J'ai un peu honte de dire que j'ai abandonné cette lecture parce que m'y suis perdue. Je n'ai pas été très volontaire et ne me suis pas obstinée à la poursuivre car je n'ai pas "accroché" à l' histoire. Souvent au fil des pages on se l'approprie mais là avec tous ces personnages j'ai lâché prise...
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Non-fiction, catégorie autobiographie trash.
Celle, sordide et splendide, d’un jeune éditeur new-yorkais qui ne gère plus son alcoolisme et sa toxicomanie.
Le récit s’ouvre sur la fin : une scène frénétique dans laquelle l’addiction au crack prend totalement le dessus. Puis le temps remonte et il raconte. Une descente aux enfers qu’il tente d’expliquer autant au lecteur qu’à lui-même.
La plume est très belle. Un peu décousue parfois, mais sans complaisance aucune. Ce qui donne un récit brut et sacrément glauque par moment. Des premières prises aux phases de consommation aigües, crises de paranoïa et de débauche inclues. Passé l’écœurement de certains épisodes, je m’attache à ce jeune agent littéraire dont la réussite ne comblera pas les failles de l’enfance - à moins qu’elle ne les ait justement aggravé.
Un texte qui se lit vite et bien, si l’on est pas trop brassé, et qui secoue sans apitoyer.
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Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme de Bill Clegg aux éditions BABEL
Tout aurait dû lui réussir !...
Ce livre est autobiographique, il relate les débuts de Bill Clegg dans l’édition, sa réussite en pleine expansion, sa vie amoureuse, son coming out, avec des flash-backs de sa vie enfant....
Mais également de sa virée aux enfers du Crack. L’anéantissement social en quelques bouffées. Le récit n’est pas enjolivé, il est réel, sans artifice, quelquefois répétitif.
L’auteur ne nous épargne aucunes scènes de dépravation qui deviennent une routine de débauche, de perversion et de luxure. Sa conscience est altérée plus rien n’a d’importance que le prochain cailloux, additionné à l’alcool.
On assiste à tout, à ses délires paranoïaques, son besoin incontrôlable de tout sacrifier, d’autodestruction et ce souvenir du père pesant, aux troubles de son enfance.
Les passages de son enfance sont troublants de vérités, d’angoisses cauchemardesques et incomprises.
Ce texte ressemble à un naufrage, un bateau qui dérive sans cesse dans un océan de tourments. Ce qui image bien le déroulement du livre qui n’a pas forcément de ligne conductrice, d’ailleurs on ne sait pas combien de temps est relaté dans ce récit. L’auteur raconte au gré de ses envies son histoire, ses confessions, les stigmates qui le marquent qui lui collent à la peau autant que ses brûlures indélébiles.
Le seul inconvénient de cette lecture est que l’on passe d’un souvenir à un autre sans préavis, c’est assez déroutant. Parfois, cela devient difficile de se situer, de suivre Bill Clegg où il souhaite nous emmener !
Ce bouquin n’est pas mon préféré de cet auteur, je préfère de loin « 90 jours : récit d’une guérison ».
Toutefois, il a le mérite de nous clouer sur place, d’avoir aider à expier une partie de ses démons.
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Bill doit tenir 90 jours à la sortie du centre de désintoxication pour se prétendre "tiré d'affaire". Le retour est difficile, il a perdu bcp d’amis, ceux qui restent sont fuyants. Il est criblé de dettes. Et s’installe dans un petit studio prêté par un ami qu'il lui reste, mais qui prend ses distances. Il doit faire face à l’ennui, au désœuvrement. Lui qui avait l’habitude d’une vie palpitante, bien remplie, qu’il brulait par les deux bouts. Il est comme pestiféré, paria. Mais il semble reprendre pieds doucement, se défaire de son addiction.
Epaulé par son coach Jack, abstient depuis 15 ans, il commence à assister à des réunions d’ex-Junkies, dans des sous-sols d’églises, des bibliothèques. Il évite les rues, les quartiers qu’il avait l’habitude de fréquenter, de peur de renouer avec ses vieux démons, ou de croiser des protagonistes de son ancienne vie, son ex-compagnon notamment.
Mais le manque n’est jamais loin, l’addiction reste inscrite, en filigrane dans son cerveau, comme gravée dans son ADN. Il explique bien l’impulsion morbide. Que lorsque l’idée d’une dose lui a traversé l’esprit, elle ne le lâche plus. Il décrit la façon dont cette envie grandit, devient obsédante, irrépressible. Un besoin maladif. Et comment il replonge. Les rechutes sont dégradantes, mettent à mal les petits projets qu’il commençait à échafauder. Le font repartir à zéro, vers les 90 jours d’abstinence, période clé vers la sobriété et sa redemption.
