissible qu'au travers les mots d'une sobre description.
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Chaque homme promène en lui la dualité d’un soleil de minuit. Il est à la fois aurore et crépuscule
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Nous tînmes conseil. L'affaire était grave car nous n'avions pas un sou et aucun moyen de nous en procurer. Sans un sou, la carabine devenait un objet d'art, une performance d'intellectuel, aussi vaine qu'abstraite.

L'Art pour l'Art, ça ne veut pas dire grand chose chez les pauvres.
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Mon premier laissez-passer m'était délivré à la Toussaint, après deux mois d'enfermement...
Le silence des chrysanthèmes me redonnait la vie et à ces jours de novembre, je voue depuis une inaltérable reconnaissance.
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De la fin de la classe jusqu'au coucher, les heures d'étude étaient si interminables qu'une fois expédiées les matiéres courantes, j'y avalai toute la famille Rougon-Macquart, méthodiquement, livre après livre, dans l'ordre généalogique.
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Je vénérais son discours et ne lâchais complétement prise que lorsqu'il se mettait à délirer sur un train qui était parti de là-bas à une heure tardive de la nuit et qui avait croisé, à je ne sais plus quel moment, un autre qui avait démarré une demi-heure plus tôt d'un autre endroit, peu importe lequel, et qui avait rencontré en tous cas le premier du côté de chez nous.
Quand, son histoire à dormir debout terminée, il nous demandait de faire des opérations pour savoir à quelle vitesse ces deux foutus trains avaient bien pu rouler, là, je me disais qu'il était devenu fou, qu'il avait la grippe, qu'il avait bu du vin ou qu'il nous faisait une blague
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Car avec mes frères nous formions une ribambelle d'oisillions élevés à l'épave, barbotant au hasard des chemins creux de l'enfance. Nous y goûtions la caresse du vent, le goût des fruits volés, le chant des grives. Nous étions bien nourris, nous étions à l'abri. Peut être même étions-nous aimés.
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Il tirait des oiseaux ! Autant qu'il en voyait et il en voyait beaucoup ! Poussées par un petit vent frisquet de l'est, les grives étaient de passage, les merles fourrageaient sous les pommiers ou dans les arbustes à baies, des bandes erratiques de gros bruants jaunes s'abattaient sur les jeunes labours et des passereaux de toutes sortes butinaient par petits vols saccadés les dernières miettes éparpillées sur les champs dénudés de l'automne.
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ça devait arriver un jour ou l'autre avec tout ce pinard, mauvais comme tout, en plus ! Zozo était foutu, il avait des visions. Bientôt viendraient les rats, les serpents et les araignées. Pauvre homme ! On s'enquit tout de même, pour rire un peu, où est-e qu'il était accroché, son pendu ? Aux primevères !
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Il n'était pas très fier, Zozo, même si la perspective de voir un sanglier en vrai l'excitait. Il n'était pas fier parce qu'il prévoyait ce qu'il redoutait le plus de la société des hommes, l'affrontement. Il serait seul face à une bande de propriétaires arrogants et de chasseurs chevronnés qui avaient manoeuvré pour l'exclure.
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Chaque hiver Zozo ressortait donc un des livres du tiroir du buffet et en parcourait lentement le récit avec toujours le même émerveillement attentif.
Il revoyait en pensée le vieil instituteur et le tout jeune Zozo, les sorties communes sur les champs cendreux de septembre ou dans les taillis fangeux de novembre et il murmurait que, nom de dieu, jamais il n'avait rencontré depuis un autre bonhomme de cette trempe là.
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finalement sur son lit où il demeura étendu une bonne huitaine de jours avant de reprendre, claudiquant sur des béquilles et rasant les murs, le chemin de la basse-cour et du toit à cochon, puis, discrètement, la clef des champs à la découverte des moeurs estivales du gibier, en prenant toutefois bien soin d'éviter par de larges détours à travers les sous-bois les chantiers maudits de l'adduction d'eau.
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Les rus et les rivières, les étangs, les mares et les petits lacs partout disséminés sur les champs, hibernent dès lors dans l'immobilité. Les pêcheurs trouent la glace, comme Maître Renard le fit faire à Ysengrin et, de ce puis glacé où s'engouffre l'oxygène, ils sortent des silures ventrus au bout de leurs hameçons...
Parfois le ciel est anxieux, lourd et noir comme à l'orage, et, entre deux nébulosités accroupies sur la lige d'horizon ouest, le soleil baigne dans cette platitude blafarde d'un sang jaune et rouge. Beauté chagrine de ces fins de journée où le mercure n'a pas réussi à remonter plus haut que les moins dix degrés et où la lumière, congédiée en plein après-midi, en pleine adolescence, répand son agonie menstruelle sur des champs immaculés.
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Des "ah" et des "oh" d'une vive réprobation fusent autour de la petite table? Sans doute craint-on que le monsieur mafflu, timidement couperosé, le cheveu blanc coupé ras, visage débonnaire du bon vivant, m'ai heurté par sa franche répartie. Alors on lui dit que l'heure n'est pas franche répartie. Alors on lui dit que l'heure n'est pas aux mauvais augures de laboratoire, qu'il tombe un peu l'uniforme, bon sang d'bon sang, qu'il reprenne un peu de vin.
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Un climat, oui messieurs. Votre cher et maître mot. Un des plus beaux mots de la langue française, un mot qui a beaucoup vu. Un mot de voyageur. Ouvert à tout vent, conjugué à bien des temps et qui essuya bien des intempéries.
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Ainsi là-bas, à l'embouchure de la Sèvre Nortaise où se prélasse Charron. Le soleil est encore haut suspendu au-dessus de l'horizon brumeux à l'heure où, ici, au seuil de la nuit, nous entrechoquons nos verres. Tout est imprégné par des embruns salés, la plaine est grisâtre et son herbe échevelée se couche à toute vitesse en tournant le dos à la mer, comme si elle tentait éperdument de la suivre. C'est une plaine aplatie sous le vent, qui déroule sa mélancolie sans une saut d'humeur et qui vient se noyer ainsi jusque dans les gouffres de l'océan. Sans transition. On passe de l'herbe où paissent les bovins du producteur de viande à l'eau saumâtre du mytiliculteur. Puis, sans transition encore, on passe au large où croisent des navires en partance pour les antipodes, puis enfin, toujours sans transition, au ciel où tournoient inlassablement des cormorans inquiets.
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Cet accent sur le n fait notre « gn.». La bourgade et sa basiliquee eussent-elles vécu sous nos climats que Kode se serait sans doute fait appeler Kodègne et que nous aurions eu bien du mal à vouloir pénétrer ses secrets patronymiques.
Mais nous sommes dans une lecture slave et To de en lituanien, signifie « Il fait jour.» Il faut dire que par l’union de Lublin, scellée en mille cinq cent quarante neuf, la Pologne et la Lituanie constituaient un seul royaume
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L’air ce matin-là était figé à moins vingt. L’orme gigantesque sur ma gauche touchait le ciel de ses grands moignons gelés, tout ruisselants de lune. Il était quatre et demi
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J’étais sûr que oui, ça me plaisait d’en être sûr et je le regardais décliner ses phrases et ses mots nostalgiques et je me disais que l’histoire, les luttes, les trahisons, les échecs, les vérités, les morts, les prisonniers, les réussites, les idéaux, les tactiques, les alliances, les buts, les systèmes, tout ça, c’était les hasards du réel, les leurres d’un prisme déformant et que les hommes n’entendaient rien, absolument rien à la mise en scène de leur propre destin. Ils étaient des ombres. Des balbutiements
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