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Citations de Blandine Rinkel (210)


À laube de la Seconde Guerre nondiale, le loup avait tout à fait disparu de France. A partir de 1937, on n'en trouvait plus un seul dans le pays. « En tant qu'espèce à population reproductrice identifiée, le loup est désormais éradiqué du territoire », affirmait l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCES). Pourtant, une semaine après Noël, en 1954, un animal mettait en émoi tout le Bas-Dauphiné. Entre Bourgoin et Morestel, on commençait à retrouver des chiens à demi dévorés. Les jours passèrent, les ravages se répétèrent et les traces s'accumulèrent. Le loup de Sermérieu était de retour.
D'où venait-il ? Comment avait-il fait pour survivre aux brûleurs de loups, tels qu'on appelait alors les habitants du Vasselin pour saluer les fosses qu'ils creusaient afin de piéger les loups, ensuite brûlés vifs dans une terre qui les voyait agoniser ? Et comment survivait-il, désormais, seul ?
En dépit des idées recues, les loups solitaires sont rares. S'ils existent, c'est d'avoir été chassés de la meute apres un conflit dont ils sont sortis affaiblis, blessés, sanglants. S'ils existent, c'est d'être prêts à affronter la fin, Ou bien, C'est d'être demeurés inconsolables après avoir perdu une compagne ou des louveteaux. De s'être isolés, volontairement, au risque de la vulnérabilité. Le loup de Sermérieu s'était-il ainsi mis en danger ? Chassé des Carpates par un hiver rigoureux, avait-il, comme on le croit, trouvé dans la région de la Drôme un ultime refuge, se nourrissant, dans la forêt, de gibier trouvé au hasard ?
Dix-buit ans après la disparition supposée de Canis lupus, en tout cas, la neige fut tachée de sang, Et bientôt, en réaction, la traque du nouveau loup de Sermérieu orchestrée.
Le 12 janvier 1954, quarante chasseurs s'élancèrent pour sept heures de battue et finirent par abattre la bête au bas de la côte du Turc, à Vignieu – où sa dépouille est toujours exposée en mairie aujourd'hui.
Le 12 janvier 1954, le premier loup d'après-guerre entrait dans la légende.
Le même jour, Gérard naissait.
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Parfois, au fond de vous, vous changez peut-être aussi d'opinion. Et ce n'est pas une honte. C'est tout à votre honneur : vous pensez.
Vous êtes vivant.
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Tout ça pour dire qu’un jour j’ai compris que défendre ses propres idées, ce n’était pas forcément entrer en guerre contre les autres.
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" Qu'est-ce qu'une vie réussie ? " ce matin, elle a jeté le post-it du frigidaire à la poubelle, avec d'autres morceaux de papier.....
Du monde, elle n'aura connu que le sien, les invisibles siens, mais ce soir-là elle se sentira pleine , remplie de vies et de mémoires...enivrée de tous ces visages croisés...
comme tous les jours la nuit tombe, et comme tous les jours il y aura un ciel.
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Oui, la retraitée marche quotidiennement et invariablement sur les trottoirs et les cales des bateaux, dans les parcs et les supermarchés, oui, elle tourne, mais tournant elle avance, et sa destination somme toute importe peu puisque ne comptent que les voix du monde qu'elle attrape au passage, hasardeuses polyphonies que seuls les pas perdus permettent de capter.
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Oser prendre le risque de comprendre l'ennemi.
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Les fins d'année ont toujours été pour moi l'occasion de trier des dossiers, des classeurs, des carnets, avec eux la désarmante impression d'errer dans des usines à désirs abandonnées.
Quelques phrases brillant encore dans des coins dont l'intérêt a miraculeusement survécu et surtout c'est des milliers de cadavres d'idées croupissantes, vagues secrétions qu'on a un jour projetées sur un papier pour se soulager, puis dont on a mystérieusement cessé de se préoccuper - parce que nous sommes des créatures clignotantes.
(p. 264-265)
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On n’écoute pas assez ce qu’on sait déjà.
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La douceur me ravit, du verbe « ravir » — prise d’otage et perte de conscience.
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Pendant des mois, tu es comme animée par quelque chose qui n'est pas toi ; tu es la marionnette d'un besoin de plaire, d'un désir de convenir dont tu ne saisis pas la provenance. Tout le temps, tu crains d'être démasquée. Ils s'apercevront bien que tu n'es pas si cool, que tu n'écoutes pas la musique qu'il faudrait, que tu n'aimes pas la bière.
(p. 55)
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Ce qu'il y a de terrible, sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons.

Jean Renoir, La Règle du jeu
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La jeunesse était surtout faite d'attente. Peut-être était-ce ce qui la distinguait de l'âge adulte, où l'occupation était constante, devait être constante, participait à l'orgueil. Un emploi du temps saturé devenait gage de fierté à trente ans, mais à vingt ans non (...).
(p. 33)
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Du pain sec te satisfait souvent pour le repas, et ce moins par manque d'argent que d'énergie - peut-être par goût du vertige. Plus ta tête tourne, plus tu crois te sentir vivante. Avoir faim est une manière de passer le temps Une façon de l'occulter aux airs de disparition volontaire.
(p. 21)
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Il paraît que toute collection gravite autour d'une pièce absente, et qu'on ne collectionne jamais les mots, les visages, les voix, que pour soulager l'angoisse de ne pas trouver celui qui nous manque.
(p. 139)
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Toutefois, si Jeanine trouve du plaisir à moquer l'hypocrisie des religions officielles, du culte communautaire, elle ne respecte rien tant qu'un croyant miséricordieux, individuel et pieux.
(p. 118)
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[ mère & fille ado ]
Nos disputes n'éclataient jamais frontalement qu'à ces endroits-là [hypermarchés], dissensus quant au lieu où se situe la liberté : pour Jeanine [la mère], c'était celle de dépenser, pour moi, celle de n'y être pas sommée.
(p. 53)
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(...) pour la vieille Algérienne, un homme familier des ustensiles ménagers ne pouvait qu'être un homme faible ; Jeanine n'aurait pas dû s'enticher d'un aficionado des casseroles et du Paic citron. Si elle avait été sa fille, jamais une chose pareille ne serait arrivée. Sa propre petite-fille n'avait-elle d'ailleurs pas épousé un Algérien "viril et pratiquant" quelques semaines plus tôt ?
(p. 31)
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Dans 'Notes to self', Emilie Pine raconte qu'un homme ayant abusé d'elle le justifiera plus tard en lui disant : "C'est à cause de ces ondes que tu renvoyais." Puis elle ajoute avoir pleuré, des années plus tard en comprenant "que ces ondes qu'elle renvoyait, c'était seulement d'être jeune, vulnérable et femme".
(p. 14-15)
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(...) on m'avait, dans l'adolescence, appris à avoir du mépris pour les jeunes femmes et leurs tourments. Si j'en étais une, il fallait le masquer par un mépris de soi constant, que, dans les milieux intellectuels - je l'avais découvert en arrivant à Paris -, on confondait avec une force morale.
Ce photographe, parmi deux ou trois autres, a profité de cette logique interne, qui, je crois, est celle de nombreuses personnes : "Mais toi tu n'as pas peur comme les autres, tu n'es pas une chialeuse, tu es SPÉCIALE", disent-ils. Montant les femmes les unes contre les autres pour mieux en abuser. J'ai mis du temps à détricoter la perversion qu'il y avait là-dessous.
(p. 14)
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Nous tâtonnons tous dans un brouillard aveugle. Jusqu'à ce que quelqu'un se tourne vers nous et, par la grâce de son regard, nous inonde de lumière.
(p. 278)
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