Clegg nous dit bien le parcours difficile, semé d'embûches, vers une reconstruction. Et l’importance du collectif, du soutien mutuel, des réunions fréquentées par les accidentés de la vie, issus de tous milieux sociaux, des losers dans une ville qui met sur un piédestal la réussite. Il fait le parallèle avec son ancienne vie, très individualiste et autodestructrice.
Bill Clegg explique bien qu'il se sent toujours en sursis, qu'une pulsion autodestructrice peut l'assaillir et que la guérison est un très long chemin...
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Pour ma part, un livre sans grand intérêt choisi pour répondre à un item du multidéfis, bien que j’avais été attirée par le sujet. Et l’envie de découvrir la réponse à la question du titre. Effectivement c’est bien une histoire de famille qui réside au sein de ce roman, et bien plus, des non-dits, des silences, pour faire dévier le destin de toute une famille.
Pas trop de plaisir à la lecture, trop banal comme style, peu à dire, juste qu’il faut mieux changer sa gazinière quand elle donne des signes obscurs et dangereux.
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Ouvrir Et toi, tu as eu une famille ?, c'est plonger dans la douce mélancolie teintée de regrets et de deuil d'un roman choral aux multiples voix. On se laisse entraîner dans le fil de toutes ces vies brisées par un même drame, par tous ces chemins qui partent de la même petite ville du Connecticut et s'animent autour de la même tragédie.
Un incendie, plusieurs morts la veille d'un mariage. Les deux futurs mariés périssent, ainsi que l'ex-mari et l'amant de la mère de la mariée, seule survivante du drame. de June, la mère de Lolly qui devait se marier, en passant par Lydia, la mère de Luke, l'amant de June, sans oublier les voisins, les amis, les voix éloignées pour qui les victimes n'étaient que des connaissances, les récits s'alternent avec sensibilité, sonde les personnages pour nous révéler leur pensées, secrets, regrets et rancœurs les plus intimes.
Si le sujet du roman n'a rien d'innovant, l'écriture et son style délicat parviennent à faire de l'histoire un récit dans lequel on se plonge avec émotions, touché par toutes ces vies chargées d'histoires, de doutes et d'obstacles qui s'entrecroisent.
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Une chorale de personnages où chacun joue sa propre partition, avec au final une mélodie qui parle à chacun
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Bill Clegg est un homme comblé, agent littéraire en vogue dans le New-York chic, heureux en amour, avec son compagnon Noah et un compte en banque bien fourni, une gueule d'ange habitué aux soirées mondaines et aux marques de luxe... et pourtant il éprouve d'abominables angoisses, depuis son enfance...
Portrait ou plutôt journal autobiographique d'un fumeur de crack ou comment l'addiction fait plonger le narrateur, en quelques semaines, dans une expérience éreintante, aux multiples délires paranoïaques l'entrainant dans une fuite en avant, une cavale imaginaire, au frontière de la folie et de la mort...
Le lecteur connait la sensation de manque, la descente aux enfers, l'appétence à l'alcool, le vertige du désespoir, la déchéance physique, le trou noir dans lequel le toxicomane tombe, à la fois progressivement et très rapidement, le privant de jugement, d'objectivité, de relations, de famille et d'argent au fur et à mesure que son besoin du produit devient exponentiel.
Un récit à lire comme un document, un peu répétitif parfois comme le sont les gestes, les sensations et la confusion du personnage... mais saisissant.
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Bill est de retour à New York après une cure de désintox de 6 semaines.
Quand il se retrouve seul dans le studio de Dave, puis dans son propre appartement, j'assiste au début de son introspection. Le poids de la rechute pèse sur ses épaules tel un couperet. Il se rend à sa première réunion, où Jack son parrain qui est ancien toxico est présent pour le soutenir. Le processus commence, se débrouiller sans l'assistance du corps médical, sans surveillance constante. Le temps de renaître de ses cendres comme le phœnix.
Cependant, ce qui est tu, c'est que vous seul êtes maître de votre destinée, de vos choix, que nul autre ne se bat à votre place. Les étapes ne sont pas une partie de plaisir. Les 90 jours sont l'Everest à gravir et le chemin est sinueux, tortueux et torturé.
