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EAN : 9782755508420
48 pages
1001 Nuits (18/01/2023)
3.96/5   12 notes
Résumé :
Dans ce texte court et ambivalent, Blandine Rinkel raconte un souvenir de ses 20 ans. Un épisode gris où elle s’est sentie abusée, à la fois par l’œil d’un photographe et par le sien, celui d’une jeune fille qui a intégré le mépris de soi.
 
« Entre l’abus criminel et le consentement net, il y a un monde gris, inconfortable et trouble, dont nous avons parfois peur de parler parce que nous croyons y avoir notre part de responsabilité. »
 
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je connaissais Blandine Rinkel avec son roman puissant « Vers la violence ».
« Les abus gris » est un texte court mais dense qui fût écrit bien avant le roman sur la violence du père.

J'ai rencontré dernièrement, cette auteure au festival Clameur(s) à Dijon et à l'occasion d'une rencontre littéraire, où la jeune femme a parlé de son souvenir de ses 20 ans.
Une histoire qui me fût hallucinante à écouter et par la suite à lire dans les détails.

- Comment une jeune fille de 20 ans, alors qu'elle se promène dans un parc à Londres, ayant une connaissance limitée de l'anglais, puisse suivre un couple qu'elle ne connait pas ? L'homme se disant photographe.
- Pourquoi est-elle restée seule avec cet inconnu dans cette maison londonienne ? L'épouse s'étant brusquement éclipsée.
- Pourquoi cette jeune fille s'est-elle prêtée à l'objectif de l'inconnu, s'est-elle déshabillée à sa demande, même si quelque part elle trouvait cette situation gênante.
- Pourquoi Blandine, 20 ans, a-t-elle accepté de se mettre complément nue et prendre des poses très lascives ? Toujours à la l'invitation de ce photographe inconnu à l'objectif , bien que la jeune fille trouvât ces demandes indécentes.
*

Ce sont les grandes questions, ce malaise enfoui, les interrogations, que Blandine Rinkel se posera quelques années plus tard, lorsqu'elle aura pris le recul nécessaire pour analyser cette situation inconcevable et invraisemblable qu'elle vécut en 2007.
L'auteure par une fine réflexion, éclaire le lecteur sur ce moment de shooting photos, qu'elle a vécu presque en sidération, comme si elle avait été plongée dans « une zone grise. »
*

Cette fameuse zone où toutes choses n'apparaissent ni blanches, ni noires.
Une zone si particulière où toutes choses échappent au contrôle de la personne qui s'y trouve, inhibant tous ses jugements.
Une zone d'inconfort où Blandine Rinkel troublée par une foule de sentiments contraires, n'a pas su définir où était la part de sa responsabilité et celle du photographe. Qui n'a pas su dire « non » au moment où il fallait le dire.
Comme si l'auteure avait été sous l'emprise de son photographe et qu'un rapport très ambigu de victimisation et de séduction s'était établi entre la jeune modèle et l'oeil voyeur de l'objectif.
*

Blandine Rinkel n'a jamais accusé cet homme d'avoir été le chasseur avec son appareil photo et qu'elle en fusse le gibier.
Mais avait-il eu une agression avec cette demande incongrue qu'elle se dénude ?
L'auteure fait un constat et raconte ces faits tels qu'ils se sont passé dans cet appartement à Londres, surprise elle-même d'avoir donné son consentement. Surprise d'être restée pour la raison de peut-être ne pas décevoir.
Et que piégée par ses propres sentiments confus, elle devait continuer de prendre la pose pour séduire ce photographe, celui qui l'avait choisie parmi tant d'autres, pour en faire son modèle.
*
J'ai trouvé ce texte et ce récit d'une grande honnêteté et d'une très profonde intimité. le livre me fut très troublant !

