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Citations de Blandine Rinkel (210)


Mes amis n'étaient absolument pas amis entre eux. Ils ne le serait jamais. S'ils s'étaient rencontrés, ils se seraient détestés, j'en étais sûre. Et moi, passant des uns aux autres, j'avais l'impression d'avoir des contours flous. De manquer de caractère.
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La danse peut être une manière de tenir son corps ou bien une façon de libérer, les deux à la fois de préférence.
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Il y avait en lui quelque force qui le débordait. Des restes d'une enfance précaire et blessée dont il avait gardé, en cicatrice, un instinct défensif qui le faisait attaquer. Le sorcier de l'univers, certains soirs, devenait cruel. Sa violence, inassouvie depuis l'aube de la vie, cherchait une victime de rechange, n'importe laquelle, à condition qu'elle soit vulnérable et passe à portée. C'était la face obscure de mon père.
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L’imagination est plus forte que le savoir » (Einstein)
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Il n'a jamais frappé ma mère, mais : l'a
menacée de disparition, traitée de connasse et
de vioque une bonne centaine de fois, a tendu
son poing au-dessus d'elle, lui a agrippé les
seins de colère et d'excitation mêlées dans la
cuisine, lui a rappelé qu'elle n'était pas bonne
à grand-chose, puis lui a rappelé le contraire,
qu'elle pouvait tout faire, qu'elle était bien
plus intelligente et talentueuse qu'elle n'osait
se le figurer. L'a comblée et humiliée, parfois
dans une même phrase, un même geste, l'a
tordue. Une seule chose était certaine : sans
lui, elle ne s'en sortirait pas.
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C'était l'été, juste avant mon entrée en
sixième, à la fin d'un mois d'août qui ne me
laisserait que des souvenirs d'attente et d'eau
salée. Je détestais les étés parce que, en dépit de
mes efforts pour provoquer l'aventure, je m'y
ennuyais terriblement. Sans frère ni sœur, je
passais juillet et août avec mes parents et des
chouchous achetés sur le sable, la tête dans les
livres ou essayant, mais toujours péniblement,
d'échanger quelques mots avec les autres
enfants de la plage, qui n'avaient jamais
besoin de moi comme j'avais besoin d'eux et
que, pour n'être pas humiliée de cette asymé-
trie, je m'arrangeais pour trouver décevants,
manquant de ce qu'avec une fierté mièvre
j'appelais « la densité intérieure » - la soli-
tude, au fond.
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Gérard, je ne le réaliserais qu'adulte, vivait
dans un huis clos avec ses enfants décédés.
Un dialogue s'était prolongé après leur dis-
parition; il leur parlait quand il passait devant
les billes et quand il remuait son yaourt, il leur
parlait encore quand il conduisait, quand il
jouait, quand il riait et, pas toujours sans doute,
mais parfois, assez souvent pour que cela me
marque, il leur parlait à travers moi.
Le deuil consiste-t-il à substituer au défunt
un autre être? Étais-je l'enfant qui venait
remplacer l'enfant perdu ? Je ne l'espère pas et
devine que Gérard ne l'aurait pas voulu.
Inconsciemment pourtant, j'étais
cette enfant qui vaincrait tout, devrait tout savoir
faire, devrait être dix fois à la hauteur des vies
perdues, j'étais cette enfant possible - une der-
nière chance de donner raison à l'absence.
Mais, je le sais maintenant, la mort a tou-
jours tort.
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De manière générale
, Gérard n'aimait
pas que je m'amuse avec d'autres que lui. Il
consentait bien sûr à ce que je passe du temps
avec des escargots, mais n'appréciait pas l'idée
que j'aie des amis. Dès mes 6 ou 7 ans, il prit
en grippe les autres enfants, à qui il trouvait,
sans les connaître, des défauts imaginaires et
qu'il dénigrait gratuitement, sans égard ni rai
son. Gérard voulait que mon esprit lui appar-
tienne : rester maître de mon royaume.
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La nuit, parfois, il me fixe encore dans les yeux. Il ne gémit pas, il n’aboie pas, il ne dit rien. Ses yeux sont les miens.
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Gérard identifiait, je crois, quelque chose de lui même dans la présence de ce chien, dans ses crises de folie et de joie dans ses élans sauvages, pareils aux siens. Et il ne lui pardonnait pas.
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