Bill a touché les bas fonds de l'alcoolisme et du Crack. Son retour à New York est le lieu du théâtre où c'est joué son ancienne vie, les fantômes de son passé partis en fumée resurgissent en souvenir constants et déstabilisants. Mille questions s'entrechoquent pendant cette période de doutes incessants. Il se dévalorise énormément. Le premier pas de la guérison est d'accepter enfin la vérité de sa condition mais le plus dur sera de demander de l'aide, de se battre pour se sortir la tête hors du marécage, de relativiser et comprendre qu'il a évité le pire. Or, le plus long du chemin vers la rédemption reste à être parcouru par lui seul !
90 jours, c'est le temps symbolique estimé pour un pied bien ancré dans la sobriété. Et pour y parvenir rien ne sert de courir.
Extrait : « Une réunion après l'autre, un jour après l'autre ».
J'assiste au quotidien de cet homme qui se cherche, tente de se reconstruire avec les moyens disponibles. Je perçois son trouble, ses doutes abyssales quand à son avenir encore incertain. Son angoisse, sa tristesse qui le ronge, le percute à chaque frôlement de son passé. Le plus dur est le regard des proches qui doutent pour vous, parsemé de douleur, d'incompréhension et de colère contenue.
La tentation est partout, présente à chaque coin de rue. L'euphorie qu'elle provoque est cent fois plus attrayante que la réalité qui se dessine chaque jour devant Bill. Y plonger est plus rapide et fulgurant et la honte qui en découle est un engrenage mortel.
Je perçois Bill comme une plaie qui essaie désespérément de cicatriser, seulement sa volonté est mise à rude épreuve, le désespoir si grand et sa confiance en lui est presque inexistante qu'il ne croit pas en sa rédemption.
La description des lieux n'est pas chaotique, ni trop développée. Toutefois, je me perds parfois dans le temps. J'oscille entre passé et présent, captant les souvenirs, les anecdotes et je réalise la perte et la descente minutieuse et pernicieuse dans cet enfer gluant qui l'a englouti.
Ce livre est un témoignage de l'auteur lui-même. C'est bouleversant, il montre que la rechute est omniprésente, le combat difficile. Il paraît souvent insurmontable que seul son opiniâtreté personnelle compte dans ce maelström d'incertitudes devant cet avenir qui se construit dans un brouillard épais tantôt infranchissable tantôt qui s’éclaircit. Il piétine entre sauvetage et envie sournoise de drogue.
La plume de l'auteur est sublime et tranchante. Il expose parfaitement la difficulté à rester clean. La manière qu'à le cerveau de se déconnecter de la vie réelle quand il se souvient des effets du Crack. Que même les amis, la famille, la destruction de sa carrière, de sa vie ne suffit pas à le détourner définitivement de la came perfide qui le gangrène, l'attire, le contrôle et le détruit. Cette lecture est éprouvante, percutante et stressante. Pour une personne extérieure qui n'a jamais connu la dépendance cela peut paraître surréaliste. La volonté est capable de s'effriter aussi rapidement que le sable s'envole dans une tempête.
Ce qui m'a également interpellé, c'est le monde inconnu, de toutes ces salles de réunion prévues pour toutes les différentes dépendances, les bénévoles qui officient dans l'ombre pour aider les accrocs multiples et leur famille à surmonter le passage des 90 jours fatidiques et au delà.
Ce monde inconnu pour une personne lambda qui se fond dans la masse.
Cet échange est indispensable, mais surtout comment des inconnus deviennent les personnes les plus importantes de votre vie, un soutien, une lueur d'espoir dans les ténèbres. La bataille est constante et à vie. Face à une mort qui vous tend les bras en permanence.
La détresse est palpable à chaque instant de ce récit, à chaque rechute qui s'accompagne de paranoïa, de la descente honteuse, de la colère des personnes intimement liées à votre entourage.
Dans chaque phrase, chaque mot Bill Clegg se juge, s'analyse. C'est écrit avec beaucoup d'émotions qui ne sont pas toujours gaies mais d'une justesse à couper le souffle !
Parfois, il suffit juste d'un déclic grâce auquel la situation change, une phrase, un acte, une personne, une réunion... Accepter d'être aidé, et d'aider en retour.
La fin est bouleversante et profonde, je l'ai tant attendu qu'elle m'apaise.
Cependant, il ne faut pas oublier : « Pour moi, il n'y a pas de ligne d'arrivée. Pas de repentis, seulement un processus de sevrage perpétuel ».
Ne passer pas à côté de ce pur moment de vérité poignante !