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Emprunté à la médiathèque où il était mis à l'honneur, j'ai été interpellée par le titre de ce texte très court suivi d'une discussion entre l'autrice et le chanteur du groupe Feu! Chatterton. J'ai apprécié le récit et l'analyse que fait Blandine Rinkel, son authenticité, le fait qu'elle ait partagé ce souvenir d'abus "gris", ni anecdote ni événement traumatique, mais abus tout de même. Ce texte est court mais percutant. La discussion qui suit m'a également intéressée, même si j'ai eu l'impression que l'homme ne parvenait pas à comprendre le point de vue de la femme, qu'il ne pouvait pas vraiment se mettre à sa place, notamment quand il est question du sentiment de vulnérabilité à être nu. Je viens juste de finir de lire ce petit livre, je vais y repenser, laisser infuser...
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J'étais perplexe devant le phénomène me to .Ce livre m'a éclairci en me permettant de prendre du recul.
L'autrice ,à partir d'une aventure de photos dénudée lui étant arrivée à Londres , réfléchit sur le rapport séduction_victimisation ; puis en discute avec un chanteur homme exposé au même problème .
C'est très subtil , intelligent et éclairant.
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critiques presse (1)
LesInrocks
23 janvier 2023
Un texte parfait d’intelligence où l’écrivaine trouve les mots précis, sensibles, pour décortiquer, analyser et comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée dans ce que l’on a nommé, récemment, une “zone grise”.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(...) on m'avait, dans l'adolescence, appris à avoir du mépris pour les jeunes femmes et leurs tourments. Si j'en étais une, il fallait le masquer par un mépris de soi constant, que, dans les milieux intellectuels - je l'avais découvert en arrivant à Paris -, on confondait avec une force morale.
Ce photographe, parmi deux ou trois autres, a profité de cette logique interne, qui, je crois, est celle de nombreuses personnes : "Mais toi tu n'as pas peur comme les autres, tu n'es pas une chialeuse, tu es SPÉCIALE", disent-ils. Montant les femmes les unes contre les autres pour mieux en abuser. J'ai mis du temps à détricoter la perversion qu'il y avait là-dessous.
(p. 14)
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Dans 'Notes to self', Emilie Pine raconte qu'un homme ayant abusé d'elle le justifiera plus tard en lui disant : "C'est à cause de ces ondes que tu renvoyais." Puis elle ajoute avoir pleuré, des années plus tard en comprenant "que ces ondes qu'elle renvoyait, c'était seulement d'être jeune, vulnérable et femme".
(p. 14-15)
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Dans la vie courante, on se représente
un homme viril comme plein de force, un dominateur ; mais une autre acception de la virilité, en son sens antique, c'est ne pas avoir besoin de contraindre qui que ce soit. Être viril, ce serait, enfin centré, ne pas avoir besoin d'exercer sa force sur l'autre.
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Videos de Blandine Rinkel (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blandine Rinkel
À l'heure où tout s'accélère, où les canaux de diffusion de l'information se multiplient, et où beaucoup de citoyens, notamment les jeunes, boudent les médias traditionnels, la presse doit-elle réinventer sa manière de raconter le monde ? C'est la question que nous avons posée à notre invité : le journaliste et écrivain Éric Fottorino. Il a notamment travaillé 25 ans au quotidien le Monde, qu'il a dirigé de 2007 à 2011. Il a ensuite cofondé l'hebdomadaire le 1, avant de créer les trimestriels America, Zadig et Légende.
Bibliographie : - le 1, numéro de septembre 2022 (éd. Philippe Rey) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20391342-ukraine-premiere-guerre-mondialisee-michel-goya-edgar-morin-daniel-cohen-nicole--philippe-rey
- Rochelle, d'Éric Fottorino (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/14405-rochelle-eric-fottorino-folio
- Caresse de rouge, d'Éric Fottorino (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/127819-caresse-de-rouge-eric-fottorino-folio
- Korsakov, d'Éric Fottorino (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/31063-korsakov-eric-fottorino-folio
- Baisers de cinéma, d'Éric Fottorino (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/599670-baisers-de-cinema-eric-fottorino-folio
- L'homme qui m'aimait tout bas, d'Éric Fottorino (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1251036-l-homme-qui-m-aimait-tout-bas-eric-fottorino-folio
- Mohican, d'Éric Fottorino (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955673-mohican-roman-eric-fottorino-gallimard
- Vers la violence, de Blandine Rinkel (éd. Fayard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199677-vers-la-violence-blandine-rinkel-fayard
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