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Ce livre m'a semblé hyper répétitif ou fort descriptif et finalement sans puissance... Mais c'est parce que je me rends compte, travaillant avec ce type de patientèle pourtant, en tant que psy, que le vécu des toxicos et alcooliques en activité n'est pas forcément passionnant pour moi, je le connais bien, et ce vécu ne me surprend plus, du coup, ce livre, bof, ne m'a pas enthousiasmé.
Hormis quelques mots de-ci de-là, que j'ai ajouté dans les citations. Bien aimé le passage où il ne se reconnaît pas vraiment dans la cabine d'essayage, la fausseté du costume, intéressant...
Dans le genre témoignage de vie perdue, je préfère nettement (mais lu il y a longtemps) un livre comme Christiane F, 13 ans... Plus percutant et un monde qui m'a plus parlé ou plus appris...
Sinon je pense que les personnes qui sont peu au fait de ces problématiques et de ces vies folles et déchirées pourront apprécier ce "portrait".
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Ce qui devait être un jour de bonheur est devenu un horrible cauchemar. Un mariage organisé dans une petite ville de la banlieue de New-York sera interrompu par un incendie gigantesque qui va faire de nombreuses victimes, dont les jeunes mariés.
En donnant la parole à ceux qui ont connus et côtoyés les victimes, Bill Clegg se livre à une magnifique étude de caractères.
De cette galerie de portraits se dégage celui de June, particulièrement meurtrie par la perte de sa fille, son gendre, son ex-mari et son compagnon.
Elle va essayer de vivre avec l’effroyable culpabilité, d’avoir survécu alors que tous les autres sont morts.
« Pendant la première semaine, elle a refusé de pleurer, de s’effondrer, d’amorcer d’une façon ou d’une autre le processus susceptible de l’aider à regagner ce monde nouveau et désormais vide, ou tourner la page, ainsi que la pressait quelqu’un dans un gentil petit mot sans signature accompagnant une des centaines de couronnes mortuaires. »
Alors June s’en va, elle fuit le malheur et essaye de suivre les chemins que sa fille a empruntés dans sa courte vie, pour tenter de la retrouver quelques instants et de la comprendre.
Par petites touches, délicates et émouvantes, Bill Clegg montre l’immense difficulté de faire le deuil de quatre personnes, le deuil de son passé, mais aussi de son avenir.
L’auteur nous parle d’une femme extraordinaire qui trouvera malgré elle la force de continuer. Il réussit à le faire avec beaucoup de pudeur et d’empathie, sans tomber dans le pathos.
J’ai beaucoup aimé cette lecture.
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J'ai refermé ce livre avec un sentiment ambigu : celui d'une histoire attachante et profonde mal servie par une construction inutilement compliquée.
Sans être originale, la trame de Et toi, tu as eu une famille ? est en effet particulièrement bien travaillée : après un drame qui a vu quatre membres d'une même famille périr dans un incendie la veille du mariage de deux d'entre eux, les survivants cherchent à comprendre et, pour certains, à se reconstruire. Ce qui n'est pas simple car les blessures sont parfois plus anciennes et plus profondes.
Tout en remontant le fil du drame pour en livrer les causes à la fin, Bill Clegg explore les thèmes de la repentance, de la bienveillance, du pardon, des relations familiales simples que l'on complique, ou compliquées alors qu'elles pourraient être si simples.
Mais il le fait dans une construction qui - selon moi - nuit au roman. Chaque chapitre est un bout de l'histoire relatée par un des personnages, souvent longuement, et sans quasiment de dialogue. Mais les personnages et les relations qui les unissent sont si nombreux que l'on finit vite par se perdre, perdant également au passage de l'intérêt pour la lecture.
Clegg distille par petites touches des éléments de son récit qui, à partir de la deuxième moitié, commencent à se relier les uns avec les autres et à faire sens, mais c'était déjà trop tard pour ma part, trop déconcerté par la complexité narrative de l'ensemble.
Dommage, car les portraits et études de caractères des protagonistes sont poussés et particulièrement réussis, avec une mention spéciale pour June, Lydia ou l'exceptionnelle Cissy.
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June perd en une nuit sa fille, son petit ami, son beau fils et son ex. ... le tout sous les commérages d'une ville qui tait ce qu'elle connaît.
Désespérée, elle prend la route sur les traces de sa fille et pendant ce temps les langues des voisins se délient.
Un livre intéressant dans le sens où les points de vue se recoupent pour au final nous donner une vision globale de la situation, malgré une grande lenteur
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